CHAPITRE CXXVIII
''Lutecia erit semper Lutecia''
''Lutecia erit semper Lutecia''
Ils prirent le chemin du centre ville. Lutecia était immense et noire de monde. On était le matin et les marchés étaient en effervescence.
On vendait de tout à Lutecia. Tout ce que produisait Mesmera, évidemment, mais aussi toutes les denrées des autres îles qui arrivaient dans les ports et venaient à Lutecia par bateau, ces immenses bateaux marchands qui encombraient le Tibert.
Rhonin, qui n'avait jamais vu autant de monde, et était un peu effrayé, se blottissait contre son maître. Burydan lui saisit la main et emmêla ses doigts aux siens, en les serrant tout doucement. Rhonin se détendit. Aux côtés de son maître, il savait qu'il ne lui arriverait rein de fâcheux.
Il avisa une femme richement vêtue suivie par quatre hommes qui portaient des paquets et des paniers. Ce qui surprit Rhonin c'était que ces hommes, musculeux, portaient un large collier en cuir autour du cou. Et il vit que beaucoup d’autres en portaient... une mode ?
- Maître, pourquoi ces hommes portent-ils un collier en cuir ?
- Ce sont des esclaves, bébé...
- Oh...
- Oui. Ces colliers sont les symboles de leur asservissement. Ils n'ont pas le droit de les enlever... sauf s'ils veulent recevoir le châtiment donné aux esclaves récalcitrant...
- Lequel ?
- Ils seront fouettés jusqu'au sang... voire pire...
- Je suis ravi d'avoir un maître comme vous, qui ne me force pas à porter ces horreurs... ça doit être très inconfortable... et puis les porter tout le temps...
- D'abord, mon amour, même si tu es toujours mon petit esclave sexuel, tu es beaucoup plus pour moi. Mais, si tu demandes à l'un des ces hommes, ils t'affirmeront que ces colliers sont une très bonne chose...
- Bonne, maître ?
- Bonne, bébé. Avant ces colliers, on marquait au fer rouge les esclaves au monogramme de leur maître...
- Au... au fer rouge ?!
- Oui... comme du bétail...
- Heureusement que cette barbarie à pris fin...
- Raison strictement pratique, bébé... les esclaves étant vendus, revendus et marqués à chaque fois, il arrivait qu’on ne sache plus qui appartenait à qui. D'où le collier. Il porte une plaque où est inscrit le nom du maître.
Rhonin regardait la foule des hommes, femmes et même enfants avec un collier.
Arrivés à une petite place, Rhonin se figea. Sur cinq croix en X des cadavres aux dos en charpies.
- Qui est-ce maître ? demanda Rhonin d'une voix blanche.
- Des esclaves qui on essayé de s'enfuir... des récidivistes sans doute...
- Comment le savez-vous ?
- Parce qu'un esclave coûte cher, bébé, et qu'on ne le fouette à mort que s'il tente de s'enfuir plusieurs fois... pour l'exemple...
- Êtes... êtes-vous déjà venu à Lutecia, maître ?
- Jamais. Mais mon maître y a résidé un bon bout de temps... j'ai tout appris dans son journal...
A midi le ventre de Rhonin se mit à grogner. Ils s'arrêtèrent à une taverne et prirent un bon déjeuner. Rhonin, comme à son habitude, dévora le tout à dents aiguës... ''mais où met-il tout ça ?'', se demanda Burydan.
Ils gravirent la petite colline où étaient placés les temples. Il y en avait un pour chaque divinité et le plus majestueux, le plus coloré, le plus grand : celui de Hodin.
Ils entrèrent. Burydan avait pris soin d'acheter une jarre de bon vin en guise d'offrande. Et ils la virent enfin. La statue de Hodin. La plus grande statue du roi des dieux de tout Genesia. Grandeur nature. Du moins, grandeur nature pour un dieu, c'est à dire 10 pieds... il était représenté, comme le voulait la tradition, entièrement nu assis sur son trône. Toute la statue était en carrara sauf la couronne et l'éclair, en astrium. D'immenses tables servait d'autel où les fidèles déposaient leurs offrandes. Burydan y déposa sa jarre de vin sous l’œil d'un prêtre, novice à en croire sa robe non blanche mais noire. Il fit un immense sourire quand il vit, au cou de Rhonin, l'oudjet.
Burydan sourit en voyant Rhonin fixer avec de grands yeux le sexe monumental de la statue.
- Ça te fait rêver hein, petit blondinet lubrique...
- Ce qui me fait fantasmer, maître, est le monstre que vous avez entre les jambes... et que je meurs d'envie de sentir en moi...
- Ce soir, bébé. Ce soir tu seras mon jouet...
- Il me tarde, maître...
Ils contemplèrent un long moment les temples et redescendirent. Ils se dirigèrent vers les bains publics. Burydan avait lu leur description dans le journal de Gershaw et ils avaient l'air de valoir le détour. De plus, Burydan ne s'était pas baigner depuis un long moment et ça lui manquait.
Les thermes de Lutecia étaient gigantesques. Construits par l'empereur Octave, ils furent agrandis et perfectionnés par les empereurs successifs. On les repérait de loin à cause des grands panaches de fumées qui proviennent des systèmes de chauffage de l'eau.
Entourés d'une immense muraille, on doit faire la queue pour y entrer. Il y a de tout, hommes, femmes, enfants, soldats, riches bourgeois ou gens mécaniques (1), esclaves.
On paye 10 jumeliers à un esclave pour entrer. Mais à l'intérieur, tout est payant. Sauf pour les esclaves, pour qui tout est gratuit.
La première chose que l'on voit en entrant est un immense bassin à ciel ouvert. C'est le premier palier du parcourt thermal. Profond de deux pieds, on s'y détend, ou on y trempe les pieds en papotant, on se promène entre les immenses arcades en carrara, en dessous des mosaïques ou à côté des statues des dieux.
Burydan et Rhonin flânèrent au bord du bassin croisant des hommes et des femmes, habillés ou pratiquement nus, les thermes étant mixtes.
Ils arrivèrent aux vestiaires. Il fallait payer quelques pièces pour avoir un casier fermant à clef, et quelques autres pièces pour un esclave qui allait garder lesdites clefs vu que, nu, où les mettre ?
Burydan et Rhonin entrèrent dans le premier bassin. L'eau y était tiède et on s'y détendait. Ils flanèrent autour des bassins. Des hommes s'y baignaient seuls, d'autres avec leur femme ou maîtresse, d'autres encore, riches patriciens, y discutaient entourés d'une armée d'esclave.
Burydan remarqua que de nombreuses jeunes femmes le regardaient, l’œil friand. Et certaines regardaient également Rhonin. Il était tellement craquant.
Ils changèrent de pièce et arrivèrent dans la partie la plus chaude des thermes. Il y avait tellement de vapeur qu'on avait du mal à voir très loin. Burydan et Rhonin s'installèrent contre le rebord du bassin. Ils poussèrent à l'unisson un soupir de plaisir en entrant dans l'eau brûlante.
Adossés à l'une des parois, ils se laissaient porter par l'eau. En face d'eux, deux très belles femmes les regardaient en gloussant. L'une d'elle devait avoir la trentaine, l'autre à peine vingt ans. Elles regardaient les deux hommes en face d'elles en les jaugeant. Puis elles se décidèrent et s'approchèrent. Burydan su ce quelles avaient en tête. Il se tourna vers Rhonin, lui caressa tendrement la joue et l'embrassa à pleine bouche. Rhonin fut surpris mais succomba aux acrobaties de la langue de son maître et les deux femmes s'éloignèrent, déçues.
Burydan et Rhonin évitèrent le frigidarium, cette partie des thermes à l'eau glacée censée refermer les pores de la peau. Ils se dirigèrent vers les salles de massage. En chemin, ils passèrent par une grande salle remplies de petites alcôves avec des rideaux en guise de portes. Et les gémissements qui provenaient de ces alcôves ne laissaient aucun doute sur ce qui s'y passait. Burydan sourit, Rhonin rougit, mais espéra secrètement que son maître l'entraîne dans une de ces alcôves pour le besogner tout son saoul. Burydan eut la même idée, mais se brida. Il voulait se réserver pour cette nuit.
Ils se fient masser et raser, se rhabillèrent et reprirent le chemin de l'auberge.
- Alors, bébé, comment trouves-tu Lutecia ?
- Oh, c'est magnifique maître...
- Et nous n'en avons vu qu'une petite partie... il nous faudra plusieurs jours pour tout voir...
Après le dîner ils montèrent dans leur chambre. A peine la porte refermée, Rhonin se colla à Burydan :
- Maître, ai-je été un bon esclave ce jourd'hui ?
- Un parfait petit esclave mon cœur...
- Je ne me suis pas plaint que nous marchions trop, qu'il faisait trop chaud...
- Non, en effet...
- Aussi, maître... faites moi implorer votre clémence... s'il vous plaît...
Burydan sourit. Il déshabilla Rhonin pendant que Rhonin le déshabilla. Ils s'enlacèrent et s'embrassèrent langoureusement. Burydan souleva son minet comme s'il ne pesait rien et l'allongea dans leur lit. Ils se caressèrent jusqu'à ce que leurs corps brûlent de désir et que, d'une petite voix plaintive, Rhonin dise :
- Oh faites moi l'amour, maître, je vous en supplie... je suis en feu...
Et Burydan lui fit l'amour, avec une infinie douceur et une infinie tendresse. Puis il le tortura en faisant refluer le plaisir à plusieurs reprises juste avant l'orgasme, ralentissant le rythme de ses coups de reins, variant les positions.
Rhonin n'en pouvait plus et implora la clémence de son maître. Burydan se remit à genoux entre ses cuisses. Le corps ruisselant de sueur il regarda son minet tout mignon. Yeux fiévreux, petite bouche entrouverte, respiration heurtée et rouge aux joues. Il lui sourit et s'enfonça en lui d'un long mouvement régulier. Il saisit la jolie bite bandée à fond de son esclave et commença à le limer, de plus en plus vite, calant la vitesse de son poignet sur celui de ses hanches.
Rhonin était en transe et criait en continu. Tout d'un coup son corps se tendit et, dans un râle d'agonie, sa bite explosa dans le poing de Burydan. Plusieurs puissants jets de foutre vinrent strier son ventre et son torse.
Burydan le lima encore un petit moment, savourant les convulsions du cul de son blondinet sur sa bite, puis la ressortit précipitamment et se branla. Sa queue explosa et son sperme vint rejoindre celui de Rhonin.
Burydan prit à peine le temps de reprendre son souffle et se pencha sur son esclave. Il lécha le mélange de spermes en remontant le long du corps de son petit blond.
Son visage apparu au dessus de celui de Rhonin. Et Rhonin comprit... Il ouvrit la bouche et Burydan y recracha le mélange de leurs deux foutres en embrassant son blondinet à pleine bouche.
Ils se débarbouillèrent puis Rhonin vint se coucher sur son maître qui le serra fort dans ses bras musclés.
- Je vous aime, maître...
- Je t'aime bébé...
Denier bisou et ils sombrèrent dans le sommeil.
(1) Gens mécaniques : personnes exerçant une activité manuelle (charpentier, charcutier...)