16-06-2021, 10:10 PM
Je m'éloigne de la falaise. Je n'en ai pas fini avec mon introspection, loin s'en faut. Le soir est venu, et il fait de plus en plus sombre, mais la maison de ma tante n'est pas loin. Je vais continuer à faire défiler le film de mon existence. Ça prendra le temps qu'il faudra. De toute façon, la mer ne va pas se sauver.
J'étais en pleine descente aux enfers, à l'époque, mais je ne me rendais compte de rien. J'avais reçu choc sur choc, et je décompressais comme je le pouvais. Peut-être pas de la meilleure des façons. Mais j'essayais juste de retrouver mon équilibre. J'enchaînais les rencontres, imitant Bruno sans même m'en rendre compte.
J'aurais pu aller loin dans la déchéance. Peut-être m'aurait-on retrouve prostitué, drogué, que sais-je. Mais deux choses se sont passées.
La première, j'ai rencontré Paul. Ça n'a pas été le coup de foudre, mais on s'est plu, et c'était un meilleur début que ce que j'essayais de faire avec Antoine. Paul était gentil, et il a su m'offrir ce dont j'avais besoin.
Mon pauvre Antoine, décidément, tu as été maudit le jour où tu es tombé amoureux de moi. Je sais bien ce que l'on dit.
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Ce dicton est... tragiquement vrai.
La deuxième chose s'est produite plus tard. Mais chaque chose en son temps.
* 50 *
7 février 2009
Ça fait déjà deux semaines que je sors avec Paul, et, bon sang, ça se passe vraiment bien. J'en suis heureux. Moi qui ne cessait de fuir, j'ai décidé de m'arrêter et d'accepter de faire un bout de chemin avec quelqu'un. Ouais, Jerem l'anguille, comme on m'appelait au lycée, se case. Ça en surprendrait plus d'un.
Il faut que je règle certaines choses. Bruno, par exemple, qui fait le mort. Mince, je l'ai pourtant appâté à mort, il se serait défilé et aurait laissé tomber le test ? Je l'appellerai ce soir. Voilà qui me fait faire la grimace. Comme je peux détester ce type...
Mais au moins, je n'ai plus aucune envie de lui. Paul a su guérir certains bleus que j'avais à l'âme. Gentil, tendre, attentionné, je ne pouvais rêver mieux.
Ma famille s'est bien rendue compte de mon changement d'attitude, aussi ai-je décidé de leur parler de Paul. Ma mère s'est empressée de l'inviter à dîner. C'est pour ce soir. J'espère que tout va bien se passer...
Ah, non, je ne vais pas appeler Bruno ce soir si je suis avec Paul. Bon, il attendra. Mon homme passe avant tout.
Je n'aurais pas cru que ça se passerait comme ça, mais... je crois bien que je suis en train de tomber vraiment amoureux de lui. Ça se passe si vite... mais je ne peux que m'en réjouir, car je crois bien que ce sentiment est partagé.
Bon... maintenant, il y a une chose que je dois faire, avant son arrivée.
Je m'installe devant mon pc et me connecte.
Bruno lance tout de suite une conversation. Et merde.
« Jeremy... je voulais te demander pardon. Je me suis conduit comme un salaud avec toi. Je n'ai aucune excuse. Mieux vaut qu'on ne se revoie plus. Ça vaudrait mieux comme ça. »
Il se déconnecte alors que je regarde le texte, bouche bée. Qu'est-ce qui lui arrive ?
Je secoue la tête, mais je ne peux y réfléchir plus longtemps, Antoine se connecte à son tour.
« Salut, ça va ? »
« Salut, ouais, super, et toi ? »
« Moyen. »
« Je veux te dire... j'ai réalisé que j'ai fait le con avec toi. Je t'ai donné de faux espoirs en te proposant un truc que je ne pensais pas réellement. »
« Tu sais, je m'en doutais. Je te connais peut-être un peu trop. Même si ça me paraissait trop beau pour être vrai, je me doutais que c'était plus part dépit que par amour que tu venais vers moi. C'est pour ça que j'ai pris mes distances. Je ne voulais pas de ce genre de relation vouée à l'échec, j'en aurais trop souffert. »
« Je te comprends. Je suis désolé, Antoine. »
« Pas autant que moi. »
Je fais la grimace, mais continue à taper sur le clavier.
« Je voudrais que tu trouves quelqu'un de bien. Tu as trop souffert avec moi. »
« Ce n'est pas aussi facile ça. »
« Bah. Décoince-toi un peu. C'est ce que j'ai fait, et même si j'ai commencé par un connard, je me suis pas découragé et j'ai continué. »
« T'as tout le temps essayé, ça je ne peux pas le nier. »
« Je sors avec un gars du lycée maintenant, et ça se passe plutôt bien. Je te souhaite de vivre le même bonheur. »
« Qui ? »
« Paul Lejeune. »
« Ah, je vois. Classe B, c'est ça ? »
« Oui. »
« Mince... j'avais rien vu. Trois ans passés avec lui et c'était juste un mec, quoi. »
« Pareil pour moi, il était du genre effacé, tout le temps à l'arrière-plan, pas un mec qu'on remarque. Mais sympa. »
« Bon, eh bien, amuse-toi bien. »
« Merci. »
Mais il s'est déconnecté juste après sa dernière phrase. Zut... bon, je ne pensais pas qu'il le prendrait bien, de toute façon, mais ça s'est mieux passé que je ne l'espérais. Il avait compris...
Voilà, je n'ai plus qu'à attendre l'arrivée de Paul.
Lorsqu'il sonne à la porte, j'ai complètement oublié Bruno.
Je fonce pour lui ouvrir, manquant de m'étaler dans le couloir.
- Salut !
- Salut, fait Paul.
Il entre, intimidé, ce que je peux comprendre.
- T'en fais pas, ils vont pas te manger.
Il sourit.
- Toi non plus ?
- Ah, ça... j'ai décidé de garder le dessert pour moi tout seul.
- Gourmand !
- Je ne serai jamais rassasié de toi.
- J'y compte bien. Mais, euh, ta famille est où ? Je serais gêné qu'elle écoute notre conversation, là.
- Oh, non, ils sont rassemblés dans le salon, alors j'en profite.
- On ne va pas les faire attendre, dis ! C'est très malpoli !
- Tu as raison. Allons-y, dis-je en prenant la tête.
Voilà, je vais présenter mon petit ami à ma famille... pourvu que tout se passe bien !
J'étais en pleine descente aux enfers, à l'époque, mais je ne me rendais compte de rien. J'avais reçu choc sur choc, et je décompressais comme je le pouvais. Peut-être pas de la meilleure des façons. Mais j'essayais juste de retrouver mon équilibre. J'enchaînais les rencontres, imitant Bruno sans même m'en rendre compte.
J'aurais pu aller loin dans la déchéance. Peut-être m'aurait-on retrouve prostitué, drogué, que sais-je. Mais deux choses se sont passées.
La première, j'ai rencontré Paul. Ça n'a pas été le coup de foudre, mais on s'est plu, et c'était un meilleur début que ce que j'essayais de faire avec Antoine. Paul était gentil, et il a su m'offrir ce dont j'avais besoin.
Mon pauvre Antoine, décidément, tu as été maudit le jour où tu es tombé amoureux de moi. Je sais bien ce que l'on dit.
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. Ce dicton est... tragiquement vrai.
La deuxième chose s'est produite plus tard. Mais chaque chose en son temps.
* 50 *
7 février 2009
Ça fait déjà deux semaines que je sors avec Paul, et, bon sang, ça se passe vraiment bien. J'en suis heureux. Moi qui ne cessait de fuir, j'ai décidé de m'arrêter et d'accepter de faire un bout de chemin avec quelqu'un. Ouais, Jerem l'anguille, comme on m'appelait au lycée, se case. Ça en surprendrait plus d'un.
Il faut que je règle certaines choses. Bruno, par exemple, qui fait le mort. Mince, je l'ai pourtant appâté à mort, il se serait défilé et aurait laissé tomber le test ? Je l'appellerai ce soir. Voilà qui me fait faire la grimace. Comme je peux détester ce type...
Mais au moins, je n'ai plus aucune envie de lui. Paul a su guérir certains bleus que j'avais à l'âme. Gentil, tendre, attentionné, je ne pouvais rêver mieux.
Ma famille s'est bien rendue compte de mon changement d'attitude, aussi ai-je décidé de leur parler de Paul. Ma mère s'est empressée de l'inviter à dîner. C'est pour ce soir. J'espère que tout va bien se passer...
Ah, non, je ne vais pas appeler Bruno ce soir si je suis avec Paul. Bon, il attendra. Mon homme passe avant tout.
Je n'aurais pas cru que ça se passerait comme ça, mais... je crois bien que je suis en train de tomber vraiment amoureux de lui. Ça se passe si vite... mais je ne peux que m'en réjouir, car je crois bien que ce sentiment est partagé.
Bon... maintenant, il y a une chose que je dois faire, avant son arrivée.
Je m'installe devant mon pc et me connecte.
Bruno lance tout de suite une conversation. Et merde.
« Jeremy... je voulais te demander pardon. Je me suis conduit comme un salaud avec toi. Je n'ai aucune excuse. Mieux vaut qu'on ne se revoie plus. Ça vaudrait mieux comme ça. »
Il se déconnecte alors que je regarde le texte, bouche bée. Qu'est-ce qui lui arrive ?
Je secoue la tête, mais je ne peux y réfléchir plus longtemps, Antoine se connecte à son tour.
« Salut, ça va ? »
« Salut, ouais, super, et toi ? »
« Moyen. »
« Je veux te dire... j'ai réalisé que j'ai fait le con avec toi. Je t'ai donné de faux espoirs en te proposant un truc que je ne pensais pas réellement. »
« Tu sais, je m'en doutais. Je te connais peut-être un peu trop. Même si ça me paraissait trop beau pour être vrai, je me doutais que c'était plus part dépit que par amour que tu venais vers moi. C'est pour ça que j'ai pris mes distances. Je ne voulais pas de ce genre de relation vouée à l'échec, j'en aurais trop souffert. »
« Je te comprends. Je suis désolé, Antoine. »
« Pas autant que moi. »
Je fais la grimace, mais continue à taper sur le clavier.
« Je voudrais que tu trouves quelqu'un de bien. Tu as trop souffert avec moi. »
« Ce n'est pas aussi facile ça. »
« Bah. Décoince-toi un peu. C'est ce que j'ai fait, et même si j'ai commencé par un connard, je me suis pas découragé et j'ai continué. »
« T'as tout le temps essayé, ça je ne peux pas le nier. »
« Je sors avec un gars du lycée maintenant, et ça se passe plutôt bien. Je te souhaite de vivre le même bonheur. »
« Qui ? »
« Paul Lejeune. »
« Ah, je vois. Classe B, c'est ça ? »
« Oui. »
« Mince... j'avais rien vu. Trois ans passés avec lui et c'était juste un mec, quoi. »
« Pareil pour moi, il était du genre effacé, tout le temps à l'arrière-plan, pas un mec qu'on remarque. Mais sympa. »
« Bon, eh bien, amuse-toi bien. »
« Merci. »
Mais il s'est déconnecté juste après sa dernière phrase. Zut... bon, je ne pensais pas qu'il le prendrait bien, de toute façon, mais ça s'est mieux passé que je ne l'espérais. Il avait compris...
Voilà, je n'ai plus qu'à attendre l'arrivée de Paul.
Lorsqu'il sonne à la porte, j'ai complètement oublié Bruno.
Je fonce pour lui ouvrir, manquant de m'étaler dans le couloir.
- Salut !
- Salut, fait Paul.
Il entre, intimidé, ce que je peux comprendre.
- T'en fais pas, ils vont pas te manger.
Il sourit.
- Toi non plus ?
- Ah, ça... j'ai décidé de garder le dessert pour moi tout seul.
- Gourmand !
- Je ne serai jamais rassasié de toi.
- J'y compte bien. Mais, euh, ta famille est où ? Je serais gêné qu'elle écoute notre conversation, là.
- Oh, non, ils sont rassemblés dans le salon, alors j'en profite.
- On ne va pas les faire attendre, dis ! C'est très malpoli !
- Tu as raison. Allons-y, dis-je en prenant la tête.
Voilà, je vais présenter mon petit ami à ma famille... pourvu que tout se passe bien !
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