05-09-2021, 10:41 PM
4 - Sauver Marc
Lyon, France
Voilà, c'est sa rue. Quelle galère, me faire lever à 4 heures du mat' pour pouvoir rejoindre Lyon à temps... Mais bon, le moment est venu de montrer aux destructeurs de quel bois je me chauffe.
J'espère juste que je ne vais pas lâcher mon bâton pendant mon sommeil en Outremonde ou j'aurai un problème.
Je regarde autour de moi tout en remontant la rue mais ne remarque rien d'inhabituel. Surveillent-ils vraiment Marc ou le font-ils simplement croire à Ludo ? Ont-ils seulement les moyens humains de le faire ? Combien sont-ils vraiment ?
Il sera important de le découvrir, car il n'est pas dans mes intentions d'en laisser un seul en Outremonde.
Je regarde les passants, puis imagine la ville, le monde, anéantis pour satisfaire la soif de pouvoir démesurée d'une poignée de fous. Pas question de laisser une chose pareille arriver.
J'espère que ça se passe bien pour toi, Ludo.
Je remonte la sangle de mon sac de sport. Il contient mon bâton numéro six, rien de bien fabuleux comparé à mon actuel bâton d'Outremonde, mais je suis rassuré de l'avoir. Même si j'espère sincèrement ne pas avoir à m'en servir.
J'approche du numéro 37, je joue au simple passant, pas question de donner l'alerte à un éventuel observateur en regardant nerveusement autour de moi avant d'entrer. Même si j'en ai envie.
L'immeuble ne se démarque en rien de ceux qui l'entourent. Je pousse la porte et entre dans le hall. Je referme la porte vitrée et en profite pour regarder à travers au passage, mais rien n'attire mon attention.
Une affiche sur la porte de l'ascenseur m'informe qu'il est en panne. Génial. Je me dirige vers l'escalier et commence à grimper. Six étages plus haut, j'arrive sur le palier et cherche du regard la porte de son appartement. Facile à trouver. Elle est ouverte.
- Marc ?
Je pousse la porte et constate qu'il y a un beau bordel dans l'entrée.
Oh, merde !
J'ouvre mon sac et prends mon bâton en main, puis avance prudemment dans le salon. On dirait qu'une tornade s'est déchaînée ici. Et ce n'est pas qu'une image. Les meubles sont jetés à terre voire déchiquetés. Je ne comprends pas. D'une part, quelle force a pu causer un tel chaos ? Et les voisins auraient dû appeler police et pompiers en entendant un vacarme pareil. Si nous étions en Outremonde, j'aurais su ce qui... Mais non, impossible, la magie n'a pas pu agir en ce monde. Il doit y avoir une explication.
- Marc ?! C'est Cédric !
Pas de réponse. Je commence à fouiller dans l'appartement, regardant sous les meubles. Rien dans le salon, rien dans la cuisine qui est dans un bien triste état elle aussi. Reste la chambre.
Je n'ai pas de porte à pousser, elle est par terre. L'état du mobilier est effrayant. Une grande armoire, les portes arrachées, gît renversée sur le dos après avoir visiblement traversé la pièce. Je vois dans le coin opposé les creux dans la moquette, à son emplacement original.
- Marc ?
Le lit a vu draps et couvertures éparpillées dans la chambre, le matelas est éventré. Le corps du lit repose contre un autre mur.
Mais qu'est-ce qui a bien pu faire un truc pareil ?
Je regarde derrière l'armoire et vois un corps qui gît au sol. Je repousse le meuble et m'agenouille pour l'examiner. Ce n'est pas Marc. L'homme a une trentaine d'années et semble plus tenir du gorille que de l'être humain. Un visage primaire qui ne doit pas briller d'intelligence lorsqu'il est éveillé, et une carrure d'Hercule de foire. Je dois certainement avoir vu un de ses frères dans un cirque. Devant ou derrière les barreaux.
Il ouvre soudain les yeux alors que je l'examine, et je fais un bond en arrière tandis qu'il se relève en grognant.
- Monsieur ? Dis-je, d'un ton curieux et poli qui n'engage à rien. C'est alors que je me souviens que je tiens mon bâton en main, ce qui gâche considérablement l'effet produit.
- Hum. Que s'est-il passé ici ?
Toujours pas de réponse, il secoue la tête en grommelant puis son regard se fixe enfin sur moi.
- Toi. J'ai vu ton visage dans mes rêves de ténèbres.
- Hein ?
- Je n'ai pas pu avoir l'autre, mais toi... les ténèbres me récompenseront au-delà de mes rêves les plus fous pour t'avoir tué.
- Oh, non... Comme si les destructeurs et les protecteurs ne suffisaient pas. Les ténèbres ne pourraient pas attendre un peu qu'on s'occupe de ce problème-là d'abord ? Ensuite, ce sera entre la Lumière et elles, comme il se doit. Après tout, pour le moment, nous avons un but commun, celui de mettre fin à cette folie. Éliminons nos adversaires communs et ensuite réglons nos différences philosophiques.
- Trop tard...
Il s'avance d'un pas vers moi et se fige brusquement. Ses yeux virent au noir, pas simplement la couleur noire, mais la négation de toute lumière, tels deux puits menant à d'infinies ténèbres.
- Cédric. Nous avons entendu tes paroles. Luttes-tu vraiment contre ceux qui aspirent à la divinité ?
- Oui. À qui est-ce que je parle ?
- Tu me connais sous le nom de Métrhafex.
- Un prince des ténèbres qui a pris le contrôle d'un humain, ici, sur Terre ?! C'est de la folie !
- Non, mortel, car tu parles à un Rêveur Noir. Il me sert de relais pour agir sur Terre.
- Vous nous laissez lutter contre nos ennemis, alors ?
- Qu'il en soit ainsi... Mais nous vous suivrons de près, sois-en certain. J'ai appris bien des choses sur toi... Nous nous rencontrerons de nouveau lorsque tout sera terminé.
- Qu'avez-vous fait de Marc ?
- Il nous a donné bien du fil à retordre, il a résisté bien plus qu'il ne nous aurait semblé possible. J'ai dû intervenir en personne et je l'ai emporté dans mon royaume pour l'examiner.
Il fait un geste de la main, et une déchirure de pures ténèbres apparaît contre le mur du fond. Marc en tombe et se recroqueville au sol, en position fœtale, tout en serrant fortement les yeux.
- Que lui avez-vous fait ?!
- Rien d'irréversible. Au revoir, mortel.
L'homme reprend le contrôle de ses sens, me foudroie du regard, puis s'éloigne en grommelant avant de quitter l'appartement tandis que je me penche sur Marc.
- Marc, c'est Cédric, tu vas bien ?
- Hummmm...
- J'espère que c'est un oui, parce que nous allons devoir bouger d'ici.
- Pfff... Mes yeux... Ça me brûle... Trop de lumière.
- Tu vas t'y réhabituer. Tu as de la chance que je sache conduire, parce que tu n'es pas du tout en état. Où sont tes clés ?
- Le petit placard dans l'entrée.
- Le seul meuble intact de tout ton appart.
Je l'entraîne dans l'escalier et le guide prudemment pour lui faire descendre les marches. La remontée de la rue est un vrai cauchemar. Marc est dans un état de faiblesse inquiétant.
- Allez, encore un effort.
- Là... après le coin de la rue.
Nous tournons et je repère la voiture qu'il m'a décrite. J'ouvre la portière et installe Marc sur le siège passager, lui passant sa ceinture de sécurité moi-même.
- Merci, Cédric... Merci.
- C'est bien normal.
Je m'installe à mon tour et démarre.
- C'est parti. On part d'abord chez moi, à Marseille, le temps que Ludo nous rejoigne.
- Comment m'as-tu sauvé ?
- J'ai négocié avec un prince des ténèbres qui t'avait capturé.
- Le prix...
- Un duel.
- Tu es fou !
- Tu aurais préféré rester là-bas peut-être ? Je suis devenu, vraiment malgré moi, un champion de la Lumière, grâce à son serviteur qui m'a bien manipulé. J'ai même pas eu à signer quoi que ce soit. Les ténèbres avaient compris avant même que je ne reçoive l'enchantement de la dernière Lame de Lumière. C'est moi, le futur héraut qui annoncera la prochaine guerre des ténèbres. Crois-moi, je m'en serais bien passé, de ce genre d'honneur douteux ! Mais je n'avais pas le choix, si je veux sauver la Terre, je dois lutter contre ces malades...
Une prise de conscience soudaine m'interrompt. Je commence à comprendre ce que Métrhafex voulait dire par ceux qui aspirent à la divinité. Ceux. C'est du pluriel. Ces soi-disant protecteurs doivent être manipulés par quelqu'un qui a la même ambition que le chef des destructeurs.
Lyon, France
Voilà, c'est sa rue. Quelle galère, me faire lever à 4 heures du mat' pour pouvoir rejoindre Lyon à temps... Mais bon, le moment est venu de montrer aux destructeurs de quel bois je me chauffe.
J'espère juste que je ne vais pas lâcher mon bâton pendant mon sommeil en Outremonde ou j'aurai un problème.
Je regarde autour de moi tout en remontant la rue mais ne remarque rien d'inhabituel. Surveillent-ils vraiment Marc ou le font-ils simplement croire à Ludo ? Ont-ils seulement les moyens humains de le faire ? Combien sont-ils vraiment ?
Il sera important de le découvrir, car il n'est pas dans mes intentions d'en laisser un seul en Outremonde.
Je regarde les passants, puis imagine la ville, le monde, anéantis pour satisfaire la soif de pouvoir démesurée d'une poignée de fous. Pas question de laisser une chose pareille arriver.
J'espère que ça se passe bien pour toi, Ludo.
Je remonte la sangle de mon sac de sport. Il contient mon bâton numéro six, rien de bien fabuleux comparé à mon actuel bâton d'Outremonde, mais je suis rassuré de l'avoir. Même si j'espère sincèrement ne pas avoir à m'en servir.
J'approche du numéro 37, je joue au simple passant, pas question de donner l'alerte à un éventuel observateur en regardant nerveusement autour de moi avant d'entrer. Même si j'en ai envie.
L'immeuble ne se démarque en rien de ceux qui l'entourent. Je pousse la porte et entre dans le hall. Je referme la porte vitrée et en profite pour regarder à travers au passage, mais rien n'attire mon attention.
Une affiche sur la porte de l'ascenseur m'informe qu'il est en panne. Génial. Je me dirige vers l'escalier et commence à grimper. Six étages plus haut, j'arrive sur le palier et cherche du regard la porte de son appartement. Facile à trouver. Elle est ouverte.
- Marc ?
Je pousse la porte et constate qu'il y a un beau bordel dans l'entrée.
Oh, merde !
J'ouvre mon sac et prends mon bâton en main, puis avance prudemment dans le salon. On dirait qu'une tornade s'est déchaînée ici. Et ce n'est pas qu'une image. Les meubles sont jetés à terre voire déchiquetés. Je ne comprends pas. D'une part, quelle force a pu causer un tel chaos ? Et les voisins auraient dû appeler police et pompiers en entendant un vacarme pareil. Si nous étions en Outremonde, j'aurais su ce qui... Mais non, impossible, la magie n'a pas pu agir en ce monde. Il doit y avoir une explication.
- Marc ?! C'est Cédric !
Pas de réponse. Je commence à fouiller dans l'appartement, regardant sous les meubles. Rien dans le salon, rien dans la cuisine qui est dans un bien triste état elle aussi. Reste la chambre.
Je n'ai pas de porte à pousser, elle est par terre. L'état du mobilier est effrayant. Une grande armoire, les portes arrachées, gît renversée sur le dos après avoir visiblement traversé la pièce. Je vois dans le coin opposé les creux dans la moquette, à son emplacement original.
- Marc ?
Le lit a vu draps et couvertures éparpillées dans la chambre, le matelas est éventré. Le corps du lit repose contre un autre mur.
Mais qu'est-ce qui a bien pu faire un truc pareil ?
Je regarde derrière l'armoire et vois un corps qui gît au sol. Je repousse le meuble et m'agenouille pour l'examiner. Ce n'est pas Marc. L'homme a une trentaine d'années et semble plus tenir du gorille que de l'être humain. Un visage primaire qui ne doit pas briller d'intelligence lorsqu'il est éveillé, et une carrure d'Hercule de foire. Je dois certainement avoir vu un de ses frères dans un cirque. Devant ou derrière les barreaux.
Il ouvre soudain les yeux alors que je l'examine, et je fais un bond en arrière tandis qu'il se relève en grognant.
- Monsieur ? Dis-je, d'un ton curieux et poli qui n'engage à rien. C'est alors que je me souviens que je tiens mon bâton en main, ce qui gâche considérablement l'effet produit.
- Hum. Que s'est-il passé ici ?
Toujours pas de réponse, il secoue la tête en grommelant puis son regard se fixe enfin sur moi.
- Toi. J'ai vu ton visage dans mes rêves de ténèbres.
- Hein ?
- Je n'ai pas pu avoir l'autre, mais toi... les ténèbres me récompenseront au-delà de mes rêves les plus fous pour t'avoir tué.
- Oh, non... Comme si les destructeurs et les protecteurs ne suffisaient pas. Les ténèbres ne pourraient pas attendre un peu qu'on s'occupe de ce problème-là d'abord ? Ensuite, ce sera entre la Lumière et elles, comme il se doit. Après tout, pour le moment, nous avons un but commun, celui de mettre fin à cette folie. Éliminons nos adversaires communs et ensuite réglons nos différences philosophiques.
- Trop tard...
Il s'avance d'un pas vers moi et se fige brusquement. Ses yeux virent au noir, pas simplement la couleur noire, mais la négation de toute lumière, tels deux puits menant à d'infinies ténèbres.
- Cédric. Nous avons entendu tes paroles. Luttes-tu vraiment contre ceux qui aspirent à la divinité ?
- Oui. À qui est-ce que je parle ?
- Tu me connais sous le nom de Métrhafex.
- Un prince des ténèbres qui a pris le contrôle d'un humain, ici, sur Terre ?! C'est de la folie !
- Non, mortel, car tu parles à un Rêveur Noir. Il me sert de relais pour agir sur Terre.
- Vous nous laissez lutter contre nos ennemis, alors ?
- Qu'il en soit ainsi... Mais nous vous suivrons de près, sois-en certain. J'ai appris bien des choses sur toi... Nous nous rencontrerons de nouveau lorsque tout sera terminé.
- Qu'avez-vous fait de Marc ?
- Il nous a donné bien du fil à retordre, il a résisté bien plus qu'il ne nous aurait semblé possible. J'ai dû intervenir en personne et je l'ai emporté dans mon royaume pour l'examiner.
Il fait un geste de la main, et une déchirure de pures ténèbres apparaît contre le mur du fond. Marc en tombe et se recroqueville au sol, en position fœtale, tout en serrant fortement les yeux.
- Que lui avez-vous fait ?!
- Rien d'irréversible. Au revoir, mortel.
L'homme reprend le contrôle de ses sens, me foudroie du regard, puis s'éloigne en grommelant avant de quitter l'appartement tandis que je me penche sur Marc.
- Marc, c'est Cédric, tu vas bien ?
- Hummmm...
- J'espère que c'est un oui, parce que nous allons devoir bouger d'ici.
- Pfff... Mes yeux... Ça me brûle... Trop de lumière.
- Tu vas t'y réhabituer. Tu as de la chance que je sache conduire, parce que tu n'es pas du tout en état. Où sont tes clés ?
- Le petit placard dans l'entrée.
- Le seul meuble intact de tout ton appart.
Je l'entraîne dans l'escalier et le guide prudemment pour lui faire descendre les marches. La remontée de la rue est un vrai cauchemar. Marc est dans un état de faiblesse inquiétant.
- Allez, encore un effort.
- Là... après le coin de la rue.
Nous tournons et je repère la voiture qu'il m'a décrite. J'ouvre la portière et installe Marc sur le siège passager, lui passant sa ceinture de sécurité moi-même.
- Merci, Cédric... Merci.
- C'est bien normal.
Je m'installe à mon tour et démarre.
- C'est parti. On part d'abord chez moi, à Marseille, le temps que Ludo nous rejoigne.
- Comment m'as-tu sauvé ?
- J'ai négocié avec un prince des ténèbres qui t'avait capturé.
- Le prix...
- Un duel.
- Tu es fou !
- Tu aurais préféré rester là-bas peut-être ? Je suis devenu, vraiment malgré moi, un champion de la Lumière, grâce à son serviteur qui m'a bien manipulé. J'ai même pas eu à signer quoi que ce soit. Les ténèbres avaient compris avant même que je ne reçoive l'enchantement de la dernière Lame de Lumière. C'est moi, le futur héraut qui annoncera la prochaine guerre des ténèbres. Crois-moi, je m'en serais bien passé, de ce genre d'honneur douteux ! Mais je n'avais pas le choix, si je veux sauver la Terre, je dois lutter contre ces malades...
Une prise de conscience soudaine m'interrompt. Je commence à comprendre ce que Métrhafex voulait dire par ceux qui aspirent à la divinité. Ceux. C'est du pluriel. Ces soi-disant protecteurs doivent être manipulés par quelqu'un qui a la même ambition que le chef des destructeurs.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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