CHAPITRE CXXXIII
''Urbis'
''Urbis'
Burydan se réveilla. Rhonin s'était retourné pendant la nuit et, voulant encore sentir la chaleur de son petit corps, Burydan était collé à lui. Sa main passée par dessus son minet était posée sur l'un de ses petits pecs, son torse était contre son dos, son ventre contre ses reins et son érection matinale blottie entre les douces petites fesses, le nez dans sa nuque, ses cheveux dorés lui chatouillant agréablement les narines.
Burydan retira tout doucement son bras. Rhonin se tortilla et se mit sur le dos. Burydan tira doucement le drap pour dévoiler son corps nu. Rhonin était... beau... terriblement beau... Et l'érection de Burydan s'intensifia...
Jamais un garçon ne l'avait excité à ce point. Plus il lui faisait l'amour et plus il avait envie de lui. Et il l'aimait... Plus qu'il n'avait jamais aimé Raven, son joli palefrenier ; plus qu'il n'avait jamais aimé Aragorn, son sublime milicien ; plus qu'il n'avait jamais aimé Martouf, son minet tout mignon ; plus qu'il n'avait jamais aimé Nathanaël, son beau berger et plus... oui, plus qu'il n'avait jamais aimé Darren...
''Que les dieux me pardonnent pour cette pensée impie'' se dit-il.
Il contemplait le corps nu de son minet, n'arrivant pas à se rassasier de cette sublime vue, et, comme s'il sentait ses yeux sur lui, Rhonin ouvrit les siens.
- Bonjour...
- Salut bébé... tu es beau, tu sais...
- Quand je dors, dit Rhonin avec un moue adorable.
- Non. Quand tu dors tu es... trognon. Mais tu es beau... tout le temps...
Rhonin lui fit un immense sourire.
- Et toi tu es... magnifique, chasseur de prime... embrasse moi...
Burydan se pencha et lui donna un profond baiser langoureux. Rhonin saisit l'érection de son beau mâle dans son poing et commença à le masturber lentement.
- Arrête, blondinet lubrique... d'abord, exercices physiques...
- Oh, s'il te plaît... j'aime tellement faire l'amour le matin....
- Et l'après-midi, et le soir, et la nuit... tu es un véritable obsédé...
- Tu t'en plains ?
- Oh que non. Je remercie les dieux tous les jours pour ça... Allez, mets toi en tenue... course, pompes, abdos et tractions et après...
- Après ?
- Après je me jetterai sur toi comme un affamé pour sucer ta jolie queue mon mignon... et pour que tu suces la mienne... j'aime le 69 au petit matin...
Rhonin sourit. Ils se mirent en tenue, sortirent pour une petite course d'une heure, rentrèrent et firent leurs exercices. Une fois ceux-ci terminés, ruisselants de sueur, ils se jetèrent l'un sur l'autre et se donnèrent mutuellement un plaisir incroyable.
Après une longue séance de caresses et de baisers brûlants, ils descendirent pour un copieux petit déjeuner.
- Que faisons-nous aujourd'hui ? demanda Rhonin.
- Quelques emplettes d'abord.
- Ah... qu'allons-nous acheter ?
- Des vêtements...
- Encore ? Tu m'as déjà acheté une quantité de vêtements... je n'en ai pas besoin d'autre... c'est une dépense inconsidérée et...
- Et, bébé, je ne te demande pas ton avis... le maître décide et l'esclave obéit, sinon il recevra la fessée...
- Oh oui, maître, j'ai été un vilain garçon...
- Allez, debout petit pervers...
- Prenons nous les chevaux ?
- Non. La presse est tellement grande le matin qu'on ira plus vite à pied.
Ils marchèrent une dizaine de minutes et arrivèrent sur l'une des grandes artères de Lutecia. Et, en effet, il y avait foule. Les matrones faisaient leurs achats, tout comme les dames de qualité, suivies par une foultitude d'esclaves qui portaient les paquets.
Cheminant côte à côte Burydan saisit la main de son blondinet et leurs doigts s'emmêlèrent. Rhonin sourit en large, et Burydan se dit qu'il était encore plus beau quand il souriait.
''Profites en, bébé, se dit-il, en Utopia ce genre de rapprochement nous sera interdit''.
Les rues de Lutecia ressemblaient à celles de Malienda. Contrairement aux autres grandes cités, elles n'étaient pas jonchées d'immondices mais relativement propres. En voyant ces sortes de constructions sur le bord des rues qu'on appelle ''caniveaux'' Burydan se dit qu'un réseau souterrain de conduites devait amener bren, urine et ordures vers le fleuve et que des citernes d'eau de pluie devaient se trouver sur l'une des cinq collines qui entouraient la ville.
- Quelle sorte de vêtement veux-tu acheter ?
- Des habits un peu plus... mesmérien...
- Tu... tu veux qu'on porte ces sortes de draps blancs ? demanda Rhonin en désignant un groupe de patriciens.
- Cela s'appelle des toges, bébé, et pas à ce point. Mais plus comme eux, répondit Burydan en désignant quatre hommes. Ils portent des chausses et des chemises, mais différentes des nôtres.
Ils s'arrêtèrent devant un magasin.
- Cette échoppe là à l'air bien achalandée, dit Rhonin.
- Ce n'est pas une échoppe, bébé, c'est une boutique.
- Quelle est la différence ?
- Une échoppe est d'un seul tenant et contient tout ce qui est à vendre. Une boutique comporte une arrière boutique, parfois même un entrepôt et souvent le logis du marchand se trouve au-dessus. Et si tu dis à un boutiquier qu'il a une échoppe, tu le vexeras...
- Que docte tu es...
- Je sais, dit laconiquement Burydan, je sais.
Il éclata de rire et ébouriffa les cheveux de son blondinet.
Ils entrèrent dans la boutique. Derrière un comptoir en bois poli se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, les cheveux blancs et des binocles en monture d'astrium sur le bout de son long nez. Il faisait les comptes.
- Bonjour messieurs. Soyez les bienvenus dans mon humble boutique. Je me nomme Bartoloméo. Que puis-je faire pour vous ?
- Salutations à toi Bartoloméo. Nous voudrions, mon petit page et moi, des vêtements à la mode qui trotte en Mesmera.
- Dans ce cas, vous êtes au bon endroit, voulez-vous des toges ?
- Non. Plutôt des chausses et des chemises...
- Ah, je vois, des vêtements barbares...
- Barbares ?! dit Burydan.
- Oh, point d'offense monsieur. On nomme barbare tout ce qui n'est pas mesmérien. Et, même si vous parlez fort bien notre langue, je vois à votre petit accent que vous n'êtes point d'ici.
- En effet. Nous venons de Siméria...
- Oh, dit Bartoloméo, puis, en simérien, j'adore Siméria.
- Tu parles donc simérien ?
- Oui-da. Ma chère et tendre épouse vient de cette île. Et elle m'a enseigné sa langue pour que je puisse la comprendre quand elle m’agonis de reproches.
Bartoloméo éclata de rire, ce qui le fit rajeunir de vingt ans.
- Alors, alors, que vous faut-il.
- Sept paires de chausses, sept chemises, sept sous-vêtements, sept paires de chaussettes, sept tricots légers et deux vestes. Tout ça pour chacun de nous deux.
- Si je puis me permettre, on ne dit point chausses mais braies. Connaissez vous vos mensurations ?
Burydan donna les siennes et celles de Rhonin.
- Parfait. Passons aux choix des matières et des couleurs...
- Ces vêtements sont ils de seconde main ?
- Fi donc, monsieur. Ici tous les habits sont neufs et confectionnés par les meilleures couturières de Lutecia.
- Confectionnés... sur commande ?
- Oui et non. Si monsieur ne trouve pas dans ma boutique ce qu'il désire, je peux lui faire confectionner tout ce qu'il veut. Mais j'ai un stock plutôt abondant.
Burydan et Rhonin tâtèrent et palpèrent les étoffes et choisirent les couleurs qui leur convenaient. Et, en effet, Bartoloméo était très bien achalandé.
- Tout cela pour... 27 mesmérions tout rond.
Burydan sortit sa bourse et compta les pièces.
- Monsieur... monsieur ne barguigne pas ?
- Le dois-je ?
- Non. C'est juste que c'est rare qu'un client ne déprise pas mes vêtements pour rabattre le prix...
- Tes habits semblent de très bonne qualité et le prix me semble juste, alors...
- La grand merci à vous, monsieur.
- Peux-tu nous les faire livrer ?
- Bien sûr. Où gîtez-vous ?
- A la ''Sole pleureuse'' au nom de Burydan de Malkchour.
- Très bien, vous les aurez en début d'après-midi.
- Combien pour la course ?
- Oh, monsieur, la course est pour moi. Pensez donc, un client qui ne barguigne pas les prix...
Ils remercièrent Bartoloméo et sortirent. Ils s'arrêtèrent chez un maroquinier et commandèrent trois paires de chaussures et deux paires de bottes chacun.
- As-tu faim, bébé ?
- Un peu, oui...
- Allez, trouvons un bonne taverne, ventre sur pattes...
ils trouvèrent ladite taverne et mangèrent. Rhonin venait de terminer son dessert quand Burydan héla la serveuse.
- Ma mignonne, remets donc une part de cette délicieuse tarte à mon petit page, il a l'air de l'avoir fort appréciée.
La serveuse opina.
- Que lui as-tu dit ?
- De te ramener un autre part de tarte.
- Oh, est-ce bien raisonnable ?
- Sans doute pas. Mais ne t'inquiète pas, cette nuit je te ferai perdre les livres superflues... a grands coup de reins...
- Oh... chic alors...
Une fois rassasié, Rhonin demanda :
- Retournons nous à l’auberge pour notre petite sieste ?
Rhonin adorait leur petite ''sieste'' d'après déjeuner où ils passaient des heures à se caresser et à s'embrasser.
- Non, pas aujourd'hui, bébé. Aujourd'hui nous allons... au spectacle.
- Au spectacle ?
- Oui. Au Circus Maximus.