25-06-2021, 09:41 PM
* 59 *
- Tu... tu plaisantes ? Non, hors de question, disparais !
- Jerem...
- Non ! La police vient de comprendre que ce n'est pas toi qui est mort chez toi, et elle a du coup plein de questions à te poser. Tu te demandes comment je le sais ? Ils viennent de m'interroger. Et toi tu débarques ici ?
- C'est pas ce que tu crois...
- Je m'en fiche, Bruno ! Sors de ma vie ! Tu trouves que tu ne l'as pas assez détruite comme ça ?
- Écoute, je sais que j'ai aucune excuse pour... pour ça, mais dis-toi bien que si je n'avais pas été contaminé, tu verrais les choses autrement !
- Mais je rêve ! Tu oses me dire ça ? À cause de qui, je ne peux plus voir les choses autrement, d'après toi ?
- Je sais ! Je ne le sais que trop bien, bon sang !
- Alors dégage, avant que je te colle mon poing dans la gueule et que j'appelle la police !
Je suis ivre de rage, ne me retenant qu'à grand-peine de me jeter sur ce con.
Ça va bientôt être fini, il repart, prenant l'escalier vu que je suis toujours devant l'ascenseur. Mais la pensée de François, à qui j'ai donné mon sang pourri, fait monter en moi une nouvelle vague de haine. François qui n'a rien demandé, qui a tout pris dans la gueule depuis sa naissance, et maintenant ça... Tout ça à cause de moi, et de ce...
Perdant tout contrôle sur moi-même, je le rejoins dans la cage d'escalier, l'attrape par le col pour le faire se retourner, et lui balance mon poing. Ce n'est pas un truc dont je serai fier plus tard, mais qu'est-ce que ça soulage.
Je prépare un deuxième coup, mais le voir saigner me stoppe net. Si le traitement a réussi, ce serait stupide de me recontaminer.
Je recule donc tandis qu'il s'adosse au mur, sonné. Il n'a rien fait pour éviter le coup.
- T'es soulagé ?
- M'implique pas dans tes histoires ! Ça t'a pas suffi de m'empoisonner ?
- Jeremy...
- Non ! Putain, j'ai eu droit à tout, ces derniers jours ! J'apprends ta mort, je reçois tes analyses, je suis interrogé par la police, je découvre que le gars dont on me présente la photo n'est pas toi, et maintenant tu débarques chez moi ! Mais... où tu as eu mon adresse, d'abord ?
- Ben, t'es dans l'annuaire... Mais écoute...
- Non, je ne veux rien savoir, et dis-toi bien que c'est la dernière fois que tu mets les pieds ici. Ne reviens pas ou j'appelle direct la police.
Je viens de me souvenir que Paul va bientôt arriver, et je ne veux pas qu'il nous voie ensemble - ou entende certaines choses avant que je me sois décidé à lui en parler. Et je veux encore moins le voir impliqué dans ses embrouilles.
Je claque donc la porte de l'escalier et marche rapidement vers ma porte.
Une fois chez moi, je soupire de soulagement.
Je fais un brin de toilette, désinfectant soigneusement mon poing, qui heureusement n'est pas écorché ni souillé, mais mieux vaut être trop prudent que pas assez... surtout que mon amour va arriver d'un instant à l'autre. Un peu d'eau froide sur le visage pour tâcher de maîtriser les tremblements nerveux qui agitent encore mes mains, je me calme...
Lorsqu'on sonne à la porte, je regarde par l'œilleton et souris en voyant Paul. Je l'accueille chaleureusement, l'embrassant longuement à peine la porte refermée. J'ai besoin de le sentir dans mes bras, pour enfin m'apaiser. Noyé dans la merveilleuse sensation qui m'étreint à chaque fois que je suis avec lui, cette sensation appelée bonheur qui m'a trop fait défaut, je retrouve mon calme.
Un peu plus tard, alors que nous regardons la télé, j'entends le verrou et Jean et ma mère entrent ensemble.
- Salut ! Fait mon frère, tout sourire.
- Salut !
- Salut Jean, ça va ?
- Ouais, super ! Pour vous, pas besoin de vous demander si ça va, y a qu'à voir vos sourires !
Ma mère arrive et nous fait la bise avant de ranger les courses, tandis que Jean nous regarde de temps en temps, toujours aussi souriant.
- Qu'est-ce qui t'arrive, ptit frère ? Finis-je par lui demander.
- Rien, rien, je suis juste content de te voir heureux.
- C'est gentil ça. Alors, quand est-ce que tu nous ramène ta copine ?
- Euh, ouais, faudrait que je voie ça, fait-il, gêné.
- C'est pas un problème si c'est un copain en fait, le taquine Paul.
- Non, non, c'est bien une fille, j'ai vérifié ! Dit-il tout haut, piqué, avant de se rappeler que sa mère est juste derrière lui.
- Misère, soupire-t-elle, ce qu'il faut pas entendre.
Jean est rouge de honte, et Paul et moi sommes pliés de rire.
- Je me sens vieille, tout à coup, dit-elle, encore quelques années et je serai toute seule, vous serez partis vivre vos vies.
- On viendra te voir souvent, proteste Jean.
Je m'empresse de compléter :
- ...à la maison de retraite.
- Oh, merci, rit ma mère, vraiment ! Bon, Jean, il va falloir qu'on parle, tous les deux.
Long soupir de l'intéressé...
- Il est intelligent mon ptit frère, dis-je pour le tirer de ce mauvais pas, il sait ce qu'il faut faire, on en a suffisamment parlé.
Et je n'ai appliqué aucune de mes leçons, en bon abruti que je suis. Au moins, je risque pas de mettre qui que ce soit enceint vu mes préférences... enfin, ça reste à prouver, parce que je n'ai toujours pas de certitude, suis-je bi ou gay ? Mais quel intérêt de toute façon de se poser la question ? J'ai Paul, et c'est plus que je n'en aurais rêvé.
Jean, tu auras la lourde tâche d'assurer une descendance à notre famille. Pour moi, sauf surprise, c'est râpé, et pour François...
Une lourde chape de tristesse et de culpabilité s'abat sur moi, et je fais mon possible pour la dissimuler. Je me lève, et prenant un air enjoué que je suis loin d'éprouver, demande à Paul de me suivre.
Une fois dans ma chambre, je m'assois sur mon lit, et me tourne vers mon amour, qui s'installe à mes côtés.
- Il faut que je te parle, Paul. Je t'aime de tout mon cœur, et j'ai vraiment peur de te perdre, mais il faut que je sois honnête avec toi, si... si on veut pouvoir envisager un avenir ensemble, ou... ou pas.
- Tu... tu plaisantes ? Non, hors de question, disparais !
- Jerem...
- Non ! La police vient de comprendre que ce n'est pas toi qui est mort chez toi, et elle a du coup plein de questions à te poser. Tu te demandes comment je le sais ? Ils viennent de m'interroger. Et toi tu débarques ici ?
- C'est pas ce que tu crois...
- Je m'en fiche, Bruno ! Sors de ma vie ! Tu trouves que tu ne l'as pas assez détruite comme ça ?
- Écoute, je sais que j'ai aucune excuse pour... pour ça, mais dis-toi bien que si je n'avais pas été contaminé, tu verrais les choses autrement !
- Mais je rêve ! Tu oses me dire ça ? À cause de qui, je ne peux plus voir les choses autrement, d'après toi ?
- Je sais ! Je ne le sais que trop bien, bon sang !
- Alors dégage, avant que je te colle mon poing dans la gueule et que j'appelle la police !
Je suis ivre de rage, ne me retenant qu'à grand-peine de me jeter sur ce con.
Ça va bientôt être fini, il repart, prenant l'escalier vu que je suis toujours devant l'ascenseur. Mais la pensée de François, à qui j'ai donné mon sang pourri, fait monter en moi une nouvelle vague de haine. François qui n'a rien demandé, qui a tout pris dans la gueule depuis sa naissance, et maintenant ça... Tout ça à cause de moi, et de ce...
Perdant tout contrôle sur moi-même, je le rejoins dans la cage d'escalier, l'attrape par le col pour le faire se retourner, et lui balance mon poing. Ce n'est pas un truc dont je serai fier plus tard, mais qu'est-ce que ça soulage.
Je prépare un deuxième coup, mais le voir saigner me stoppe net. Si le traitement a réussi, ce serait stupide de me recontaminer.
Je recule donc tandis qu'il s'adosse au mur, sonné. Il n'a rien fait pour éviter le coup.
- T'es soulagé ?
- M'implique pas dans tes histoires ! Ça t'a pas suffi de m'empoisonner ?
- Jeremy...
- Non ! Putain, j'ai eu droit à tout, ces derniers jours ! J'apprends ta mort, je reçois tes analyses, je suis interrogé par la police, je découvre que le gars dont on me présente la photo n'est pas toi, et maintenant tu débarques chez moi ! Mais... où tu as eu mon adresse, d'abord ?
- Ben, t'es dans l'annuaire... Mais écoute...
- Non, je ne veux rien savoir, et dis-toi bien que c'est la dernière fois que tu mets les pieds ici. Ne reviens pas ou j'appelle direct la police.
Je viens de me souvenir que Paul va bientôt arriver, et je ne veux pas qu'il nous voie ensemble - ou entende certaines choses avant que je me sois décidé à lui en parler. Et je veux encore moins le voir impliqué dans ses embrouilles.
Je claque donc la porte de l'escalier et marche rapidement vers ma porte.
Une fois chez moi, je soupire de soulagement.
Je fais un brin de toilette, désinfectant soigneusement mon poing, qui heureusement n'est pas écorché ni souillé, mais mieux vaut être trop prudent que pas assez... surtout que mon amour va arriver d'un instant à l'autre. Un peu d'eau froide sur le visage pour tâcher de maîtriser les tremblements nerveux qui agitent encore mes mains, je me calme...
Lorsqu'on sonne à la porte, je regarde par l'œilleton et souris en voyant Paul. Je l'accueille chaleureusement, l'embrassant longuement à peine la porte refermée. J'ai besoin de le sentir dans mes bras, pour enfin m'apaiser. Noyé dans la merveilleuse sensation qui m'étreint à chaque fois que je suis avec lui, cette sensation appelée bonheur qui m'a trop fait défaut, je retrouve mon calme.
Un peu plus tard, alors que nous regardons la télé, j'entends le verrou et Jean et ma mère entrent ensemble.
- Salut ! Fait mon frère, tout sourire.
- Salut !
- Salut Jean, ça va ?
- Ouais, super ! Pour vous, pas besoin de vous demander si ça va, y a qu'à voir vos sourires !
Ma mère arrive et nous fait la bise avant de ranger les courses, tandis que Jean nous regarde de temps en temps, toujours aussi souriant.
- Qu'est-ce qui t'arrive, ptit frère ? Finis-je par lui demander.
- Rien, rien, je suis juste content de te voir heureux.
- C'est gentil ça. Alors, quand est-ce que tu nous ramène ta copine ?
- Euh, ouais, faudrait que je voie ça, fait-il, gêné.
- C'est pas un problème si c'est un copain en fait, le taquine Paul.
- Non, non, c'est bien une fille, j'ai vérifié ! Dit-il tout haut, piqué, avant de se rappeler que sa mère est juste derrière lui.
- Misère, soupire-t-elle, ce qu'il faut pas entendre.
Jean est rouge de honte, et Paul et moi sommes pliés de rire.
- Je me sens vieille, tout à coup, dit-elle, encore quelques années et je serai toute seule, vous serez partis vivre vos vies.
- On viendra te voir souvent, proteste Jean.
Je m'empresse de compléter :
- ...à la maison de retraite.
- Oh, merci, rit ma mère, vraiment ! Bon, Jean, il va falloir qu'on parle, tous les deux.
Long soupir de l'intéressé...
- Il est intelligent mon ptit frère, dis-je pour le tirer de ce mauvais pas, il sait ce qu'il faut faire, on en a suffisamment parlé.
Et je n'ai appliqué aucune de mes leçons, en bon abruti que je suis. Au moins, je risque pas de mettre qui que ce soit enceint vu mes préférences... enfin, ça reste à prouver, parce que je n'ai toujours pas de certitude, suis-je bi ou gay ? Mais quel intérêt de toute façon de se poser la question ? J'ai Paul, et c'est plus que je n'en aurais rêvé.
Jean, tu auras la lourde tâche d'assurer une descendance à notre famille. Pour moi, sauf surprise, c'est râpé, et pour François...
Une lourde chape de tristesse et de culpabilité s'abat sur moi, et je fais mon possible pour la dissimuler. Je me lève, et prenant un air enjoué que je suis loin d'éprouver, demande à Paul de me suivre.
Une fois dans ma chambre, je m'assois sur mon lit, et me tourne vers mon amour, qui s'installe à mes côtés.
- Il faut que je te parle, Paul. Je t'aime de tout mon cœur, et j'ai vraiment peur de te perdre, mais il faut que je sois honnête avec toi, si... si on veut pouvoir envisager un avenir ensemble, ou... ou pas.
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