CHAPITRE CXXIII
''Doctrina''
''Doctrina''
Cinq jours et cinq nuits. C'est le temps que Burydan et Rhonin passèrent dans la chambre de leur auberge de Londinium. Et ils firent l'amour encore et encore, ne s'arrêtant que pour reprendre des forces, avant de se vautrer à nouveau l'un sur l'autre. Comme s'ils voulaient réellement se rattraper de leurs trois semaines d'abstinence forcée.
Le cul quelque peu endolori, Rhonin s'installa à la table du petit déjeuner le jour de leur départ. Burydan, la queue quelque peu endolorie également, s'installa en face de lui. Ils mangèrent de bon appétit. Surtout Rhonin, en fait, qui dévorait à belles dents.
- Mais où mets-tu tout ça, bébé ?
- Plaît-il, maître ?
- Tout ce que tu manges... où le mets-tu vu que tu es épais comme un cerceau ?
- Pardon, maître, dit Rhonin en baissant la tête et en reposant sa sixième tartine.
Burydan soupira. Il mit deux doigts sous le menton de son petit blond, et lui fit relever la tête.
- Regarde moi, bébé. Et ne baisse pas les yeux... jamais... et ne crois pas que, quand je te pose une question, c'est un reproche. C'est amusant de te voir manger ainsi alors que tu es tout fluet. Et mange autant que tu veux, bébé. Et pour l'amour des dieux, arrête de t’excuser à tout bout de champs...
- Pardon, maître...
- Rhonin...
- Euh, désolé... non... je... oh, maître, je...
- Mange et tais-toi, dit Burydan.
Mais la maladresse de son minet le fit sourire... il était trop trognon...
- C'est que, chez dame Alduine, les repas...
- Quoi ? En plus de te forcer à vendre ton petit cul elle t'affamait ?
- Non, pas vraiment. C'est juste que les clients voulaient des prostitués soit bien faits et musclés, soit fins et fluet, mais aucun n'en voulait un bedondainant... alors les repas étaient... frugaux...
- Et tu veux te rattraper maintenant ?
- Je trouve tout tellement délicieux, maître...
- Alors mange, bébé, avant que moi je te mange tout cru...
Une fois rassasiés, ils reprirent la route. Huit grandes routes pavées, venant de tous les coins de l'empire, rejoignaient la capitale, Lutecia. D'où le proverbe genésien ; ''toutes les routes mènent à Lutecia''.
- Maître, peux-je vous poser une question ?
- Tu peux, bébé, tu peux...
- Je ne parle pas mesmérien, mais j'ai l'impression que beaucoup de mots ressemblent au simérien...
- C’est le contraire...
- Comment ?
- C'est le contraire, bébé, c'est le simérien qui ressemble au mesmérien... Le mesmérien, mon cœur, est la langue des savants et des érudits. Tous les spécialistes en sciences et techniques parlent mesmérien. Et, donc, beaucoup de langues se sont enrichies en empruntant ou en adaptant des mots mesmériens.
- Que vous êtes savant, maître...
- Je sais, dit laconiquement Burydan, je sais... et il éclata de rire.
Ils s'arrêtaient tous les soirs dans une auberge d'un des très nombreux bourgs qui s'étaient greffés au bord de la route. Et les chambres de ces auberges abritaient leurs ébats.
A midi, ils s'arrêtaient au bord du chemin et cassait une petite graine, Burydan pensant toujours à se munir d'une miche de pain frais et d'un peu de chair salée. Il s'installait au pied d'un arbre ou d'un rocher et pétunait en admirant le paysage. Rhonin le rejoignait, se calait entre ses cuisses et appuyait son petit dos contre le torse puissant de son beau mâle. Burydan passait un bras autour de sa poitrine et Rhonin soupirait d'aise.
- C'est beau...
- Tout à fait d’accord, bébé, c'est... magnifique...
La voix de Burydan était... bizarre. Rhonin tourna la tête et vit que son maître ne regardait pas le paysage, mais le regardait lui.
- Vraiment magnifique, dit-il.
Son visage s'approcha de celui de Rhonin et il l'embrassa passionnément. Leurs baisers et caresses devinrent de plus en plus lubriques. Burydan jucha son minet sur son épaule, ce qui fit rire Rhonin, attrapa une couverture sur Arion et il besogna son esclave à l'abri des regards dans un fourré. Il ne pouvait pas s'en empêcher... il aimait trop le petit cul brûlant de son esclave.
En même temps, Rhonin était demandeur. Et Burydan savait parfaitement de quoi son minet avait envie... en se basant sur la position qu'il adoptait...
Après de longs préliminaires qui faisaient brûler les corps de désir, Rhonin adoptait une posture qui révélait à Burydan de quoi il avait envie.
Quand son minet se couchait sur le dos et écartait largement les cuisses, il avait envie que Burydan lui fasse l’amour avec douceur et tendresse...
Quand il posait une main sur la poitrine de son étalon et le faisait s'allonger sur le lit, Burydan savait que Rhonin voulait le chevaucher. Et il le laissait s'empaler sur sa grosse queue, le laissant gérer.
Et enfin il y avait les fois où Rhonin se mettait à quatre pattes, se penchait en avant et écartait ses fesses, montrant son petit trou palpitant à son maître. C'était dans ces moments là où Rhonin devenait vraiment l'esclave soumis et Burydan le maître dominateur. Pus de douceur, plus de tendresse, de la baise... bestiale... animale... presque... brutale...
- Baisez moi, maître !... oh oui !... plus vite !... plus fort !... oui ! Défoncez moi, maître !... démontez votre petite salope !... Oh oui, maître !... baisez moi comme une chienne !... baisez moi comme la chienne que je suis !... oh oui, maître !... déglinguez moi !... je suis votre chose !... votre jouet !... votre petite pute !... oh oui, maître, pétez moi la chatte avec votre grosse queue!... oh ce qu'elle est bonne votre grosse bite, maître !... servez vous de moi pour vous vider les couilles !... Je ne mérite que ça !... je ne vaux que ça !... je ne sers qu'à ça !...
Et Burydan le baisait comme la dernière des traînées. A chaque fois, il s'en voulait de s'être laissé aller, de s'être laissé entraîner par les mots salaces de Rhonin, mais c'était tellement.. bon... de le posséder ainsi... de temps en temps... ce que lui demandait Rhonin, jamais il n'aurait osé lui imposer... il ne voulait pas que Rhonin se voit encore comme une petite pute... mais c'est son minet qui le lui demandait...
Après une baise de la sorte, Burydan se montrait encore plus doux, tendre, attentionné et caressant que d'habitude. Comme s'il essayait de se faire pardonner de sa brutalité.
Un soir, Rhonin se mit à quatre pattes, se pencha en avant, écarta ses fesses et dit :
- Baisez moi, maître, baisez votre petite pute... je vous en supplie....
- Je ne peux pas, dit Burydan
- Pardon, maître ?
- Je ne peux pas, bébé... ou plutôt je ne veux pas...
- Vous... vous n'avez pas envie de moi ?
- Si. J'en ai même très envie. Mais pas comme ça. Plus comme ça. J'ai envie de te faire l'amour avec toute la tendresse que j'éprouve pour toi... avec tout l'amour que j'éprouve pour toi... mais plus comme... comme... enfin, comme ça quoi...
- Vraiment, maître ?
- Oui, vraiment... ça a l'air de t'étonner.
Rhonin s'allongea à côté de son beau mâle et réfléchit un petit.
- Eh bien en fait, maître, ce n'est pas ce que je préfère non plus...
- Alors pourquoi me le demander ?
- Parce que je pensais que vous, vous en aviez envie...
- Que moi j'avais envie de te...
- Oui. J'ai tellement peur que vous vous lassiez de moi, alors je me suis dit que, de temps en temps, vous apprécieriez peut être de me...
- Bébé, le coupa Burydan, faisons un marché : ne pense plus jamais à ma place. Apparemment, t'es pas doué pour ça...
- Désolé, maître...
- Ce n'est rien, mon amour. Bien, où en étions nous ? Ah oui, j'allais te faire miauler, mon petit chéri...
Et Burydan le fit miauler... littéralement...
Comme à son habitude, Burydan se levait à l'aube. Il se dégageait des bras de son blondinet, en prenant soin de ne pas le réveiller, allait courir une petite heure et revenait dans la chambre pour quelques exercices : pompes, abdominaux, tractions, etc... et c'était à ce moment là que Rhonin se réveillait et regardait les muscles gonflés par l'effort de son maître rouler sous sa peau. Burydan le corps ruisselant de sueur, se déshabillait et se jetait sur lui pour un sublime 69.
Ce matin là, Burydan venait de s'abandonner dans la bouche de son minet trois secondes après que Rhonin se soit abandonné dans la sienne. Il avait fait s'allonger Rhonin sur le dos et, jamais avare de câlins, il le caressait lentement.
- Ce que tu es beau, bébé. Et qu'il m'excite ton petit corps... mais je pense qu'il m'exciterait encore plus avec un peu de muscle...
- Vraiment, maître ?
- Oui, vraiment...
- Ah...
- Pourquoi ce ''ah'' mon cœur ?
- Parce que je pensais que c'est ce que vous aimiez chez moi... mon corps frêle... c'est ce que mes clients aimaient chez moi... ce côté... enfantin... ou même... féminin...
- Enfantin ?! Féminin ?!
Burydan était stupéfait.
- Bébé, j'aime les garçons. Et j'aime généralement les garçons plus jeunes que moi, je l'avoue. Mais pas les enfants. Raison pour laquelle j'ai demandé aux barbiers de te laisser ton duvet sur les bras et une ligne de poils allant de ton nombril à ton sexe. Et tes poils au dessus de ta belle bite. Mis à part le fait que j'adore jouer avec, tu as l'air un peu plus... ou plutôt moins enfantin. Et j'aime les garçons, si je voulais un corps féminin, je besognerais des filles... Ce n'est pas ce qui manque... et vu le joli morceau que tu as entre les jambes... c'est tout sauf féminin, mon chéri... je t'aime parce que tu es un très très beau garçon de dix sept ans, qui serait encore plus beau avec des muscles... Donc, dés demain, finit de s'aparesser au lit, finit les grasses matinées, tu viendras désormais courir avec moi et je te ferai faire des exercices pour muscler ce sublime petit corps. Et sache que, dés que ça aura porté ses fruits, je te peloterai les pectoraux comme un malade à longueur de journée, bébé...
Rhonin pensait que son maître plaisantait, et il avait tort. Dés le lendemain, puis tous le jours ensuite, Rhonin et Burydan couraient, faisaient des exercices et, même s'il partait de loin, Burydan était persuadé qu'il n'allait pas tarder à serrer dans ses bras un corps toujours aussi doux et chaud, mais un peu moins frêle. Il pourrait ainsi le serrer encore plus fort...
Mais il ne s'occupa pas que du physique de son minet. Il décida de lui apprendre à lire et à écrire. Et Rhonin était un élève doué et appliqué.
Après les bases, il lui appris à écrire en simérien. Étant donné que c'était sa langue natale, il pensait que ce serait plus simple. Et ce fut le cas, son blondinet faisant des progrès impressionnants. Il passa à la vitesse supérieure : il dictait un texte en simérien à Rhonin, corrigeait ses fautes et lui demandait, ensuite, de traduire ledit texte en utopien. Et, de dictée en dictée et de liste de vocabulaire en cours de grammaire, Rhonin commençait déjà à pourvoir soutenir une conversation en utopien et même à l'écrire et à le lire... certes, il ânonnait encore un peu, mais il avait fait, en quelques semaines, des progrès qui forçaient l'admiration. Même Burydan, sous l'égide de Gershaw, n'avait appris aussi vite.
Ils arrivèrent à un carrefour. Deux panneaux. S'ils continuaient tout droit sur la grande route, ils iraient toujours vers Lutecia. S'ils tournaient à droite, ils iraient vers Loctudy.
Loctudy. Ce nom disait quelque chose à Burydan. Il hésita un petit et prit la route de droite.