« L’apprenti magicien »

[laurentdu51100]

Chapitre 78 : Douzième jour des fêtes de la « double lune » (Explications)


« Quelques heures plus tard »

Le passage par la « porte » laisse Kazbo dans une telle sensation de faiblesse, que ses jambes ne le tiennent plus debout et qu’il s’affale au sol avec l’estomac noué.

Son père avec l’aide de Voldarian, le redresse en souriant.

- (Voldarian) La première fois laisse toujours l’organisme quelque peu perturbé, mais ne t’inquiète pas cela va vite passer !! Avec l’habitude tu n’en sentiras bientôt plus les effets !!
- (Kazbo) L’habitude, maître ??
- (Voldarian) Ce n’est qu’une façon de parler, je me doute bien que de nos jours l’occasion n’est pas prête pour toi à se représenter avant longtemps !!

Il ignorait encore combien il se trompe, poursuivant ses directives d’une voix qui ne prête à aucune discussion.

- L’appel te fera trouver ton chemin seul, il te suffira juste de suivre ton instinct !! Rappelle-toi juste que tu es invisible aux yeux des êtres vivants de ce côté des hautes montagnes et ce sera à toi d’être toujours sur le qui-vive, un animal ou n’importe quoi d’autre pourrait te faucher sans même s’en apercevoir !! Quant à nous mon ami, nous allons utiliser une nouvelle fois le passage de la « porte » pour nous rendre au plus profond de la forêt des Elfes où je devrais retrouver une certaine personne qui aura sans doute comme je l’espère quelque chose à m’apprendre et qui devrait me conforter sur une possibilité quant à la cause de cet appel !! Mais je dois auparavant reprendre quelques forces et méditer en paix, je te prierai donc de ne pas me déranger durant ces prochaines heures !!
- (Gliresh) Il sera fait suivant votre volonté, maître !!

Alors que son fidèle serviteur accompagne quelque instant son fils, Voldarian s’assoit contre un arbre en fermant les yeux et repense à sa dernière visite dans les domaines il y a de cela déjà quinze « doubles lunes ».

Il ne saurait dire ce qui l’a poussé à sortir de sa retraite, le fait est cependant qu’il est arrivé au deuxième jour des fêtes dans un des domaines jouxtant la forêt et qu’il s’est pris d’amusement au point d’éprouver le besoin d’assouvir un besoin de tendresse, trouvant pour ce faire une Elfe d’une beauté incomparable qui assistait aux festivités comme invitée de marque du seigneur du domaine.

L’attirance a été mutuelle, faisant bientôt qu’ils ne se quittèrent plus et ce qui devait arriver arriva, une nuit riche en émotion et en amour qui termina la deuxième semaine des fêtes, s’en repartant ensuite chacun de son côté dès la fin de la trêve.

C’est maintenant qu’il y repense, la raison majeure à sa mise en sommeil et ce afin d’effacer l’image de cette femme qui, le temps de quelques jours lui a ravi son cœur.

Se pourrait-il que cette brève union ait donné naissance à un fils ? Un fils qui aurait reçu par le don des rois dragons, les gènes de son géniteur et qui s’éveillerait à la magie, une magie suffisamment puissante pour avoir appelé un si jeune serviteur ?

Voldarian se met alors à espérer que sa lignée voire même pourquoi pas son espèce ne soit pas perdue, son esprit part alors dans ses rêves les plus fous où la magie retrouverait sa puissance d’antan et où Penn pourrait de nouveau illuminer la galaxie tout entière, redevenant cette planète magnifique qu’elle était alors avant la grande fracture.

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« Les causes de la grande fracture »

Venus en petit nombre d’une planète lointaine moribonde et accueillis par les rois dragons, les humains se virent attribuer des terres pour que leur race puisse éviter l’extinction.

C’était sans compter sur leurs besoins de conquérir toujours plus et toujours plus loin, amenant les premiers conflits avec les autres espèces autochtones qui n’acceptaient pas cette prise de possession progressive de leurs meilleures terres arables.

S’ensuivit la grande fracture qui créa la séparation de Goth par la magie meurtrière de l’atome, rendant toute une partie du continent entièrement impropre à la vie durant des centaines et des centaines de « doubles lunes » et qui fut baptisée « les terres inconnues » une fois que la mémoire collective petit à petit en fit perdre le souvenir.

Cette guerre mit fin aux conflits mais fut également le début de la fin pour les rois dragons ainsi que leurs courtisans qu’étaient alors les adeptes de la magie, magie qui petit à petit suite au déchaînement de l’atome commença à se tarir en affaiblissant ceux qui avaient le pouvoir de la contrôler.

L’église humaine commença alors à saper l’autorité des rois dragons en prônant l’existence d’un dieu unique, un dieu venant de leur lointaine planète certainement morte maintenant depuis longtemps et qui petit à petit connut des adeptes si nombreux, qu’il ne fut plus possible de la maintenir sous contrôle.

Une nouvelle ère de durs combats entre les rois dragons et les armées du dieu unique que les humains retombés depuis dans l’obscurantisme baptisèrent l’inquisition, finit par exterminer un à un ceux-là mêmes qui les avaient aussi généreusement accueillis il y avait déjà bien des lustres et encore maintenant la peur de revoir revenir la puissance de la magie ancestrale, fait que les enfants portant la marque aussi infime soit-elle sont toujours pourchassés et tués.

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Voldarian soupire en se remémorant ces tristes événements, seul l’espoir bien faible que tout ne soit pas perdu le ramène sur les terres habitées et il est bien conscient que même la venue d’un fils aussi puissant soit-il sera sans doute insuffisant même sur le très long terme pour retourner la situation à l’avantage des premiers habitants de Penn.

La vision de son serviteur revenant dans sa direction, le fait se lever et se rapprocher d’une des « portes », derniers artefacts des rois dragons sur Goth encore debout du fait de l’extrême prudence qu’ils ont toujours mis à ne jamais en dévoiler les secrets.

Une fois Gliresh à ses côtés, il visualise celle qui sera leur destination et la magie une fois encore fait son œuvre en les faisant disparaître soudainement, ne laissant aucune trace de leur bref passage en ce lieu.

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« Au cœur de la forêt des Elfes »

Les deux chasseurs sont parfaitement invisibles, leur arc tenu fermement prêt à décocher leurs flèches dès qu’un gibier à poil ou à plume pénétrera dans la clairière qu’ils surveillent avec attention.

Deux hommes paraissant jeunes et à la beauté angélique de ceux de leur race, qui s’aplatissent au sol en voyant l’air s’iriser soudainement autour du mausolée de pierre qui n’est rien d’autre qu’une « porte » des anciens.

Un homme portant la marque flamboyante apparaît alors subitement là où il n’y avait rien une seconde plus tôt, parlant dans un langage inconnu d’eux à quelqu’un qui reste encore étrangement invisible à leurs yeux pourtant perçants.

Chapitre 79 : Douzième jour des fêtes de la « double lune » (Ysoi)


« Quelques heures plus tard, cité Elfique »


Ysoi entend le son du cor comme tous ceux des siens présents ce jour-là dans la cité, le son particulier annonçant le retour d’un groupe de chasseurs ne rentrant pas seuls n’avait plus résonné en ce lieu depuis la dernière visite d’un maître guerrier du temple de Linn et ce depuis déjà suffisamment longtemps pour que beaucoup se pressent à leur rencontre, cette visite amenant un peu de vie dans un quotidien manquant singulièrement de nouveautés.

Elle est bientôt rejointe par sa sœur et son beau-frère, suivi de peu par son neveu qui du fait de leurs statuts auprès du peuple Elfe se doivent d’être aux premiers rangs pour accueillir l’étranger que deux des leurs accompagnent avec une évidente marque de respect.

Glorfindel perd un instant de sa nonchalance légendaire, quand il reconnaît dans le regard ainsi que dans les traits du visage de son visiteur les signes caractéristiques d’une race qu’il croyait à jamais disparue.

D’apparence pourtant humaine sauf sur certains petits détails que seuls peuvent reconnaître ceux qui comme lui ont vécu si longtemps à leurs côtés.

- Par nos dieux !! Serait-ce possible qu’il y en ait encore qui soient en vie !!
- (Ysoi troublée) Voldarian !!

Le roi des Elfes se retourne surpris vers sa belle-sœur.

- Tu le connais ?? Sais-tu ce qu’il est ??
- (Ysoi) Comment ça, ce qu’il est ??
- Ne vois-tu donc pas en lui les marques de l’ancienne race ??
- (Elerinna) Ma sœur est bien trop jeune pour se rappeler d’eux, moi-même n’en ayant qu’un très vague souvenir !!

Elerinna voit bien le trouble de sa jeune sœur qui n’arrive pas à détacher le regard du haut mage qui s’avance toujours vers eux, un doute lui vient alors à l’esprit qu’elle s’empresse de vouloir lever.

- Est-ce lui que tu as connu durant les fêtes, il y a quinze « doubles lunes » ??

Devant le mutisme de sa sœur, elle poursuit son idée qui maintenant devient une certitude.

- Je comprends mieux maintenant !! C’est le père de tes fils n’est-ce pas ??

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Voldarian depuis qu’il a reconnu l’amour de sa vie, ne la quitte plus du regard et entend les paroles qui répondent aux questions qu’il était justement venu chercher, paroles qui lui amènent une douce chaleur dans son cœur qu’il pensait mort à tout sentiment.

Ses bras se tendent vers Ysoi qui fait avec grâce les quelques pas nécessaires pour s’y lover, tremblante d’une joie sincère de retrouver cette force virile qui avait su en un temps pas si lointain la conquérir.

Voldarian l’embrasse tendrement comme s’ils ne s’étaient quittés que depuis la veille, tournant ensuite son regard vers la deuxième femme d’une beauté toute aussi troublante.

- Mes fils !! Ils seraient donc deux ??

Glorfindel observe un moment cet homme qui semble plus surpris d’avoir eu deux fils qu’un seul, alors qu’il ne pouvait savoir que leur brève liaison d’une nuit avait eu comme conséquence une chose si peu probable entre deux espèces si différentes comme celle d’engendrer un enfant.

- Accompagne-nous dans notre demeure, étranger !! Ta seule présence est déjà une source de questionnement pour nous tous, nous pourrons répondre chacun aux questions de l’autre sur des sujets qui ne concernent pas dans un premier temps forcément autant de monde.

Voldarian acquiesce en souriant, conscient lui aussi des centaines d’yeux qui le fixent.

- Je te remercie de ton hospitalité, je pense en effet qu’une certaine confidentialité soit nécessaire !!

Un jeune Elfe d’une beauté troublante prend à son tour la parole.

- Se peut-il père que l’île des rois dragons soit encore habité ?? Que l’ancienne race y vive encore, cachée du reste de Penn ??
- (Glorfindel) Accueillons déjà notre invité comme il se doit mon fils, qu’il fasse quelques agapes, après s’être baigné et s’être vêtu de propre !! Il sera temps ensuite d’aborder toutes ces questions !! Le temps des révélations peut attendre encore quelques heures !! Ysoi s’occupera de toi Voldarian, je pense qu’elle en sera particulièrement heureuse car elle ne pensait certainement pas à te revoir un jour !!

 
Chapitre 80 : Douzième jour des fêtes de la « double lune » (Une soirée quand même agréable)


« Une clairière à l’intérieur d’une des rares forêts domaniales »


Eldarian termine d’installer le campement pour la nuit, n’attendant plus que le bois sec que Conrad est parti ramasser pour allumer le foyer qui leur servira autant à cuire leur repas qu’à les réchauffer pour la nuit.

Quand ses sens l’avertissent d’une présence qui le fait se retourner avec la rapidité de l’éclair, ses mains tenant déjà les étoiles prêtes à fondre au moindre signe de danger.

- Paix mon ami !! Ce n’est que moi !!

Eldarian reconnaît immédiatement cette voix, il soupire alors visiblement rasséréné qu’il ne faille pas encore ôter une vie.

- Lorgan ??

Le jeune Elfe apparaît alors à sa vue, laissant le temps à son ami de bien le reconnaître et qu’il sorte les mains de ses poches, connaissant tout l’arsenal du guerrier.

- Et bien !! Quel accueil !! La trêve n’est toujours pas terminée il me semble pourtant ??
- Tu diras ça à ceux qui m’ont attaqué en ville !! Mais ne reste pas planté là, viens plutôt m’aider à tout préparer pour la nuit !! Tu en profiteras pour me dire ce que tu fais ici, je te croyais au château à assister aux festivités avec nos amis ??
- Nous avons préféré venir vous rejoindre, je t’avouerai que je me sens quand même beaucoup mieux dans mon élément ici !! C’était un peu lassant à force de se faire dévorer du regard sans arrêt par tous ces gens qui n’avaient pas tous des pensées honorables, tant s’en faut !!
- Je sais ce que c’est ! Hi ! Hi ! Mais j’ai bien entendu ?? Tu as dit « nous » ?? Qui donc est avec toi ??
- Notre ami Durin ! Hi ! Hi !
- J’aimerais bien rire avec toi ??

Lorgan lui explique toute l’histoire, c’est avec ces derniers mots qu’il termine.

- Nous devrons l’attendre demain si ça ne te dérange pas ??
- Non, bien sûr !! De toute façon nous avons le temps !!

Lorgan observe la clairière.

- Conrad n’est plus avec toi ??
- Si bien sûr !! Il est parti au bois pour alimenter notre feu !! Votre venue va le surprendre tout autant que je l’ai été !! Sire Childebert lui pardonnera, tu crois ??
- Le père de Gaétan semble bourru au premier abord, mais c’est un brave homme et je le soupçonne même d’avoir un sentiment paternel pour Conrad, après tout il l’a vu grandir en même temps que ses propres fils !! Quelle drôle d’idée quand même de vous être embrassés sans prendre plus de précautions !!
- Il fallait bien faire diversion et laisser le temps de se cacher à Gaétan.
- Je vais peut-être te paraître naïf, mais je ne vois pas pourquoi Gaétan s’est caché au lieu de se montrer à son père ??

Eldarian semble désarçonné par la question, d’autant plus qu’il ne trouve pas une réponse plausible à part peut-être un moment de panique sans véritable motivation.

- Tu as raison, sans doute juste sur le coup de la surprise !!
- Ou l’envie d’embrasser Conrad ! Hi ! Hi !

Eldarian sourit à cette idée pas aussi absurde qu’elle n’y paraît.

- Tu as sans doute raison (clin d’œil) depuis ce baiser, il y a eu quelques ….avancées significatives entre Conrad et moi, nous avons engagé disons….une liaison amicale en attendant que nos sentiments se précisent.
- Non !! Wouff !! Quand Durin va l’apprendre, vous n’avez pas fini de vous faire charrier ! Hi ! Hi !
- Je vois que tu prends ça plutôt bien ??
- Je n’ai pas été élevé avec des a priori sur la question, chez nous le sexe ne relève que des personnes qui sont concernées du moment où les sentiments sont là !!
- (Eldarian curieux) Tu as déjà été amoureux ??

Lorgan rougit sans pour autant baisser les yeux.

- Je suis encore trop jeune pour ça tu sais !!
- Je ne vois pas vraiment ce que ton âge vient faire là-dedans ?? Je ne parlais pas de sexe, mais juste de sentiment !!

Le jeune Elfe hésite un moment avant de retrouver le sourire, en se disant qu’après tout Eldarian avait été honnête avec lui en lui ouvrant son cœur.

- Ada est une gentille damoiselle et j’avoue qu’elle me plaît beaucoup !!
- Es-tu conscient du problème lié à notre durée de vie par rapport à la vôtre ?? Tu ne seras guère plus mature qu’aujourd’hui qu’Ada sera déjà une femme faite !!
- Tu me parlais de sentiments, pas de raisons !! Il y a déjà eu des cas semblables où l’amour entre quelqu’un de mon peuple avec un humain s’est produit, cela a même en de maintes occasions donné naissance à des enfants !!
- Oui, mais aussi à de profonds moments de tristesse ensuite !! Je connais bien la psychologie Elfe pour l’avoir étudiée au temple, votre propension au suicide en cas de profonde dépression et je ne peux que te conseiller d’y réfléchir avant d’engager une telle liaison !!
- Pour l’instant je n’envisage rien, c’est juste un fort sentiment d’amitié et en plus rien ne dit qu’il pourrait être réciproque, comme tu l’as si bien dit je ne suis encore qu’un enfant et cela même si mon physique laisserait à penser le contraire, pourtant j’ai déjà éprouvé une fois le plaisir de mon corps. C’est je pense un des prémices marquant le début de ma sexualité, même si je n’ai pas depuis lors retrouvé cette étrange jouissance physique.

Eldarian curieux s’assoit au sol en faisant signe à son ami de venir s’installer près de lui.

- Raconte-moi ça et si je puis t’aider, ce sera volontiers !!

Lorgan lui raconte alors l’occasion unique qui lui a fait mouiller ses guêtres, lisant l’étonnement dans les yeux de son ami.

- Qu’est ce qui te surprend autant ??
- À part le fait que tu aies joui sans te toucher tu veux dire ?? Et bien tout simplement que tu aies ressenti autant de plaisir à juste regarder deux garçons s’astiquer le membre alors qu’il n’y a pas cinq minutes tu disais avoir des sentiments pour Ada ?? Pour le reste, tu n’as qu’à reproduire sur toi ce qu’ils faisaient pour retrouver cet instant qui semble et c’est tout à fait naturel, t’avoir tant plu!!

Une voix amicale derrière eux se fait alors entendre.

- Nous pourrions même l’aider à faire son éducation ! Hi ! Hi !