01-06-2021, 09:53 PM
* 36 *
Je remercie encore Antoine, en me levant.
- Ça m'a fait plaisir de te revoir.
- Moi de même. Je te le redis, tu repasses quand tu veux. Envoie-moi un texto.
- J'y manquerai pas. Pour l'instant, je crois que je vais m'éloigner un peu de tout ça, il faut que je change d'air, loin de toute idée de famille, de tout...
- Si tu veux t'installer ici, pas de souci, plaisante-t-il.
- Tu perds pas le nord, toi !
Il est parvenu à me faire rire. Ce n'est pas pour rien que c'est mon meilleur ami, et qu'il l'a été bien avant de tomber amoureux de moi.
- Je ne cesserai que lorsque je t'aurai passé la bague au doigt, voyons.
- Oh là ! Vu comme ça, je crois que je vais m'installer au Québec !
- C'est cool, j'ai une cabane là-bas.
Je le regarde, le remerciant silencieusement, d'un regard intense.
- Je vais aller chez ma tante, en Bretagne. Elle sera ravie de me voir.
- Reviens-moi vite.
- 'toine, je ne pourrais pas avoir meilleur ami que toi. Je voudrais tant te dire... plus.
- Eh. Moi aussi. Enfin, je ne peux plus dire que tu n'as pas essayé, hein ?
Que répondre à cela ? Jusqu'où puis-je aller dans l'hypocrisie ? Si seulement les choses étaient différentes... Je voudrais le serrer dans mes bras, l'embrasser, lui dire de ne pas perdre espoir, mais je ne peux pas faire une chose pareille, je...
L'instant d'après, c'est pourtant exactement ce que je fais, à sa plus grande surprise et à la mienne.
Lorsque je mets fin à ce baiser, il reste bouche bée. Il faut dire qu'il n'avait rien à voir avec celui que nous avions fait la fois précédente.
- Ne perds pas espoir, 'toine. Je dois faire le point sur pas mal de choses, mais j'ai une raison de revenir. Toi.
- Jerem ?
- J'ai été aveugle. J'espère que tu pourras me pardonner un jour.
- Te pardonner ? Tu plaisantes ? Je... je suis en plein rêve, là !
C'est à mon tour de sourire.
- Je dois bien avouer que je ne sais vraiment pas ce qui me prend en ce moment. Ma vie est devenue un chaos incontrôlable ces dernières semaines. Tout ce que je te demanderai, c'est de ne pas brusquer les choses à mon retour.
- Je te le promets. Je t'aime, Jerem.
- Peut-être qu'un jour je saurai répondre à ça. Je n'en suis pas encore capable, mais qui sait ?
- Oui, qui sait ? Mais... à mon tour de te demander quelque chose. Je voudrais que tu sois sûr de toi. Parce que je n'ai pas envie de revivre la même chose.
Je me pose beaucoup de questions en rentrant chez moi. J'ai cédé à mon envie - à mon besoin - de réconfort, d'amour, de chaleur humaine. Ai-je bien fait, ou ai-je commis une erreur ? L'avenir le dira. Une chose est sûre, Antoine est quelqu'un de bien. Et ça me fait chaud au cœur. Je verrai bien, de toute façon. Je m'imagine faisant l'amour avec lui et une érection me prend. Je rajuste ma sacoche pour la cacher tout en changeant mes pensées.
Une voix intérieure ne cesse de me dire que c'est trop tôt, beaucoup trop tôt, mais c'est trop tard de toute façon, et c'est aussi bien ainsi. Il ne me reste plus qu'à me préparer à aller affronter les rigueurs de la Bretagne hivernale, une façon de m'isoler du monde qui a emporté mon frère et m'a mis dans une situation inquiétante.
Je lui ai donné rendez-vous pour mon retour. J'aurai tout le temps d'y réfléchir, d'ici là.
Je serai très tranquille là-bas. Le mari de Nathalie, pêcheur, est mort en mer il y a trois ans, laissant seuls sa femme et son fils, lequel, à ses dix-huit ans, a filé à Paris pour refaire sa vie en tant que chanteur de rock.
J'avais eu l'occasion de le voir quelques fois. Il m'avait dit qu'il ne regrettait rien, bien au contraire. « Non seulement je m'éclate comme jamais je n'aurais pu le faire dans ce coin pourri où je vivais, mais en plus c'est encore mieux que je ne l'imaginais. Et les filles tombent dans mes bras comme des mouches, il suffit que je chante un peu et elles rampent à mes pieds. Je te jure que je m'en tape une différente tous les soirs. »
- Et dire qu'à l'époque je l'avais envié, à en crever de jalousie, moi qui n'arrivais à rien ! C'est juste un autre Bruno... un gars dont le seul intérêt dans la vie est de baiser sans s'attacher.
Ma conscience saute sur l'occasion de lancer un petit débat intérieur.
Pour un gars qui n'arrive pas à s'attacher à quelqu'un, tu as le culot de critiquer les autres ?
Oh, ça va ! C'est juste que les filles ne m'intéressaient pas, c'est tout.
Tu en es vraiment certain ? Tu n'as jamais essayé, après tout.
Et pourquoi je devrais essayer ? Peut-être ferai-je ma vie avec Antoine. Ça t'en boucherait un coin, ça.
Ouais, pourquoi pas ? Même si tu fuis à l'autre bout de la France après être tombé dans ses bras...
J'ai promis de revenir vers lui, et je tiens toujours mes promesses.
Tu marques un point...
Pour une fois, je suis sorti vainqueur de ce genre de discussion. Ça veut peut-être dire que, pour une fois, j'ai fait le bon choix.
Vraiment ?
J'essaie cette phrase à laquelle je ne suis pas habitué, mais qui deviendra peut-être réalité un jour.
- Je t'aime... je t'aime, Antoine.
Mais je ne parviens pas à la prononcer à haute voix. Ça sonne faux.
Je remercie encore Antoine, en me levant.
- Ça m'a fait plaisir de te revoir.
- Moi de même. Je te le redis, tu repasses quand tu veux. Envoie-moi un texto.
- J'y manquerai pas. Pour l'instant, je crois que je vais m'éloigner un peu de tout ça, il faut que je change d'air, loin de toute idée de famille, de tout...
- Si tu veux t'installer ici, pas de souci, plaisante-t-il.
- Tu perds pas le nord, toi !
Il est parvenu à me faire rire. Ce n'est pas pour rien que c'est mon meilleur ami, et qu'il l'a été bien avant de tomber amoureux de moi.
- Je ne cesserai que lorsque je t'aurai passé la bague au doigt, voyons.
- Oh là ! Vu comme ça, je crois que je vais m'installer au Québec !
- C'est cool, j'ai une cabane là-bas.
Je le regarde, le remerciant silencieusement, d'un regard intense.
- Je vais aller chez ma tante, en Bretagne. Elle sera ravie de me voir.
- Reviens-moi vite.
- 'toine, je ne pourrais pas avoir meilleur ami que toi. Je voudrais tant te dire... plus.
- Eh. Moi aussi. Enfin, je ne peux plus dire que tu n'as pas essayé, hein ?
Que répondre à cela ? Jusqu'où puis-je aller dans l'hypocrisie ? Si seulement les choses étaient différentes... Je voudrais le serrer dans mes bras, l'embrasser, lui dire de ne pas perdre espoir, mais je ne peux pas faire une chose pareille, je...
L'instant d'après, c'est pourtant exactement ce que je fais, à sa plus grande surprise et à la mienne.
Lorsque je mets fin à ce baiser, il reste bouche bée. Il faut dire qu'il n'avait rien à voir avec celui que nous avions fait la fois précédente.
- Ne perds pas espoir, 'toine. Je dois faire le point sur pas mal de choses, mais j'ai une raison de revenir. Toi.
- Jerem ?
- J'ai été aveugle. J'espère que tu pourras me pardonner un jour.
- Te pardonner ? Tu plaisantes ? Je... je suis en plein rêve, là !
C'est à mon tour de sourire.
- Je dois bien avouer que je ne sais vraiment pas ce qui me prend en ce moment. Ma vie est devenue un chaos incontrôlable ces dernières semaines. Tout ce que je te demanderai, c'est de ne pas brusquer les choses à mon retour.
- Je te le promets. Je t'aime, Jerem.
- Peut-être qu'un jour je saurai répondre à ça. Je n'en suis pas encore capable, mais qui sait ?
- Oui, qui sait ? Mais... à mon tour de te demander quelque chose. Je voudrais que tu sois sûr de toi. Parce que je n'ai pas envie de revivre la même chose.
Je me pose beaucoup de questions en rentrant chez moi. J'ai cédé à mon envie - à mon besoin - de réconfort, d'amour, de chaleur humaine. Ai-je bien fait, ou ai-je commis une erreur ? L'avenir le dira. Une chose est sûre, Antoine est quelqu'un de bien. Et ça me fait chaud au cœur. Je verrai bien, de toute façon. Je m'imagine faisant l'amour avec lui et une érection me prend. Je rajuste ma sacoche pour la cacher tout en changeant mes pensées.
Une voix intérieure ne cesse de me dire que c'est trop tôt, beaucoup trop tôt, mais c'est trop tard de toute façon, et c'est aussi bien ainsi. Il ne me reste plus qu'à me préparer à aller affronter les rigueurs de la Bretagne hivernale, une façon de m'isoler du monde qui a emporté mon frère et m'a mis dans une situation inquiétante.
Je lui ai donné rendez-vous pour mon retour. J'aurai tout le temps d'y réfléchir, d'ici là.
Je serai très tranquille là-bas. Le mari de Nathalie, pêcheur, est mort en mer il y a trois ans, laissant seuls sa femme et son fils, lequel, à ses dix-huit ans, a filé à Paris pour refaire sa vie en tant que chanteur de rock.
J'avais eu l'occasion de le voir quelques fois. Il m'avait dit qu'il ne regrettait rien, bien au contraire. « Non seulement je m'éclate comme jamais je n'aurais pu le faire dans ce coin pourri où je vivais, mais en plus c'est encore mieux que je ne l'imaginais. Et les filles tombent dans mes bras comme des mouches, il suffit que je chante un peu et elles rampent à mes pieds. Je te jure que je m'en tape une différente tous les soirs. »
- Et dire qu'à l'époque je l'avais envié, à en crever de jalousie, moi qui n'arrivais à rien ! C'est juste un autre Bruno... un gars dont le seul intérêt dans la vie est de baiser sans s'attacher.
Ma conscience saute sur l'occasion de lancer un petit débat intérieur.
Pour un gars qui n'arrive pas à s'attacher à quelqu'un, tu as le culot de critiquer les autres ?
Oh, ça va ! C'est juste que les filles ne m'intéressaient pas, c'est tout.
Tu en es vraiment certain ? Tu n'as jamais essayé, après tout.
Et pourquoi je devrais essayer ? Peut-être ferai-je ma vie avec Antoine. Ça t'en boucherait un coin, ça.
Ouais, pourquoi pas ? Même si tu fuis à l'autre bout de la France après être tombé dans ses bras...
J'ai promis de revenir vers lui, et je tiens toujours mes promesses.
Tu marques un point...
Pour une fois, je suis sorti vainqueur de ce genre de discussion. Ça veut peut-être dire que, pour une fois, j'ai fait le bon choix.
Vraiment ?
J'essaie cette phrase à laquelle je ne suis pas habitué, mais qui deviendra peut-être réalité un jour.
- Je t'aime... je t'aime, Antoine.
Mais je ne parviens pas à la prononcer à haute voix. Ça sonne faux.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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