23-08-2021, 09:31 PM
2 - Retour à Durzad
Durzad, royaume Sandrosi, en Outremonde
Deux jours. Cela fait deux jours que Ludo a été recruté par nos adversaires. Alors que sur Terre, je suis revenu à Marseille, ici, notre navire est sur le point d'entrer dans le port de Durzad.
- Il vaut mieux que nous ne descendions pas ensemble, dit Ludvik.
- Oui... Sois prudent dans Durzad.
- Ne te fais pas de souci.
- Oh que si ! Je connais cette ville. Tu veux un exemple ? Ne donne jamais d'argent à un mendiant, tu m'entends ?
- Pourquoi donc ?
- Parce que si tu fais ça, c'est que tu en as suffisamment pour qu'en donner ne te gêne pas. Les mendiants te signaleraient à des égorgeurs pour recevoir quelques pièces supplémentaire en échange.
- Sympa... Ça arrive souvent ?
- Tout le temps. J'ai fait partie de ces mendiants, je sais de quoi je parle.
- Bon sang... Je n'imaginais pas... Et ça a duré longtemps ?
- Oui. Jusqu'à ce que je soie assez fort pour manier efficacement un couteau...
- Par la Lumière...
- Je t'ai menti, sur le bateau. Tuer... Je l'ai fait plusieurs fois, pour quelques pièces. Et puis ma route a croisé celle de Karl... Il semblait tout savoir sur moi. J'étais terrifié ! Il m'a alors demandé si je voulais continuer cette existence toute ma vie. J'ai répondu non. Il m'a alors proposé de le suivre jusqu'au royaume Valnari, loin de cet enfer. D'avoir une nouvelle vie. De cesser de tuer pour manger. De devenir quelqu'un. Il m'a sauvé, Ludvik. Je lui dois tout.
- C'est un homme bon. Et il a fait de toi quelqu'un de bien.
- Merci.
- Pourquoi m'avoir révélé tout ça ?
- Si un jour tu n'arrives plus à te regarder dans une glace... Souviens-toi de moi.
Il me regarde un moment, puis acquiesce.
- Merci.
Je le regarde quitter la cabine et écoute ses pas s'éloigner dans le couloir.
Je laisse échapper un long soupir. Je compte bien le revoir un jour.
J'ai soigneusement caché sur moi l'argent que m'a confié Ludvik, ainsi que la plaque de commerce, sur laquelle j'ai placé une marque sorcière. Le voleur qui touche aux affaires d'un sorcier s'en mord les doigts... s'il lui en reste.
J'ai pris son diamant... Après lui avoir expliqué ce que je comptais en faire. Il a acquiescé. Il s'en moque. Quelque chose est mort en lui.
Je serre les poings un moment, puis m'efforce de me calmer. Je dois quitter cette ville au plus vite, après avoir pris quelques provisions de voyage. Je prends une longue inspiration, la garde en moi et la relâche lentement.
Assez tergiversé. J'ouvre la porte et sors sur le pont pour affronter mon passé du regard.
Rien n'a changé. Pas étonnant, d'ailleurs. Cette ville est morte il y a plus de trois siècles. Les compagnies marchandes ont engagé des compagnies de mercenaires pour assurer leur sécurité et celle de leurs possessions, mais le reste de la cité vit sous la coupe de trois seigneurs : le comte de Durzad, le grand prêtre de la Lumière, et le, hum, prince des voleurs. Impossible de déterminer lequel est le plus corrompu des trois. Ils n'ont jamais réussi à éliminer l'un des autres depuis qu'ils sont aux commandes de la cité. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé tout au long de ces années dont ils ont abondamment profité grâce à des potions de jouvence. Le roi se fiche totalement de ce qui se passe ici, il se contente de leur rappeler régulièrement que si jamais les taxes cessaient d'arriver, quelle qu'en soit la raison , ils périraient tous les trois promptement.
Je descends sur le quai et me mêle à la foule, me glissant parmi les marins, porteurs, voyageurs et passants. Protégé des pickpockets par ma magie, je me concentre sur de plus dangereux individus. Mais aucune menace ne se précise... pour le moment. Je me hâte de sortir du quartier portuaire pour entrer dans le quartier marchand.
Une halte pour acheter des rations de voyage, et je repars le long de l'avenue principale pour sortir de la ville.
Je laisse échapper un soupir de soulagement lorsque je franchis la porte sud.
Ce n'est qu'en début de soirée que je m'arrête dans un endroit tranquille, loin de tout visiteur indélicat, du moins, je l'espère... pour lui.
Je rassemble du bois et l'installe au cendre d'un espace dégagé autour duquel je trace un double cercle dans lequel j'inscris des runes. Je vérifie le tracé d'un œil critique avant de poursuivre en sortant de ma sacoche une bourse de cuir dont je vérifie le contenu : une amulette de plomb, une plume, du sel. J'ajoute le diamant et referme soigneusement.
Je prends une profonde inspiration et commence à incanter alors que les premières étoiles apparaissent dans le ciel.
Mon esprit plonge de plus en plus loin, à la recherche de celui qui saura m'aider. Le temps m'est compté, je le sens.
Le tas de branchages s'embrase brusquement lorsque j'établis le contact avec celui que je désire invoquer. Je prononce son nom véritable, le contraignant à me prêter attention.
Que me veux-tu ?
Un portail.
Tu connais mon nom, mais cela ne suffit pas
J'ai un présent à t'offrir.
Envoie-le moi
Pas avant que tu n'aie fait serment de m'ouvrir un passage sûr vers la caverne aux échos du mont Linma, sur le continent de Sandros. Au fond de cette caverne, plus précisément.
Impossible. Un puissant pouvoir protège cet endroit
Au plus près, alors.
À l'entrée de la caverne
Très bien. Prononce ton serment, sur ton nom véritable.
Le bougre prête serment dans la langue des élémentaires. Je la comprends, toutefois. Il cherche juste à me fatiguer un peu pour le principe, mais il n'a pas glissé de faille. Je jette la bourse dans le feu, qui crépite intensément.
Le portail est ouvert
Merci.
J'avance dans le feu et manque trébucher sur le sol inégal du point d'arrivée. J'oscille dangereusement, les pieds au bord d'un à-pic qui me permet d'avoir une vue imprenable sur une bonne partie du royaume. Loin, très loin en bas.
Je reprends mon équilibre et fais un pas en arrière avant de laisser échapper un soupir de soulagement.
Quel imbécile ! Le passage en lui-même était sûr, comme promis, mais j'aurais dû parler aussi de la sécurité du point d'arrivée ! Voilà qui me servira de leçon...
Je me retourne et constate que je suis arrivé juste devant l'entrée. Parfait.
Je tisse divers sortilèges de défense autour de moi et avance.
Durzad, royaume Sandrosi, en Outremonde
Deux jours. Cela fait deux jours que Ludo a été recruté par nos adversaires. Alors que sur Terre, je suis revenu à Marseille, ici, notre navire est sur le point d'entrer dans le port de Durzad.
- Il vaut mieux que nous ne descendions pas ensemble, dit Ludvik.
- Oui... Sois prudent dans Durzad.
- Ne te fais pas de souci.
- Oh que si ! Je connais cette ville. Tu veux un exemple ? Ne donne jamais d'argent à un mendiant, tu m'entends ?
- Pourquoi donc ?
- Parce que si tu fais ça, c'est que tu en as suffisamment pour qu'en donner ne te gêne pas. Les mendiants te signaleraient à des égorgeurs pour recevoir quelques pièces supplémentaire en échange.
- Sympa... Ça arrive souvent ?
- Tout le temps. J'ai fait partie de ces mendiants, je sais de quoi je parle.
- Bon sang... Je n'imaginais pas... Et ça a duré longtemps ?
- Oui. Jusqu'à ce que je soie assez fort pour manier efficacement un couteau...
- Par la Lumière...
- Je t'ai menti, sur le bateau. Tuer... Je l'ai fait plusieurs fois, pour quelques pièces. Et puis ma route a croisé celle de Karl... Il semblait tout savoir sur moi. J'étais terrifié ! Il m'a alors demandé si je voulais continuer cette existence toute ma vie. J'ai répondu non. Il m'a alors proposé de le suivre jusqu'au royaume Valnari, loin de cet enfer. D'avoir une nouvelle vie. De cesser de tuer pour manger. De devenir quelqu'un. Il m'a sauvé, Ludvik. Je lui dois tout.
- C'est un homme bon. Et il a fait de toi quelqu'un de bien.
- Merci.
- Pourquoi m'avoir révélé tout ça ?
- Si un jour tu n'arrives plus à te regarder dans une glace... Souviens-toi de moi.
Il me regarde un moment, puis acquiesce.
- Merci.
Je le regarde quitter la cabine et écoute ses pas s'éloigner dans le couloir.
Je laisse échapper un long soupir. Je compte bien le revoir un jour.
J'ai soigneusement caché sur moi l'argent que m'a confié Ludvik, ainsi que la plaque de commerce, sur laquelle j'ai placé une marque sorcière. Le voleur qui touche aux affaires d'un sorcier s'en mord les doigts... s'il lui en reste.
J'ai pris son diamant... Après lui avoir expliqué ce que je comptais en faire. Il a acquiescé. Il s'en moque. Quelque chose est mort en lui.
Je serre les poings un moment, puis m'efforce de me calmer. Je dois quitter cette ville au plus vite, après avoir pris quelques provisions de voyage. Je prends une longue inspiration, la garde en moi et la relâche lentement.
Assez tergiversé. J'ouvre la porte et sors sur le pont pour affronter mon passé du regard.
Rien n'a changé. Pas étonnant, d'ailleurs. Cette ville est morte il y a plus de trois siècles. Les compagnies marchandes ont engagé des compagnies de mercenaires pour assurer leur sécurité et celle de leurs possessions, mais le reste de la cité vit sous la coupe de trois seigneurs : le comte de Durzad, le grand prêtre de la Lumière, et le, hum, prince des voleurs. Impossible de déterminer lequel est le plus corrompu des trois. Ils n'ont jamais réussi à éliminer l'un des autres depuis qu'ils sont aux commandes de la cité. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé tout au long de ces années dont ils ont abondamment profité grâce à des potions de jouvence. Le roi se fiche totalement de ce qui se passe ici, il se contente de leur rappeler régulièrement que si jamais les taxes cessaient d'arriver, quelle qu'en soit la raison , ils périraient tous les trois promptement.
Je descends sur le quai et me mêle à la foule, me glissant parmi les marins, porteurs, voyageurs et passants. Protégé des pickpockets par ma magie, je me concentre sur de plus dangereux individus. Mais aucune menace ne se précise... pour le moment. Je me hâte de sortir du quartier portuaire pour entrer dans le quartier marchand.
Une halte pour acheter des rations de voyage, et je repars le long de l'avenue principale pour sortir de la ville.
Je laisse échapper un soupir de soulagement lorsque je franchis la porte sud.
Ce n'est qu'en début de soirée que je m'arrête dans un endroit tranquille, loin de tout visiteur indélicat, du moins, je l'espère... pour lui.
Je rassemble du bois et l'installe au cendre d'un espace dégagé autour duquel je trace un double cercle dans lequel j'inscris des runes. Je vérifie le tracé d'un œil critique avant de poursuivre en sortant de ma sacoche une bourse de cuir dont je vérifie le contenu : une amulette de plomb, une plume, du sel. J'ajoute le diamant et referme soigneusement.
Je prends une profonde inspiration et commence à incanter alors que les premières étoiles apparaissent dans le ciel.
Mon esprit plonge de plus en plus loin, à la recherche de celui qui saura m'aider. Le temps m'est compté, je le sens.
Le tas de branchages s'embrase brusquement lorsque j'établis le contact avec celui que je désire invoquer. Je prononce son nom véritable, le contraignant à me prêter attention.
Que me veux-tu ?
Un portail.
Tu connais mon nom, mais cela ne suffit pas
J'ai un présent à t'offrir.
Envoie-le moi
Pas avant que tu n'aie fait serment de m'ouvrir un passage sûr vers la caverne aux échos du mont Linma, sur le continent de Sandros. Au fond de cette caverne, plus précisément.
Impossible. Un puissant pouvoir protège cet endroit
Au plus près, alors.
À l'entrée de la caverne
Très bien. Prononce ton serment, sur ton nom véritable.
Le bougre prête serment dans la langue des élémentaires. Je la comprends, toutefois. Il cherche juste à me fatiguer un peu pour le principe, mais il n'a pas glissé de faille. Je jette la bourse dans le feu, qui crépite intensément.
Le portail est ouvert
Merci.
J'avance dans le feu et manque trébucher sur le sol inégal du point d'arrivée. J'oscille dangereusement, les pieds au bord d'un à-pic qui me permet d'avoir une vue imprenable sur une bonne partie du royaume. Loin, très loin en bas.
Je reprends mon équilibre et fais un pas en arrière avant de laisser échapper un soupir de soulagement.
Quel imbécile ! Le passage en lui-même était sûr, comme promis, mais j'aurais dû parler aussi de la sécurité du point d'arrivée ! Voilà qui me servira de leçon...
Je me retourne et constate que je suis arrivé juste devant l'entrée. Parfait.
Je tisse divers sortilèges de défense autour de moi et avance.
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