11-08-2021, 09:47 PM
7 - Le serpent de mer
- Les Rêveurs ? Hum... où en as-tu entendu parler ?
- Dans la bouche d'un homme qui a tenté de me tuer.
- Oh. Tu l'as eu ?
- Non. Il m'avait empoisonné, je m'en suis sorti de justesse.
- Voilà qui est troublant...
- Alors, que peux-tu me dire ?
- Je ne sais pas grand-chose sur eux. Pure légende à mon humble avis. Seuls certains ouvrages obscurs en font mention. Ils seraient capables de glisser d'un monde à l'autre... Quoi que cela puisse vouloir dire.
- Quoi d'autre ?
- Des textes magiques pour la plupart, étant donné que tu n'es pas magicien, je ne peux t'en faire part.
- Aargh !
- Pourquoi est-ce que tu t'intéresses autant à ces Rêveurs ?
J'ai besoin de réponses...
- J'en suis un.
- Pardon ?
- Je glisse d'un monde à l'autre à chaque fois que je m'endors. Et à cause de ça, on a tenté de me tuer hier, et on me traque dans l'autre monde... Ce qui me fait penser que c'est l'œuvre d'autres Rêveurs.
Il me regarde d'un air franchement étonné, puis très intéressé.
- Si cela est vrai... alors je t'en prie, raconte-moi ce que tu sais...
- Toujours aussi assoiffé de connaissances, mon ami, mais je manque cruellement de temps. Je vais rapidement résumer : je suis arrivé à Valsein à l'âge de douze ans, complètement perdu et ne comprenant rien à ce qui m'arrivait. Je ne contrôle pas mon don, mais il est systématique. Je n'ai plus rêvé, plus jamais. Mon sommeil m'a toujours emporté ailleurs... Mais c'est mon esprit qui voyage. J'ai un corps ici, un corps là-bas. Je ne sais pas d'où vient celui que j'ai en ce monde... C'est un pur mystère pour moi, car il est semblable au mien.
- Et comment est cet autre monde ?
- J'aimerais tellement pouvoir t'en parler, mais ce serait difficile ! Et je dois foncer en quête de ceux qui me traquent avant qu'ils ne me localisent dans mon monde natal.
- Je peux t'aider en cela... Celui qui t'a attaqué a pu s'emparer d'une mèche de cheveux, ou de quelque chose de ce genre ?
- Il a eu tout le temps pour ça.
- Je vais brouiller leur sortilège, alors. Ça durera un temps... Que tu pourras mettre à profit.
- Merci.
- Donne-moi quelques-uns de tes cheveux.
Je coupe une mèche à l'aide de ma dague, et la pose dans une coupe de pierre qu'il vient de déposer sur la table. Il rajoute une poudre bleue et je vois une flamme s'élever brusquement, avant de s'apaiser.
- Il y a bien un sortilège de localisation jeté sur toi. Des plus complexes... Je m'en occupe, repasse me voir d'ici quelques heures.
- Merci. Où a-t-il été lancé ?
- En mer, vers le sud.
- Très bien. Je vais faire un saut au Serpent de mer, en quête d'informations. En attendant... Combien me demandes-tu ?
- Pas d'argent, mais un service. Je t'en parlerai à ton retour.
- Très bien.
Je traverse le centre-ville et approche du port. Le vent m'apporte cette inimitable odeur portuaire. Je passe de ruelles en venelles jusqu'à atteindre une grande taverne principalement fréquentée par des marins. Exactement ce qu'il me faut.
Je pousse la porte et laisse mes yeux s'habituer à l'obscurité relative.
Hum, la grande salle est à moitié remplie... parfait. Je repère une table occupée par un groupe de marins en pleine discussion sur les mérites des bières des différents ports.
- Tavernier, dis-je à haute voix, offrez donc à ces messieurs une bonne bière, à mes frais. Et une pour moi.
Je m'installe à leur table sous leurs vivats.
- Bien le bonjour, messieurs.
- Salut à toi, bon gars ! C'est la Lumière qui t'envoie vers nous !
- Qui sait ? Dis-je en levant ma chope.
Mmm... Pas la plus extraordinaire des bières, mais je l'apprécie.
- Dites-moi, je cherche un passage vers Dazir, à qui pourrais-je m'adresser ? Je suis assez pressé.
- Le Dornunel part demain matin. Demandez le capitaine Herzel.
- Merci. Quelles nouvelles du sud ?
- Ça peut aller, tant qu'on ne traverse pas le détroit.
- Ah bon ? Pourquoi donc ?
- Il y a des rumeurs de guerre dans les terres de Sandros.
- Entre qui et qui ?
- Difficile à dire, ils sont tous sur les dents en ce moment. Nombre de famille aisées ont pris le bateau pour Dazir, ça ne trompe pas.
- En effet.
Je laisse passer un petit moment.
- Il y a beaucoup de navires qui relient Dazir ? Un de mes amis m'a précédé hier, j'ai appris qu'il était déjà parti.
- Il n'a pu prendre qu'un seul navire alors. Le Vélune est le seul à être parti pour la pointe sud, hier.
- Merci, les gars. Je vais aller voir le Dornunel.
- Bonne route, voyageur. Que la Lumière éclaire votre chemin.
- Qu'elle veille sur vos voiles.
Je laisse une demi-couronne au patron en paiement et m'éloigne vers le port. Un marin m'indique l'emplacement du navire que je cherche. Il a deux mâts... je ne pourrais pas en dire beaucoup plus. Oui, j'y connais rien en bateaux. Je sais juste que ça flotte.
- Bien le bonjour, dis-je au marin de garde. Je voudrais parler au capitaine Herzel.
- Qui le demande ?
- Ludvik.
- Bougez pas, dit-il en s'éloignant.
Il revient rapidement avec un homme d'une cinquantaine d'années. Il ne doit guère faire plus d'un mètre soixante, à mon grand étonnement, mais l'aura d'autorité qui émane de lui ne trompe pas. Cet homme n'est pas à prendre à la légère. Je crois que même au milieu d'un équipage de pirates sanguinaires, il arriverait à se faire respecter. Bien.
- Que me voulez-vous, Ludvik ?
- J'ai appris que vous partez pour Dazir, demain matin. Je demande un passage. Je ne prends pas beaucoup de place et je suis très tranquille. Et je paie bien.
- Une couronne d'argent.
- Hum...
Je fouille dans ma bourse,qui est fort plate et fait bien peu de bruit.
- Vous me ruinez.
- Il y a d'autres bateaux.
- Très bien, dis-je. Je reviendrai ce soir prendre mes quartiers, je vous paierai à ce moment-là.
Je fais quelques emplettes dans diverses boutiques et reviens voir Karl.
- As-tu pu me protéger, mon ami ?
- Deux jours. Voilà ce que je peux t'offrir.
- C'est court... Mais c'est mieux que rien ! Je te remercie.
- Je n'ai pas fini. Si le sort est renouvelé régulièrement, on peut tabler sur plusieurs semaines. Mais il faut ta présence pour ce faire. Maintenant que le sort initial est lancé, un apprenti pourra le renouveler sans problème.
- Je vois... mais je risque d'avoir du mal à trouver ne serait-ce qu'un apprenti lors de ma traque.
- C'est pourquoi le mien t'accompagnera.
- Je ne voudrais pas le mettre en danger, Karl !
- Il sait se défendre, à sa manière, et ensemble, vous pourrez vous compléter efficacement. De plus, c'est là le service que je te demande en paiement.
- Je ne comprends pas...
- Il est temps pour lui de mettre son apprentissage à l'épreuve du monde extérieur. Je serais plus rassuré s'il était accompagné par quelqu'un comme toi.
- Je vois... Bien, d'accord, en ce cas, je n'ai pas le choix.
Je ne sais que peu de choses de la magie, mais Karl m'a appris que tout sortilège se paie. Et ce n'est pas une question d'argent, mais d'équilibre. Je veux bien le croire sur parole.
- Je te présente Cédric, mon apprenti.
- Cédric ? Mais...
- Les Rêveurs ? Hum... où en as-tu entendu parler ?
- Dans la bouche d'un homme qui a tenté de me tuer.
- Oh. Tu l'as eu ?
- Non. Il m'avait empoisonné, je m'en suis sorti de justesse.
- Voilà qui est troublant...
- Alors, que peux-tu me dire ?
- Je ne sais pas grand-chose sur eux. Pure légende à mon humble avis. Seuls certains ouvrages obscurs en font mention. Ils seraient capables de glisser d'un monde à l'autre... Quoi que cela puisse vouloir dire.
- Quoi d'autre ?
- Des textes magiques pour la plupart, étant donné que tu n'es pas magicien, je ne peux t'en faire part.
- Aargh !
- Pourquoi est-ce que tu t'intéresses autant à ces Rêveurs ?
J'ai besoin de réponses...
- J'en suis un.
- Pardon ?
- Je glisse d'un monde à l'autre à chaque fois que je m'endors. Et à cause de ça, on a tenté de me tuer hier, et on me traque dans l'autre monde... Ce qui me fait penser que c'est l'œuvre d'autres Rêveurs.
Il me regarde d'un air franchement étonné, puis très intéressé.
- Si cela est vrai... alors je t'en prie, raconte-moi ce que tu sais...
- Toujours aussi assoiffé de connaissances, mon ami, mais je manque cruellement de temps. Je vais rapidement résumer : je suis arrivé à Valsein à l'âge de douze ans, complètement perdu et ne comprenant rien à ce qui m'arrivait. Je ne contrôle pas mon don, mais il est systématique. Je n'ai plus rêvé, plus jamais. Mon sommeil m'a toujours emporté ailleurs... Mais c'est mon esprit qui voyage. J'ai un corps ici, un corps là-bas. Je ne sais pas d'où vient celui que j'ai en ce monde... C'est un pur mystère pour moi, car il est semblable au mien.
- Et comment est cet autre monde ?
- J'aimerais tellement pouvoir t'en parler, mais ce serait difficile ! Et je dois foncer en quête de ceux qui me traquent avant qu'ils ne me localisent dans mon monde natal.
- Je peux t'aider en cela... Celui qui t'a attaqué a pu s'emparer d'une mèche de cheveux, ou de quelque chose de ce genre ?
- Il a eu tout le temps pour ça.
- Je vais brouiller leur sortilège, alors. Ça durera un temps... Que tu pourras mettre à profit.
- Merci.
- Donne-moi quelques-uns de tes cheveux.
Je coupe une mèche à l'aide de ma dague, et la pose dans une coupe de pierre qu'il vient de déposer sur la table. Il rajoute une poudre bleue et je vois une flamme s'élever brusquement, avant de s'apaiser.
- Il y a bien un sortilège de localisation jeté sur toi. Des plus complexes... Je m'en occupe, repasse me voir d'ici quelques heures.
- Merci. Où a-t-il été lancé ?
- En mer, vers le sud.
- Très bien. Je vais faire un saut au Serpent de mer, en quête d'informations. En attendant... Combien me demandes-tu ?
- Pas d'argent, mais un service. Je t'en parlerai à ton retour.
- Très bien.
Je traverse le centre-ville et approche du port. Le vent m'apporte cette inimitable odeur portuaire. Je passe de ruelles en venelles jusqu'à atteindre une grande taverne principalement fréquentée par des marins. Exactement ce qu'il me faut.
Je pousse la porte et laisse mes yeux s'habituer à l'obscurité relative.
Hum, la grande salle est à moitié remplie... parfait. Je repère une table occupée par un groupe de marins en pleine discussion sur les mérites des bières des différents ports.
- Tavernier, dis-je à haute voix, offrez donc à ces messieurs une bonne bière, à mes frais. Et une pour moi.
Je m'installe à leur table sous leurs vivats.
- Bien le bonjour, messieurs.
- Salut à toi, bon gars ! C'est la Lumière qui t'envoie vers nous !
- Qui sait ? Dis-je en levant ma chope.
Mmm... Pas la plus extraordinaire des bières, mais je l'apprécie.
- Dites-moi, je cherche un passage vers Dazir, à qui pourrais-je m'adresser ? Je suis assez pressé.
- Le Dornunel part demain matin. Demandez le capitaine Herzel.
- Merci. Quelles nouvelles du sud ?
- Ça peut aller, tant qu'on ne traverse pas le détroit.
- Ah bon ? Pourquoi donc ?
- Il y a des rumeurs de guerre dans les terres de Sandros.
- Entre qui et qui ?
- Difficile à dire, ils sont tous sur les dents en ce moment. Nombre de famille aisées ont pris le bateau pour Dazir, ça ne trompe pas.
- En effet.
Je laisse passer un petit moment.
- Il y a beaucoup de navires qui relient Dazir ? Un de mes amis m'a précédé hier, j'ai appris qu'il était déjà parti.
- Il n'a pu prendre qu'un seul navire alors. Le Vélune est le seul à être parti pour la pointe sud, hier.
- Merci, les gars. Je vais aller voir le Dornunel.
- Bonne route, voyageur. Que la Lumière éclaire votre chemin.
- Qu'elle veille sur vos voiles.
Je laisse une demi-couronne au patron en paiement et m'éloigne vers le port. Un marin m'indique l'emplacement du navire que je cherche. Il a deux mâts... je ne pourrais pas en dire beaucoup plus. Oui, j'y connais rien en bateaux. Je sais juste que ça flotte.
- Bien le bonjour, dis-je au marin de garde. Je voudrais parler au capitaine Herzel.
- Qui le demande ?
- Ludvik.
- Bougez pas, dit-il en s'éloignant.
Il revient rapidement avec un homme d'une cinquantaine d'années. Il ne doit guère faire plus d'un mètre soixante, à mon grand étonnement, mais l'aura d'autorité qui émane de lui ne trompe pas. Cet homme n'est pas à prendre à la légère. Je crois que même au milieu d'un équipage de pirates sanguinaires, il arriverait à se faire respecter. Bien.
- Que me voulez-vous, Ludvik ?
- J'ai appris que vous partez pour Dazir, demain matin. Je demande un passage. Je ne prends pas beaucoup de place et je suis très tranquille. Et je paie bien.
- Une couronne d'argent.
- Hum...
Je fouille dans ma bourse,qui est fort plate et fait bien peu de bruit.
- Vous me ruinez.
- Il y a d'autres bateaux.
- Très bien, dis-je. Je reviendrai ce soir prendre mes quartiers, je vous paierai à ce moment-là.
Je fais quelques emplettes dans diverses boutiques et reviens voir Karl.
- As-tu pu me protéger, mon ami ?
- Deux jours. Voilà ce que je peux t'offrir.
- C'est court... Mais c'est mieux que rien ! Je te remercie.
- Je n'ai pas fini. Si le sort est renouvelé régulièrement, on peut tabler sur plusieurs semaines. Mais il faut ta présence pour ce faire. Maintenant que le sort initial est lancé, un apprenti pourra le renouveler sans problème.
- Je vois... mais je risque d'avoir du mal à trouver ne serait-ce qu'un apprenti lors de ma traque.
- C'est pourquoi le mien t'accompagnera.
- Je ne voudrais pas le mettre en danger, Karl !
- Il sait se défendre, à sa manière, et ensemble, vous pourrez vous compléter efficacement. De plus, c'est là le service que je te demande en paiement.
- Je ne comprends pas...
- Il est temps pour lui de mettre son apprentissage à l'épreuve du monde extérieur. Je serais plus rassuré s'il était accompagné par quelqu'un comme toi.
- Je vois... Bien, d'accord, en ce cas, je n'ai pas le choix.
Je ne sais que peu de choses de la magie, mais Karl m'a appris que tout sortilège se paie. Et ce n'est pas une question d'argent, mais d'équilibre. Je veux bien le croire sur parole.
- Je te présente Cédric, mon apprenti.
- Cédric ? Mais...
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