09-05-2021, 11:23 PM
* 13 *
Je regarde le mot, encore et encore, assommé sur place.
C'est pas vrai ! J'ai quand même pas... oh punaise, j'y crois pas ! Qu'est-ce que j'ai pu faire avec ce gars ? Putain j'étais trop bourré pour faire la différence ? Je ne toucherai plus une goutte d'alcool, plus jamais !
Je laisse tomber le mot, affligé. Je n'ose même pas interroger ma mémoire... cet oubli est une bénédiction, finalement.
Une nausée me prend, je me plie en deux, mais heureusement mon estomac est vide. Je me reprends petit à petit...
Ce n'est pas possible, c'est une mauvaise blague...
Une minute... C'est tout à fait le genre de blague que je ferais... mais je me rends compte à quel point c'est de mauvais goût.. plus que ça, même.
Je me retourne vers François et le réveille.
Je le regarde s'étirer, ouvrir les yeux et me regarder.
- B'jour.
- Salaud.
- Quoi ?
- J'y ai cru un moment, figure-toi. J'en ai été malade.
Il me regarde fixement pendant un moment, puis prend un air penaud.
- Je m'excuse. J'étais fatigué... j'aurais dû réfléchir.
- C'était vraiment pas drôle.
- Tu as raison. Je suis vraiment désolé.
- Laisse tomber.
- D'accord.
Il y a un petit silence gêné, mais je me retourne tranquillement vers mes vêtements. Je me rends compte que je suis toujours nu, mais son petit mot a quand même eu un effet positif.
Je te jure que je ne t'ai pas touché de la nuit. Tu es mon frère, tout de même.
Je ne me sens plus gêné, tout d'un coup. Plus non plus d'excitation involontaire. Il a raison. Il ne peut y avoir entre nous que... eh bien, pour l'instant, pas grand chose. Une amitié, tout au plus, qui se construit malgré les heurts. Je ne suis pas rancunier. Pas pour des broutilles de ce genre, du moins. Mon petit frère prétend que c'est parce que je trouve trop fatigant d'être en colère. Ça m'amuse bien de l'entendre me taquiner de la sorte.
- Je suis désolé pour hier, dis-je. Je n'aurais pas dû me saouler comme ça, je ne sais pas ce qui m'a pris.
- Laisse tomber.
Bien que lui tournant le dos, je peux sentir son sourire. Je l'imagine très bien.
- Je n'avais jamais pu voir à quoi je ressemblais de dos jusqu'ici, reprend-il.
- Ah, oui, c'est vrai que c'est plus pratique qu'un miroir. Et tu en penses quoi ?
- On a un beau cul.
- C'est tout ce que tu trouves à dire ? Répons-je, mi-offensé, mi-amusé par la remarque.
- Regarde par toi-même.
Je me retourne, le voyant de dos, et me demandant soudain pourquoi j'ai été voir. Quel intérêt y-a-t-il ? À part la curiosité, bien sûr.
- Mouais. C'est pas vraiment mon truc, mais je dois admettre qu'on a pas à se plaindre.
- Crois-moi sur parole, dans ce cas.
- T'es vraiment gay, alors ?
- Ouais. Et toi, t'es hétéro... c'est curieux. On était pourtant si semblables...
- Il fallait bien qu'il y ait une différence.
- Ça n'a pas l'air de te gêner, en tout cas.
- Bah, non. Tant qu'un gay ne s'intéresse pas à moi, ça va.
- Et dans le cas contraire ?
- Je suis super gêné. Mais bon, je lui fais comprendre gentiment. Y a pas de raison de se fâcher pour si peu.
- T'as jamais fait le moindre truc avec un mec, alors ?
- Non.
Je continue à m'habiller, et m'interrompt pour me retourner de nouveau. Il est en train d'enfiler son tee-shirt, et lorsque sa tête émerge, je lui dis :
- J'ai pas été tout à fait honnête. En fait... je ne sais pas, j'ai tellement pris le réflexe de le cacher que j'ai répondu automatiquement. Mais bon...
- Si tu n'as pas envie d'en parler, pas de problème.
- Il s'appelait Antoine... il m'avait mis au défi en me disant que tant que je n'avais pas essayé, je ne pouvais pas dire que ça ne me dirait rien. Il était fou amoureux de moi... c'était une tentative désespérée de sa part, je le sentais bien, aussi... j'ai cédé.
- Vous avez...
- Non, je lui ai dit qu'on se limiterait à un baiser. Et que si ça ne me plaisait pas, on s'arrêterait là. Et donc, on... on l'a fait. Voilà comment mon tout premier baiser a été pour un mec.
- Et ça ne t'a pas plu ?
- Non... ça n'avait rien d'excitant du tout, juste deux langues qui tournaient l'une autour de l'autre, sans sentiment, sans désir, du moins de ma part. J'ai fini par m'écarter de lui en disant que j'étais désolé. Il a pleuré, m'a serré fort dans ses bras, et m'a remercié d'avoir essayé.
François me regarde un moment, puis dit :
- Mais pourquoi tu as réagi aussi vivement, l'autre jour ?
Je regarde le mot, encore et encore, assommé sur place.
C'est pas vrai ! J'ai quand même pas... oh punaise, j'y crois pas ! Qu'est-ce que j'ai pu faire avec ce gars ? Putain j'étais trop bourré pour faire la différence ? Je ne toucherai plus une goutte d'alcool, plus jamais !
Je laisse tomber le mot, affligé. Je n'ose même pas interroger ma mémoire... cet oubli est une bénédiction, finalement.
Une nausée me prend, je me plie en deux, mais heureusement mon estomac est vide. Je me reprends petit à petit...
Ce n'est pas possible, c'est une mauvaise blague...
Une minute... C'est tout à fait le genre de blague que je ferais... mais je me rends compte à quel point c'est de mauvais goût.. plus que ça, même.
Je me retourne vers François et le réveille.
Je le regarde s'étirer, ouvrir les yeux et me regarder.
- B'jour.
- Salaud.
- Quoi ?
- J'y ai cru un moment, figure-toi. J'en ai été malade.
Il me regarde fixement pendant un moment, puis prend un air penaud.
- Je m'excuse. J'étais fatigué... j'aurais dû réfléchir.
- C'était vraiment pas drôle.
- Tu as raison. Je suis vraiment désolé.
- Laisse tomber.
- D'accord.
Il y a un petit silence gêné, mais je me retourne tranquillement vers mes vêtements. Je me rends compte que je suis toujours nu, mais son petit mot a quand même eu un effet positif.
Je te jure que je ne t'ai pas touché de la nuit. Tu es mon frère, tout de même.
Je ne me sens plus gêné, tout d'un coup. Plus non plus d'excitation involontaire. Il a raison. Il ne peut y avoir entre nous que... eh bien, pour l'instant, pas grand chose. Une amitié, tout au plus, qui se construit malgré les heurts. Je ne suis pas rancunier. Pas pour des broutilles de ce genre, du moins. Mon petit frère prétend que c'est parce que je trouve trop fatigant d'être en colère. Ça m'amuse bien de l'entendre me taquiner de la sorte.
- Je suis désolé pour hier, dis-je. Je n'aurais pas dû me saouler comme ça, je ne sais pas ce qui m'a pris.
- Laisse tomber.
Bien que lui tournant le dos, je peux sentir son sourire. Je l'imagine très bien.
- Je n'avais jamais pu voir à quoi je ressemblais de dos jusqu'ici, reprend-il.
- Ah, oui, c'est vrai que c'est plus pratique qu'un miroir. Et tu en penses quoi ?
- On a un beau cul.
- C'est tout ce que tu trouves à dire ? Répons-je, mi-offensé, mi-amusé par la remarque.
- Regarde par toi-même.
Je me retourne, le voyant de dos, et me demandant soudain pourquoi j'ai été voir. Quel intérêt y-a-t-il ? À part la curiosité, bien sûr.
- Mouais. C'est pas vraiment mon truc, mais je dois admettre qu'on a pas à se plaindre.
- Crois-moi sur parole, dans ce cas.
- T'es vraiment gay, alors ?
- Ouais. Et toi, t'es hétéro... c'est curieux. On était pourtant si semblables...
- Il fallait bien qu'il y ait une différence.
- Ça n'a pas l'air de te gêner, en tout cas.
- Bah, non. Tant qu'un gay ne s'intéresse pas à moi, ça va.
- Et dans le cas contraire ?
- Je suis super gêné. Mais bon, je lui fais comprendre gentiment. Y a pas de raison de se fâcher pour si peu.
- T'as jamais fait le moindre truc avec un mec, alors ?
- Non.
Je continue à m'habiller, et m'interrompt pour me retourner de nouveau. Il est en train d'enfiler son tee-shirt, et lorsque sa tête émerge, je lui dis :
- J'ai pas été tout à fait honnête. En fait... je ne sais pas, j'ai tellement pris le réflexe de le cacher que j'ai répondu automatiquement. Mais bon...
- Si tu n'as pas envie d'en parler, pas de problème.
- Il s'appelait Antoine... il m'avait mis au défi en me disant que tant que je n'avais pas essayé, je ne pouvais pas dire que ça ne me dirait rien. Il était fou amoureux de moi... c'était une tentative désespérée de sa part, je le sentais bien, aussi... j'ai cédé.
- Vous avez...
- Non, je lui ai dit qu'on se limiterait à un baiser. Et que si ça ne me plaisait pas, on s'arrêterait là. Et donc, on... on l'a fait. Voilà comment mon tout premier baiser a été pour un mec.
- Et ça ne t'a pas plu ?
- Non... ça n'avait rien d'excitant du tout, juste deux langues qui tournaient l'une autour de l'autre, sans sentiment, sans désir, du moins de ma part. J'ai fini par m'écarter de lui en disant que j'étais désolé. Il a pleuré, m'a serré fort dans ses bras, et m'a remercié d'avoir essayé.
François me regarde un moment, puis dit :
- Mais pourquoi tu as réagi aussi vivement, l'autre jour ?
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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