20-06-2021, 09:14 PM
* 54 *
Je réfléchis furieusement à ce que je viens de découvrir. Les conclusions sont trop dérangeantes pour que je les accepte. Non, mes parents n'auraient pas fait une chose pareille ! J'en suis convaincu. Et si quelqu'un l'a fait en dehors d'eux... à quoi bon remuer le passé ? Cela ne ferait que faire souffrir tout le monde.
Je rends le dossier à la femme, la salue et repars. Je regrette d'avoir fait cette démarche. Je m'efforce de repousser les images que crée mon imagination - je m'efforce de ne pas penser à la douleur des parents... de mes véritables parents.
Le pire, dans tout ça, c'est que mon esprit continue à assembler toutes les pièces du puzzle, et elles viennent en place une à une, car j'ai maintenant suffisamment d'éléments pour comprendre une partie de ce qui s'est passé. La conclusion est plus que dérangeante...
Et je m'arrête dans le couloir en secouant la tête. J'ai mal, vraiment mal, j'aurais voulu ne rien savoir.
Le souvenir de la discussion que j'ai eu avec ma mère à propos de ma conception me revient. À la lumière de ce que j'ai appris depuis, elle prend un autre sens...
« - Ah... donc, c'est un autre homme qui est mon père ?
- Oui, un pur anonyme, en fait.
- Et donc, Jean aussi ?
- Oui. J'ai pu obtenir le même donneur pour lui.
- Ce qui explique qu'on se ressemble tous les deux.
- C'était le but... j'ai eu de la chance que le médecin se soit montré compréhensif. »
Je me demande de plus en plus ce qui se cache derrière ce médecin si compréhensif... et ce qu'il a bien pu faire. Pourquoi, je n'en sais rien, mais il était en place, et il avait un lien avec ma mère et Marie.
Et si c'était lui le donneur, en fait ? Hum, possible, mais ça n'explique rien. Non, il me manque des éléments, mais je n'ai aucune envie de creuser plus avant cette histoire.
Oh, bon sang... Jean veut savoir, lui, qui est son père.
Et d'où vient Jean ? Non, je ne veux même pas me poser la question. Surtout pas.
Lorsque je reviens à la chambre de François, les autres sont déjà repartis. J'entre et il me regarde d'un air interrogateur.
- Désolé, François, encore un coup pour rien... pas de naissance de jumeaux à la même période que nous. J'ai même regardé pour des triplés, au cas où, mais rien.
Je regrette... mais je dois protéger ma famille, mon petit frère, mon couple... et même toi, d'une vérité empoisonnée.
- Donc... ce qu'a expliqué ta mère était bien vrai... je m'excuse, Jeremy, mais je voulais être sûr.
- C'est tout vu, lui dis-je.
Il sourit.
Une infirmière entre à ce moment-là et m'explique fermement que mon frère a besoin de repos et que je dois le laisser. J'accepte et le salue.
- Au revoir, remets-toi bien !
- Bye, merci pour tout Jerem !
Je sors, retourne vers le hall, mais une pensée m'interrompt. Je laisse un message à l'accueil pour la responsable du service maternité.
« Ne dites rien à mon frère s'il vous plaît. Tant que nous ne sommes sûrs de rien, ce n'est pas la peine. »
Je rejoins ma mère sur le parking, et nous repartons chez nous. Je me mure dans le silence, regrettant de ne pas avoir pris un baladeur pour me retirer encore plus du monde extérieur.
Une heure plus tard, nous faisons un arrêt sur une aire d'autoroute pour nous dégourdir les jambes.
Jean s'approche de moi et me regarde avec curiosité.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'étaient quoi ces analyses ? Et pourquoi la directrice de l'hôpital les voulait, plutôt que son médecin ?
Tout simplement parce que François est pas en forme et qu'il a un peu exagéré dans son mensonge.
Je réfléchis rapidement puis décide de dire la vérité, ou peu s'en faut.
- C'est juste qu'en fait, il voulait être sûr, à propos de notre naissance. Avec notre test ADN, j'ai été voir la directrice pour lui demander s'il y avait une autre explication que celle de maman. Et heureusement, ce n'est pas le cas.
- Tant mieux !
- Oui, tout le monde est rassuré maintenant, on sait comment on est nés, et ça ne change rien.
- Il y a juste que j'aimerais savoir qui a fait le don.
- Quelle importance ?
- Ça l'est pour moi.
- Je m'en doutais... j'ai donc posé la question, tant que j'y étais. D'une part, les dons sont anonymes, et d'autre part, les archives de cet époque n'ont pas été conservées. Ça fait loin dans le passé, Jean. Laisse-le là où il est.
Il fait la moue mais se résigne. Je m'en veux d'abuser de la confiance qu'il a en moi, mais bon sang, ça vaut vraiment mieux pour lui.
J'espère juste qu'il n'apprendra pas la vérité un jour, ou je sens que je paierai cher ce mensonge.
Nous remontons dans la voiture et repartons. Je demande à ma mère d'allumer la radio histoire d'avoir un peu de musique.
Je ferme les yeux, m'appuyant contre la banquette, et soupire de soulagement. Tout s'arrange.
François, j'ai fait tout ça pour protéger ceux auxquels je tiens. Tu le comprendrais si tu avais toi aussi quelque chose de précieux à tes yeux.
Je devrais peut-être te présenter Antoine...
Je réfléchis furieusement à ce que je viens de découvrir. Les conclusions sont trop dérangeantes pour que je les accepte. Non, mes parents n'auraient pas fait une chose pareille ! J'en suis convaincu. Et si quelqu'un l'a fait en dehors d'eux... à quoi bon remuer le passé ? Cela ne ferait que faire souffrir tout le monde.
Je rends le dossier à la femme, la salue et repars. Je regrette d'avoir fait cette démarche. Je m'efforce de repousser les images que crée mon imagination - je m'efforce de ne pas penser à la douleur des parents... de mes véritables parents.
Le pire, dans tout ça, c'est que mon esprit continue à assembler toutes les pièces du puzzle, et elles viennent en place une à une, car j'ai maintenant suffisamment d'éléments pour comprendre une partie de ce qui s'est passé. La conclusion est plus que dérangeante...
Et je m'arrête dans le couloir en secouant la tête. J'ai mal, vraiment mal, j'aurais voulu ne rien savoir.
Le souvenir de la discussion que j'ai eu avec ma mère à propos de ma conception me revient. À la lumière de ce que j'ai appris depuis, elle prend un autre sens...
« - Ah... donc, c'est un autre homme qui est mon père ?
- Oui, un pur anonyme, en fait.
- Et donc, Jean aussi ?
- Oui. J'ai pu obtenir le même donneur pour lui.
- Ce qui explique qu'on se ressemble tous les deux.
- C'était le but... j'ai eu de la chance que le médecin se soit montré compréhensif. »
Je me demande de plus en plus ce qui se cache derrière ce médecin si compréhensif... et ce qu'il a bien pu faire. Pourquoi, je n'en sais rien, mais il était en place, et il avait un lien avec ma mère et Marie.
Et si c'était lui le donneur, en fait ? Hum, possible, mais ça n'explique rien. Non, il me manque des éléments, mais je n'ai aucune envie de creuser plus avant cette histoire.
Oh, bon sang... Jean veut savoir, lui, qui est son père.
Et d'où vient Jean ? Non, je ne veux même pas me poser la question. Surtout pas.
Lorsque je reviens à la chambre de François, les autres sont déjà repartis. J'entre et il me regarde d'un air interrogateur.
- Désolé, François, encore un coup pour rien... pas de naissance de jumeaux à la même période que nous. J'ai même regardé pour des triplés, au cas où, mais rien.
Je regrette... mais je dois protéger ma famille, mon petit frère, mon couple... et même toi, d'une vérité empoisonnée.
- Donc... ce qu'a expliqué ta mère était bien vrai... je m'excuse, Jeremy, mais je voulais être sûr.
- C'est tout vu, lui dis-je.
Il sourit.
Une infirmière entre à ce moment-là et m'explique fermement que mon frère a besoin de repos et que je dois le laisser. J'accepte et le salue.
- Au revoir, remets-toi bien !
- Bye, merci pour tout Jerem !
Je sors, retourne vers le hall, mais une pensée m'interrompt. Je laisse un message à l'accueil pour la responsable du service maternité.
« Ne dites rien à mon frère s'il vous plaît. Tant que nous ne sommes sûrs de rien, ce n'est pas la peine. »
Je rejoins ma mère sur le parking, et nous repartons chez nous. Je me mure dans le silence, regrettant de ne pas avoir pris un baladeur pour me retirer encore plus du monde extérieur.
Une heure plus tard, nous faisons un arrêt sur une aire d'autoroute pour nous dégourdir les jambes.
Jean s'approche de moi et me regarde avec curiosité.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- C'étaient quoi ces analyses ? Et pourquoi la directrice de l'hôpital les voulait, plutôt que son médecin ?
Tout simplement parce que François est pas en forme et qu'il a un peu exagéré dans son mensonge.
Je réfléchis rapidement puis décide de dire la vérité, ou peu s'en faut.
- C'est juste qu'en fait, il voulait être sûr, à propos de notre naissance. Avec notre test ADN, j'ai été voir la directrice pour lui demander s'il y avait une autre explication que celle de maman. Et heureusement, ce n'est pas le cas.
- Tant mieux !
- Oui, tout le monde est rassuré maintenant, on sait comment on est nés, et ça ne change rien.
- Il y a juste que j'aimerais savoir qui a fait le don.
- Quelle importance ?
- Ça l'est pour moi.
- Je m'en doutais... j'ai donc posé la question, tant que j'y étais. D'une part, les dons sont anonymes, et d'autre part, les archives de cet époque n'ont pas été conservées. Ça fait loin dans le passé, Jean. Laisse-le là où il est.
Il fait la moue mais se résigne. Je m'en veux d'abuser de la confiance qu'il a en moi, mais bon sang, ça vaut vraiment mieux pour lui.
J'espère juste qu'il n'apprendra pas la vérité un jour, ou je sens que je paierai cher ce mensonge.
Nous remontons dans la voiture et repartons. Je demande à ma mère d'allumer la radio histoire d'avoir un peu de musique.
Je ferme les yeux, m'appuyant contre la banquette, et soupire de soulagement. Tout s'arrange.
François, j'ai fait tout ça pour protéger ceux auxquels je tiens. Tu le comprendrais si tu avais toi aussi quelque chose de précieux à tes yeux.
Je devrais peut-être te présenter Antoine...
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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