17-08-2021, 09:52 PM
13 - Les hurleurs
Au large des côtes de Valnar, en Outremonde.
- Bonjour.
- Salut Ludo.
- Ludvik, ici, s'il te plaît.
- D'accord. Ludvik. Pourquoi donc ce prénom différent ? Pour mieux t'intégrer ?
- Quand je suis arrivé ici, j'ai été adopté par un couple d'aubergistes. Anna m'a donné ce prénom, pensant que je prononçais mal le mien. En fin de compte, j'ai fini par l'accepter, puis par l'aimer. Comme tout ce qu'elle m'a offert.
- Tu as eu beaucoup de chance. Vraiment beaucoup...
- Je suis désolé, Cédric.
- Tu n'y peux rien, c'est juste...
- S'il te plaît, parle moi de ce que tu as vécu.
- Tu verras bien quand on arrivera là-bas. Tu pourras le voir de tes yeux.
Il prend l'amulette et se concentre dessus.
- Ils ont tenté de te localiser cette nuit, au large de Soje. À une bonne journée de mer de nous.
- Si seulement on pouvait les rattraper...
- On ne pourra pas, mais je peux réduire l'écart en amplifiant le vent. Sortons.
Lorsque nous arrivons sur le pont, nous remarquons que les marins sont nerveux, leur attention est fixée sur l'arrière. Le capitaine utilise une longue-vue pour observer un point noir dans le ciel, en arrière du navire.
- Trois hurleurs crie-t-il !
Les marins qui nous entourent se regardent, effrayés.
- Dans la cale ! Crie le capitaine. Activez-vous, avant que ces engeances des ténèbres nous rattrapent ! Sjorek, prends ton arc et rejoins-moi dans ma cabine ! Jurl, tu verrouilles la porte du pont ! Allez !
- Même en levant une tempête, nous ne les distancerons pas, dit Cédric.
- Oui... Autant se battre.
Je fonce dans ma cabine, suivi par Cédric.
- J'ai de la cire, dit-il.
- Moi aussi, dis-je en fouillant dans mon sac.
La cire ne nous offrira qu'une faible protection, mais elle nous permettra de nous défendre.
Je ceins mon ceinturon et vérifie que mes armes glissent aisément hors de leur fourreau.
Cédric sort son arbalète de son propre sac et en déploie les branches. Le travail qu'il a effectué est admirable.
- Il y a six carreaux dans le chargeur. Je ne pourrai pas user de magie contre eux.
- OK... j'attirerai leur attention sur moi, reste à l'abri et tire-les de loin.
- Dégaine ton arme...
Je m'exécute, et il touche la lame d'un doigt, avant de poser sa paume contre ma poitrine.
- Voilà qui devrait t'aider. Bouchons-nous les oreilles, ils arrivent !
J'entends en effet des cris qui grandissent en puissance. Les bouchons de cire les font disparaître... pour le moment.
Nous ressortons sur le pont, passant la porte qu'un Jurl paniqué barre derrière nous avant de fuir vers la cale.
J'angoisse. Je n'ai affronté une de ces choses qu'une seule fois. Un jeune solitaire.
J'avais été salement blessé. Espérons que j'aie tiré des leçons suffisamment profitables de cet affrontement. Et puis, je ne suis pas seul, cette fois-ci.
Eux non plus...
Je peux mieux les voir, maintenant. Deux adultes et un jeune. Ces créatures me font penser à des ptérodactyles, avec leur grandes ailes membraneuses. Elles sont d'un noir de jais, et leurs yeux rougeoient dans leurs orbites. Leurs griffes sont cruellement acérées. Mais ce sont leurs cris épouvantables qui sont leur arme principale.
Je me mets dos au mât, et les regarde faire un passage au-dessus du pont. Ils font demi-tour pour attaquer...
Leurs hurlements conjugués me vrillent alors le crâne, me mettant au supplice. Si je n'avais pas protégé mes oreilles, je serais déjà mort. Deux flèches partent des fenêtres de la cabine du capitaine. L'une d'elles rate sa cible, et l'autre vient érafler le corps du jeune. Il est difficile de viser quand on a l'impression que sa tête va éclater.
Je me jette à terre pour éviter leur attaque, roule au sol et abats mon épée sur une aile, la déchirant. La bête tombe sur le pont en criant de plus belle. Je reste au sol en continuant à rouler le temps que Cédric les crible de carreaux, puis me relève. Toujours pas mortes, les bestioles. Elles sont plus que coriaces. L'un des adultes a reçu pas moins de quatre carreaux, il semble mal en point. J'esquive facilement son coup de bec et abats mon arme sur son cou, le tranchant net. Wow, je ne sais pas ce qu'a fait Cédric, mais le cuir résistant des hurleurs n'est plus un problème pour ma lame. Le volume sonore diminue d'un cran, à mon grand soulagement.
Je recule désespérément sous l'assaut du deuxième adulte, tout en tentant de repérer où a bien pu passer le dernier.
Je vois Cédric foncer sur moi avec son bâton, qui s'allonge en déployant ses éléments télescopiques. Je trébuche soudain sur un cordage et tombe en arrière. La bête en profite pour donner un grand coup de bec sur une de mes jambes, que je vois s'auréoler brièvement de bleu. Un sort d'armure, visiblement, car je n'ai presque pas eu mal.
Roulant sur le pont, je tente de me relever, et vois Cédric abattre son bâton sur la nuque du volatile, qui se raidit soudain. Je vois une lame ensanglantée émerger de son cou. Je me relève soudain et fonce sur Cédric. Le jeune hurleur avait rejoint les airs, et il pique maintenant droit sur le dos de mon ami. Je le pousse de l'épaule et lève mon épée, l'abattant sur la créature et transperçant sa poitrine avant de basculer en arrière sous le choc.
Cédric me dégage du hurleur mort et m'aide à me relever. Après une brève inspection des alentours, nous ôtons nos bouchons de cire.
- Tu vas bien ?
- Oui. Merci pour tout.
- C'est réciproque, dit-il en souriant.
Le capitaine sort de sa cabine, un large sourire aux lèvres.
- Félicitations ! Quel beau combat ! Nous vous devons beaucoup, jeunes gens !
- Mais de rien, voyons. Nous étions tout autant menacés que vous.
- Je ne regrette pas de vous avoir eu à bord ! Je suis votre débiteur.
- Oh, dans ce cas, qu'on ne touche pas à ces créatures pour le moment... J'ai quelque chose à faire avant.
Je nettoie soigneusement la lame de mon épée avant de la rengainer, puis retourne dans ma cabine pour en prendre un flacon. Je retourne alors sur le pont et m'accroupis devant le premier hurleur en tirant ma dague.
Trois hurleurs fourniront six glandes, à quatre couronnes du roy pièce, cela en fera vingt-quatre. Il n'y a pas de petits gains... Et vingt-quatre pièces d'or sont une belle somme.
C'est principalement en fournissant divers apothicaires que j'ai bâti ma fortune en ce monde. Le reste est formé de diverses récompenses. Pas une pièce de cuivre que je n'aie gagné à la sueur de mon front. Et la plus grande partie de cet argent a été bien investie.
Une fois ma tâche accomplie, les bêtes sont jetées à la mer. Je me lave les mains dans un seau que m'apporte un marin. Nous avons gagné leur respect en allant risquer nos vies pour affronter ces créatures sur le pont.
Je rince le couvercle du flacon et regarde les glandes flotter dans l'alcool. J'ignore totalement à quoi elles peuvent bien servir, mais elles valent plus que leur poids en or... et c'est tout ce qui compte.
Cédric, de son côté, a récupéré ses carreaux. Une fois lavés et séchés, ils retournent dans le chargeur de son arbalète. Une belle arme, je suis vraiment impressionné par ses talents. Et content de l'avoir à mes côtés.
- Ce sont de petits carreaux, à ce que je vois.
- Bien obligé. L'arbalète en elle-même est assez petite. J'ai dû revoir tout le concept, mais heureusement j'ai pu trouver pas mal d'infos sur le net.
Il nettoie la lame de son bâton, avant de le rétracter dans sa position de transport grâce à une manivelle.
Nous prenons notre petit déjeuner dans la cabine du capitaine, et savourons ce moment de repos.
- Il est rare de voir des hurleurs s'en prendre à un navire, heureusement... Mais ces créatures n'hésitent pas à déchiqueter les portes à coups de bec et à s'introduire jusque dans les cales à la recherche de viande. Nous vous devons beaucoup ! Je ne sais si nous aurions pu les repousser sans pertes. Si jamais je peux faire quelque chose pour vous, n'hésitez surtout pas.
- Il y a bien une chose... Si vos marins peuvent rester discrets sur ce qui vient de se passer... Ou du moins ne pas nous citer... Nos ennemis n'attendent qu'une chose, c'est d'entendre nos noms.
- Très bien, comptez sur moi pour leur faire rentrer ça dans le crâne, dit-il en souriant.
- Merci. Étant donné que ces ennemis veulent notre peau, considérons donc que nous sommes quittes.
- Soit ! Vous serez toujours les bienvenus sur mon navire, tous les deux.
- J'en prends bonne note, dis-je en souriant.
Au large des côtes de Valnar, en Outremonde.
- Bonjour.
- Salut Ludo.
- Ludvik, ici, s'il te plaît.
- D'accord. Ludvik. Pourquoi donc ce prénom différent ? Pour mieux t'intégrer ?
- Quand je suis arrivé ici, j'ai été adopté par un couple d'aubergistes. Anna m'a donné ce prénom, pensant que je prononçais mal le mien. En fin de compte, j'ai fini par l'accepter, puis par l'aimer. Comme tout ce qu'elle m'a offert.
- Tu as eu beaucoup de chance. Vraiment beaucoup...
- Je suis désolé, Cédric.
- Tu n'y peux rien, c'est juste...
- S'il te plaît, parle moi de ce que tu as vécu.
- Tu verras bien quand on arrivera là-bas. Tu pourras le voir de tes yeux.
Il prend l'amulette et se concentre dessus.
- Ils ont tenté de te localiser cette nuit, au large de Soje. À une bonne journée de mer de nous.
- Si seulement on pouvait les rattraper...
- On ne pourra pas, mais je peux réduire l'écart en amplifiant le vent. Sortons.
Lorsque nous arrivons sur le pont, nous remarquons que les marins sont nerveux, leur attention est fixée sur l'arrière. Le capitaine utilise une longue-vue pour observer un point noir dans le ciel, en arrière du navire.
- Trois hurleurs crie-t-il !
Les marins qui nous entourent se regardent, effrayés.
- Dans la cale ! Crie le capitaine. Activez-vous, avant que ces engeances des ténèbres nous rattrapent ! Sjorek, prends ton arc et rejoins-moi dans ma cabine ! Jurl, tu verrouilles la porte du pont ! Allez !
- Même en levant une tempête, nous ne les distancerons pas, dit Cédric.
- Oui... Autant se battre.
Je fonce dans ma cabine, suivi par Cédric.
- J'ai de la cire, dit-il.
- Moi aussi, dis-je en fouillant dans mon sac.
La cire ne nous offrira qu'une faible protection, mais elle nous permettra de nous défendre.
Je ceins mon ceinturon et vérifie que mes armes glissent aisément hors de leur fourreau.
Cédric sort son arbalète de son propre sac et en déploie les branches. Le travail qu'il a effectué est admirable.
- Il y a six carreaux dans le chargeur. Je ne pourrai pas user de magie contre eux.
- OK... j'attirerai leur attention sur moi, reste à l'abri et tire-les de loin.
- Dégaine ton arme...
Je m'exécute, et il touche la lame d'un doigt, avant de poser sa paume contre ma poitrine.
- Voilà qui devrait t'aider. Bouchons-nous les oreilles, ils arrivent !
J'entends en effet des cris qui grandissent en puissance. Les bouchons de cire les font disparaître... pour le moment.
Nous ressortons sur le pont, passant la porte qu'un Jurl paniqué barre derrière nous avant de fuir vers la cale.
J'angoisse. Je n'ai affronté une de ces choses qu'une seule fois. Un jeune solitaire.
J'avais été salement blessé. Espérons que j'aie tiré des leçons suffisamment profitables de cet affrontement. Et puis, je ne suis pas seul, cette fois-ci.
Eux non plus...
Je peux mieux les voir, maintenant. Deux adultes et un jeune. Ces créatures me font penser à des ptérodactyles, avec leur grandes ailes membraneuses. Elles sont d'un noir de jais, et leurs yeux rougeoient dans leurs orbites. Leurs griffes sont cruellement acérées. Mais ce sont leurs cris épouvantables qui sont leur arme principale.
Je me mets dos au mât, et les regarde faire un passage au-dessus du pont. Ils font demi-tour pour attaquer...
Leurs hurlements conjugués me vrillent alors le crâne, me mettant au supplice. Si je n'avais pas protégé mes oreilles, je serais déjà mort. Deux flèches partent des fenêtres de la cabine du capitaine. L'une d'elles rate sa cible, et l'autre vient érafler le corps du jeune. Il est difficile de viser quand on a l'impression que sa tête va éclater.
Je me jette à terre pour éviter leur attaque, roule au sol et abats mon épée sur une aile, la déchirant. La bête tombe sur le pont en criant de plus belle. Je reste au sol en continuant à rouler le temps que Cédric les crible de carreaux, puis me relève. Toujours pas mortes, les bestioles. Elles sont plus que coriaces. L'un des adultes a reçu pas moins de quatre carreaux, il semble mal en point. J'esquive facilement son coup de bec et abats mon arme sur son cou, le tranchant net. Wow, je ne sais pas ce qu'a fait Cédric, mais le cuir résistant des hurleurs n'est plus un problème pour ma lame. Le volume sonore diminue d'un cran, à mon grand soulagement.
Je recule désespérément sous l'assaut du deuxième adulte, tout en tentant de repérer où a bien pu passer le dernier.
Je vois Cédric foncer sur moi avec son bâton, qui s'allonge en déployant ses éléments télescopiques. Je trébuche soudain sur un cordage et tombe en arrière. La bête en profite pour donner un grand coup de bec sur une de mes jambes, que je vois s'auréoler brièvement de bleu. Un sort d'armure, visiblement, car je n'ai presque pas eu mal.
Roulant sur le pont, je tente de me relever, et vois Cédric abattre son bâton sur la nuque du volatile, qui se raidit soudain. Je vois une lame ensanglantée émerger de son cou. Je me relève soudain et fonce sur Cédric. Le jeune hurleur avait rejoint les airs, et il pique maintenant droit sur le dos de mon ami. Je le pousse de l'épaule et lève mon épée, l'abattant sur la créature et transperçant sa poitrine avant de basculer en arrière sous le choc.
Cédric me dégage du hurleur mort et m'aide à me relever. Après une brève inspection des alentours, nous ôtons nos bouchons de cire.
- Tu vas bien ?
- Oui. Merci pour tout.
- C'est réciproque, dit-il en souriant.
Le capitaine sort de sa cabine, un large sourire aux lèvres.
- Félicitations ! Quel beau combat ! Nous vous devons beaucoup, jeunes gens !
- Mais de rien, voyons. Nous étions tout autant menacés que vous.
- Je ne regrette pas de vous avoir eu à bord ! Je suis votre débiteur.
- Oh, dans ce cas, qu'on ne touche pas à ces créatures pour le moment... J'ai quelque chose à faire avant.
Je nettoie soigneusement la lame de mon épée avant de la rengainer, puis retourne dans ma cabine pour en prendre un flacon. Je retourne alors sur le pont et m'accroupis devant le premier hurleur en tirant ma dague.
Trois hurleurs fourniront six glandes, à quatre couronnes du roy pièce, cela en fera vingt-quatre. Il n'y a pas de petits gains... Et vingt-quatre pièces d'or sont une belle somme.
C'est principalement en fournissant divers apothicaires que j'ai bâti ma fortune en ce monde. Le reste est formé de diverses récompenses. Pas une pièce de cuivre que je n'aie gagné à la sueur de mon front. Et la plus grande partie de cet argent a été bien investie.
Une fois ma tâche accomplie, les bêtes sont jetées à la mer. Je me lave les mains dans un seau que m'apporte un marin. Nous avons gagné leur respect en allant risquer nos vies pour affronter ces créatures sur le pont.
Je rince le couvercle du flacon et regarde les glandes flotter dans l'alcool. J'ignore totalement à quoi elles peuvent bien servir, mais elles valent plus que leur poids en or... et c'est tout ce qui compte.
Cédric, de son côté, a récupéré ses carreaux. Une fois lavés et séchés, ils retournent dans le chargeur de son arbalète. Une belle arme, je suis vraiment impressionné par ses talents. Et content de l'avoir à mes côtés.
- Ce sont de petits carreaux, à ce que je vois.
- Bien obligé. L'arbalète en elle-même est assez petite. J'ai dû revoir tout le concept, mais heureusement j'ai pu trouver pas mal d'infos sur le net.
Il nettoie la lame de son bâton, avant de le rétracter dans sa position de transport grâce à une manivelle.
Nous prenons notre petit déjeuner dans la cabine du capitaine, et savourons ce moment de repos.
- Il est rare de voir des hurleurs s'en prendre à un navire, heureusement... Mais ces créatures n'hésitent pas à déchiqueter les portes à coups de bec et à s'introduire jusque dans les cales à la recherche de viande. Nous vous devons beaucoup ! Je ne sais si nous aurions pu les repousser sans pertes. Si jamais je peux faire quelque chose pour vous, n'hésitez surtout pas.
- Il y a bien une chose... Si vos marins peuvent rester discrets sur ce qui vient de se passer... Ou du moins ne pas nous citer... Nos ennemis n'attendent qu'une chose, c'est d'entendre nos noms.
- Très bien, comptez sur moi pour leur faire rentrer ça dans le crâne, dit-il en souriant.
- Merci. Étant donné que ces ennemis veulent notre peau, considérons donc que nous sommes quittes.
- Soit ! Vous serez toujours les bienvenus sur mon navire, tous les deux.
- J'en prends bonne note, dis-je en souriant.
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