[b]CHAPITRE CXVII
''Adamantinae duritiae''
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''Adamantinae duritiae''
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Sous leurs yeux, des dizaines de pièces d'astrium brillaient. Burydan les sortit et les mit en petites piles sur la table. Il fut encore plus surpris quand, sous les pièces, il vit des barrettes d'astrium rangées les unes à côté des autres. Il les compta, il y en avait 98. 98 barrettes d'astrium et 200 pièces. Le ''petit présent'' du roi représentait 10 000 simeris.
- Vous... vous êtes riche, maître ! C'est un... trésor...
- Je préfère le cadeau du roi Bilgaitz, dit Burydan.
Il attira Rhonin à lui et l'enlaça tendrement. Il planta ses yeux gris dans les beaux yeux bleus et dit :
- C'est toi mon plus beau trésor, bébé...
Il se pencha et embrassa son petit blond. Un long baiser langoureux, passionné, profond et humide. Et Rhonin fondit entre ses bras.
Burydan réfléchit. Ce coffret était fort beau et il avait envie de le conserver. Mais il n'allait pas s'en encombrer durant le reste de son voyage. Il fallait qu'il voit avec Dolf.
Il mit les deux cents simeris dans ses bagues et une partie dans son escarcelle, il mit les barrettes dans sa besace et s'apprêtait à refermer le coffret quant il vit, tout au fond, une petite bourses en velours.
Il tira les cordons et fit glisser le contenu dans sa paume : un adamantin (1), de la taille d'un grain de raisin, et deux perles de forme oblongue.
- Bébé, nous devons sortir cet après-midi...
Ils retournèrent à la salle du petit déjeuner. Dolf, Esmée et Candela brûlaient de curiosité mais eurent la délicatesse de ne lui poser aucune question.
- Dolf, demanda Burydan, auriez vous par hasard un moyen de faire parvenir un paquet à Oli' ?
- Pour sûr. Avec la nouvelle affluence de grands seigneurs dans ma boutique, il va falloir que je me réapprovisionne rapidement. Et j'ai déjà prévu d'envoyer un de mes commis en Utopia. Il pourra, sans problème, livrer un paquet à Oli'.
Burydan le remercia, empaqueta le coffret et le lui remit, avec une lettre pour Olive Anders lui demandant de lui garder le coffret jusqu'à son retour.
Accompagné de Rhonin, ils se rendirent en ville.
- Bon, direction Grinn'Gotts..
Ils entrèrent dans la banque et allèrent jusqu'à un guichet.
- Bonjour monsieur, dit le préposé, puis-je vous aider ?
- Je voudrais déposer un peu d'astrium sur mon compte.
- Mais certainement... quelle somme ?
- 9 800 simeris...
- Pardon ?!
- 9 800 simeris...
- Ah... c'est une somme assez... inhabituelle... sous quelle forme se présente-t-elle ?
- 98 barrettes..
- Ah, parfait... si vous voulez bien me suivre...
Il entrèrent dans une pièce où un homme se trouvait derrière un bureau sur lequel était posée une petite balance, appelée trébuchet. Burydan sortit les barrettes et l'homme pesa, palpa, fit sonner et vérifia. Il notait à chaque fois sa remarque sur une feuille de papier, puis passait à la barrette suivante.
Au bout d'un long moment, il tendit la feuille au préposé.
- Parfait, monsieur, vos barrettes ont toutes le bon poids.
Il tira sur un cordon. Deux hommes géantins arrivèrent en poussant un chariot.
- Mettez ces barrettes au coffre... Messieurs, si vous voulez bien me suivre à mon bureau.
Arrivé devant le dit bureau, le guichetier demanda :
- Avez vous votre lettre de change ?
Burydan lui donna le papier. Le guichetier lui en fit un nouveau avec le nouveau solde. Burydan remercia et ils sortirent.
Ils se dirigèrent vers la boutique du joaillier.
- Messire de Malkchour, que je suis aise de vous revoir... il n'y pas de problème avec votre chaîne et votre pendentif, au moins...
- Nullement, ils sont... parfaits...
- Ah, à la bonne heure. Alors, que puis-je faire pour vous ?
- Je voudrais une expertise de ceci, dit Burydan en déposant l'adamantin et les perles sur le comptoir.
- Voyons cela, dit le joaillier en mettant un œilleton.
Il examina l'adamantin et les perles un long moment, les tournant et les retournant entre ses longs doigts fins, les pesant, les présentant de différentes manières à la lumière, se contentant de murmurer des :
- Hummm hummm
de temps en temps.
- Eh bien, dit-il enfin, cet adamantin est une très belle pierre. Il n'y a pas de crapauds et de minuscules inclusions. De plus, la taille en est parfaite. Le nombre de facettes et la minutie est l’œuvre d'un grand maître. Monsieur de Malkchour, puis-je vous demander où vous avez eu cette pierre ?
- C'est un cadeau du Roi...
- Ah, je comprends. On dit en effet qu'un certain Burydan de Malkchour a littéralement humilié le maître d'arme du roi... et je comprends aussi pourquoi cet adamantin est si bien taillé, le roi ayant pour joaillier le grand Vanclifé Arpells. J'estime cette pierre à... 3000 simeris.
- Diantre, dit Burydan, tant que ça...
- La qualité se paye, messire
- Et les perles ?
- Elles sont sublimes et surtout d'une forme atypique et très recherchée. De plus, on les dirait sœurs. Il est rare d'avoir deux perles si identiques. Je les estime à... 2000 simeris.
- Tant que ça ? Pour deux perles.
- Je vous l'ai dit, il est rare d'avoir des perles si semblables. Séparément, elles en auraient valus à peine 500, mais les deux ensembles...
Burydan hocha la tête. Le ''petit présent'' du roi se montait donc à 15 000 simeris...
- Et d'ailleurs, reprit le joaillier, si vous êtes vendeur, je suis acheteur... et au meilleur prix...
Burydan réfléchit un petit et dit :
- Pourriez vous me faire un pendentif de l'adamantin et deux pendants d'oreille avec les perles.
- Bien sûr messire.
- Avec le collier assorti pour le pendentif. Et le tout en astrium...
- Certes, messire, certes... pour quand vous les faut-il ?
- Euh... demain ?
- Oh, messire, vous n'y pensez pas... trois jours, je ne peux pas moins...
- Deux...
- Soit, soupira le joaillier, mais c'est bien parce que c'est vous. Et aussi parce que ce sera un plaisir de travailler sur de si belles pièces...
Deux jours plus tard, juste avant le dîner, Burydan passa chercher sa commande. Le pendentif et les pendants d'oreille était superbes. Il lui en coûta 500 simeris.
Après la repue du soir, Burydan dit :
- Mes amis, merci infiniment de nous avoir reçus, mon petit page et moi, avec tant de gentillesse...
- Oh, je vous en prie, Burydan, c'était un plaisir, dit Dolf.
- Un véritable plaisir, dit Esmée
Candela opina.
- Et, dit Burydan, veuillez accepter ces modestes présents en guise de mes remerciements...
Quand Esmée vit l’adamantin en pendentif et quand Candela vit les pendants d'oreille en perles, elles poussèrent des cris à déboucher un sourd, se perdirent en remerciements allèrent même jusqu'à piquer quatre poutounes sur les joues de Burydan.
Le lendemain, à la pique du jour, Rhonin, Burydan et un nouveau cheval destiné à porter leurs bagages, se dirigeaient vers le Nord Est.