24-08-2021, 10:45 PM
3 - L'épreuve du feu
Mont Linma, royaume Sandrosi, en Outremonde
La caverne est sèche et froide. Je ne vois aucune trace de passage, aucun reste laissant à penser qu'un animal ait pu élire domicile ici. Encourageant. Je crée un globe de lumière que je laisse flotter au-dessus de ma tête et commence à avancer vers le cœur de la montagne.
Le silence qui règne ici est impressionnant. Je me demande d'où peut bien provenir son nom. Peut-être d'une salle plus profonde. Le sol reste plat, ce qui me permet de progresser rapidement jusqu'à ce que se présente une intersection. Intensifiant la lumière, je peux voir que le couloir se ramifie de nouveau de chaque côté.
Génial, un labyrinthe. Ça ne pouvait pas être simple, aller tout droit et recevoir l'aide demandée, il faut que je me tape un maudit labyrinthe. Bon, la technique est simple, toujours longer le mur de droite jusqu'à trouver la sortie.
Ou celui de gauche.
Je regarde des deux côtés, hésitant, puis décide de prendre à gauche. Mais avant, je projette au sol une marque lumineuse.
Je m'avance jusqu'à l'intersection suivante, prenant de nouveau à gauche après avoir laissé une nouvelle marque. Je n'ai pas fait dix pas qu'un léger raclement se fait entendre derrière moi. Je me retourne brusquement, poussant à fond la puissance de mon globe de lumière.
Rien.
Je suis trop nerveux. Du calme. Je suis entouré de sortilèges de défense. Pas que ça me rende invulnérable, mais je pourrais être quand même plus confiant... un peu.
Je reprends ma route, longeant toujours la paroi de gauche, et vois le tunnel se diviser de nouveau.
Un tunnel continue tout droit, un autre monte et un troisième descend.
Ça se complique !
Je laisse une marque au sol et m'avance jusqu'à l'intersection.
Je suis censé aller au fond... mais où est-il, ce fond ? Essayons vers le bas.
Un bruit, de nouveau, derrière moi, me fait me retourner.
Cette fois, je ne peux pas l'ignorer. Quelque chose me suit dans les ténèbres. Quelque chose qui prend soin de rester à bonne distance... pour le moment.
Tu as choisi la mauvaise victime.
Je tisse un piège foudroyant au travers du passage avant de reprendre ma descente.
Après avoir tourné deux fois dans le passage devenu tortueux, il redevient horizontal et m'amène à une salle circulaire. D'une bonne trentaine de mètres de rayon et dotée d'un plafond en dôme, d'après ce que je peux en voir en éclairant à fond, elle ne comporte qu'une seule issue de l'autre côté. La roche est curieusement noircie ici. Une ouverture se trouve en son centre, d'à peine un mètre de rayon. Je m'en approche prudemment.
J'entends soudain une explosion derrière moi, suivie d'intenses crépitements.
Voilà qui a dû calmer les ardeurs de mon suiveur.
Ou l'énerver.
Le grondement de l'explosion persiste alors qu'il aurait dû s'éteindre.
Pas bon, ça. Je n'ai quand même pas déclenché un éboulement ? Il ne manquerait plus que ça !
Je me rends soudain compte que le bruit provient maintenant du puits central. Je m'en éloigne en courant vers l'autre issue.
Je jette un regard en arrière et vois une puissante colonne de flammes jaillir du puits et s'évaser contre le plafond.
Un choc violent me projette en arrière, et je regarde l'arche qui m'a refusé le passage. Des symboles magiques rougeoient maintenant en travers.
LES PLEUTRES ET LES IMPRÉVOYANTS MOURRONT
- Bon, d'accord, j'ai compris...
Il commence à pleuvoir des gouttes embrasées du plafond, je lance en urgence une protection supplémentaire afin de m'en prémunir. Serrant mon bâton dans une main, le doigt sur le levier libérant le ressort principal, je regarde la colonne de feu redescendre et se condenser autour d'une silhouette sombre qui doit bien faire dans les quatre mètres de haut.
Elle semble être faite en partie de flammes, comme si elle n'était pas totalement présente dans notre monde. Je la distingue de mieux en mieux alors qu'elle approche de moi, mais je sais déjà ce qu'elle est.
Un ifrit. Un seigneur des flammes. Un formidable adversaire.
- Puissant seigneur des flammes, je...
- Silence, mortel, et prépare-toi à mourir !
- On doit vraiment en arriver là ?
Pas de réponse. Je tisse devant lui une barrière de défense censée me protéger contre les créatures des royaumes élémentaires mais il la brise d'un simple regard. Mauvais, ça. Très mauvais. Je tente de me souvenir de ce que j'ai pu lire sur ces êtres.
- Nous sommes entre gens civilisés, vous savez.
Il continue à avancer.
- C'est que je ne voudrais pas vous faire de mal.
Il s'arrête et me considère. Si ça continue comme ça, je vais attraper un torticolis.
- Toi, misérable insecte, me faire du mal ?
- Je peux essayer, du moins.
- Je suis un prince parmi les ifrits ! Les plus puissants d'entre nous n'osent pas croiser mon regard ! Et tu prétends pouvoir me faire du mal ?
J'avale difficilement ma salive. Autant me lancer, car je n'ai vraiment rien à perdre.
- Je vous tiens le pari. Si j'arrive à vous blesser, je serai libre de repartir.
- Je ne m'abaisserai pas à parier avec un mortel !
- Vous auriez peur de perdre ?
- QUOI !? COMMENT OSES-TU !
Je suis catapulté en arrière par le souffle de sa colère. Je me relève tant bien que mal et me dresse de nouveau devant lui.
- Alors, tenez le pari, si vous êtes si sûr de la réponse. Votre peuple vous observe depuis votre royaume, n'est-ce pas ? Dis-je en indiquant le vortex de flammes derrière lui. Vous ne voudriez pas qu'ils se fassent des idées à votre sujet ?
- Hummrrrr... Soit... Fort bien, mais tu vas regretter amèrement d'avoir voulu tenir ce pari avec moi. Car si tu perds, j'arracherai ton âme et l'emporterai dans le royaume du feu, où tu me serviras comme esclave pour l'éternité !
Je n'ai plus de salive à avaler.
- Très bien, mais vous devrez me laisser porter mon coup. Tenu ?
- Tenu ! Frappe-moi, mortel, et fais tes adieux à ce monde !
Je réfléchis rapidement.
Lui lancer un sort ne servirait à rien. C'est un prince ! Sa volonté neutralisera le sortilège avant qu'il ne l'atteigne.
Frapper ? Mon bâton fondrait sans lui faire de mal. Ou...
J'active le levier principal, libérant le ressort qui propulse les éléments du bâton jusqu'à leur extension maximale. Un autre mouvement du doigt, et la lame se met en place avec un déclic.
Je commence à courir vers le prince qui reste immobile. Impossible de le manquer.
Alors que je lève mon bâton, je lance un sortilège de Gel Fatal sur la pointe, et non sur l'ifrit. N'étant pas visé directement par le sort, il ne peut le neutraliser. Fumant violemment, la lame glaciale pénètre dans la chair embrasée du prince, le faisant crier de douleur. Je me recule vivement, regardant à peine l'extrémité de mon bâton, entièrement portée au rouge.
- Comment... Comment un simple mortel a-t-il pu me blesser !
Je le regarde droit dans les yeux.
- Votre peuple vous observe, puissant prince. Il est temps de tenir vos engagements.
Il reste immobile, me considérant pendant un long moment.
- Tu peux passer, mortel. Tu as gagné cette fois-ci, mais tu t'es fait un ennemi puissant !
Il recule et se fond dans le vortex de flammes, qui disparaît dans le puits.
- Pfff... Super. Karl, je vais avoir deux mots à vous dire, quand je rentrerai.
Si je rentre... Enfin, si on m'a imposé cette épreuve, c'est que je suis sur le bon chemin.
Je refroidis mon bâton par magie et rétracte les éléments à l'aide de la manivelle. Mon bâton numéro 6, sur Terre, me manque. Mais pour fabriquer un moteur électrique, ici... Non, en Outremonde, je n'en ai qu'un. Un deuxième est encore en cours fabrication, bien loin d'ici. Un mélange de magie et de technologie. Quand il sera terminé...
Lorsque ma tension nerveuse est redescendue à un niveau acceptable, je prends le temps de méditer pour reconstituer un peu mon énergie magique, puis me relève et emprunte la sortie.
J'ai épuisé beaucoup de mes forces avec ce puissant sortilège.
Dix minutes de marche à travers des tunnels de plus en plus tortueux m'amènent à l'entrée d'une seconde salle.
Et un raclement se fait entendre derrière moi.
Mont Linma, royaume Sandrosi, en Outremonde
La caverne est sèche et froide. Je ne vois aucune trace de passage, aucun reste laissant à penser qu'un animal ait pu élire domicile ici. Encourageant. Je crée un globe de lumière que je laisse flotter au-dessus de ma tête et commence à avancer vers le cœur de la montagne.
Le silence qui règne ici est impressionnant. Je me demande d'où peut bien provenir son nom. Peut-être d'une salle plus profonde. Le sol reste plat, ce qui me permet de progresser rapidement jusqu'à ce que se présente une intersection. Intensifiant la lumière, je peux voir que le couloir se ramifie de nouveau de chaque côté.
Génial, un labyrinthe. Ça ne pouvait pas être simple, aller tout droit et recevoir l'aide demandée, il faut que je me tape un maudit labyrinthe. Bon, la technique est simple, toujours longer le mur de droite jusqu'à trouver la sortie.
Ou celui de gauche.
Je regarde des deux côtés, hésitant, puis décide de prendre à gauche. Mais avant, je projette au sol une marque lumineuse.
Je m'avance jusqu'à l'intersection suivante, prenant de nouveau à gauche après avoir laissé une nouvelle marque. Je n'ai pas fait dix pas qu'un léger raclement se fait entendre derrière moi. Je me retourne brusquement, poussant à fond la puissance de mon globe de lumière.
Rien.
Je suis trop nerveux. Du calme. Je suis entouré de sortilèges de défense. Pas que ça me rende invulnérable, mais je pourrais être quand même plus confiant... un peu.
Je reprends ma route, longeant toujours la paroi de gauche, et vois le tunnel se diviser de nouveau.
Un tunnel continue tout droit, un autre monte et un troisième descend.
Ça se complique !
Je laisse une marque au sol et m'avance jusqu'à l'intersection.
Je suis censé aller au fond... mais où est-il, ce fond ? Essayons vers le bas.
Un bruit, de nouveau, derrière moi, me fait me retourner.
Cette fois, je ne peux pas l'ignorer. Quelque chose me suit dans les ténèbres. Quelque chose qui prend soin de rester à bonne distance... pour le moment.
Tu as choisi la mauvaise victime.
Je tisse un piège foudroyant au travers du passage avant de reprendre ma descente.
Après avoir tourné deux fois dans le passage devenu tortueux, il redevient horizontal et m'amène à une salle circulaire. D'une bonne trentaine de mètres de rayon et dotée d'un plafond en dôme, d'après ce que je peux en voir en éclairant à fond, elle ne comporte qu'une seule issue de l'autre côté. La roche est curieusement noircie ici. Une ouverture se trouve en son centre, d'à peine un mètre de rayon. Je m'en approche prudemment.
J'entends soudain une explosion derrière moi, suivie d'intenses crépitements.
Voilà qui a dû calmer les ardeurs de mon suiveur.
Ou l'énerver.
Le grondement de l'explosion persiste alors qu'il aurait dû s'éteindre.
Pas bon, ça. Je n'ai quand même pas déclenché un éboulement ? Il ne manquerait plus que ça !
Je me rends soudain compte que le bruit provient maintenant du puits central. Je m'en éloigne en courant vers l'autre issue.
Je jette un regard en arrière et vois une puissante colonne de flammes jaillir du puits et s'évaser contre le plafond.
Un choc violent me projette en arrière, et je regarde l'arche qui m'a refusé le passage. Des symboles magiques rougeoient maintenant en travers.
LES PLEUTRES ET LES IMPRÉVOYANTS MOURRONT
- Bon, d'accord, j'ai compris...
Il commence à pleuvoir des gouttes embrasées du plafond, je lance en urgence une protection supplémentaire afin de m'en prémunir. Serrant mon bâton dans une main, le doigt sur le levier libérant le ressort principal, je regarde la colonne de feu redescendre et se condenser autour d'une silhouette sombre qui doit bien faire dans les quatre mètres de haut.
Elle semble être faite en partie de flammes, comme si elle n'était pas totalement présente dans notre monde. Je la distingue de mieux en mieux alors qu'elle approche de moi, mais je sais déjà ce qu'elle est.
Un ifrit. Un seigneur des flammes. Un formidable adversaire.
- Puissant seigneur des flammes, je...
- Silence, mortel, et prépare-toi à mourir !
- On doit vraiment en arriver là ?
Pas de réponse. Je tisse devant lui une barrière de défense censée me protéger contre les créatures des royaumes élémentaires mais il la brise d'un simple regard. Mauvais, ça. Très mauvais. Je tente de me souvenir de ce que j'ai pu lire sur ces êtres.
- Nous sommes entre gens civilisés, vous savez.
Il continue à avancer.
- C'est que je ne voudrais pas vous faire de mal.
Il s'arrête et me considère. Si ça continue comme ça, je vais attraper un torticolis.
- Toi, misérable insecte, me faire du mal ?
- Je peux essayer, du moins.
- Je suis un prince parmi les ifrits ! Les plus puissants d'entre nous n'osent pas croiser mon regard ! Et tu prétends pouvoir me faire du mal ?
J'avale difficilement ma salive. Autant me lancer, car je n'ai vraiment rien à perdre.
- Je vous tiens le pari. Si j'arrive à vous blesser, je serai libre de repartir.
- Je ne m'abaisserai pas à parier avec un mortel !
- Vous auriez peur de perdre ?
- QUOI !? COMMENT OSES-TU !
Je suis catapulté en arrière par le souffle de sa colère. Je me relève tant bien que mal et me dresse de nouveau devant lui.
- Alors, tenez le pari, si vous êtes si sûr de la réponse. Votre peuple vous observe depuis votre royaume, n'est-ce pas ? Dis-je en indiquant le vortex de flammes derrière lui. Vous ne voudriez pas qu'ils se fassent des idées à votre sujet ?
- Hummrrrr... Soit... Fort bien, mais tu vas regretter amèrement d'avoir voulu tenir ce pari avec moi. Car si tu perds, j'arracherai ton âme et l'emporterai dans le royaume du feu, où tu me serviras comme esclave pour l'éternité !
Je n'ai plus de salive à avaler.
- Très bien, mais vous devrez me laisser porter mon coup. Tenu ?
- Tenu ! Frappe-moi, mortel, et fais tes adieux à ce monde !
Je réfléchis rapidement.
Lui lancer un sort ne servirait à rien. C'est un prince ! Sa volonté neutralisera le sortilège avant qu'il ne l'atteigne.
Frapper ? Mon bâton fondrait sans lui faire de mal. Ou...
J'active le levier principal, libérant le ressort qui propulse les éléments du bâton jusqu'à leur extension maximale. Un autre mouvement du doigt, et la lame se met en place avec un déclic.
Je commence à courir vers le prince qui reste immobile. Impossible de le manquer.
Alors que je lève mon bâton, je lance un sortilège de Gel Fatal sur la pointe, et non sur l'ifrit. N'étant pas visé directement par le sort, il ne peut le neutraliser. Fumant violemment, la lame glaciale pénètre dans la chair embrasée du prince, le faisant crier de douleur. Je me recule vivement, regardant à peine l'extrémité de mon bâton, entièrement portée au rouge.
- Comment... Comment un simple mortel a-t-il pu me blesser !
Je le regarde droit dans les yeux.
- Votre peuple vous observe, puissant prince. Il est temps de tenir vos engagements.
Il reste immobile, me considérant pendant un long moment.
- Tu peux passer, mortel. Tu as gagné cette fois-ci, mais tu t'es fait un ennemi puissant !
Il recule et se fond dans le vortex de flammes, qui disparaît dans le puits.
- Pfff... Super. Karl, je vais avoir deux mots à vous dire, quand je rentrerai.
Si je rentre... Enfin, si on m'a imposé cette épreuve, c'est que je suis sur le bon chemin.
Je refroidis mon bâton par magie et rétracte les éléments à l'aide de la manivelle. Mon bâton numéro 6, sur Terre, me manque. Mais pour fabriquer un moteur électrique, ici... Non, en Outremonde, je n'en ai qu'un. Un deuxième est encore en cours fabrication, bien loin d'ici. Un mélange de magie et de technologie. Quand il sera terminé...
Lorsque ma tension nerveuse est redescendue à un niveau acceptable, je prends le temps de méditer pour reconstituer un peu mon énergie magique, puis me relève et emprunte la sortie.
J'ai épuisé beaucoup de mes forces avec ce puissant sortilège.
Dix minutes de marche à travers des tunnels de plus en plus tortueux m'amènent à l'entrée d'une seconde salle.
Et un raclement se fait entendre derrière moi.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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