12-07-2021, 10:08 PM
* 70 *
5 mars 2009
Et voilà, ça fait un moment que j'ai trouvé un petit boulot, mais il est clair que j'aurais préféré trouver mieux...
- Non, je n'ai plus de fraises madame... Comment ça, c'est de ma faute ? Ça va pas la tête ?
Je suis tout de suite énervé par cette imbécile qui n'est venue que pour passer ses nerfs sur moi. Marre des clients débiles. Prenant une attitude colérique et menaçante, je réussis à intimider la femme qui sort furieuse de la boutique. Quant à moi, j'en ai marre. Comment peut-on rester calme face à des gens aussi abrutis ?
Et encore, je ne fais que vendre des fruits... je ne voudrais pour rien au monde faire du dépannage ou de l'assistance téléphonique, non merci... je crois que j'ai bien fait, finalement, d'attendre un an avant de commencer à la fac... je vais pas faire d'informatique, je ne sais pas encore ce que je ferai, mais je trouverai bien, j'ai encore le temps... Bon, en tout cas, je crois que je ne vais pas garder ce boulot longtemps, vu que le chef va en entendre parler tôt ou tard. Pas grave, j'en ai ma claque.
Je rentre le soir à la maison, ayant hâte de me reposer, de retrouver mon petit frère... et Paul. Mon Paul, qui me permet de tenir, de supporter la tension et les difficultés que je traverse, lui qui est resté à mes côtés... lui qui m'a montré ce que signifie le mot Amour.
Je me sens coupable de ce qu'a pu vivre Antoine par ma faute. C'est un ami... mais je ne l'ai jamais aimé, et je ne pense pas que j'aurais pu, même si j'avais vécu avec lui. Il avait raison, j'essayais de me consoler avec lui, mais finalement on eu de la chance, Paul m'a permis de nous éviter un bel échec sentimental.
Une fois la porte refermée, je me débarrasse de mon blouson et de mes chaussures, petite routine habituelle. Paul ne devrait pas tarder. Je pose mes affaires dans ma chambre puis gratte à la porte de Jean.
- Entre.
- Salut ptit frère, ça va ?
- Oui, et toi ?
- Bof... clients à la con... comme d'hab.
Il fait la grimace.
- Vu comment certains de mes profs sont dérangés, j'imagine le tableau.
- Hum. Bon, je vois que t'es en plein dans tes devoirs, je vais te laisser finir. Maman est là ?
- Elle se repose un moment.
- D'accord.
Histoire de rendre service, je mets la table, puis, désœuvré, m'installe dans ma chambre et allume mon ordinateur. Je consulte les nouvelles, pas réjouissantes - sans surprise - et passe ainsi le temps, jusqu'à recevoir un sms de Paul.
« Désolé, je dois aller chez moi ce soir, on se voit demain. Je t'aime. »
Ah... Je compose rapidement une réponse.
« Tu me manques. Je t'aime. »
Un nouveau sms arrive rapidement.
« Toi aussi tu me manques. Bises. »
Bon, passablement dégouté, je retourne dans la cuisine et enlève un couvert, puis frappe doucement à la porte de ma mère.
- Oui ?
- C'est moi.
- Entre.
- Ça va m'man ?
- Oui, ça va, merci.
- Paul ne viendra pas ce soir.
- D'accord. Tu veux bien mettre la table ?
- C'est fait.
- Merci, répond-elle en souriant.
- Qu'est-ce qu'on mange, ce soir ?
- Des lasagnes, si ça vous dit ?
- Oui !
- Tu t'en occupe ? Elles sont au congélateur.
- D'accord ! Euh... ça va vraiment, maman ?
- Oui, c'est juste que la journée a été épuisante. Je vais me coucher tôt ce soir.
- Je préviendrai Jean, on ne fera pas de bruit.
Je retourne dans la cuisine, faisant un peu la grimace. J'ai honte de me plaindre de mon travail quand je vois comment mes parents se tuent à la tâche. Je devrais prendre sur moi...
Je dois m'interrompre car on sonne à la porte. Me demandant qui ça peut bien être, je vais ouvrir... en espérant que ce n'est pas la police.
J'ai une surprise de taille en découvrant de qui il s'agit.
- Papa !
- Salut, me dit mon père, souriant, en m'étreignant sur le palier.
- Ça alors, mais je ne m'attendais pas à te voir si tôt !
- Je voulais vous faire la surprise.
- C'est réussi !
Jean, qui est sorti de sa chambre, intrigué, se rue vers son père et se retrouve à son tour dans ses bras. Je suis vraiment content de le revoir, pour une surprise...
Une chance que Paul ne soit pas là ce soir... j'aimerais avoir le temps de poser clairement les choses.
Installés à table, je regarde ma mère qui semble avoir retrouvé toute son énergie, et souris, heureux. Nous l'écoutons nous expliquer son arrivée inopinée.
- Je vous annonce que j'ai eu une promotion, et, si elle implique plus de responsabilités, elle offre aussi quelques avantages... le premier d'entre eux étant que je travaillerai désormais à Paris, je ne vous quitterai plus !
- Super ! Crie Jean.
- C'est formidable, dit ma mère, ravie.
Je suis enthousiaste, mais en même temps, horrifié. Si je veux continuer à voir Paul, je n'ai pas le choix, je vais devoir tout lui expliquer. Ma mère s'est gentiment proposée de le faire à ma place, mais j'ai fini par décider que je devrais faire face par moi-même.
- Alors, et de votre côté, les enfants, qu'avez-vous à m'annoncer ? Jeremy, tu t'es enfin trouvé une petite amie ?
Le silence tombe sur la table, Jean et ma mère me regardent, mon frère inquiet, ma mère encourageante.
- Eh bien, papa... je ne sais pas comment te l'annoncer...
- Qu'y a-t-il ?
Mon père a perçu la tension soudaine et s'inquiète.
- Ben... voilà... t'es maintenant grand-père.
Je n'ai pas pu résister. On ne me changera pas.
5 mars 2009
Et voilà, ça fait un moment que j'ai trouvé un petit boulot, mais il est clair que j'aurais préféré trouver mieux...
- Non, je n'ai plus de fraises madame... Comment ça, c'est de ma faute ? Ça va pas la tête ?
Je suis tout de suite énervé par cette imbécile qui n'est venue que pour passer ses nerfs sur moi. Marre des clients débiles. Prenant une attitude colérique et menaçante, je réussis à intimider la femme qui sort furieuse de la boutique. Quant à moi, j'en ai marre. Comment peut-on rester calme face à des gens aussi abrutis ?
Et encore, je ne fais que vendre des fruits... je ne voudrais pour rien au monde faire du dépannage ou de l'assistance téléphonique, non merci... je crois que j'ai bien fait, finalement, d'attendre un an avant de commencer à la fac... je vais pas faire d'informatique, je ne sais pas encore ce que je ferai, mais je trouverai bien, j'ai encore le temps... Bon, en tout cas, je crois que je ne vais pas garder ce boulot longtemps, vu que le chef va en entendre parler tôt ou tard. Pas grave, j'en ai ma claque.
Je rentre le soir à la maison, ayant hâte de me reposer, de retrouver mon petit frère... et Paul. Mon Paul, qui me permet de tenir, de supporter la tension et les difficultés que je traverse, lui qui est resté à mes côtés... lui qui m'a montré ce que signifie le mot Amour.
Je me sens coupable de ce qu'a pu vivre Antoine par ma faute. C'est un ami... mais je ne l'ai jamais aimé, et je ne pense pas que j'aurais pu, même si j'avais vécu avec lui. Il avait raison, j'essayais de me consoler avec lui, mais finalement on eu de la chance, Paul m'a permis de nous éviter un bel échec sentimental.
Une fois la porte refermée, je me débarrasse de mon blouson et de mes chaussures, petite routine habituelle. Paul ne devrait pas tarder. Je pose mes affaires dans ma chambre puis gratte à la porte de Jean.
- Entre.
- Salut ptit frère, ça va ?
- Oui, et toi ?
- Bof... clients à la con... comme d'hab.
Il fait la grimace.
- Vu comment certains de mes profs sont dérangés, j'imagine le tableau.
- Hum. Bon, je vois que t'es en plein dans tes devoirs, je vais te laisser finir. Maman est là ?
- Elle se repose un moment.
- D'accord.
Histoire de rendre service, je mets la table, puis, désœuvré, m'installe dans ma chambre et allume mon ordinateur. Je consulte les nouvelles, pas réjouissantes - sans surprise - et passe ainsi le temps, jusqu'à recevoir un sms de Paul.
« Désolé, je dois aller chez moi ce soir, on se voit demain. Je t'aime. »
Ah... Je compose rapidement une réponse.
« Tu me manques. Je t'aime. »
Un nouveau sms arrive rapidement.
« Toi aussi tu me manques. Bises. »
Bon, passablement dégouté, je retourne dans la cuisine et enlève un couvert, puis frappe doucement à la porte de ma mère.
- Oui ?
- C'est moi.
- Entre.
- Ça va m'man ?
- Oui, ça va, merci.
- Paul ne viendra pas ce soir.
- D'accord. Tu veux bien mettre la table ?
- C'est fait.
- Merci, répond-elle en souriant.
- Qu'est-ce qu'on mange, ce soir ?
- Des lasagnes, si ça vous dit ?
- Oui !
- Tu t'en occupe ? Elles sont au congélateur.
- D'accord ! Euh... ça va vraiment, maman ?
- Oui, c'est juste que la journée a été épuisante. Je vais me coucher tôt ce soir.
- Je préviendrai Jean, on ne fera pas de bruit.
Je retourne dans la cuisine, faisant un peu la grimace. J'ai honte de me plaindre de mon travail quand je vois comment mes parents se tuent à la tâche. Je devrais prendre sur moi...
Je dois m'interrompre car on sonne à la porte. Me demandant qui ça peut bien être, je vais ouvrir... en espérant que ce n'est pas la police.
J'ai une surprise de taille en découvrant de qui il s'agit.
- Papa !
- Salut, me dit mon père, souriant, en m'étreignant sur le palier.
- Ça alors, mais je ne m'attendais pas à te voir si tôt !
- Je voulais vous faire la surprise.
- C'est réussi !
Jean, qui est sorti de sa chambre, intrigué, se rue vers son père et se retrouve à son tour dans ses bras. Je suis vraiment content de le revoir, pour une surprise...
Une chance que Paul ne soit pas là ce soir... j'aimerais avoir le temps de poser clairement les choses.
Installés à table, je regarde ma mère qui semble avoir retrouvé toute son énergie, et souris, heureux. Nous l'écoutons nous expliquer son arrivée inopinée.
- Je vous annonce que j'ai eu une promotion, et, si elle implique plus de responsabilités, elle offre aussi quelques avantages... le premier d'entre eux étant que je travaillerai désormais à Paris, je ne vous quitterai plus !
- Super ! Crie Jean.
- C'est formidable, dit ma mère, ravie.
Je suis enthousiaste, mais en même temps, horrifié. Si je veux continuer à voir Paul, je n'ai pas le choix, je vais devoir tout lui expliquer. Ma mère s'est gentiment proposée de le faire à ma place, mais j'ai fini par décider que je devrais faire face par moi-même.
- Alors, et de votre côté, les enfants, qu'avez-vous à m'annoncer ? Jeremy, tu t'es enfin trouvé une petite amie ?
Le silence tombe sur la table, Jean et ma mère me regardent, mon frère inquiet, ma mère encourageante.
- Eh bien, papa... je ne sais pas comment te l'annoncer...
- Qu'y a-t-il ?
Mon père a perçu la tension soudaine et s'inquiète.
- Ben... voilà... t'es maintenant grand-père.
Je n'ai pas pu résister. On ne me changera pas.
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