22-05-2021, 09:09 PM
* 26 *
François finit par arriver, je lui explique ce qui se passe et il prend un air franchement intrigué.
- Il doit savoir quelque chose.
Je lui rend ses papiers et sonne de nouveau à la porte.
Il ouvre et nous regarde tous les deux.
- Vous disiez vrai...
- Quoi ? C'est pour ça que vous m'avez demandé de le faire venir ?
- Tout le monde connaît tout le monde ici, mais je ne vous connais pas.
- Hum... alors, savez-vous quelque chose ?
- Entrez.
La maison est peu chauffée, et nous gardons nos manteaux. Je ne pense pas que nous allons nous attarder ici, de toute façon...
- Asseyez-vous, dit-il en entrant dans le salon. Votre histoire date de beaucoup d'années...
- Dix-neuf...
- Oui, dix-neuf, c'est exact. Quelle histoire, quelle histoire...
Nous nous regardons, surpris. Aurions-nous trouvé, enfin, une piste sérieuse ?
- Pouvez-vous nous dire ce qui s'est passé ?
- Je m'en souviens parfaitement. Voyez-vous, je suis hypermnésique. Oublier m'est absolument impossible, tout reste frais dans ma mémoire, absolument tout...
Je n'en attendais pas tant. François et moi nous nous penchons, impatients d'entendre son histoire.
- Marie et Georges étaient un couple tout ce qu'il y a de plus classique. Disputes et réconciliations, rien qui sortait de l'ordinaire. Georges travaillait très dur afin d'assurer un avenir décent à sa femme et aux enfants qu'il voulait avoir.
- Je ne connaissais pas mon père sous cet angle, dit François.
- Oh, ce n'est pas votre père.
- Pardon ?
- Georges était stérile, voyez-vous. Quand il a appris ça, après tous les efforts et les sacrifices qu'il avait engagé, il s'est littéralement effondré. Et son cas était désespéré. Certaines stérilités évoluent avec le temps, mais la sienne ne lui offrait pas la moindre chance.
- Mais... mais... et moi ?
- Là est la question, jeune homme. Parce que votre mère ne m'a jamais dit qu'elle était enceinte. Je me suis longtemps posé des questions... et votre histoire m'apporte des réponses désolantes.
- Vous étiez présent lors de l'accouchement ? Dis-je.
- Non, ce qui laisse beaucoup de questions sans réponses.
- Mon dieu... je pensais à un simple échange d'enfants à l'hôpital, mais... vous n'imaginez tout de même pas que mes parents aient volé un enfant ! S'exclame François, choqué.
- Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Imaginer que vos parents aient fait une chose pareille est au-delà de mes forces. C'étaient des gens bien, vous savez. Mais Georges n'était pas le seul homme à vivre ici...
- Cette hypothèse-là n'explique pas le fait que nous soyons jumeaux.
- Oh, détrompez-vous, tout est possible, tout est possible. J'en ai vu - et entendu - au cours de ma vie. Un petit gène enfoui depuis dix générations qui se réveille, et l'enfant d'un couple blanc naît noir, imaginez la surprise des parents. Non, des demi-frères peuvent très bien se ressembler comme deux gouttes d'eau, on a vu bien plus étrange, bien plus étrange.
- Donc, vous n'avez aucune idée de ce qui s'est passé ni qui serait mon père - ou mes parents ?
- Non, aucune. Je suis désolé, mais je vous ai dit tout ce que je savais.
- Je vous remercie beaucoup. Vous nous avez donné des éléments qui vont nous aider à découvrir qui sont nos véritables parents... et donc, qui nous sommes vraiment.
- Je vous souhaite bonne chance et bon courage.
- Merci. Au revoir, monsieur.
- Au revoir !
Nous ressortons, silencieux, et remontons dans la voiture. François ne démarre pas. Il accuse le choc.
Je lui serre le bras pour lui assurer de mon soutien, et il secoue la tête.
- Bordel...
- On ne connaît pas encore la vérité, François. Nous devons continuer à chercher.
- Ouais, mais...
- Je comprends tout à fait, c'est... oh, merde... je viens de percuter... papa...
François lève la tête vers moi.
- Ouais, comme tu dis... ton père, à tous les coups, à moins qu'il ne se soit passé pour toi quelque chose d'autre.
- Continuons... c'est la seule chose que nous pouvons faire.
- Tu as raison.
- Il y a une famille qui a eu des jumeaux ici, les Ravaux. D'après la mairie, ils vivent toujours ici.
- Allons les voir.
- François, jusqu'à ce que nous ayons des preuves, laissons de côté les hypothèses du médecin.
Il fait oui de la tête, mais je ne le sens pas convaincu.
Nous pensions à un simple accident, une erreur à l'hôpital.
Pas à de plus sombres évènements...
Cette région nous porte malheur, décidément... il ne manquerait plus que j'aie attrapé le sida, et ce sera la totale.
François finit par arriver, je lui explique ce qui se passe et il prend un air franchement intrigué.
- Il doit savoir quelque chose.
Je lui rend ses papiers et sonne de nouveau à la porte.
Il ouvre et nous regarde tous les deux.
- Vous disiez vrai...
- Quoi ? C'est pour ça que vous m'avez demandé de le faire venir ?
- Tout le monde connaît tout le monde ici, mais je ne vous connais pas.
- Hum... alors, savez-vous quelque chose ?
- Entrez.
La maison est peu chauffée, et nous gardons nos manteaux. Je ne pense pas que nous allons nous attarder ici, de toute façon...
- Asseyez-vous, dit-il en entrant dans le salon. Votre histoire date de beaucoup d'années...
- Dix-neuf...
- Oui, dix-neuf, c'est exact. Quelle histoire, quelle histoire...
Nous nous regardons, surpris. Aurions-nous trouvé, enfin, une piste sérieuse ?
- Pouvez-vous nous dire ce qui s'est passé ?
- Je m'en souviens parfaitement. Voyez-vous, je suis hypermnésique. Oublier m'est absolument impossible, tout reste frais dans ma mémoire, absolument tout...
Je n'en attendais pas tant. François et moi nous nous penchons, impatients d'entendre son histoire.
- Marie et Georges étaient un couple tout ce qu'il y a de plus classique. Disputes et réconciliations, rien qui sortait de l'ordinaire. Georges travaillait très dur afin d'assurer un avenir décent à sa femme et aux enfants qu'il voulait avoir.
- Je ne connaissais pas mon père sous cet angle, dit François.
- Oh, ce n'est pas votre père.
- Pardon ?
- Georges était stérile, voyez-vous. Quand il a appris ça, après tous les efforts et les sacrifices qu'il avait engagé, il s'est littéralement effondré. Et son cas était désespéré. Certaines stérilités évoluent avec le temps, mais la sienne ne lui offrait pas la moindre chance.
- Mais... mais... et moi ?
- Là est la question, jeune homme. Parce que votre mère ne m'a jamais dit qu'elle était enceinte. Je me suis longtemps posé des questions... et votre histoire m'apporte des réponses désolantes.
- Vous étiez présent lors de l'accouchement ? Dis-je.
- Non, ce qui laisse beaucoup de questions sans réponses.
- Mon dieu... je pensais à un simple échange d'enfants à l'hôpital, mais... vous n'imaginez tout de même pas que mes parents aient volé un enfant ! S'exclame François, choqué.
- Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Imaginer que vos parents aient fait une chose pareille est au-delà de mes forces. C'étaient des gens bien, vous savez. Mais Georges n'était pas le seul homme à vivre ici...
- Cette hypothèse-là n'explique pas le fait que nous soyons jumeaux.
- Oh, détrompez-vous, tout est possible, tout est possible. J'en ai vu - et entendu - au cours de ma vie. Un petit gène enfoui depuis dix générations qui se réveille, et l'enfant d'un couple blanc naît noir, imaginez la surprise des parents. Non, des demi-frères peuvent très bien se ressembler comme deux gouttes d'eau, on a vu bien plus étrange, bien plus étrange.
- Donc, vous n'avez aucune idée de ce qui s'est passé ni qui serait mon père - ou mes parents ?
- Non, aucune. Je suis désolé, mais je vous ai dit tout ce que je savais.
- Je vous remercie beaucoup. Vous nous avez donné des éléments qui vont nous aider à découvrir qui sont nos véritables parents... et donc, qui nous sommes vraiment.
- Je vous souhaite bonne chance et bon courage.
- Merci. Au revoir, monsieur.
- Au revoir !
Nous ressortons, silencieux, et remontons dans la voiture. François ne démarre pas. Il accuse le choc.
Je lui serre le bras pour lui assurer de mon soutien, et il secoue la tête.
- Bordel...
- On ne connaît pas encore la vérité, François. Nous devons continuer à chercher.
- Ouais, mais...
- Je comprends tout à fait, c'est... oh, merde... je viens de percuter... papa...
François lève la tête vers moi.
- Ouais, comme tu dis... ton père, à tous les coups, à moins qu'il ne se soit passé pour toi quelque chose d'autre.
- Continuons... c'est la seule chose que nous pouvons faire.
- Tu as raison.
- Il y a une famille qui a eu des jumeaux ici, les Ravaux. D'après la mairie, ils vivent toujours ici.
- Allons les voir.
- François, jusqu'à ce que nous ayons des preuves, laissons de côté les hypothèses du médecin.
Il fait oui de la tête, mais je ne le sens pas convaincu.
Nous pensions à un simple accident, une erreur à l'hôpital.
Pas à de plus sombres évènements...
Cette région nous porte malheur, décidément... il ne manquerait plus que j'aie attrapé le sida, et ce sera la totale.
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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