04-09-2021, 09:26 PM
3 – Retour sur Terre
C'est un triste monde que celui que je parcours lors de mes nuits... Un monde où la confiance est suicidaire, un monde où votre vie n'a que la valeur du contenu de votre bourse. Mais maintenant... C'est aussi le monde où je pourrai retrouver Marc. Mon amour.
Il faut que je le sauve en ce monde. Cédric a renouvelé le sort qui empêche mes ennemis de me détecter, il est temps pour moi de disparaître. J'espère qu'il accomplira avec succès sa mission, ou... Non, mieux vaut ne pas penser à ce qui pourrait arriver.
J'ignore combien de temps il va falloir aux destructeurs pour découvrir que je ne suis plus visible à leurs sortilèges, mais je dois aussi laisser le temps à Cédric d'évacuer Marc ou mon départ pourrait sérieusement lui compliquer les choses.
Ni trop tard, ni trop tôt. Super.
Je prends donc le temps de me doucher, de me forcer à prendre un petit déjeuner, avant d'enfiler mon blouson et de me diriger vers ma porte, sac sur l'épaule. Je jette un coup d'œil par l'œilleton et découvre que quelqu'un arrive par la porte.
Ben, mon ami, je n'ai pas le temps de discuter escrime avec toi ce matin.
J'ouvre la porte tout en plaquant un sourire sur mon visage.
Ben est surpris de voir la porte s'ouvrir avant qu'il ait sonné. Je remarque son sac de sport.
Oh, non.
– Salut Ben ! Ça va ?
– Salut, Ludo ! Bien bien, et toi ?
– Euh, ouais. Je suis désolé, je dois sortir aujourd'hui.
– Tu plaisantes ou quoi ? Tu as oublié quel jour on est ?
– Quel jour ? Je dois bien avouer que tu as raison, car j'ignore totalement de quoi tu parles.
– J'y crois pas ! Écoute, laisse-moi entrer, il faut qu'on discute sérieusement, tous les deux.
– Je viens de te dire que je suis pressé, j'ai un truc urgent à régler.
– Et tu comptes y aller comment ? Parce que je vois que tu as pris ton casque, mais regarde ta moto...
– Non...
Ma chaîne pend tristement, sectionnée.
Je n'ai plus de moto.
Je regarde autour, incrédule, comme si on s'était contenté de la déplacer, mais non, bien sûr, elle n'est visible nulle part.
– Ma moto... Ma moto !
– Allez, entre, on va s'occuper de ça.
– Merde...
Je me laisse guider jusqu'au salon.
– Assis-toi, je te prépare un remontant. T'as toujours ce qu'il faut dans ton petit placard ?
– Oui... Oh, putain... L'alarme a même pas réagi, je suis dégouté.
Je tente de surmonter le choc tandis que Ben s'active dans ma cuisine. Une pensée vient me sortir brutalement de mon hébétude.
Marc !
Je me relève brusquement.
Je dois partir d'ici avant que les destructeurs ne soient avertis de son départ, ou ça va chauffer ici.
Je me lève et me dirige vers la cuisine.
– Ben...
Il est dos à moi, immobile.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– C'est quoi ce truc dans ton placard ?
– Hein ?
Je m'avance, regardant mon placard, tandis qu'il se tourne vers moi, trop vite, un éclair argenté, par pur réflexe je me jette en arrière, la lame frôle mon blouson.
– Merde, Ben ! Pas toi !
Je recule, mais il avance en maintenant sa lame devant lui. Aucune chance que je puisse récupérer la mienne... ou alors...
– Abruti ! Cela fait des mois que je t'ai repéré ! Je te cherchais en Outremonde, mais il a fallu que tu rejoignes les destructeurs !
– Je les ai quitté ! Je voulais fuir quand tu es arrivé !
– Ben voyons...
– Ah, c'est pas vrai, ça ne va pas recommencer !
– Comment as-tu fait pour Richard ?
– Qui ça ?
– Tatouage de dragon...
– Ah, lui, eh bien quoi ? Il n'était pas à la hauteur, c'est tout.
– Pas à la hauteur ? Mais comment as-tu pu le tuer ? Il est mort dans son sommeil, sans cause apparente.
– Il avait fait une erreur en offrant son âme à son tatouage.
– C'était un bon élément.
– Un psychopathe, oui ! Je recule hors de la cuisine, et referme la porte violemment avant de fuir vers le salon, il s'est malheureusement jeté en avant et me suit de trop près, je passe la porte du salon, fonce en avant, attrape un tisonnier dans ma cheminée et me retourne pour bloquer son coup.
– Tu comptes me faire mal avec ça ?
– Non, juste te retenir le temps que la police arrive. Je l'ai appelée pendant que tu étais dans la cuisine.
– Tu seras mort avant.
– Tu tiens le pari ?
– Et comment ! Pauvre idiot, te servir de techniques d'Outremonde face à moi, toute cette année, tu croyais passer inaperçu ?
– Je pensais être le seul Rêveur ! Et alors que je découvre qu'il y en a plein d'autres, la plupart veulent me tuer ! Je n'ai jamais rien demandé, moi !
Le tisonnier est lourd dans ma main, mais très efficace pour bloquer ses attaques. Étant en pure défense, je ne laisse passer aucun coup. Mais il est clair que je me fatiguerai plus vite que lui... Je continue à reculer, envoyant soudain s'effondrer un meuble sur son chemin, puis fonçant dans ma chambre, dont je parviens à refermer la porte.
Il y a un petit verrou que j'utilise quand j'invite quelqu'un chez moi, il ne retiendra pas longtemps Ben, mais il me laissera le temps de grimper sur une chaise...
Ben est encore en train d'essayer d'enfoncer la porte lorsque je reviens, je tire le verrou et le laisse foncer tout droit devant moi, puis enfonce fermement la pointe de mon épée dans son genou.
Je tourne la lame dans la plaie, vraiment pas de gaieté de cœur, je ne suis pas sadique. Mais Ben ne risque pas de me courir après, maintenant.
Le cri qu'il pousse ne me procure pas la moindre satisfaction.
– Ben, au nom de tout ce que nous avons partagés, quand bien même ton amitié n'était que mensonges, je ne te tuerai pas. Tu diras à tes amis protecteurs que je n'ai plus rien à voir avec les destructeurs et que je ferai tout pour les arrêter. Mais que si toi et les tiens, connard, tu continues à essayer de me tuer, ce ne sera pas évident ! Foutez-moi la paix !
– Salopard... Attends un peu que je te retrouve...
– Tu n'as jamais été à la hauteur, abruti.
– T'es mort, Ludovic, tu m'entends ?
Je m'éloigne, il ne mérite pas que je m'intéresse plus avant à lui.
– Je vais te tuer... Non, en fait, je vais d'abord tuer Marc...
– Avec ton genou ?
– J'ai juste un coup de fil à passer...
– Non, pas vraiment, dis-je en revenant vers lui.
J'en ai assez que l'on menace celui que j'aime. Vraiment assez.
Toujours par terre, dos appuyé contre mon lit, il relève son épée vers moi.
– Tu crois faire quoi dans ton état ? Tu ne marcheras plus pendant un bon moment, ça va pas être évident pour te défendre, dis-je en le contournant.
– Essaie un peu pour voir !
– Vous autres protecteurs êtes complètement malades. Pourquoi faut-il que vous soyez aussi tarés que ceux que vous affrontez ? Quand je pense à tous ces mensonges, moi qui te faisais confiance, qui te prenais pour un ami, tu me dégoutes !
– Tu m'en vois tout peiné...
– Ordure ! Tu vas le regretter. Première erreur, tu as essayé de me tuer. Deuxième erreur, tu as menacé Marc... C'est toi qui a volé ma moto, hein ? Pour que je ne puisse pas fuir d'ici.
– Exactement.
– Troisième erreur.
– Ah, ouais, et tu vas faire quoi ?
– Tu ne vas appeler personne, je te le garantis. Marc ne sera pas inquiété, et le temps que les tiens se bougent, il aura disparu, tout comme moi.
– N'y compte pas...
– Oh, que si.
Nos lames frappent violemment l'une contre l'autre.
C'est un triste monde que celui que je parcours lors de mes nuits... Un monde où la confiance est suicidaire, un monde où votre vie n'a que la valeur du contenu de votre bourse. Mais maintenant... C'est aussi le monde où je pourrai retrouver Marc. Mon amour.
Il faut que je le sauve en ce monde. Cédric a renouvelé le sort qui empêche mes ennemis de me détecter, il est temps pour moi de disparaître. J'espère qu'il accomplira avec succès sa mission, ou... Non, mieux vaut ne pas penser à ce qui pourrait arriver.
J'ignore combien de temps il va falloir aux destructeurs pour découvrir que je ne suis plus visible à leurs sortilèges, mais je dois aussi laisser le temps à Cédric d'évacuer Marc ou mon départ pourrait sérieusement lui compliquer les choses.
Ni trop tard, ni trop tôt. Super.
Je prends donc le temps de me doucher, de me forcer à prendre un petit déjeuner, avant d'enfiler mon blouson et de me diriger vers ma porte, sac sur l'épaule. Je jette un coup d'œil par l'œilleton et découvre que quelqu'un arrive par la porte.
Ben, mon ami, je n'ai pas le temps de discuter escrime avec toi ce matin.
J'ouvre la porte tout en plaquant un sourire sur mon visage.
Ben est surpris de voir la porte s'ouvrir avant qu'il ait sonné. Je remarque son sac de sport.
Oh, non.
– Salut Ben ! Ça va ?
– Salut, Ludo ! Bien bien, et toi ?
– Euh, ouais. Je suis désolé, je dois sortir aujourd'hui.
– Tu plaisantes ou quoi ? Tu as oublié quel jour on est ?
– Quel jour ? Je dois bien avouer que tu as raison, car j'ignore totalement de quoi tu parles.
– J'y crois pas ! Écoute, laisse-moi entrer, il faut qu'on discute sérieusement, tous les deux.
– Je viens de te dire que je suis pressé, j'ai un truc urgent à régler.
– Et tu comptes y aller comment ? Parce que je vois que tu as pris ton casque, mais regarde ta moto...
– Non...
Ma chaîne pend tristement, sectionnée.
Je n'ai plus de moto.
Je regarde autour, incrédule, comme si on s'était contenté de la déplacer, mais non, bien sûr, elle n'est visible nulle part.
– Ma moto... Ma moto !
– Allez, entre, on va s'occuper de ça.
– Merde...
Je me laisse guider jusqu'au salon.
– Assis-toi, je te prépare un remontant. T'as toujours ce qu'il faut dans ton petit placard ?
– Oui... Oh, putain... L'alarme a même pas réagi, je suis dégouté.
Je tente de surmonter le choc tandis que Ben s'active dans ma cuisine. Une pensée vient me sortir brutalement de mon hébétude.
Marc !
Je me relève brusquement.
Je dois partir d'ici avant que les destructeurs ne soient avertis de son départ, ou ça va chauffer ici.
Je me lève et me dirige vers la cuisine.
– Ben...
Il est dos à moi, immobile.
– Qu'est-ce qu'il y a ?
– C'est quoi ce truc dans ton placard ?
– Hein ?
Je m'avance, regardant mon placard, tandis qu'il se tourne vers moi, trop vite, un éclair argenté, par pur réflexe je me jette en arrière, la lame frôle mon blouson.
– Merde, Ben ! Pas toi !
Je recule, mais il avance en maintenant sa lame devant lui. Aucune chance que je puisse récupérer la mienne... ou alors...
– Abruti ! Cela fait des mois que je t'ai repéré ! Je te cherchais en Outremonde, mais il a fallu que tu rejoignes les destructeurs !
– Je les ai quitté ! Je voulais fuir quand tu es arrivé !
– Ben voyons...
– Ah, c'est pas vrai, ça ne va pas recommencer !
– Comment as-tu fait pour Richard ?
– Qui ça ?
– Tatouage de dragon...
– Ah, lui, eh bien quoi ? Il n'était pas à la hauteur, c'est tout.
– Pas à la hauteur ? Mais comment as-tu pu le tuer ? Il est mort dans son sommeil, sans cause apparente.
– Il avait fait une erreur en offrant son âme à son tatouage.
– C'était un bon élément.
– Un psychopathe, oui ! Je recule hors de la cuisine, et referme la porte violemment avant de fuir vers le salon, il s'est malheureusement jeté en avant et me suit de trop près, je passe la porte du salon, fonce en avant, attrape un tisonnier dans ma cheminée et me retourne pour bloquer son coup.
– Tu comptes me faire mal avec ça ?
– Non, juste te retenir le temps que la police arrive. Je l'ai appelée pendant que tu étais dans la cuisine.
– Tu seras mort avant.
– Tu tiens le pari ?
– Et comment ! Pauvre idiot, te servir de techniques d'Outremonde face à moi, toute cette année, tu croyais passer inaperçu ?
– Je pensais être le seul Rêveur ! Et alors que je découvre qu'il y en a plein d'autres, la plupart veulent me tuer ! Je n'ai jamais rien demandé, moi !
Le tisonnier est lourd dans ma main, mais très efficace pour bloquer ses attaques. Étant en pure défense, je ne laisse passer aucun coup. Mais il est clair que je me fatiguerai plus vite que lui... Je continue à reculer, envoyant soudain s'effondrer un meuble sur son chemin, puis fonçant dans ma chambre, dont je parviens à refermer la porte.
Il y a un petit verrou que j'utilise quand j'invite quelqu'un chez moi, il ne retiendra pas longtemps Ben, mais il me laissera le temps de grimper sur une chaise...
Ben est encore en train d'essayer d'enfoncer la porte lorsque je reviens, je tire le verrou et le laisse foncer tout droit devant moi, puis enfonce fermement la pointe de mon épée dans son genou.
Je tourne la lame dans la plaie, vraiment pas de gaieté de cœur, je ne suis pas sadique. Mais Ben ne risque pas de me courir après, maintenant.
Le cri qu'il pousse ne me procure pas la moindre satisfaction.
– Ben, au nom de tout ce que nous avons partagés, quand bien même ton amitié n'était que mensonges, je ne te tuerai pas. Tu diras à tes amis protecteurs que je n'ai plus rien à voir avec les destructeurs et que je ferai tout pour les arrêter. Mais que si toi et les tiens, connard, tu continues à essayer de me tuer, ce ne sera pas évident ! Foutez-moi la paix !
– Salopard... Attends un peu que je te retrouve...
– Tu n'as jamais été à la hauteur, abruti.
– T'es mort, Ludovic, tu m'entends ?
Je m'éloigne, il ne mérite pas que je m'intéresse plus avant à lui.
– Je vais te tuer... Non, en fait, je vais d'abord tuer Marc...
– Avec ton genou ?
– J'ai juste un coup de fil à passer...
– Non, pas vraiment, dis-je en revenant vers lui.
J'en ai assez que l'on menace celui que j'aime. Vraiment assez.
Toujours par terre, dos appuyé contre mon lit, il relève son épée vers moi.
– Tu crois faire quoi dans ton état ? Tu ne marcheras plus pendant un bon moment, ça va pas être évident pour te défendre, dis-je en le contournant.
– Essaie un peu pour voir !
– Vous autres protecteurs êtes complètement malades. Pourquoi faut-il que vous soyez aussi tarés que ceux que vous affrontez ? Quand je pense à tous ces mensonges, moi qui te faisais confiance, qui te prenais pour un ami, tu me dégoutes !
– Tu m'en vois tout peiné...
– Ordure ! Tu vas le regretter. Première erreur, tu as essayé de me tuer. Deuxième erreur, tu as menacé Marc... C'est toi qui a volé ma moto, hein ? Pour que je ne puisse pas fuir d'ici.
– Exactement.
– Troisième erreur.
– Ah, ouais, et tu vas faire quoi ?
– Tu ne vas appeler personne, je te le garantis. Marc ne sera pas inquiété, et le temps que les tiens se bougent, il aura disparu, tout comme moi.
– N'y compte pas...
– Oh, que si.
Nos lames frappent violemment l'une contre l'autre.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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