26-07-2021, 09:20 PM
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17 mars 2009
François ne m'a pas rappelé, et c'est donc moi qui l'appelle.
- François, c'est Jérémy.
- Ils se sont contentés de dire qu'il n'y avait pas urgence pour le test combiné, qu'il suffit d'attendre les trois mois. Je crois surtout qu'ils veulent faire des économies.
- Ah... Écoute, François, je suis désolé, je...
Clic.
Et merde...
Je soupire en me disant que de toute façon, je ne saurai pour ma part que bien après lui si je suis contaminé ou pas. Et alors...
Je ne sais pas. C'est surtout ça le drame, je ne sais pas ce que je ferai si c'est le cas. Je ne suis déjà pas près de me pardonner mes conneries, ce serait vraiment le truc qui m'achèverait.
François... si je pouvais revenir en arrière, si seulement !
Je continue à vivre, cependant, à travailler pour mettre de l'argent de côté et payer les études de Paul - en attendant que je commence les miennes - mes parents ayant refusé de lui ouvrir les fonds qui sont destinés aux miennes.
Ils attendent de savoir si notre relation va vraiment durer, m'ont-ils expliqué, et d'ici la prochaine rentrée universitaire, il sera temps de voir.
Je suppose qu'ils ont raison, même si ça m'embête. Je suis vraiment mordu de mon mec, qui aurait cru ça l'année dernière ! Même pas moi. Heureusement que je l'ai, que j'ai ma famille, parce que sans ça...
Non, assez d'idées noires, je suis en train de miner mon moral avec toutes ces pensées, et même si j'ai assez de sujets de déprime pour m'empoisonner la vie, ce n'est pas en y songeant sans cesse que je vais arranger les choses.
C'est cette attente qui me tue.
Vivement le 16 mai, vivement !
Ma résolution de me battre pour garder un bon moral dura jusqu'à ce que je rentre chez moi. À peine entré dans le hall de mon immeuble, deux hommes en civil sont venus vers moi, l'un d'eux me montrant sa plaque de police.
Oh non, ça va pas recommencer !
- Monsieur Jérémy Darreau ?
- Oui, c'est moi, qu'est-ce qu'il y a ? L'inspecteur Peltier m'a dit que j'étais hors de cause.
- Pour cette affaire, peut-être, mais pour celle qui nous intéresse, ça reste à voir.
- Quoi ? De quoi suis-je accusé, ce coup-ci ?
- Espionnage industriel.
- Quoi ?! Mais c'est pas fini de m'accuser de tout ce qui vous passe par la tête ? D'où sortez-vous cette accusation ridicule ?
- Bruno Goubin, vous connaissez ?
- Quoi, encore lui ?!
Soudain, j'ai un flash. Le système qu'il m'avait montré, qu'il disait avoir mis au point... Est-ce que...
- J'ai l'impression que ça vous dit quelque chose, eh bien, on va profiter de vos réminiscences au poste.
- Oh non... mais je ne sais pratiquement rien ! Je...
- Au poste, une déposition en bonne et due forme. Allez !
- Pfff... vous me laissez prévenir mes parents, cette fois ?
- Oh, ils sont au courant, ne vous en faites pas, vu qu'on a perquisitionné dans votre chambre.
- C'est pas vrai...
Et me revoilà embarqué par les flics, qui me remettent en cadeau de bienvenue des menottes aux poignets « pour éviter tout problème. »
Je garde la tête baissée pendant tout le trajet, que je passe à me lamenter.
Ce qui fait que je ne comprends pas tout de suite que nous ne sommes pas au commissariat lorsqu'on me fait sortir.
- Où est-ce que je suis ? Dis-je, m'étonnant d'être dans un parking désert.
- Avance, ou on te fait avancer et t'aimeras pas ça, dit l'un des types en me poussant dans le dos.
- Putain mais vous êtes qui ?
- T'occupes.
Je me retourne, mais le gars a un appareil dans la main qui me semble être un Taser. N'ayant aucune envie d'expérimenter le truc, je me retourne et avance vers un ascenseur. Dans quel guêpier me suis-je retrouvé ?
Bruno, je te hais. Je te jure que si je me sors de ce trou, je vais te retrouver et te faire payer tout ce que j'ai pu vivre jusqu'ici.
Je réfléchis à plein d'hypothèses. Soit je me suis fait enlever par des criminels, et c'est vraiment une mauvaise nouvelle pour moi, soit c'est la DST ou un truc du genre. Mais dans quoi Bruno m'a-t-il entraîné ?
L'ascenseur me conduit au huitième étage, et je commence à me sentir un peu moins inquiet. Si ce sont des criminels, pourquoi me montrent-ils autant de choses, jusqu'à mon trajet jusqu'ici ? Non, il ne faut pas que je me fasse de cinéma, de toute façon, je vais bientôt savoir ce qu'il en est.
Je suis conduit jusqu'à une salle où on me fait assoir. Pas de miroir en fond, juste quatre murs blancs sans fenêtre et une caméra au plafond, dirigée sur moi.
Je n'ai croisé personne dans les couloirs. Le fait ne me frappe que maintenant, alors que la porte se referme, me laissant seul sous l'œil de la caméra. J'attends qu'on me parle, mais rien, on me fait poireauter, toujours menotté, pendant un très long moment. Pour me mettre sur les nerfs ?
Le fait est que ça marche, et c'est presque un soulagement quand la porte finit par s'ouvrir. Je regarde alors avec surprise la personne qui vient d'entrer.
17 mars 2009
François ne m'a pas rappelé, et c'est donc moi qui l'appelle.
- François, c'est Jérémy.
- Ils se sont contentés de dire qu'il n'y avait pas urgence pour le test combiné, qu'il suffit d'attendre les trois mois. Je crois surtout qu'ils veulent faire des économies.
- Ah... Écoute, François, je suis désolé, je...
Clic.
Et merde...
Je soupire en me disant que de toute façon, je ne saurai pour ma part que bien après lui si je suis contaminé ou pas. Et alors...
Je ne sais pas. C'est surtout ça le drame, je ne sais pas ce que je ferai si c'est le cas. Je ne suis déjà pas près de me pardonner mes conneries, ce serait vraiment le truc qui m'achèverait.
François... si je pouvais revenir en arrière, si seulement !
Je continue à vivre, cependant, à travailler pour mettre de l'argent de côté et payer les études de Paul - en attendant que je commence les miennes - mes parents ayant refusé de lui ouvrir les fonds qui sont destinés aux miennes.
Ils attendent de savoir si notre relation va vraiment durer, m'ont-ils expliqué, et d'ici la prochaine rentrée universitaire, il sera temps de voir.
Je suppose qu'ils ont raison, même si ça m'embête. Je suis vraiment mordu de mon mec, qui aurait cru ça l'année dernière ! Même pas moi. Heureusement que je l'ai, que j'ai ma famille, parce que sans ça...
Non, assez d'idées noires, je suis en train de miner mon moral avec toutes ces pensées, et même si j'ai assez de sujets de déprime pour m'empoisonner la vie, ce n'est pas en y songeant sans cesse que je vais arranger les choses.
C'est cette attente qui me tue.
Vivement le 16 mai, vivement !
Ma résolution de me battre pour garder un bon moral dura jusqu'à ce que je rentre chez moi. À peine entré dans le hall de mon immeuble, deux hommes en civil sont venus vers moi, l'un d'eux me montrant sa plaque de police.
Oh non, ça va pas recommencer !
- Monsieur Jérémy Darreau ?
- Oui, c'est moi, qu'est-ce qu'il y a ? L'inspecteur Peltier m'a dit que j'étais hors de cause.
- Pour cette affaire, peut-être, mais pour celle qui nous intéresse, ça reste à voir.
- Quoi ? De quoi suis-je accusé, ce coup-ci ?
- Espionnage industriel.
- Quoi ?! Mais c'est pas fini de m'accuser de tout ce qui vous passe par la tête ? D'où sortez-vous cette accusation ridicule ?
- Bruno Goubin, vous connaissez ?
- Quoi, encore lui ?!
Soudain, j'ai un flash. Le système qu'il m'avait montré, qu'il disait avoir mis au point... Est-ce que...
- J'ai l'impression que ça vous dit quelque chose, eh bien, on va profiter de vos réminiscences au poste.
- Oh non... mais je ne sais pratiquement rien ! Je...
- Au poste, une déposition en bonne et due forme. Allez !
- Pfff... vous me laissez prévenir mes parents, cette fois ?
- Oh, ils sont au courant, ne vous en faites pas, vu qu'on a perquisitionné dans votre chambre.
- C'est pas vrai...
Et me revoilà embarqué par les flics, qui me remettent en cadeau de bienvenue des menottes aux poignets « pour éviter tout problème. »
Je garde la tête baissée pendant tout le trajet, que je passe à me lamenter.
Ce qui fait que je ne comprends pas tout de suite que nous ne sommes pas au commissariat lorsqu'on me fait sortir.
- Où est-ce que je suis ? Dis-je, m'étonnant d'être dans un parking désert.
- Avance, ou on te fait avancer et t'aimeras pas ça, dit l'un des types en me poussant dans le dos.
- Putain mais vous êtes qui ?
- T'occupes.
Je me retourne, mais le gars a un appareil dans la main qui me semble être un Taser. N'ayant aucune envie d'expérimenter le truc, je me retourne et avance vers un ascenseur. Dans quel guêpier me suis-je retrouvé ?
Bruno, je te hais. Je te jure que si je me sors de ce trou, je vais te retrouver et te faire payer tout ce que j'ai pu vivre jusqu'ici.
Je réfléchis à plein d'hypothèses. Soit je me suis fait enlever par des criminels, et c'est vraiment une mauvaise nouvelle pour moi, soit c'est la DST ou un truc du genre. Mais dans quoi Bruno m'a-t-il entraîné ?
L'ascenseur me conduit au huitième étage, et je commence à me sentir un peu moins inquiet. Si ce sont des criminels, pourquoi me montrent-ils autant de choses, jusqu'à mon trajet jusqu'ici ? Non, il ne faut pas que je me fasse de cinéma, de toute façon, je vais bientôt savoir ce qu'il en est.
Je suis conduit jusqu'à une salle où on me fait assoir. Pas de miroir en fond, juste quatre murs blancs sans fenêtre et une caméra au plafond, dirigée sur moi.
Je n'ai croisé personne dans les couloirs. Le fait ne me frappe que maintenant, alors que la porte se referme, me laissant seul sous l'œil de la caméra. J'attends qu'on me parle, mais rien, on me fait poireauter, toujours menotté, pendant un très long moment. Pour me mettre sur les nerfs ?
Le fait est que ça marche, et c'est presque un soulagement quand la porte finit par s'ouvrir. Je regarde alors avec surprise la personne qui vient d'entrer.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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