07-06-2021, 08:52 PM
* 42 *
- Ah, pour ça, je n'ai pas eu l'occasion de le voir, et pourtant, c'est pas l'envie qui m'a manqué.
Nous rions un moment avant de faire une pause repas. Antoine prépare des spaghettis bolognaise et nous mangeons rapidement. Nous nous installons ensuite sur un canapé qui a dû voir des jours meilleurs. Avant ma naissance.
- Comment as-tu fini par accepter ton homosexualité, Jerem ?
- En faisant une connerie.
- Comment ça ?
Je reste un moment silencieux, mais ça me pèse trop sur le cœur. Il faut que je me confie. J'espère juste qu'il pourra me comprendre.
- Tout a commencé lorsque mon frère m'a appris qu'il était gay...
Je reviens sur ces moments douloureux. Je lui apprends que je me suis donné à un autre, que j'étais si désorienté que je n'ai pensé à rien d'autre qu'à moi-même, à mon désir, et que je ne me suis pas protégé.
Il m'écoute en silence, et alors que j'angoisse de plus en plus à l'idée de sa réaction, il passe un bras autour de mon cou et serre mon épaule. Je le remercie du regard. Je continue mon douloureux récit... jusqu'à sa conclusion tragique.
- Je... je n'ai pas eu le choix ! Si je... je ne l'avais pas fait... il serait mort !
Je ne peux continuer, mais ce n'est pas la peine. Tout est dit.
- Jeremy, je suis vraiment désolé. Je... je voudrais pouvoir trouver les mots, mais... je ne sais pas quoi dire.
- Je vis l'enfer, Toinou.
- Je m'en doute.
- Je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir après ce que tu viens d'apprendre..
- Je mentirais en disant que ça ne m'a pas fait mal d'apprendre ça. Mais, au moins, tu ne me l'as pas caché. Il va falloir que je digère ça.
- Je vais te laisser alors.
- Je ne vais pas t'engueuler pour ça, Jerem, tu le fais toi-même suffisamment depuis cette histoire. C'est visible.
- C'est clair. Ça n'arrête pas.
- On fait tous des conneries, soupire-t-il. Je ne pensais pas que nos retrouvailles se passeraient de cette manière... oui, j'ai besoin de réfléchir à tout ça.
- Je suis désolé, Antoine. À chaque fois, je fais tout foirer.
- Bah. Le destin met pas mal de difficultés sur notre chemin...
Il relève les yeux vers moi avant de poursuivre.
- Mais si on parvient à toutes les surmonter, on pourra vraiment s'en réjouir.
- Bon...
- Attends. Tu m'avais dit un truc à propos de ta mère, ce midi.
- Ah oui. Je lui ai dit que je suis gay. Elle l'a bien pris.
- Eh, c'est super ça ! Tant mieux. Rentre bien, je te parlerai sur msn demain soir.
- OK. Au revoir, Toinou.
- Fais pas d'autres conneries, d'accord ?
- J'en ai assez fait comme ça.
Je retourne chez moi et retrouve Jean dans la salle à manger. Il est plongé dans un bouquin, qu'il referme en me voyant entrer.
- T'es pas dans ta chambre ?
- Je t'attendais.
- Pourquoi donc ?
- Maman a dit qu'elle avait quelque chose à nous annoncer, mais qu'elle attendait que tu sois là.
Ah... le moment est donc venu.
Je m'assois face à lui.
- Où est-elle ?
- Chez la nouvelle voisine.
- Marie. OK... Je peux tout autant te le dire.
Il me lance un regard surpris.
- T'es déjà au courant ?
- C'est une longue histoire. Tu te souviens que je t'avais parlé de François, le fils de Marie ?
- Ton sosie ? Tu m'as habitué à tes délires, Jerem, je n'y crois pas une seconde.
- C'est parce que tu ne l'as pas encore vu.
- Eh bien, allons le voir, dans ce cas.
- J'aimerais bien ! Mais il est à l'hôpital, dans le coma, il s'est fait renverser sous mes yeux par un chauffard, et crois-moi, j'aimerais bien que ce soit une blague !
- Wow, du calme, Jerem ! D'accord, je te crois.
- Merci. Eh bien, on a pas mal discuté et...
Combien de fois vais-je la raconter, cette histoire ? C'est la dernière fois, juré. Quand papa sera là, je laisserai maman s'en charger.
- Voilà, tu sais... ce qui s'est passé.
Tu ne sais pas encore que je suis gay, par contre, je vais déjà te laisser digérer ça. Chaque chose en son temps.
- Bah mince alors...
Il réfléchit à ce qu'il vient d'apprendre.
- J'aimerais bien savoir qui est notre vrai père.
- Vu que le don était anonyme, c'est peine perdue.
- Je trouverai !
- Pourquoi te donner cette peine ?
- Parce que c'est mon père... enfin, papa aussi, je l'aime beaucoup, mais l'autre aussi, je veux savoir qui il est, il fait partie de notre vie. C'est un peu comme si le père qu'on a toujours connu était notre beau-père.
- Dans cette situation, je ne voudrais pas voir notre géniteur, vu qu'il ne se serait pas donné la peine de venir nous voir pendant toute notre vie.
- T'as pas tort... mais bon, tu vois l'idée.
- Et comment tu comptes t'y prendre ?
- Je demanderai à Vincent. C'est un super bon hacker.
- Tu lui fais confiance à ce type ? Tu ne le connais que par le net, vous ne vous êtes même pas rencontrés.
- Lui me fait assez confiance pour me donner son prénom.
- Et ça prouve quoi ?
- Quand tu fais connaissance avec un inconnu et qu'il te donne son nom, t'es bien obligé de le croire sur parole, non ? Bah là c'est pareil.
- Je voudrais juste que tu sois prudent, Jean. Surtout avec ce genre de type.
- C'est un ami, Jerem, tu comprends ça ?
- Non, c'est juste une connaissance. Un ami, c'est quelqu'un que tu connais physiquement.
- T'es trop vieux pour comprendre ça.
Je le regarde, ahuri. Et en même temps, amusé. C'est reparti pour un échange fraternel de piques acérées. Il a l'air de prendre la nouvelle assez bien, à moins qu'il ne l'ait mise de côté pour l'examiner à loisir. Après avoir eu confirmation de maman.
- Non mais je rêve ! T'as quatre ans de moins que moi, ptit morpion. Juste un lycéen, donc pas très futé.
- J'ai cru mal entendre...
- Je dis simplement que ton cerveau est encore entre tes jambes. Ça aide pas à la réflexion.
- T'as pas tort sur l'emplacement de mon cerveau, mais moi au moins je ne suis plus puceau !
- Hein ? Depuis quand ?
- Hier.
- Ah, je t'ai grillé.
- Comme si j'allais te croire ! T'es incapable de sortir avec une fille, alors coucher avec...
- Si, je t'assure.
- Combien t'as payé ?
- Salaud. J'ai pas eu à payer.
Même si en fait, ça m'a peut-être coûté très cher...
- Alors, dis-moi, comment s'appelle-t-elle ?
- Ah, pour ça, je n'ai pas eu l'occasion de le voir, et pourtant, c'est pas l'envie qui m'a manqué.
Nous rions un moment avant de faire une pause repas. Antoine prépare des spaghettis bolognaise et nous mangeons rapidement. Nous nous installons ensuite sur un canapé qui a dû voir des jours meilleurs. Avant ma naissance.
- Comment as-tu fini par accepter ton homosexualité, Jerem ?
- En faisant une connerie.
- Comment ça ?
Je reste un moment silencieux, mais ça me pèse trop sur le cœur. Il faut que je me confie. J'espère juste qu'il pourra me comprendre.
- Tout a commencé lorsque mon frère m'a appris qu'il était gay...
Je reviens sur ces moments douloureux. Je lui apprends que je me suis donné à un autre, que j'étais si désorienté que je n'ai pensé à rien d'autre qu'à moi-même, à mon désir, et que je ne me suis pas protégé.
Il m'écoute en silence, et alors que j'angoisse de plus en plus à l'idée de sa réaction, il passe un bras autour de mon cou et serre mon épaule. Je le remercie du regard. Je continue mon douloureux récit... jusqu'à sa conclusion tragique.
- Je... je n'ai pas eu le choix ! Si je... je ne l'avais pas fait... il serait mort !
Je ne peux continuer, mais ce n'est pas la peine. Tout est dit.
- Jeremy, je suis vraiment désolé. Je... je voudrais pouvoir trouver les mots, mais... je ne sais pas quoi dire.
- Je vis l'enfer, Toinou.
- Je m'en doute.
- Je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir après ce que tu viens d'apprendre..
- Je mentirais en disant que ça ne m'a pas fait mal d'apprendre ça. Mais, au moins, tu ne me l'as pas caché. Il va falloir que je digère ça.
- Je vais te laisser alors.
- Je ne vais pas t'engueuler pour ça, Jerem, tu le fais toi-même suffisamment depuis cette histoire. C'est visible.
- C'est clair. Ça n'arrête pas.
- On fait tous des conneries, soupire-t-il. Je ne pensais pas que nos retrouvailles se passeraient de cette manière... oui, j'ai besoin de réfléchir à tout ça.
- Je suis désolé, Antoine. À chaque fois, je fais tout foirer.
- Bah. Le destin met pas mal de difficultés sur notre chemin...
Il relève les yeux vers moi avant de poursuivre.
- Mais si on parvient à toutes les surmonter, on pourra vraiment s'en réjouir.
- Bon...
- Attends. Tu m'avais dit un truc à propos de ta mère, ce midi.
- Ah oui. Je lui ai dit que je suis gay. Elle l'a bien pris.
- Eh, c'est super ça ! Tant mieux. Rentre bien, je te parlerai sur msn demain soir.
- OK. Au revoir, Toinou.
- Fais pas d'autres conneries, d'accord ?
- J'en ai assez fait comme ça.
Je retourne chez moi et retrouve Jean dans la salle à manger. Il est plongé dans un bouquin, qu'il referme en me voyant entrer.
- T'es pas dans ta chambre ?
- Je t'attendais.
- Pourquoi donc ?
- Maman a dit qu'elle avait quelque chose à nous annoncer, mais qu'elle attendait que tu sois là.
Ah... le moment est donc venu.
Je m'assois face à lui.
- Où est-elle ?
- Chez la nouvelle voisine.
- Marie. OK... Je peux tout autant te le dire.
Il me lance un regard surpris.
- T'es déjà au courant ?
- C'est une longue histoire. Tu te souviens que je t'avais parlé de François, le fils de Marie ?
- Ton sosie ? Tu m'as habitué à tes délires, Jerem, je n'y crois pas une seconde.
- C'est parce que tu ne l'as pas encore vu.
- Eh bien, allons le voir, dans ce cas.
- J'aimerais bien ! Mais il est à l'hôpital, dans le coma, il s'est fait renverser sous mes yeux par un chauffard, et crois-moi, j'aimerais bien que ce soit une blague !
- Wow, du calme, Jerem ! D'accord, je te crois.
- Merci. Eh bien, on a pas mal discuté et...
Combien de fois vais-je la raconter, cette histoire ? C'est la dernière fois, juré. Quand papa sera là, je laisserai maman s'en charger.
- Voilà, tu sais... ce qui s'est passé.
Tu ne sais pas encore que je suis gay, par contre, je vais déjà te laisser digérer ça. Chaque chose en son temps.
- Bah mince alors...
Il réfléchit à ce qu'il vient d'apprendre.
- J'aimerais bien savoir qui est notre vrai père.
- Vu que le don était anonyme, c'est peine perdue.
- Je trouverai !
- Pourquoi te donner cette peine ?
- Parce que c'est mon père... enfin, papa aussi, je l'aime beaucoup, mais l'autre aussi, je veux savoir qui il est, il fait partie de notre vie. C'est un peu comme si le père qu'on a toujours connu était notre beau-père.
- Dans cette situation, je ne voudrais pas voir notre géniteur, vu qu'il ne se serait pas donné la peine de venir nous voir pendant toute notre vie.
- T'as pas tort... mais bon, tu vois l'idée.
- Et comment tu comptes t'y prendre ?
- Je demanderai à Vincent. C'est un super bon hacker.
- Tu lui fais confiance à ce type ? Tu ne le connais que par le net, vous ne vous êtes même pas rencontrés.
- Lui me fait assez confiance pour me donner son prénom.
- Et ça prouve quoi ?
- Quand tu fais connaissance avec un inconnu et qu'il te donne son nom, t'es bien obligé de le croire sur parole, non ? Bah là c'est pareil.
- Je voudrais juste que tu sois prudent, Jean. Surtout avec ce genre de type.
- C'est un ami, Jerem, tu comprends ça ?
- Non, c'est juste une connaissance. Un ami, c'est quelqu'un que tu connais physiquement.
- T'es trop vieux pour comprendre ça.
Je le regarde, ahuri. Et en même temps, amusé. C'est reparti pour un échange fraternel de piques acérées. Il a l'air de prendre la nouvelle assez bien, à moins qu'il ne l'ait mise de côté pour l'examiner à loisir. Après avoir eu confirmation de maman.
- Non mais je rêve ! T'as quatre ans de moins que moi, ptit morpion. Juste un lycéen, donc pas très futé.
- J'ai cru mal entendre...
- Je dis simplement que ton cerveau est encore entre tes jambes. Ça aide pas à la réflexion.
- T'as pas tort sur l'emplacement de mon cerveau, mais moi au moins je ne suis plus puceau !
- Hein ? Depuis quand ?
- Hier.
- Ah, je t'ai grillé.
- Comme si j'allais te croire ! T'es incapable de sortir avec une fille, alors coucher avec...
- Si, je t'assure.
- Combien t'as payé ?
- Salaud. J'ai pas eu à payer.
Même si en fait, ça m'a peut-être coûté très cher...
- Alors, dis-moi, comment s'appelle-t-elle ?
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