04-06-2021, 09:57 PM
* 39 *
« J'en suis vraiment heureux Jerem. On se voit ce midi, au même endroit ? »
Ma réponse est courte et directe.
« Oui »
Je referme mon portable, mais il vibre de nouveau.
« Je t'aime »
Je commence à taper « Je sais » Je réfléchis... hésitant entre honnêteté et gentillesse. Je poursuis mon message.
« Je sais. Et ce n'est pas pour rien que je reste. »
Ce qui est peut-être plus vrai que je veux bien me l'avouer. Ou pas...
- Je veux juste continuer à vivre. Je me morfonds suffisamment sur moi-même.
Je sors et vais frapper à la porte de Marie. Elle ouvre et me parle aussitôt.
- François... pardon, Jeremy. Comment vas-tu ?
- Bien, merci, et vous ? Vous tenez le coup ?
- Il le faut bien... pour lui. Merci de t'en inquiéter.
- Je vous en prie.
- Allons, pas de « vous » entre nous.
- D'accord. Des nouvelles de François ?
- Non, il est toujours dans le coma. Ils me contacteront s'il y a du nouveau. Et je t'en ferai part aussitôt.
- Merci.
Elle me regarde un moment.
- C'est si étrange que vous ayez été ainsi réunis.
- Le destin peut jouer des tours étranges.
- Tu crois au destin ?
- Non. J'appelle juste ainsi le cours des évènements. Je ne crois en rien.
- Vraiment ? Qu'est-ce qui t'a amené à ça ?
- Les horoscopes.
- Pardon ?
- Des millions de gens croient dur comme fer qu'ils sont sérieux, alors même qu'il n'y a pas pire fumisterie. C'est pareil avec les religions. Elles ne fonctionnent que parce que les gens veulent y croire. Ils ont besoin de savoir que des forces extérieures décident de leurs existences. Ça les soulage, ce n'est plus de leur faute si les choses vont mal. Ce n'est pas mon cas. Qui plus est, les religions jouent sur la peur de la mort, la plus grande peur de l'être humain. Pas étonnant qu'elles aient traversé les âges. J'en aurais encore long à dire...
- J'ai l'impression d'entendre parler François. Il pense comme toi.
- Ce n'est pas étonnant.
J'ai quitté Marie et j'ai tué le temps sur internet en attendant onze heures et demie, je suis alors parti rejoindre Antoine.
Nous nous retrouvons donc au même café, je le vois arriver, radieux, le regard brillant. C'est moi qui l'ai ainsi transformé ? J'ai peur de ce qui pourrait lui arriver si ça ne devait pas marcher entre nous...
- Bonjour !
- Salut !
Il s'installe en face de moi, souriant, puis prend l'air gêné. Moi non plus, je ne sais pas quoi dire.
- Si c'est comme ça tout le temps, finit-il par dire en souriant, ça va être mortel !
Nous rions.
- Ouais, tu peux le dire. Ça marche, tes études ?
- Oui, pas mal. C'est dommage que tu aies arrêté. J'aurais bien aimé partager les joies de la vie étudiante avec toi.
- Le bac... la tension m'a littéralement foutu en l'air. J'étais à ramasser à la petite cuillère pendant les mois qui ont suivi.
- Mince... tu t'en est remis ?
- Ouais, plus ou moins... mais je vais voir un psy, maintenant. Si je veux reprendre les études, il ne faut plus que ça m'arrive.
Entre autres choses... je sens que le psy et moi, on va en avoir pour longtemps.
- Je suis content que tu te prennes en main.
- J'ai une nouvelle raison, maintenant. Je ne veux plus fuir les problèmes. Je veux les affronter en face. Je veux mener une vie normale.
Je le regarde.
- Je veux pouvoir aimer. Pour le moment, je ne sais même pas si j'en suis capable.
- Je suis sûr que oui.
- Je l'espère.
- Et sinon, quelles nouvelles ?
- Mon jumeau est toujours dans le coma, et moi, j'ai eu une discussion avec ma mère. Je... hum... on en reparlera plus tard. Je peux passer chez toi ce soir ?
- Bien sûr.
Nous discutons de choses et d'autres, je lui pose des questions sur cette fameuse vie étudiante et il me raconte quelques anecdotes croustillantes. Il finit par se lever, m'annonçant qu'il doit retourner à ses cours. Je lui serre la main et le regarde partir.
Je tourne en rond un bon moment avant de rentrer chez moi, de tuer le temps sur la Xbox de mon frère, avant de repartir chez Antoine. Il arrive en même temps que moi devant chez lui.
Nous entrons ensemble et nous déchaussons.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci.
Nous nous installons dans sa chambre. Je constate qu'il a l'air troublé.
- Je voudrais te poser quelques questions, dit-il.
- Vas-y.
- J'ai discuté avec Mathieu, il m'a raconté le coup que vous lui avez fait.
- Ha ha, oui, on a bien ri sur ce coup-là.
- Ton jumeau est gay aussi ?
- Oui.
- Tu lui as dit pour moi ?
- Oui, je lui ai tout raconté. Pourquoi, j'aurais pas dû ?
- C'est pas ça... en fait, ce qui me préoccupe... c'est de savoir si tu es vraiment Jeremy.
« J'en suis vraiment heureux Jerem. On se voit ce midi, au même endroit ? »
Ma réponse est courte et directe.
« Oui »
Je referme mon portable, mais il vibre de nouveau.
« Je t'aime »
Je commence à taper « Je sais » Je réfléchis... hésitant entre honnêteté et gentillesse. Je poursuis mon message.
« Je sais. Et ce n'est pas pour rien que je reste. »
Ce qui est peut-être plus vrai que je veux bien me l'avouer. Ou pas...
- Je veux juste continuer à vivre. Je me morfonds suffisamment sur moi-même.
Je sors et vais frapper à la porte de Marie. Elle ouvre et me parle aussitôt.
- François... pardon, Jeremy. Comment vas-tu ?
- Bien, merci, et vous ? Vous tenez le coup ?
- Il le faut bien... pour lui. Merci de t'en inquiéter.
- Je vous en prie.
- Allons, pas de « vous » entre nous.
- D'accord. Des nouvelles de François ?
- Non, il est toujours dans le coma. Ils me contacteront s'il y a du nouveau. Et je t'en ferai part aussitôt.
- Merci.
Elle me regarde un moment.
- C'est si étrange que vous ayez été ainsi réunis.
- Le destin peut jouer des tours étranges.
- Tu crois au destin ?
- Non. J'appelle juste ainsi le cours des évènements. Je ne crois en rien.
- Vraiment ? Qu'est-ce qui t'a amené à ça ?
- Les horoscopes.
- Pardon ?
- Des millions de gens croient dur comme fer qu'ils sont sérieux, alors même qu'il n'y a pas pire fumisterie. C'est pareil avec les religions. Elles ne fonctionnent que parce que les gens veulent y croire. Ils ont besoin de savoir que des forces extérieures décident de leurs existences. Ça les soulage, ce n'est plus de leur faute si les choses vont mal. Ce n'est pas mon cas. Qui plus est, les religions jouent sur la peur de la mort, la plus grande peur de l'être humain. Pas étonnant qu'elles aient traversé les âges. J'en aurais encore long à dire...
- J'ai l'impression d'entendre parler François. Il pense comme toi.
- Ce n'est pas étonnant.
J'ai quitté Marie et j'ai tué le temps sur internet en attendant onze heures et demie, je suis alors parti rejoindre Antoine.
Nous nous retrouvons donc au même café, je le vois arriver, radieux, le regard brillant. C'est moi qui l'ai ainsi transformé ? J'ai peur de ce qui pourrait lui arriver si ça ne devait pas marcher entre nous...
- Bonjour !
- Salut !
Il s'installe en face de moi, souriant, puis prend l'air gêné. Moi non plus, je ne sais pas quoi dire.
- Si c'est comme ça tout le temps, finit-il par dire en souriant, ça va être mortel !
Nous rions.
- Ouais, tu peux le dire. Ça marche, tes études ?
- Oui, pas mal. C'est dommage que tu aies arrêté. J'aurais bien aimé partager les joies de la vie étudiante avec toi.
- Le bac... la tension m'a littéralement foutu en l'air. J'étais à ramasser à la petite cuillère pendant les mois qui ont suivi.
- Mince... tu t'en est remis ?
- Ouais, plus ou moins... mais je vais voir un psy, maintenant. Si je veux reprendre les études, il ne faut plus que ça m'arrive.
Entre autres choses... je sens que le psy et moi, on va en avoir pour longtemps.
- Je suis content que tu te prennes en main.
- J'ai une nouvelle raison, maintenant. Je ne veux plus fuir les problèmes. Je veux les affronter en face. Je veux mener une vie normale.
Je le regarde.
- Je veux pouvoir aimer. Pour le moment, je ne sais même pas si j'en suis capable.
- Je suis sûr que oui.
- Je l'espère.
- Et sinon, quelles nouvelles ?
- Mon jumeau est toujours dans le coma, et moi, j'ai eu une discussion avec ma mère. Je... hum... on en reparlera plus tard. Je peux passer chez toi ce soir ?
- Bien sûr.
Nous discutons de choses et d'autres, je lui pose des questions sur cette fameuse vie étudiante et il me raconte quelques anecdotes croustillantes. Il finit par se lever, m'annonçant qu'il doit retourner à ses cours. Je lui serre la main et le regarde partir.
Je tourne en rond un bon moment avant de rentrer chez moi, de tuer le temps sur la Xbox de mon frère, avant de repartir chez Antoine. Il arrive en même temps que moi devant chez lui.
Nous entrons ensemble et nous déchaussons.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Non, merci.
Nous nous installons dans sa chambre. Je constate qu'il a l'air troublé.
- Je voudrais te poser quelques questions, dit-il.
- Vas-y.
- J'ai discuté avec Mathieu, il m'a raconté le coup que vous lui avez fait.
- Ha ha, oui, on a bien ri sur ce coup-là.
- Ton jumeau est gay aussi ?
- Oui.
- Tu lui as dit pour moi ?
- Oui, je lui ai tout raconté. Pourquoi, j'aurais pas dû ?
- C'est pas ça... en fait, ce qui me préoccupe... c'est de savoir si tu es vraiment Jeremy.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)