12-05-2021, 08:51 PM
* 16 *
- Par où commencer ?
La question me taraude depuis un moment.
- L'hôpital, d'abord. Puis le village où je suis né, soi-disant... tu ne sais pas où vivaient tes parents à l'époque, j'imagine.
- À Paris. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient si loin. Que cherchons-nous précisément ?
- Si des jumeaux sont nés en même temps que nous ce jour-là... ça devrait être facilement vérifiable.
- Si tant est qu'on nous donne cette information.
- Tu n'auras qu'à lui faire du charme, à l'hôtesse qui nous accueillera.
- Ben voyons... si elle est comme celle de l'accueil principal à Zurich, non merci.
- Et si elle est comme l'autre ?
- Alors là oui, sans problème... et si c'est un gars, tu t'en charges ?
- Hum hum...
- Allons, je te taquine.
- Faudrait qu'il soit beau... et même dans ce cas, il y a très peu de chances qu'il soit sensible à mon charme, précise-t-il en riant. Mais bon, je ne pense pas qu'il y aura de problème, une fois qu'on aura expliqué notre cas.
La route défile, mais j'ai plein de questions dans mon esprit que je n'ose aborder. Je finis par me tourner vers François pour l'observer... mais il finit par s'en rendre compte.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Je ne sais pas comment... je veux dire, je ne sais rien de toi. Sur ce qu'a été ta vie.
- Pas évident à résumer... j'ai vécu une enfance sans histoire jusqu'au collège où tout s'est mis à déraper dans ma vie. Quand je me suis mis à me demander pourquoi j'étais différent de tout le monde et que je ne comprenais pas pourquoi. Puis lorsque j'ai compris pourquoi.
Je l'écoute, fasciné, découvrant une histoire comme je ne pensais pas en entendre. Je ne m'étais pas vraiment interrogé sur les gays, et tandis que François me parle longuement de ses interrogations, de sa prise de conscience, de la difficile période qu'il a traversé ensuite, avant de s'accepter, je me rends compte que je ne savais rien du tout.
Je le lui dis, et il a un pauvre sourire.
- C'est tout le problème que nous avons, nous autres gay. Les gens ne savent pas à quel point c'est dur. Si j'avais eu le choix... j'aurais été comme toi.
- Je ne sais pas quoi dire...
- Il n'y a rien à dire de plus.
- Tu n'as donc jamais eu de petit ami ?
- Pff... disons que je sais parfaitement ce que ressentait ton Antoine vu que j'ai vécu exactement la même chose. Ça... ça reste très douloureux.
- Bon, j'éviterai le sujet maintenant.
- Merci.
J'ai de quoi réfléchir, mais tandis que nous approchons de notre destination, mes pensées reviennent à ce que nous allons faire.
Qu'allons-nous découvrir ? Quelle histoire se cache derrière tout ça ?
- On va arriver tard, commente François, on commencera demain. Trouvons-nous un hôtel.
Étendu sur mon lit - notre lit, car nous nous sommes retrouvés avec un lit à deux places - je regarde le plafond, perdu dans mes pensées. François termine de composer un SMS et range son portable dans sa poche.
- À quoi penses-tu ? Me demande-t-il.
- À Antoine... j'ai pris conscience de ce qu'il vivait... de ce qu'il vit peut-être encore.
- Tu ne le vois plus ?
- On s'est perdus de vue.
- Je peux le comprendre. Je pense qu'il a préféré s'éloigner de toi.
- Je regrette vraiment... jamais je n'ai voulu qu'il souffre.
- Je sais... tu n'y peux rien. Et peut-être qu'il s'est trouvé quelqu'un, depuis le temps. Il n'est peut-être pas si malheureux que ça.
- Je l'espère. C'est un gars bien, tu sais. C'était un bon pote... je...
Je secoue la tête, malheureux.
- Ne te sens pas coupable, Jerem. On ne contrôle pas ses sentiments.
- Je tâcherai de prendre de ses nouvelles quand on sera rentrés.
Nous dînons dans un petit restaurant non loin de l'hôtel. Je remarque le regard de François, qui est tourné vers un jeune homme mangeant seul à une table voisine. Je me demande pendant un moment ce qui peut bien l'intriguer à ce point avant de comprendre que je me trompe complètement - il doit probablement le trouver attirant. Suis-je bête...
François se retourne vers moi et me regarde avec un sourire.
- Je l'ai vu le premier, dit-il tout bas.
- Oh, je te le laisse sans problème, répons-je, amusé. Mais je suis curieux de voir comment tu comptes t'y prendre.
- Je ne vais rien faire. Juste le regarder et rêver... comment voudrais-tu que je fasse ? Nous ne nous connaissons pas, et si je lui posais la question directement, j'aurais toutes les chances de recevoir son poing dans la figure.
- C'est vrai... mais comment faites-vous pour trouver quelqu'un alors ?
- Lieux de rencontre, Internet... on n'est pas dépourvus de ressources.
- Mais tu es toujours puceau, tu m'as dit...
- Ça ne m'intéresse pas de... de baiser, tout simplement. J'ai envie d'amour... et je le cherche toujours.
- Par où commencer ?
La question me taraude depuis un moment.
- L'hôpital, d'abord. Puis le village où je suis né, soi-disant... tu ne sais pas où vivaient tes parents à l'époque, j'imagine.
- À Paris. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient si loin. Que cherchons-nous précisément ?
- Si des jumeaux sont nés en même temps que nous ce jour-là... ça devrait être facilement vérifiable.
- Si tant est qu'on nous donne cette information.
- Tu n'auras qu'à lui faire du charme, à l'hôtesse qui nous accueillera.
- Ben voyons... si elle est comme celle de l'accueil principal à Zurich, non merci.
- Et si elle est comme l'autre ?
- Alors là oui, sans problème... et si c'est un gars, tu t'en charges ?
- Hum hum...
- Allons, je te taquine.
- Faudrait qu'il soit beau... et même dans ce cas, il y a très peu de chances qu'il soit sensible à mon charme, précise-t-il en riant. Mais bon, je ne pense pas qu'il y aura de problème, une fois qu'on aura expliqué notre cas.
La route défile, mais j'ai plein de questions dans mon esprit que je n'ose aborder. Je finis par me tourner vers François pour l'observer... mais il finit par s'en rendre compte.
- Tu voulais me dire quelque chose ?
- Je ne sais pas comment... je veux dire, je ne sais rien de toi. Sur ce qu'a été ta vie.
- Pas évident à résumer... j'ai vécu une enfance sans histoire jusqu'au collège où tout s'est mis à déraper dans ma vie. Quand je me suis mis à me demander pourquoi j'étais différent de tout le monde et que je ne comprenais pas pourquoi. Puis lorsque j'ai compris pourquoi.
Je l'écoute, fasciné, découvrant une histoire comme je ne pensais pas en entendre. Je ne m'étais pas vraiment interrogé sur les gays, et tandis que François me parle longuement de ses interrogations, de sa prise de conscience, de la difficile période qu'il a traversé ensuite, avant de s'accepter, je me rends compte que je ne savais rien du tout.
Je le lui dis, et il a un pauvre sourire.
- C'est tout le problème que nous avons, nous autres gay. Les gens ne savent pas à quel point c'est dur. Si j'avais eu le choix... j'aurais été comme toi.
- Je ne sais pas quoi dire...
- Il n'y a rien à dire de plus.
- Tu n'as donc jamais eu de petit ami ?
- Pff... disons que je sais parfaitement ce que ressentait ton Antoine vu que j'ai vécu exactement la même chose. Ça... ça reste très douloureux.
- Bon, j'éviterai le sujet maintenant.
- Merci.
J'ai de quoi réfléchir, mais tandis que nous approchons de notre destination, mes pensées reviennent à ce que nous allons faire.
Qu'allons-nous découvrir ? Quelle histoire se cache derrière tout ça ?
- On va arriver tard, commente François, on commencera demain. Trouvons-nous un hôtel.
Étendu sur mon lit - notre lit, car nous nous sommes retrouvés avec un lit à deux places - je regarde le plafond, perdu dans mes pensées. François termine de composer un SMS et range son portable dans sa poche.
- À quoi penses-tu ? Me demande-t-il.
- À Antoine... j'ai pris conscience de ce qu'il vivait... de ce qu'il vit peut-être encore.
- Tu ne le vois plus ?
- On s'est perdus de vue.
- Je peux le comprendre. Je pense qu'il a préféré s'éloigner de toi.
- Je regrette vraiment... jamais je n'ai voulu qu'il souffre.
- Je sais... tu n'y peux rien. Et peut-être qu'il s'est trouvé quelqu'un, depuis le temps. Il n'est peut-être pas si malheureux que ça.
- Je l'espère. C'est un gars bien, tu sais. C'était un bon pote... je...
Je secoue la tête, malheureux.
- Ne te sens pas coupable, Jerem. On ne contrôle pas ses sentiments.
- Je tâcherai de prendre de ses nouvelles quand on sera rentrés.
Nous dînons dans un petit restaurant non loin de l'hôtel. Je remarque le regard de François, qui est tourné vers un jeune homme mangeant seul à une table voisine. Je me demande pendant un moment ce qui peut bien l'intriguer à ce point avant de comprendre que je me trompe complètement - il doit probablement le trouver attirant. Suis-je bête...
François se retourne vers moi et me regarde avec un sourire.
- Je l'ai vu le premier, dit-il tout bas.
- Oh, je te le laisse sans problème, répons-je, amusé. Mais je suis curieux de voir comment tu comptes t'y prendre.
- Je ne vais rien faire. Juste le regarder et rêver... comment voudrais-tu que je fasse ? Nous ne nous connaissons pas, et si je lui posais la question directement, j'aurais toutes les chances de recevoir son poing dans la figure.
- C'est vrai... mais comment faites-vous pour trouver quelqu'un alors ?
- Lieux de rencontre, Internet... on n'est pas dépourvus de ressources.
- Mais tu es toujours puceau, tu m'as dit...
- Ça ne m'intéresse pas de... de baiser, tout simplement. J'ai envie d'amour... et je le cherche toujours.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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