Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES)

[fablelionsilencieux]

Troisième ruelle,




- Tu sais, ici, comme ça, torse nu, t’es pas plus en sécurité que dans le club’’ ai-je entendu dans mon dos, avant de me retourner sur un mec d’environ ma corpulence, plutôt rassurant par rapport à la faune que je venais de fuir. Blond, objectivement beau, jeans slim, chemise blanche, pull bleu pâle sur les épaules, qu’il m’a tendu et que j’ai enfilé. ‘’Surtout une chemise J&Joy, une belle en plus, sauf que c’est mort, même si tu la récupères, ces animaux auront joué au jeu de la biscotte dessus, en l’honneur de ta… performance. Pourquoi tu as fait ça, mec ? Tu voulais que ça finisse en gang-bang au milieu des gorilles ? Vu que bon, la population du Chap’s…’’
- C’était con, je sais, je… Ce mec avait insisté pour y aller et… Mais, comment ça, ma chemise ? Tu étais là ?
- Je t’ai vu t’enfuir, et tu as eu raison, un éclair de bon sens inattendu ! J’étais là, mais dans un coin, à la place des mecs comme nous avec des mecs comme eux, discret, couleur muraille, wallflower, tout ça… Pas comme toi qui t’es foutu torse-poil et qui as dansé sur le bar ! T’as pris ? Genre un plomb ?
- Oui, mon…
- Ton soi-disant copain, j’ai capté. Mais toi pas, on dirait, il est nocif, lui.
- Tu le connais ?
- Tout le monde le connait, c’est un rabatteur, il leur ramène des petits naïfs et les lâche dans la fosse aux lions, il n’en a rien à faire de ton petit cul osseux, il se tape le patron, et tu as vu la bête, entre lui et toi, il n’y a pas photo ! Tu sors d’où, toi ? Et comment Thomas t’a gratté ? Puis t’es gay, ou juste un peu curieux de notre monde bizarre, avant de te caler dans le schéma plan-plan de tes parents, les trois enfants, le SUV et le labrador ?
J’ai dit V***, mon village à quinze kilomètres, puis la rencontre au snack près de mon lycée, sa tchatte qui m’avait intéressé malgré que je n’avais pas compris son intérêt pour moi, ce à quoi il a répondu d’un sobre ‘‘ben voyons’’, sa proposition de sortie dans un endroit… différent, les verres qu’il m’a offerts, puis l’exta… Puis que oui, je suis gay, et que s’il y a encore des trucs pas clairs pour ma vie, ça… J’ai ajouté – inutilement ou peut-être pas - que le physique de Thomas me plaisait, libre à lui de comprendre que lui aussi…
J’ai serré les bras, entre froid et gêne, sur mon torse, pour sentir l’étoffe ‘’Merci pour le pull, au fait. Moi, c’est Jonas’’
- Martin.
- Saint Martin, oui, logique…
- Quoi ?
- Saint Martin a partagé son manteau avec un mendiant, c’est un peu ce que tu as fait.
Il m’a fixé quelques secondes avant de poser sur mon épaule une main ferme, et de souffler ‘’Je ne suis pas un saint, et là, j’ose le faire, je ne suis pas sûr de ma réaction sur ta peau nue, ni surtout de celle d’un autre dans ce quartier. Et je ne peux plus te ramener chez toi à cette heure, j’ai pas de caisse et il n’y a plus de bus. Je peux juste te proposer de te loger. Je ne te cache pas que dans le coin, une majorité de mecs profiterait de ton état pour te baiser, sauf que moi, les semi-comateux, c’est pas mon trip ! Alors, soit tu rentres en stop dans ton village avec quelqu’un de safe, soit tu dors chez moi, et demain, tu décides… Et vraiment, tu décides, mais je dois te dire que tu me plais.

Le lendemain matin, d’un regard, il savait. La douleur a lentement laissé la place à un inconfort plus passager, puis à un plaisir qui a monté lentement, alors qu’il m’envahissait, j’ai croisé les chevilles sur ses reins, il a porté la main entre nos bas-ventres et a murmuré ‘’Touche-toi, Jonas, fais-toi plaisir’’.

Là, Martin est sous la douche, et je fais un pari idiot avec moi-même, s’il sort avec la serviette sur les épaules, nous referons l’amour, et s’il l’a sur la taille… eh bien, je la lui retirerai et…