25-07-2021, 09:12 PM
* 83 *
- C'est un beau projet, mais il faut que ça vienne de toi, pas de la culpabilité que tu ressens envers ton frère.
- Je suis convaincu que c'est ma voie. En plus j'étais bon au lycée en SVT, je ne devrais pas avoir de mal à suivre cette voie.
- D'accord. Eh bien, tout ce que je peux te dire, c'est bon courage. En tout cas, je serai là pour te soutenir.
- Merci. Je t'aime.
Je l'embrasse, le serre dans mes bras, contre moi, lui murmure de tendres choses à l'oreille, des mots d'amour, car je l'aime, je l'aime vraiment.
Paul est touchant dans sa volonté de se faire pardonner. Je trouve que ça va un peu vite, cette idée de se marier... trop même, je ne suis pas certain de la stabilité de notre couple vu à quel point il a peur de se faire contaminer, mais d'un autre côté, ça m'emballe complètement ! En tout cas, mieux vaut se laisser le temps d'y réfléchir, mais ce qui est clair, c'est que je veux passer ma vie à ses côtés, et j'espère que c'est réciproque !
Cette simple pensée n'en finit pas de m'emplir d'un bonheur qui parvient presque à me faire oublier mes sombres pensées. Presque, car ma douleur est tout simplement trop forte.
Nous passons le reste de la journée ensemble, et le soir venu, Paul se lance auprès de mes parents.
- J'ai quelque chose à vous dire, leur dit-il.
- Oui ?
- Je... je vais couper les ponts avec ma famille. Ce n'est plus possible, je ne supporte plus les contraintes qu'ils font peser sur ma vie. Sans parler du fait que s'ils découvrent que je suis gay et que j'aime Jeremy, ils feront tout pour briser notre amour.
- Il faudrait déjà qu'ils me passent sur le corps, dit mon père à ma grande surprise - et ma plus grande joie. Je ne laisserai personne briser le bonheur de mon fils, ou décider à ta place de ce que tu veux faire de ta vie.
- Merci, papa ! Du fond du cœur !
- Je suis juste un homme de principes, dit-il. Les miens sont que l'on doit être libre de choisir sa vie, tout comme ceux des parents de Paul doivent être qu'un enfant doit tout à ses parents...
- Oui, c'est exactement ça, confirme Paul.
- C'est lamentable, on ne fait pas un enfant par intérêt, on le fait par amour. Et si on a une once d'humanité, on se soucie avant tout de son bonheur. Je.. je suis désolé de parler comme ça de tes parents, Paul...
- Ne vous, euh, ne t'en fais pas - j'ai du mal - je pense déjà bien assez de mal d'eux de mon côté...
Je sens une grande tristesse de la part de Paul, qui aimerait, et c'est compréhensible, que les choses soient différentes.
Je passe ma main dans son dos, lui offrant à mon tour un réconfort qu'il accepte avec gratitude.
- Nous te l'avons déjà dit, poursuit mon père, et je te le redis : tu as une place ici, de même... que tu as une place dans le cœur de mon fils.
- Merci.
- C'est pas trop dur pour toi, papa ?
- J'ai la chance d'avoir des principes, comme je l'ai déjà dit, et s'ils entrent en conflit avec quelque chose que je croyais savoir, le choix est vite fait. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point vous vous aimez tous les deux. Alors les vielles idées reçues, je les écrase du pied jusqu'à ce qu'elles ne bougent plus.
- T'es le meilleur, papa ! S'exclame Jean, à notre grand amusement.
- Je ne peux qu'être d'accord. Je t'admire vraiment, peu de gens sont capables de faire ce que tu fais.
- Arrêtez, vous allez me faire rougir, sourit-il.
- Trop tard !
De retour dans ma chambre, je continue mes recherches sur le net, en pestant contre le peu de possibilités de dépistage en région parisienne, un comble quand on sait la population qui s'y concentre.
Je finis par lâcher l'affaire, je vais passer par la voie payante mais qui m'assurera de ne pas me déplacer pour rien.
- Je vais être un peu moins disponible, me dit Paul. Je dois réviser et préparer mes partiels pour la rentrée.
- Pas de souci, je comprends. J'en profiterai pour revoir mes cours du lycée, de mon côté, histoire de ne pas perdre ce que j'ai appris.
Nous nous organisons donc, et je commence à me dire que ma chambre devient trop petite pour une vie à deux sur le long terme. Vivement qu'on ait notre chez-nous.
Je m'installe donc sur le lit tandis que Paul utilise mon bureau. Je me replonge donc dans mes cours, et je me rends compte que j'ai déjà oublié certaines choses ! Autant reprendre au début, et remonter la pente... heureusement, je n'ai pas tout oublié, loin de là, ça devrait aller. Je m'y prends certes un peu tôt par rapport à la prochaine rentrée universitaire qui est bien loin encore, mais je me sentais mal à l'aise à l'idée de glander ou jouer alors que Paul travaille sérieusement.
16 mars 2009
Nous nous réveillons au doux son du réveil, et échangeons un baiser avant de nous lever. C'est lundi, retour à nos activités : études de droit pour Paul, et fruits et légumes pour moi. Super...
Nous nous séparons dehors, lui part pour la rue de Vaugirard, et moi à trois rues d'ici, j'ai eu de la chance de trouver un travail aussi près de chez moi.
En fait, au vu de la situation dans notre pays, j'ai eu de la chance de trouver un boulot, point. Aussi, je ne vais pas me plaindre, même s'il est loin de mes aspirations, il durera le temps pour nous de devenir indépendants... je sais que mes parents veulent m'aider, mais je ne veux pas dépendre d'eux, et puis... autant qu'ils se concentrent sur Jean. Lui aura une famille, avec femme, enfants et poisson rouge...
Pour nous, sur ce point, c'est même pas la peine. Il n'y aura que nous deux...
Cette pensée assombrit mon humeur. Contrairement à nombre de jeunes de mon âge, je n'ai rien contre l'idée d'avoir des enfants. C'est probablement dû à mon adorable petit frère.
Sauf qu'étant gay, ça règle le problème de façon radicale. Et en plus, si je suis contaminé... non, mieux vaut enfermer ces regrets à double tour, ils ne feraient que me tourmenter inutilement.
Je repousse donc toutes ces pensées, mais quelque chose me dit qu'elles ne me laisseront pas en paix et que ce regret me hantera toute ma vie.
- C'est un beau projet, mais il faut que ça vienne de toi, pas de la culpabilité que tu ressens envers ton frère.
- Je suis convaincu que c'est ma voie. En plus j'étais bon au lycée en SVT, je ne devrais pas avoir de mal à suivre cette voie.
- D'accord. Eh bien, tout ce que je peux te dire, c'est bon courage. En tout cas, je serai là pour te soutenir.
- Merci. Je t'aime.
Je l'embrasse, le serre dans mes bras, contre moi, lui murmure de tendres choses à l'oreille, des mots d'amour, car je l'aime, je l'aime vraiment.
Paul est touchant dans sa volonté de se faire pardonner. Je trouve que ça va un peu vite, cette idée de se marier... trop même, je ne suis pas certain de la stabilité de notre couple vu à quel point il a peur de se faire contaminer, mais d'un autre côté, ça m'emballe complètement ! En tout cas, mieux vaut se laisser le temps d'y réfléchir, mais ce qui est clair, c'est que je veux passer ma vie à ses côtés, et j'espère que c'est réciproque !
Cette simple pensée n'en finit pas de m'emplir d'un bonheur qui parvient presque à me faire oublier mes sombres pensées. Presque, car ma douleur est tout simplement trop forte.
Nous passons le reste de la journée ensemble, et le soir venu, Paul se lance auprès de mes parents.
- J'ai quelque chose à vous dire, leur dit-il.
- Oui ?
- Je... je vais couper les ponts avec ma famille. Ce n'est plus possible, je ne supporte plus les contraintes qu'ils font peser sur ma vie. Sans parler du fait que s'ils découvrent que je suis gay et que j'aime Jeremy, ils feront tout pour briser notre amour.
- Il faudrait déjà qu'ils me passent sur le corps, dit mon père à ma grande surprise - et ma plus grande joie. Je ne laisserai personne briser le bonheur de mon fils, ou décider à ta place de ce que tu veux faire de ta vie.
- Merci, papa ! Du fond du cœur !
- Je suis juste un homme de principes, dit-il. Les miens sont que l'on doit être libre de choisir sa vie, tout comme ceux des parents de Paul doivent être qu'un enfant doit tout à ses parents...
- Oui, c'est exactement ça, confirme Paul.
- C'est lamentable, on ne fait pas un enfant par intérêt, on le fait par amour. Et si on a une once d'humanité, on se soucie avant tout de son bonheur. Je.. je suis désolé de parler comme ça de tes parents, Paul...
- Ne vous, euh, ne t'en fais pas - j'ai du mal - je pense déjà bien assez de mal d'eux de mon côté...
Je sens une grande tristesse de la part de Paul, qui aimerait, et c'est compréhensible, que les choses soient différentes.
Je passe ma main dans son dos, lui offrant à mon tour un réconfort qu'il accepte avec gratitude.
- Nous te l'avons déjà dit, poursuit mon père, et je te le redis : tu as une place ici, de même... que tu as une place dans le cœur de mon fils.
- Merci.
- C'est pas trop dur pour toi, papa ?
- J'ai la chance d'avoir des principes, comme je l'ai déjà dit, et s'ils entrent en conflit avec quelque chose que je croyais savoir, le choix est vite fait. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir à quel point vous vous aimez tous les deux. Alors les vielles idées reçues, je les écrase du pied jusqu'à ce qu'elles ne bougent plus.
- T'es le meilleur, papa ! S'exclame Jean, à notre grand amusement.
- Je ne peux qu'être d'accord. Je t'admire vraiment, peu de gens sont capables de faire ce que tu fais.
- Arrêtez, vous allez me faire rougir, sourit-il.
- Trop tard !
De retour dans ma chambre, je continue mes recherches sur le net, en pestant contre le peu de possibilités de dépistage en région parisienne, un comble quand on sait la population qui s'y concentre.
Je finis par lâcher l'affaire, je vais passer par la voie payante mais qui m'assurera de ne pas me déplacer pour rien.
- Je vais être un peu moins disponible, me dit Paul. Je dois réviser et préparer mes partiels pour la rentrée.
- Pas de souci, je comprends. J'en profiterai pour revoir mes cours du lycée, de mon côté, histoire de ne pas perdre ce que j'ai appris.
Nous nous organisons donc, et je commence à me dire que ma chambre devient trop petite pour une vie à deux sur le long terme. Vivement qu'on ait notre chez-nous.
Je m'installe donc sur le lit tandis que Paul utilise mon bureau. Je me replonge donc dans mes cours, et je me rends compte que j'ai déjà oublié certaines choses ! Autant reprendre au début, et remonter la pente... heureusement, je n'ai pas tout oublié, loin de là, ça devrait aller. Je m'y prends certes un peu tôt par rapport à la prochaine rentrée universitaire qui est bien loin encore, mais je me sentais mal à l'aise à l'idée de glander ou jouer alors que Paul travaille sérieusement.
16 mars 2009
Nous nous réveillons au doux son du réveil, et échangeons un baiser avant de nous lever. C'est lundi, retour à nos activités : études de droit pour Paul, et fruits et légumes pour moi. Super...
Nous nous séparons dehors, lui part pour la rue de Vaugirard, et moi à trois rues d'ici, j'ai eu de la chance de trouver un travail aussi près de chez moi.
En fait, au vu de la situation dans notre pays, j'ai eu de la chance de trouver un boulot, point. Aussi, je ne vais pas me plaindre, même s'il est loin de mes aspirations, il durera le temps pour nous de devenir indépendants... je sais que mes parents veulent m'aider, mais je ne veux pas dépendre d'eux, et puis... autant qu'ils se concentrent sur Jean. Lui aura une famille, avec femme, enfants et poisson rouge...
Pour nous, sur ce point, c'est même pas la peine. Il n'y aura que nous deux...
Cette pensée assombrit mon humeur. Contrairement à nombre de jeunes de mon âge, je n'ai rien contre l'idée d'avoir des enfants. C'est probablement dû à mon adorable petit frère.
Sauf qu'étant gay, ça règle le problème de façon radicale. Et en plus, si je suis contaminé... non, mieux vaut enfermer ces regrets à double tour, ils ne feraient que me tourmenter inutilement.
Je repousse donc toutes ces pensées, mais quelque chose me dit qu'elles ne me laisseront pas en paix et que ce regret me hantera toute ma vie.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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