02-05-2021, 11:56 PM
* 6 *
François a l'air de bien se débrouiller face à mon ami. Il a suffisamment d'audace - je l'ai découvert à mes dépends - pour se lancer sans souci dans ce genre d'aventure. Au bout d'un moment, il se lève en prétextant un besoin pressant et disparaît dans le café, suivi du regard par Mathieu. Je m'approche dans son dos, et aussitôt que mon sosie a disparu à notre vue, je m'installe sur sa chaise.
Mathieu sursaute, et me regarde d'un air incrédule.
- Mais...
Son regard va de la porte du café à moi, puis repart vers la porte, revient sur moi...
- Co-comment tu as fait ?
- Pardon ?
- Mais tu... tu viens de partir...
Je le regarde comme si je m'inquiétais de son état mental.
- Tu vas bien, Mat ?
- Euh, oui, je... j'ai dû... j'ai dû avoir un passage à vide.
- Tu m'inquiètes, tu sais.
- Ça va aller.
- Tu es sûr ?
- Ouais.
- Bien. Tu as prévu quelque chose ce soir ?
- Rien de spécial...
- On pourrait faire quelque chose, un ciné...
- Hum... on pourrait aller au Lagios, plutôt ?
- Ouais, bonne idée.
François est ressorti en profitant de ma discussion avec Mat et se tient derrière lui maintenant.
- OK, autant se préparer dignement pour cette soirée. Je vais commander deux bières, dis-je en me levant et en entrant dans le café.
Mon sosie se prépare déjà à s'installer à ma place...
J'attends deux bonnes minutes et ressors avec trois bières, que je pose sur la table devant un François hilare et un Mathieu effondré, qui sursaute de nouveau et nous regarde l'un et l'autre.
- Ah d'accord... je vois, vous vous êtes bien foutus de ma gueule tous les deux !
- Si t'avais vu ta tête !
- Espèce de... de...
Il ne peut finir car il est plié de rire, tout comme nous.
- Je te présente François, dis-je lorsque nous nous calmons.
- Salut. Bordel, vous êtes des jumeaux, c'est pas possible !
- Des sosies.
- Là, j'ai un doute. Y a toujours une différence.
- Ma mère serait au courant si elle avait eu des jumeaux, dit François.
- Et je pense que la mienne aussi. Et de toute façon, on ne peut avoir qu'une seule mère.
- C'est bien là la question, dit Mat. Vous n'avez que la parole de vos parents.
Nous nous regardons tous les deux, pris d'un horrible soupçon. Mathieu a tapé dans le mille. Et si nos parents nous avaient menti ? Avons-nous la possibilité de le savoir ?
- Attends une minute... je crois que tu te montes un film, dis-je. Comment est-ce que ça aurait pu arriver, un truc pareil ?
- C'est simple, dit Mathieu. L'un de vous au moins a été adopté. Peut-être même les deux.
J'en reste bouche bée un moment avant de me reprendre.
- Je refuse même d'y penser.
- Il y a un moyen simple de le savoir, dit François. Un test de reconnaissance. On peut aller à l'hôpital et...
- Attends, c'est du délire ! On est des sosies, pas des frères.
- Tu n'aurais pas peur du résultat, par hasard, demande Mat.
- Bien sûr que non. C'est une perte de temps, c'est tout.
- On parie ?
- Quoi ?
- Je parie que vous êtes frères, dit Mathieu.
- Ridicule.
- C'est quoi ta date de naissance, François ?
- 15 juin 1989.
- J'y crois pas...
- C'est la même date, pas vrai ? Il y a beaucoup trop de similitudes entre nous. Ce ne peut pas être des coïncidences. Pour moi, le test est inutile, car il ne fera que confirmer les faits. Nous sommes frères.
- Et tu... tu l'acceptes comme ça ?
- Le fait que mes parents m'aient menti tout ce temps ? J'ai un peu de mal, mais bon... ils m'ont élevé. Même s'ils ne m'ont pas donné naissance... ils sont mes parents par ce simple fait. Ils m'ont élevé, offert leur amour, ils m'ont bien traité. Je n'ai pas à me plaindre. Et toi ?
- Oui, tu as raison. C'est...
- Quoi ?
- Oh, merde, dit Mathieu, qui a compris ce qui vient de me venir à l'esprit. Jean...
- Oui, dis-je. J'ai découvert un frère... mais si j'ai été adopté, ça veut dire que j'en perd un. Jean ne peut pas être mon petit frère... même s'il le restera dans mon cœur.
- Je crois que c'est tout ce qui importe.
J'aurais quand même préféré l'apprendre autrement que par hasard...
François a l'air de bien se débrouiller face à mon ami. Il a suffisamment d'audace - je l'ai découvert à mes dépends - pour se lancer sans souci dans ce genre d'aventure. Au bout d'un moment, il se lève en prétextant un besoin pressant et disparaît dans le café, suivi du regard par Mathieu. Je m'approche dans son dos, et aussitôt que mon sosie a disparu à notre vue, je m'installe sur sa chaise.
Mathieu sursaute, et me regarde d'un air incrédule.
- Mais...
Son regard va de la porte du café à moi, puis repart vers la porte, revient sur moi...
- Co-comment tu as fait ?
- Pardon ?
- Mais tu... tu viens de partir...
Je le regarde comme si je m'inquiétais de son état mental.
- Tu vas bien, Mat ?
- Euh, oui, je... j'ai dû... j'ai dû avoir un passage à vide.
- Tu m'inquiètes, tu sais.
- Ça va aller.
- Tu es sûr ?
- Ouais.
- Bien. Tu as prévu quelque chose ce soir ?
- Rien de spécial...
- On pourrait faire quelque chose, un ciné...
- Hum... on pourrait aller au Lagios, plutôt ?
- Ouais, bonne idée.
François est ressorti en profitant de ma discussion avec Mat et se tient derrière lui maintenant.
- OK, autant se préparer dignement pour cette soirée. Je vais commander deux bières, dis-je en me levant et en entrant dans le café.
Mon sosie se prépare déjà à s'installer à ma place...
J'attends deux bonnes minutes et ressors avec trois bières, que je pose sur la table devant un François hilare et un Mathieu effondré, qui sursaute de nouveau et nous regarde l'un et l'autre.
- Ah d'accord... je vois, vous vous êtes bien foutus de ma gueule tous les deux !
- Si t'avais vu ta tête !
- Espèce de... de...
Il ne peut finir car il est plié de rire, tout comme nous.
- Je te présente François, dis-je lorsque nous nous calmons.
- Salut. Bordel, vous êtes des jumeaux, c'est pas possible !
- Des sosies.
- Là, j'ai un doute. Y a toujours une différence.
- Ma mère serait au courant si elle avait eu des jumeaux, dit François.
- Et je pense que la mienne aussi. Et de toute façon, on ne peut avoir qu'une seule mère.
- C'est bien là la question, dit Mat. Vous n'avez que la parole de vos parents.
Nous nous regardons tous les deux, pris d'un horrible soupçon. Mathieu a tapé dans le mille. Et si nos parents nous avaient menti ? Avons-nous la possibilité de le savoir ?
- Attends une minute... je crois que tu te montes un film, dis-je. Comment est-ce que ça aurait pu arriver, un truc pareil ?
- C'est simple, dit Mathieu. L'un de vous au moins a été adopté. Peut-être même les deux.
J'en reste bouche bée un moment avant de me reprendre.
- Je refuse même d'y penser.
- Il y a un moyen simple de le savoir, dit François. Un test de reconnaissance. On peut aller à l'hôpital et...
- Attends, c'est du délire ! On est des sosies, pas des frères.
- Tu n'aurais pas peur du résultat, par hasard, demande Mat.
- Bien sûr que non. C'est une perte de temps, c'est tout.
- On parie ?
- Quoi ?
- Je parie que vous êtes frères, dit Mathieu.
- Ridicule.
- C'est quoi ta date de naissance, François ?
- 15 juin 1989.
- J'y crois pas...
- C'est la même date, pas vrai ? Il y a beaucoup trop de similitudes entre nous. Ce ne peut pas être des coïncidences. Pour moi, le test est inutile, car il ne fera que confirmer les faits. Nous sommes frères.
- Et tu... tu l'acceptes comme ça ?
- Le fait que mes parents m'aient menti tout ce temps ? J'ai un peu de mal, mais bon... ils m'ont élevé. Même s'ils ne m'ont pas donné naissance... ils sont mes parents par ce simple fait. Ils m'ont élevé, offert leur amour, ils m'ont bien traité. Je n'ai pas à me plaindre. Et toi ?
- Oui, tu as raison. C'est...
- Quoi ?
- Oh, merde, dit Mathieu, qui a compris ce qui vient de me venir à l'esprit. Jean...
- Oui, dis-je. J'ai découvert un frère... mais si j'ai été adopté, ça veut dire que j'en perd un. Jean ne peut pas être mon petit frère... même s'il le restera dans mon cœur.
- Je crois que c'est tout ce qui importe.
J'aurais quand même préféré l'apprendre autrement que par hasard...
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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