31-07-2021, 09:17 PM
* 89 *
Le présent.
- Arrête ! S'exclame Paul. Tu n'as pas à raconter une chose pareille, surtout devant lui !
Paul est sorti de sa stupeur, et tente de faire cesser ce qu'il considère être une autre forme de suicide.
- Paul...
- Non ! Qu'est-ce que tu es en train de faire, tu délires ?
- Écoutez-moi, dit Peltier, mais nous l'ignorons.
- Je dois dire ce qui s'est passé, Paul, je regrette...
- Ah putain, c'est pas vrai, mais qu'est-ce qui te prend ?
Il foudroie du regard l'inspecteur, qui tente de reprendre la parole, mais Paul revient à moi.
- Tu arrêtes là tout de suite ! Tu n'as pas... tu n'as pas à parler sans avoir un avocat.
- Désolé, mais il faut que ça sorte... je dois dire ce qui s'est passé.
- Laissez-le parler, parvient à placer l'inspecteur.
Paul finit par céder devant ma détermination, et reste auprès de moi, écoutant mais affichant un air désespéré.
Je ne le vois pas, mon regard est revenu dans le passé.
Le passé, 7 juin 2009
- C'est bon, explique-toi, mais c'est tout ce que tu auras comme concession de ma part.
- J'ai été obligé ! Je... je travaille pour un groupe, je sais pas qui, mais ils me font chanter pour que j'exécute leurs basses besognes. Je ne dois pas poser de questions, juste faire ce qu'ils me disent de faire.
- Et tu crois que ça change quoi que ce soit ?
- Je n'avais pas le choix ! Je ne pouvais pas me plaindre à la police, j'aurais été mis en taule ! Et bordel, je ne pouvais pas fuir non plus... j'ai dû obéir, je servais le plus souvent de courrier, parfois un truc plus crade... mais le pire a été quand cet appareil a été volé, tout a dérapé pour eux et ils ont dû en catastrophe le mettre chez moi, ils se disaient que j'étais trop insignifiant pour être connu... il y a eu un gros nettoyage d'après ce que j'ai compris, je n'ai plus eu d'ordres pendant un moment. Visiblement la hiérarchie ignorait que ce truc était chez moi, et n'avait plus de marge de manœuvre de toute manière. Mais moi j'étais paniqué à l'idée qu'un jour ils retrouvent ma trace... j'étais sur le point de tout laisser tomber et de plier bagage lorsqu'ils m'ont recontacté. Quand ils ont appris que j'avais leur bordel, ils se sont demandés comment le récupérer sans interférences... il fallait qu'ils sachent si j'étais surveillé ou pas.
- Et ils t'ont ordonné de tendre un piège à quelqu'un, de l'amener chez toi et de le relâcher. Ouais, je suis au courant de cette partie-là. Et ça a marché, hein, une voiture a foncé sur mon frère jumeau et l'a envoyé à l'hôpital.
- Oui, vous étiez sous surveillance par notre camp, qui a pu confirmer mes soupçons... Ils m'ont ordonné de te faire disparaître afin de nettoyer toute trace de ce qui s'était passé, mais... je n'ai pas voulu, pas pu ! Tout ce que j'ai pu faire, c'est essayer de te briser le moral histoire que tu te suicides mais je n'ai pas pu aller plus loin. Et quand j'ai reçu de la visite, je m'en suis tiré de justesse et j'ai mis les voiles. Le moment venu, je me suis rendu à la police pour faire cesser les recherches - les miens avaient tiré des ficelles pour calmer le jeu - et je m'en suis sorti avant que quiconque puisse réaliser ce qui se passait vraiment.
- Tout ça m'a l'air d'une histoire...
- Tout est vrai ! Je te le jure !
- Ben chantage ou pas, tu es un beau salaud quand même. Je suppose que personne ne va te pleurer...
- Je t'en supplie ! Ne me tue pas !
- Je n'ai jamais dit que j'allais te tuer.
Il relève la tête, surpris, ne s'attendant pas à une telle réponse.
- Où est ce putain d'appareil ?
- Livré à mes supérieurs pendant tout ce chaos d'évènements.
- T'as pas cessé de fuir, tu te fous de moi ? Où est-il ? Je ne suis pas venu te tuer, mais je peux changer d'avis !
Il pâlit, déglutit, puis finit par dire :
- Dans le tiroir, là...
Il s'y dirige, mais je le renvoie vers le mur, à deux doigts de tirer. Il transpire beaucoup...
Ouvrant le tiroir tout en le surveillant, j'y découvre un pistolet. Haha...
- Pauvre con... t'as trois secondes. 3...2...
- La clé, dans le tiroir !
Il y a effectivement une clé. Elle me semble curieuse...
- Elle ouvre une consigne, à la gare.
- T'as rien trouvé de plus cliché ?
- Ben, c'est pratique. Mais qu'est-ce que tu vas en faire ?
- Pas tes oignons, si tu veux vivre.
J'empoche la clé et me tourne vers lui.
- Ferme les yeux, maintenant.
- Que... qu'est-ce que tu vas faire ?
- Tu as le choix entre dormir ou mourir. Ferme tes yeux ou je tire.
Il ferme les yeux, effrayé à l'idée que je vais en profiter pour le tuer. Mais comme je lui ai dit, je ne suis pas venu pour ça, malgré tout ce qu'il m'a fait. Je ne suis pas un assassin, je l'ai compris dès que je l'ai eu au bout de mon pistolet.
Mais le désir de vengeance ne me laisse pas pour autant, j'ai besoin de le faire souffrir pour tout ce qu'il m'a fait vivre, pour François, pour Paul, pour ma famille.
Toutes ces avanies remontent en moi, et ma main se crispe sur l'arme tandis que j'hésite encore, puis la colère l'emporte.
Mon doigt presse la détente, et je sursaute en entendant le tir, c'est plus bruyant que je l'avais imaginé ! Bruno s'effondre tandis que je me sauve.
Maintenant, c'est moi qui panique.
Le présent.
- Arrête ! S'exclame Paul. Tu n'as pas à raconter une chose pareille, surtout devant lui !
Paul est sorti de sa stupeur, et tente de faire cesser ce qu'il considère être une autre forme de suicide.
- Paul...
- Non ! Qu'est-ce que tu es en train de faire, tu délires ?
- Écoutez-moi, dit Peltier, mais nous l'ignorons.
- Je dois dire ce qui s'est passé, Paul, je regrette...
- Ah putain, c'est pas vrai, mais qu'est-ce qui te prend ?
Il foudroie du regard l'inspecteur, qui tente de reprendre la parole, mais Paul revient à moi.
- Tu arrêtes là tout de suite ! Tu n'as pas... tu n'as pas à parler sans avoir un avocat.
- Désolé, mais il faut que ça sorte... je dois dire ce qui s'est passé.
- Laissez-le parler, parvient à placer l'inspecteur.
Paul finit par céder devant ma détermination, et reste auprès de moi, écoutant mais affichant un air désespéré.
Je ne le vois pas, mon regard est revenu dans le passé.
Le passé, 7 juin 2009
- C'est bon, explique-toi, mais c'est tout ce que tu auras comme concession de ma part.
- J'ai été obligé ! Je... je travaille pour un groupe, je sais pas qui, mais ils me font chanter pour que j'exécute leurs basses besognes. Je ne dois pas poser de questions, juste faire ce qu'ils me disent de faire.
- Et tu crois que ça change quoi que ce soit ?
- Je n'avais pas le choix ! Je ne pouvais pas me plaindre à la police, j'aurais été mis en taule ! Et bordel, je ne pouvais pas fuir non plus... j'ai dû obéir, je servais le plus souvent de courrier, parfois un truc plus crade... mais le pire a été quand cet appareil a été volé, tout a dérapé pour eux et ils ont dû en catastrophe le mettre chez moi, ils se disaient que j'étais trop insignifiant pour être connu... il y a eu un gros nettoyage d'après ce que j'ai compris, je n'ai plus eu d'ordres pendant un moment. Visiblement la hiérarchie ignorait que ce truc était chez moi, et n'avait plus de marge de manœuvre de toute manière. Mais moi j'étais paniqué à l'idée qu'un jour ils retrouvent ma trace... j'étais sur le point de tout laisser tomber et de plier bagage lorsqu'ils m'ont recontacté. Quand ils ont appris que j'avais leur bordel, ils se sont demandés comment le récupérer sans interférences... il fallait qu'ils sachent si j'étais surveillé ou pas.
- Et ils t'ont ordonné de tendre un piège à quelqu'un, de l'amener chez toi et de le relâcher. Ouais, je suis au courant de cette partie-là. Et ça a marché, hein, une voiture a foncé sur mon frère jumeau et l'a envoyé à l'hôpital.
- Oui, vous étiez sous surveillance par notre camp, qui a pu confirmer mes soupçons... Ils m'ont ordonné de te faire disparaître afin de nettoyer toute trace de ce qui s'était passé, mais... je n'ai pas voulu, pas pu ! Tout ce que j'ai pu faire, c'est essayer de te briser le moral histoire que tu te suicides mais je n'ai pas pu aller plus loin. Et quand j'ai reçu de la visite, je m'en suis tiré de justesse et j'ai mis les voiles. Le moment venu, je me suis rendu à la police pour faire cesser les recherches - les miens avaient tiré des ficelles pour calmer le jeu - et je m'en suis sorti avant que quiconque puisse réaliser ce qui se passait vraiment.
- Tout ça m'a l'air d'une histoire...
- Tout est vrai ! Je te le jure !
- Ben chantage ou pas, tu es un beau salaud quand même. Je suppose que personne ne va te pleurer...
- Je t'en supplie ! Ne me tue pas !
- Je n'ai jamais dit que j'allais te tuer.
Il relève la tête, surpris, ne s'attendant pas à une telle réponse.
- Où est ce putain d'appareil ?
- Livré à mes supérieurs pendant tout ce chaos d'évènements.
- T'as pas cessé de fuir, tu te fous de moi ? Où est-il ? Je ne suis pas venu te tuer, mais je peux changer d'avis !
Il pâlit, déglutit, puis finit par dire :
- Dans le tiroir, là...
Il s'y dirige, mais je le renvoie vers le mur, à deux doigts de tirer. Il transpire beaucoup...
Ouvrant le tiroir tout en le surveillant, j'y découvre un pistolet. Haha...
- Pauvre con... t'as trois secondes. 3...2...
- La clé, dans le tiroir !
Il y a effectivement une clé. Elle me semble curieuse...
- Elle ouvre une consigne, à la gare.
- T'as rien trouvé de plus cliché ?
- Ben, c'est pratique. Mais qu'est-ce que tu vas en faire ?
- Pas tes oignons, si tu veux vivre.
J'empoche la clé et me tourne vers lui.
- Ferme les yeux, maintenant.
- Que... qu'est-ce que tu vas faire ?
- Tu as le choix entre dormir ou mourir. Ferme tes yeux ou je tire.
Il ferme les yeux, effrayé à l'idée que je vais en profiter pour le tuer. Mais comme je lui ai dit, je ne suis pas venu pour ça, malgré tout ce qu'il m'a fait. Je ne suis pas un assassin, je l'ai compris dès que je l'ai eu au bout de mon pistolet.
Mais le désir de vengeance ne me laisse pas pour autant, j'ai besoin de le faire souffrir pour tout ce qu'il m'a fait vivre, pour François, pour Paul, pour ma famille.
Toutes ces avanies remontent en moi, et ma main se crispe sur l'arme tandis que j'hésite encore, puis la colère l'emporte.
Mon doigt presse la détente, et je sursaute en entendant le tir, c'est plus bruyant que je l'avais imaginé ! Bruno s'effondre tandis que je me sauve.
Maintenant, c'est moi qui panique.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)