26-06-2021, 09:03 PM
* 60 *
Après ce préambule, Paul est intrigué, et un peu inquiet. Maintenant que j'ai commencé, je ne peux plus reculer. Mais je ne peux pas faire comme Bruno a fait avec moi. Je dois faire face à mes responsabilités. Même si mes mains tremblent de peur.
Je ne veux pas le perdre.
- Je t'ai parlé du fait que... j'ai fait le con lors d'une soirée. J'ai couché avec un gars sans me protéger. J'ai harcelé le mec pour qu'il fasse un dépistage, et il a fini par le faire. Il... il a le sida. Je... je devais te le dire.
- Oh, merde, Jerem...
- Je suis un traitement d'urgence depuis, pris assez tôt - ce que j'ai fait - ça peut neutraliser le virus, ça plus le fait que la contamination n'est pas systématique, font que j'ai des chances de m'en tirer... je ne pourrai en être sûr que dans trois mois. C'est horriblement dur à vivre, cette attente, surtout maintenant que je sais.
- Jerem, quand tu m'as parlé de ça, je savais qu'il y avait un risque, et pourtant je suis resté avec toi, non ?
- Tu...
Je n'arrive pas à continuer, j'ai les larmes aux yeux.
Il me serre dans ses bras, très fort.
- Je t'aime, Jerem, et j'apprécie que tu aies trouvé le courage de me dire la vérité, vraiment. On continuera comme avant, en se protégeant, et ça se passera bien. Je ne vais pas te laisser tomber alors que tout s'écroule autour de toi, non ?
- Oh, Paul, moi aussi je t'aime, si tu savais à quel point !
- Je vais être honnête aussi, dit-il. Ça reste encore dans le domaine du potentiel, même si tes chances d'être malade ont augmenté, rien n'est encore sûr. Mais sincèrement, j'ignore comment je réagirai si tu es effectivement malade. On verra bien quand tu auras tes résultats. Mais je dois bien avouer que j'ai quand même peur, et pas qu'un peu.
- Je comprends, Paul. J'aurais même compris si tu étais parti tout de suite. Ça ne pouvait pas me faire plus de bien, que tu restes avec moi.
- Je m'en doute. Voilà, on a eu notre petit moment vérité. C'est vrai que ça aurait pu mal se passer, mais je l'aurais vraiment mal pris si je l'avais appris trop tard, et je ne t'apprends rien.
- Oui, tout à fait, je crève d'angoisse en ce moment, et l'idée que ma vie est foutue à cause d'une connerie d'une nuit...
- Jerem, arrête tout de suite. Tu ne te résumes pas à ta maladie. Tu es bien plus que ça à mes yeux, et c'est pour ça que je reste.
Je le regarde, n'en revenant pas. Et devenant encore plus fou amoureux de lui. Il ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau, et pourtant, je n'ai pas l'impression de le mériter.
- Je n'arrive pas à le croire, tu es merveilleux Paul. Je t'aime !
- Je t'aime aussi.
Nous nous embrassons passionnément, nous renversant sur le lit, et restons enlacés un long moment.
Je le regarde droit dans les yeux, lorsqu'une pensée vient assombrir mon humeur.
- Je m'en voudrai s'il t'arrive quelque chose à cause de moi.
- J'accepte les risques, Jerem, et puis... je prendrai ma décision quand tu auras tes résultats. Je t'aime, mais je dois vraiment réfléchir à l'engagement que je veux prendre.
- Je comprends tu sais, même si... je n'arrive pas à imaginer une vie sans toi.
- Il est inutile de se torturer l'esprit. Prends ces trois mois non plus comme une attente, mais comme la période où tu sais que tu m'auras à tes côtés.
- Oui, je vais faire comme ça.
- Alors n'en parlons plus jusque-là.
Même si je suis heureux, vraiment heureux, une ombre ternit ce bonheur. Je n'arrive pas à être totalement optimiste... Je crains que malgré ses paroles, Paul se détache de moi, ses sentiments refroidis par la perspective de ma maladie. Je ne sais même pas s'il restera aussi longtemps qu'il le dit.
Et paradoxalement, je suis encore plus amoureux. Je n'ai d'autre choix, de toute façon, que de vivre pleinement chaque instant que je pourrai passer avec lui. Et espérer que cela dure le plus longtemps possible.
Le soir, nous regardons les actualités pendant le repas. Nous entendons parler du meurtre à Sochaux, et j'apprends que Bruno s'est livré à la police en début d'après-midi. La meilleure décision qu'il pouvait prendre, à mon sens. Il va pouvoir donner sa version des faits, et surtout, ne pas m'impliquer dans une nouvelle galère.
Bien sûr, la justice n'étant pas parfaite, loin de là, reste la possibilité d'une erreur judiciaire... mais quand bien même je le voudrais, je ne sais rien de toute cette affaire, et je ne pourrais pas l'aider. Bon, affaire classée, en ce qui me concerne.
Ma mère me distrait de ces pensées en me posant une question :
- Vous comptez vous installer ensemble ? Avoir un petit chez-vous serait quand même mieux que de devoir aller et venir entre ici et chez Paul sans arrêt. Et ce serait plus intime.
Paul réagit le premier.
- Euh... on y a pas vraiment réfléchi. Moi, je suis étudiant, et Jerem, hum, ne fait rien.
- Il pourrait se trouver un petit boulot, en partageant le loyer...
- Sur Paris ? Dis-je. Tu plaisantes. La seule solution c'est la banlieue, et encore. Sans compter que ce ne serait pas pratique pour Paul. Et puis... il y a autre chose.
- Quoi ?
- Je veux rester pour veiller sur Jean. Je tiens à être là s'il a un problème, au moins jusqu'à ce qu'il soit...
- Jerem ! Proteste mon petit frère. C'est gentil, et je suis content quand tu es là, mais je ne veux pas qu'à cause de moi tu passes encore quelques années à... (coup d'œil sur sa mère) ...à devoir faire attention quand tu es avec ton copain, à devoir...
- Tut tut tut ! De toute façon, on va devoir en discuter, c'est une question intéressante que tu as posé maman, mais qui demandera du temps pour y répondre.
- Je ne demandais pas une réponse maintenant, de toute façon, et sachez que je ne vous mets pas dehors, bien au contraire, simplement c'est une option à laquelle vous devriez réfléchir. Y compris sur le point qu'a soulevé ton petit frère. Au passage, je vous félicite et vous remercie pour votre discrétion.
Nous somme tous les deux rouges. Ma mère n'y va pas par quatre chemins quand elle veut parler de quelque chose.
C'est souvent gênant, mais au moins, les choses sont dites, rapidement et clairement.
Après ce préambule, Paul est intrigué, et un peu inquiet. Maintenant que j'ai commencé, je ne peux plus reculer. Mais je ne peux pas faire comme Bruno a fait avec moi. Je dois faire face à mes responsabilités. Même si mes mains tremblent de peur.
Je ne veux pas le perdre.
- Je t'ai parlé du fait que... j'ai fait le con lors d'une soirée. J'ai couché avec un gars sans me protéger. J'ai harcelé le mec pour qu'il fasse un dépistage, et il a fini par le faire. Il... il a le sida. Je... je devais te le dire.
- Oh, merde, Jerem...
- Je suis un traitement d'urgence depuis, pris assez tôt - ce que j'ai fait - ça peut neutraliser le virus, ça plus le fait que la contamination n'est pas systématique, font que j'ai des chances de m'en tirer... je ne pourrai en être sûr que dans trois mois. C'est horriblement dur à vivre, cette attente, surtout maintenant que je sais.
- Jerem, quand tu m'as parlé de ça, je savais qu'il y avait un risque, et pourtant je suis resté avec toi, non ?
- Tu...
Je n'arrive pas à continuer, j'ai les larmes aux yeux.
Il me serre dans ses bras, très fort.
- Je t'aime, Jerem, et j'apprécie que tu aies trouvé le courage de me dire la vérité, vraiment. On continuera comme avant, en se protégeant, et ça se passera bien. Je ne vais pas te laisser tomber alors que tout s'écroule autour de toi, non ?
- Oh, Paul, moi aussi je t'aime, si tu savais à quel point !
- Je vais être honnête aussi, dit-il. Ça reste encore dans le domaine du potentiel, même si tes chances d'être malade ont augmenté, rien n'est encore sûr. Mais sincèrement, j'ignore comment je réagirai si tu es effectivement malade. On verra bien quand tu auras tes résultats. Mais je dois bien avouer que j'ai quand même peur, et pas qu'un peu.
- Je comprends, Paul. J'aurais même compris si tu étais parti tout de suite. Ça ne pouvait pas me faire plus de bien, que tu restes avec moi.
- Je m'en doute. Voilà, on a eu notre petit moment vérité. C'est vrai que ça aurait pu mal se passer, mais je l'aurais vraiment mal pris si je l'avais appris trop tard, et je ne t'apprends rien.
- Oui, tout à fait, je crève d'angoisse en ce moment, et l'idée que ma vie est foutue à cause d'une connerie d'une nuit...
- Jerem, arrête tout de suite. Tu ne te résumes pas à ta maladie. Tu es bien plus que ça à mes yeux, et c'est pour ça que je reste.
Je le regarde, n'en revenant pas. Et devenant encore plus fou amoureux de lui. Il ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau, et pourtant, je n'ai pas l'impression de le mériter.
- Je n'arrive pas à le croire, tu es merveilleux Paul. Je t'aime !
- Je t'aime aussi.
Nous nous embrassons passionnément, nous renversant sur le lit, et restons enlacés un long moment.
Je le regarde droit dans les yeux, lorsqu'une pensée vient assombrir mon humeur.
- Je m'en voudrai s'il t'arrive quelque chose à cause de moi.
- J'accepte les risques, Jerem, et puis... je prendrai ma décision quand tu auras tes résultats. Je t'aime, mais je dois vraiment réfléchir à l'engagement que je veux prendre.
- Je comprends tu sais, même si... je n'arrive pas à imaginer une vie sans toi.
- Il est inutile de se torturer l'esprit. Prends ces trois mois non plus comme une attente, mais comme la période où tu sais que tu m'auras à tes côtés.
- Oui, je vais faire comme ça.
- Alors n'en parlons plus jusque-là.
Même si je suis heureux, vraiment heureux, une ombre ternit ce bonheur. Je n'arrive pas à être totalement optimiste... Je crains que malgré ses paroles, Paul se détache de moi, ses sentiments refroidis par la perspective de ma maladie. Je ne sais même pas s'il restera aussi longtemps qu'il le dit.
Et paradoxalement, je suis encore plus amoureux. Je n'ai d'autre choix, de toute façon, que de vivre pleinement chaque instant que je pourrai passer avec lui. Et espérer que cela dure le plus longtemps possible.
Le soir, nous regardons les actualités pendant le repas. Nous entendons parler du meurtre à Sochaux, et j'apprends que Bruno s'est livré à la police en début d'après-midi. La meilleure décision qu'il pouvait prendre, à mon sens. Il va pouvoir donner sa version des faits, et surtout, ne pas m'impliquer dans une nouvelle galère.
Bien sûr, la justice n'étant pas parfaite, loin de là, reste la possibilité d'une erreur judiciaire... mais quand bien même je le voudrais, je ne sais rien de toute cette affaire, et je ne pourrais pas l'aider. Bon, affaire classée, en ce qui me concerne.
Ma mère me distrait de ces pensées en me posant une question :
- Vous comptez vous installer ensemble ? Avoir un petit chez-vous serait quand même mieux que de devoir aller et venir entre ici et chez Paul sans arrêt. Et ce serait plus intime.
Paul réagit le premier.
- Euh... on y a pas vraiment réfléchi. Moi, je suis étudiant, et Jerem, hum, ne fait rien.
- Il pourrait se trouver un petit boulot, en partageant le loyer...
- Sur Paris ? Dis-je. Tu plaisantes. La seule solution c'est la banlieue, et encore. Sans compter que ce ne serait pas pratique pour Paul. Et puis... il y a autre chose.
- Quoi ?
- Je veux rester pour veiller sur Jean. Je tiens à être là s'il a un problème, au moins jusqu'à ce qu'il soit...
- Jerem ! Proteste mon petit frère. C'est gentil, et je suis content quand tu es là, mais je ne veux pas qu'à cause de moi tu passes encore quelques années à... (coup d'œil sur sa mère) ...à devoir faire attention quand tu es avec ton copain, à devoir...
- Tut tut tut ! De toute façon, on va devoir en discuter, c'est une question intéressante que tu as posé maman, mais qui demandera du temps pour y répondre.
- Je ne demandais pas une réponse maintenant, de toute façon, et sachez que je ne vous mets pas dehors, bien au contraire, simplement c'est une option à laquelle vous devriez réfléchir. Y compris sur le point qu'a soulevé ton petit frère. Au passage, je vous félicite et vous remercie pour votre discrétion.
Nous somme tous les deux rouges. Ma mère n'y va pas par quatre chemins quand elle veut parler de quelque chose.
C'est souvent gênant, mais au moins, les choses sont dites, rapidement et clairement.
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