CHAPITRE IV (3/3)
De retour à la cuisine, quatre yeux peu rassurés, inquiets, scrutent mes réactions.
- Tu as trouvé ? demande Caroline d’une voix anxieuse.
- Du premier coup ma chérie mais il y a un de ces bordels dans ton coffre. Vous avez dévalisé tous les magasins. C’est pas possible. Je comprends mieux maintenant pourquoi vous n’avez pas pu consacrer beaucoup de votre temps pour trouver la vaisselle.
L’atmosphère se détend. Le regard complice des deux filles se croisent et les sourires respirent, les mains s’assèchent, les crispations s’amenuisent lorsque je sors du sac les gobelets en carton. Néanmoins Caroline reste prudente, sur la réserve. Elle me connaît très bien et elle sait que je ne suis pas un adepte des scandales en public. Je sens à son regard qu’elle m’observe pour savoir si j’ai vu ce que je ne devais pas voir.
Léa, un temps embarrassée, a repris sa posture légendaire, tout sourire, tout en beauté, tout en charme, ravissante et délicieuse. Je laisse la séduction opérer sur mon esprit juste pour le plaisir des yeux, sans arrière pensée. Et la fille, malgré qu’elle soit trop jeune pour m’intéresser réellement est redoutable d’efficacité.
- Caro ! si on allait à la plage ce matin ?
- Excellente idée Léa. On va pouvoir tester nos nouveaux maillots de bain.
- On passe à la douche et à nous la farniente, le sable fin, la mer et le soleil.
- Euh, les filles, sans vouloir casser l’ambiance, je vous rappelle qu’on a la lessive à gérer si on veut que la femme de ménage que j’ai commandée cette après-midi soit en mesure de repasser nos vêtements, sauf si vous avez l’intention de vous y coller, évidemment.
La lessive, pour trois néophytes à qui tout est toujours tombé tout cuit dans le bec, moi y compris, c’est compliqué . Le réflexe primaire est de fourrer tout le linge dans la machine et premier couac, même en forçant, tout ne rentre pas. Il va falloir s’y prendre en deux ou trois fois. Léa suppute que certains vêtements sont plutôt destinés au pressing et risquent d’être inutilisables après un passage en machine. On retire le linge de la machine. Chacun récupère le sien pour inspecter une à une les étiquettes et surprise, on constate aussi qu’il y a une température maximale à ne pas dépasser.
- C’est à qui la petite culotte qui s’est glissée dans mon tas ?
- Euh, c’est à moi dit Léa un peu gênée.
C’est la première fois que je la vois rougir et ça m’amuse. Avec tout cela, on aboutit au final à trois tas. Un réservé pour le pressing, un autre pour les trente quarante degrés qu’on a décidé de réunir ensemble et un dernier pour ceux qui supporteront les soixante degrés Celsius ou plus.
Fier de ce travail titanesque, et après avoir enfourné le premier tas, il ne reste plus qu’à programmer la bête.
- Température, c’est bon.
- Durée, on prend celle par défaut ? Et pour l’essorage et le séchage ?
Caroline décide d’appeler sa mère à la rescousse et la solution coule de source.
- Maman dit qu’on peut seulement régler la température et prendre les autres options par défaut.
- Nickel !
Léa appuie sur le bouton « Start ». On retient tous les trois notre souffle et au bout de quelques secondes, ça tourne. J’entends la voix d’Eléna à distance distiller un dernier conseil.
- Qu’est-ce qu’elle dit ta mère ?
- Elle demande si on a pris soin de bien séparer les couleurs.
- Séparer les couleurs ?
- Oui elle dit qu’il faut faire une machine pour les vêtements clairs et une autre pour les foncés sinon tout va déteindre.
- Stop. On arrête tout. Merde ! Le hublot est coincé. Il ne s’ouvre plus. Mais c’est quoi ce bordel ? Tu peux rappeler ta mère Caro ?
On apprendra que la machine est dotée d’une sécurité et qu’il faut attendre une minute avant que le hublot puisse s’ouvrir à nouveau. Pour la deuxième fois on retire le linge, mouillé cette fois-ci, pour séparer les couleurs et la salle d’eau se transforme en véritable pataugeoire. Pour simplifier, on décide d’un commun accord de tout laver à trente degré, ce qui nous fera deux machines l’une derrière l’autre. J’écope de la lourde charge de vider la première une fois terminée et de lancer la seconde.
Les filles sont parties sous la douche. Je les entends papoter, rire, plaisanter, s’amuser toutes les deux ensemble avec joie et bonne humeur. Je suis dubitatif. Histoire de me changer les idées, je profite de ce petit temps mort seul et tranquille pour préparer mes affaires. Demain, c’est une dure journée qui s’annonce avec mille deux cents kilomètres à parcourir. J’ai réservé un hôtel sur le port de Nice pour embarquer avec la voiture sur le ferry, sans stress le lendemain dans l'après-midi.
De retour à la cuisine, quatre yeux peu rassurés, inquiets, scrutent mes réactions.
- Tu as trouvé ? demande Caroline d’une voix anxieuse.
- Du premier coup ma chérie mais il y a un de ces bordels dans ton coffre. Vous avez dévalisé tous les magasins. C’est pas possible. Je comprends mieux maintenant pourquoi vous n’avez pas pu consacrer beaucoup de votre temps pour trouver la vaisselle.
L’atmosphère se détend. Le regard complice des deux filles se croisent et les sourires respirent, les mains s’assèchent, les crispations s’amenuisent lorsque je sors du sac les gobelets en carton. Néanmoins Caroline reste prudente, sur la réserve. Elle me connaît très bien et elle sait que je ne suis pas un adepte des scandales en public. Je sens à son regard qu’elle m’observe pour savoir si j’ai vu ce que je ne devais pas voir.
Léa, un temps embarrassée, a repris sa posture légendaire, tout sourire, tout en beauté, tout en charme, ravissante et délicieuse. Je laisse la séduction opérer sur mon esprit juste pour le plaisir des yeux, sans arrière pensée. Et la fille, malgré qu’elle soit trop jeune pour m’intéresser réellement est redoutable d’efficacité.
- Caro ! si on allait à la plage ce matin ?
- Excellente idée Léa. On va pouvoir tester nos nouveaux maillots de bain.
- On passe à la douche et à nous la farniente, le sable fin, la mer et le soleil.
- Euh, les filles, sans vouloir casser l’ambiance, je vous rappelle qu’on a la lessive à gérer si on veut que la femme de ménage que j’ai commandée cette après-midi soit en mesure de repasser nos vêtements, sauf si vous avez l’intention de vous y coller, évidemment.
La lessive, pour trois néophytes à qui tout est toujours tombé tout cuit dans le bec, moi y compris, c’est compliqué . Le réflexe primaire est de fourrer tout le linge dans la machine et premier couac, même en forçant, tout ne rentre pas. Il va falloir s’y prendre en deux ou trois fois. Léa suppute que certains vêtements sont plutôt destinés au pressing et risquent d’être inutilisables après un passage en machine. On retire le linge de la machine. Chacun récupère le sien pour inspecter une à une les étiquettes et surprise, on constate aussi qu’il y a une température maximale à ne pas dépasser.
- C’est à qui la petite culotte qui s’est glissée dans mon tas ?
- Euh, c’est à moi dit Léa un peu gênée.
C’est la première fois que je la vois rougir et ça m’amuse. Avec tout cela, on aboutit au final à trois tas. Un réservé pour le pressing, un autre pour les trente quarante degrés qu’on a décidé de réunir ensemble et un dernier pour ceux qui supporteront les soixante degrés Celsius ou plus.
Fier de ce travail titanesque, et après avoir enfourné le premier tas, il ne reste plus qu’à programmer la bête.
- Température, c’est bon.
- Durée, on prend celle par défaut ? Et pour l’essorage et le séchage ?
Caroline décide d’appeler sa mère à la rescousse et la solution coule de source.
- Maman dit qu’on peut seulement régler la température et prendre les autres options par défaut.
- Nickel !
Léa appuie sur le bouton « Start ». On retient tous les trois notre souffle et au bout de quelques secondes, ça tourne. J’entends la voix d’Eléna à distance distiller un dernier conseil.
- Qu’est-ce qu’elle dit ta mère ?
- Elle demande si on a pris soin de bien séparer les couleurs.
- Séparer les couleurs ?
- Oui elle dit qu’il faut faire une machine pour les vêtements clairs et une autre pour les foncés sinon tout va déteindre.
- Stop. On arrête tout. Merde ! Le hublot est coincé. Il ne s’ouvre plus. Mais c’est quoi ce bordel ? Tu peux rappeler ta mère Caro ?
On apprendra que la machine est dotée d’une sécurité et qu’il faut attendre une minute avant que le hublot puisse s’ouvrir à nouveau. Pour la deuxième fois on retire le linge, mouillé cette fois-ci, pour séparer les couleurs et la salle d’eau se transforme en véritable pataugeoire. Pour simplifier, on décide d’un commun accord de tout laver à trente degré, ce qui nous fera deux machines l’une derrière l’autre. J’écope de la lourde charge de vider la première une fois terminée et de lancer la seconde.
Les filles sont parties sous la douche. Je les entends papoter, rire, plaisanter, s’amuser toutes les deux ensemble avec joie et bonne humeur. Je suis dubitatif. Histoire de me changer les idées, je profite de ce petit temps mort seul et tranquille pour préparer mes affaires. Demain, c’est une dure journée qui s’annonce avec mille deux cents kilomètres à parcourir. J’ai réservé un hôtel sur le port de Nice pour embarquer avec la voiture sur le ferry, sans stress le lendemain dans l'après-midi.
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