13-07-2021, 09:29 PM
* 71 *
Mon frère éclate de rire, suivi par ma mère. Mon père, qui me connait bien, sourit en secouant la tête.
- Eh bien, si ça avait été vrai, ça m'aurait beaucoup surpris, et j'aurais trouvé ça prématuré, mais c'est ta vie, Jeremy. Tu es adulte, et ça implique que tu fais tes propres choix et que tu décides de ce que tu vas faire de ta vie. Ta mère et moi n'avons plus notre mot à dire, mais nous serons toujours présents pour te conseiller et te soutenir, autant que nous le pourrons, en espérant que tu fasses les bons choix et que tu mènes une vie heureuse.
- Merci, p'pa. Dis-je, touché.
Je ne sais pas encore comment le dire, comment l'annoncer. Mais de toute façon, je sens que le moment n'est pas venu.
Nous profitons donc de nos retrouvailles. Je ne veux pas gâcher ce moment en mettant sur la table des vérités dérangeantes. À un moment, je rejoins ma chambre et envoie un sms à Paul.
« Mon père est rentré et il va rester à la maison. Je lui ferai mon CO quand je trouverai le bon moment. En attendant... mieux vaut que tu restes à l'écart. »
La réponse arrive vite.
« Oh. Je comprends, t'en fais pas. Courage, Jeremy. Je vais croiser les doigts. Je t'aime. »
« Je t'aime. »
Réconforté par les mots de mon homme, je retourne auprès de mes parents et nous passons une très bonne soirée ensemble. Lorsque finalement nous partons nous coucher, Jean me demande, tout bas :
- Tu vas lui dire ?
- Oui... faut juste que je trouve le bon moment.
- T'en fais pas, Jerem. Ça va bien se passer. Et dans le cas contraire, dis-toi bien que je suis avec toi, et que maman lui remontera aussi les bretelles. On lui fera avoir honte de lui, non mais ! Dit-il fièrement, avec un sourire.
Je ris.
- Merci ptit frère. Allez, bonne nuit.
Je rentre dans ma chambre et me déshabille. J'ai vraiment de la chance avec ma famille, je ne pouvais rêver mieux. Je suis triste que ce ne soit pas le cas pour les autres. François... Paul...
Au moins, ici, il a pu vivre quelque chose dont il a été privé toute sa vie. Je remercie ma mère du fond du cœur pour ça.
J'espère juste que ça va bien se passer avec mon père...
6 mars 2009
La journée de boulot s'est bien passée, tant mieux. Je n'ai pas revu la cliente que j'avais chassé du magasin, la veille, mais le soir venu, j'en ai parlé à mon chef.
- Des imbéciles dans son genre, les rues en sont légion. Quel que soit ton métier, tu en rencontre. Faut faire avec. Te laisse pas faire, va. Dans une entreprise, tu n'aurais absolument pas le choix, tu devrais t'écraser et subir, parce que pour des patrons déconnectés des réalités le client est roi même si c'est un idiot, mais ici au moins, je ne vais pas te faire subir ça. Alors montre les dents si tu veux, mais ne va pas plus loin, d'accord ?
- Pas de souci. Merci !
- Pas de quoi. J'en ai eu ma dose aussi quand j'étais à ta place. Retiens bien ces mots, bonhomme. Si tu te laisses faire, ils te pourriront ta vie aussi longtemps qu'il leur sera possible de le faire. Ils ne connaissent pas le sens du mot compassion ou amitié. Même s'ils sont à plaindre, ce n'est pas une raison pour leur permettre de faire tout ce qu'ils veulent. Ne les laisse pas faire de toi une victime.
- Oui, je comprends.
- Moi aussi, je te comprends, dit-il alors. Allez, bonne soirée.
- Euh, bonne soirée aussi.
Qu'a-t-il voulu dire par là ? Peu importe, j'ai autre chose à penser. C'est ce soir ou jamais.
Je le dis à Paul par sms et reçois ses encouragements. Je sais qu'il va penser à moi et cela me réconforte... un peu.
Allez, tout le monde est derrière moi, ça va bien se passer. Il aura peut-être du mal à l'accepter, mais... ça finira par passer. J'espère.
Revenant à la liste de mes contacts, je vois Mathieu au-dessus de Paul, et me sens coupable de ne pas lui avoir donné de nouvelles depuis un bout de temps. Je décide de l'appeler tout en marchant vers chez moi.
- Allô ?
- Salut Mat ! Ça va ?
- Bah, super, et toi ?
- Bien bien. Je me suis pris un petit boulot histoire de mettre des sous de côté. J'ai dans l'idée de me prendre un ptit logement.
- On entre petit à petit dans la vie, qu'on le veuille ou non, hein ?
- Oui... mais toi, j'ai idée que tu le veux à fond !
- Tu peux le dire ! Je suis vraiment heureux, Jerem, comme je ne l'ai jamais été. Je voudrais tant que tu connaisses ce bonheur d'être à deux, d'aimer et d'être aimé...
- T'en fais pas pour moi, Mat.
- Je m'en fais, justement. Tout le monde te connaissait au lycée, Jerem l'anguille qu'on t'appelait. Vu comment les filles se racontaient comment tu les esquivait au dernier moment... à force, elles en faisaient un jeu, elles pariaient sur le temps qu'elles arriveraient à passer avec toi.
- Ah bon ?
Je suis vraiment sur le cul, là. Je n'ai rien vu, rien du tout. J'ai été naïf, ça c'est sûr. Je m'étais même monté la tête sur le « succès » que j'avais auprès des filles, qui me tombaient toutes dans les bras... j'étais fier comme tout.
Évidemment, ça n'a plus vraiment d'importance, mais ça me remet à ma place, ça c'est sûr.
- Je vois...
- Tu sais, je m'inquiète à ce sujet... tu devrais consulter un psy, qu'il voie d'où vient ton problème.
- J'ai trouvé tout seul, ça va mieux maintenant.
- Ah ouais ? Tu ne dis pas ça juste pour me rassurer ?
- Non, ça va, j'ai même trouvé l'amour, je suis heureux moi aussi.
- Bah tant mieux alors, c'est une super nouvelle ça !
- Ouais.
Heureusement pour le monde qu'il y a aussi des gens qui se soucient du bonheur des autres...
- Écoute, tu passes quand tu veux, tu sais. Amène donc ta copine, je te présenterai la mienne, on se fera une bouffe ensemble.
- Heu, hum, c'est gentil, Mat, mais je voudrais te parler avant. Pas au téléphone, juste toi et moi, entre amis.
- Ok, ce soir ?
- Repas de famille ce soir, mon père est rentré.
- Content pour toi ! Samedi alors ?
- Ça marche !
- Allez, bonne soirée !
- Merci, toi aussi ! Tous mes vœux de bonheur, Mat.
- Merci Jerem. Toi aussi.
Mon frère éclate de rire, suivi par ma mère. Mon père, qui me connait bien, sourit en secouant la tête.
- Eh bien, si ça avait été vrai, ça m'aurait beaucoup surpris, et j'aurais trouvé ça prématuré, mais c'est ta vie, Jeremy. Tu es adulte, et ça implique que tu fais tes propres choix et que tu décides de ce que tu vas faire de ta vie. Ta mère et moi n'avons plus notre mot à dire, mais nous serons toujours présents pour te conseiller et te soutenir, autant que nous le pourrons, en espérant que tu fasses les bons choix et que tu mènes une vie heureuse.
- Merci, p'pa. Dis-je, touché.
Je ne sais pas encore comment le dire, comment l'annoncer. Mais de toute façon, je sens que le moment n'est pas venu.
Nous profitons donc de nos retrouvailles. Je ne veux pas gâcher ce moment en mettant sur la table des vérités dérangeantes. À un moment, je rejoins ma chambre et envoie un sms à Paul.
« Mon père est rentré et il va rester à la maison. Je lui ferai mon CO quand je trouverai le bon moment. En attendant... mieux vaut que tu restes à l'écart. »
La réponse arrive vite.
« Oh. Je comprends, t'en fais pas. Courage, Jeremy. Je vais croiser les doigts. Je t'aime. »
« Je t'aime. »
Réconforté par les mots de mon homme, je retourne auprès de mes parents et nous passons une très bonne soirée ensemble. Lorsque finalement nous partons nous coucher, Jean me demande, tout bas :
- Tu vas lui dire ?
- Oui... faut juste que je trouve le bon moment.
- T'en fais pas, Jerem. Ça va bien se passer. Et dans le cas contraire, dis-toi bien que je suis avec toi, et que maman lui remontera aussi les bretelles. On lui fera avoir honte de lui, non mais ! Dit-il fièrement, avec un sourire.
Je ris.
- Merci ptit frère. Allez, bonne nuit.
Je rentre dans ma chambre et me déshabille. J'ai vraiment de la chance avec ma famille, je ne pouvais rêver mieux. Je suis triste que ce ne soit pas le cas pour les autres. François... Paul...
Au moins, ici, il a pu vivre quelque chose dont il a été privé toute sa vie. Je remercie ma mère du fond du cœur pour ça.
J'espère juste que ça va bien se passer avec mon père...
6 mars 2009
La journée de boulot s'est bien passée, tant mieux. Je n'ai pas revu la cliente que j'avais chassé du magasin, la veille, mais le soir venu, j'en ai parlé à mon chef.
- Des imbéciles dans son genre, les rues en sont légion. Quel que soit ton métier, tu en rencontre. Faut faire avec. Te laisse pas faire, va. Dans une entreprise, tu n'aurais absolument pas le choix, tu devrais t'écraser et subir, parce que pour des patrons déconnectés des réalités le client est roi même si c'est un idiot, mais ici au moins, je ne vais pas te faire subir ça. Alors montre les dents si tu veux, mais ne va pas plus loin, d'accord ?
- Pas de souci. Merci !
- Pas de quoi. J'en ai eu ma dose aussi quand j'étais à ta place. Retiens bien ces mots, bonhomme. Si tu te laisses faire, ils te pourriront ta vie aussi longtemps qu'il leur sera possible de le faire. Ils ne connaissent pas le sens du mot compassion ou amitié. Même s'ils sont à plaindre, ce n'est pas une raison pour leur permettre de faire tout ce qu'ils veulent. Ne les laisse pas faire de toi une victime.
- Oui, je comprends.
- Moi aussi, je te comprends, dit-il alors. Allez, bonne soirée.
- Euh, bonne soirée aussi.
Qu'a-t-il voulu dire par là ? Peu importe, j'ai autre chose à penser. C'est ce soir ou jamais.
Je le dis à Paul par sms et reçois ses encouragements. Je sais qu'il va penser à moi et cela me réconforte... un peu.
Allez, tout le monde est derrière moi, ça va bien se passer. Il aura peut-être du mal à l'accepter, mais... ça finira par passer. J'espère.
Revenant à la liste de mes contacts, je vois Mathieu au-dessus de Paul, et me sens coupable de ne pas lui avoir donné de nouvelles depuis un bout de temps. Je décide de l'appeler tout en marchant vers chez moi.
- Allô ?
- Salut Mat ! Ça va ?
- Bah, super, et toi ?
- Bien bien. Je me suis pris un petit boulot histoire de mettre des sous de côté. J'ai dans l'idée de me prendre un ptit logement.
- On entre petit à petit dans la vie, qu'on le veuille ou non, hein ?
- Oui... mais toi, j'ai idée que tu le veux à fond !
- Tu peux le dire ! Je suis vraiment heureux, Jerem, comme je ne l'ai jamais été. Je voudrais tant que tu connaisses ce bonheur d'être à deux, d'aimer et d'être aimé...
- T'en fais pas pour moi, Mat.
- Je m'en fais, justement. Tout le monde te connaissait au lycée, Jerem l'anguille qu'on t'appelait. Vu comment les filles se racontaient comment tu les esquivait au dernier moment... à force, elles en faisaient un jeu, elles pariaient sur le temps qu'elles arriveraient à passer avec toi.
- Ah bon ?
Je suis vraiment sur le cul, là. Je n'ai rien vu, rien du tout. J'ai été naïf, ça c'est sûr. Je m'étais même monté la tête sur le « succès » que j'avais auprès des filles, qui me tombaient toutes dans les bras... j'étais fier comme tout.
Évidemment, ça n'a plus vraiment d'importance, mais ça me remet à ma place, ça c'est sûr.
- Je vois...
- Tu sais, je m'inquiète à ce sujet... tu devrais consulter un psy, qu'il voie d'où vient ton problème.
- J'ai trouvé tout seul, ça va mieux maintenant.
- Ah ouais ? Tu ne dis pas ça juste pour me rassurer ?
- Non, ça va, j'ai même trouvé l'amour, je suis heureux moi aussi.
- Bah tant mieux alors, c'est une super nouvelle ça !
- Ouais.
Heureusement pour le monde qu'il y a aussi des gens qui se soucient du bonheur des autres...
- Écoute, tu passes quand tu veux, tu sais. Amène donc ta copine, je te présenterai la mienne, on se fera une bouffe ensemble.
- Heu, hum, c'est gentil, Mat, mais je voudrais te parler avant. Pas au téléphone, juste toi et moi, entre amis.
- Ok, ce soir ?
- Repas de famille ce soir, mon père est rentré.
- Content pour toi ! Samedi alors ?
- Ça marche !
- Allez, bonne soirée !
- Merci, toi aussi ! Tous mes vœux de bonheur, Mat.
- Merci Jerem. Toi aussi.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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