30-03-2021, 10:26 PM
13 - Laurent : Répétitions
David... ça fait bizarre de penser que tu ne seras pas là pour cette fête. Mais pour protéger ton amie, tu vas garder profil bas jusqu'à sa majorité, juste quelques jours à tenir, et vous serez libres. Enfin, j'espère. Tout comme j'espère que tout ira pour le mieux pour vous, mais même je suis bien placé pour savoir qu'en matière de sentiments rien n'est réglé, et j'ai un doute... Il doit être douloureux d'être amoureux d'une fille qui ne sait pas trop où elle en est. Mais lorsqu'elle aura fait le point, qu'en sera-t-il ? J'espère, si son cœur la porte vers les autres filles, comme ça semble être le cas, que tu n'en souffriras pas trop mon ami. Je sais en tout cas, te connaissant, que tu accepteras son choix et que tu lui souhaitera tout le bonheur possible. Tu es comme ça.
En tout cas, Steve ne nous causera plus d'ennuis. La police l'a cueillie à l'hôpital - les « amis » de Yann ne lui ont pas fait de cadeau, déjà qu'on l'avait bien amoché...
Si seulement la bande de Thierry nous laissait tranquille, mais ce serait trop demander, ils ne partent pas en vacances, et moi non plus. Et Yann... Yann qui s'en va...
Je me secoue, il ne faut pas que je pense à ça, ça me fait trop mal. Je le reverrai pour les vacances. Il faut que je garde cette pensée-là à l'esprit.
En attendant, je me concentre sur les derniers détails de la fête. Enfin, j'essaie. Il faut vraiment que je me donne à fond pour que tout soit parfait. On ne peut pas se permettre de rater notre coup.
Mais j'ai du mal, j'ai l'impression de trahir Yann, et seule l'idée que je fais ça pour le protéger - et protéger notre amour - m'aide à aller de l'avant.
Sans parler du fait que je suis moi aussi en danger, surtout que contrairement à Yann, je ne déménage pas. Je ne peux pas rester cloîtré à la maison, mes parents ne peuvent me protéger en permanence, et le père de Thierry est gendarme. Super, non ?
Je me reconcentre donc sur Adeline.
- Tu dois paraître naturel, agir avec moi comme si ça faisait longtemps qu'on était ensemble. Comme si j'étais Yann.
- Oui, j'ai bien compris.
- Très bien, alors mets-le en pratique dès maintenant.
- Hein ?
- Bip ! Erreur ! Tu as hésité, tu as perdu, et Thierry et ses copains vont t'attendre au coin de la rue.
- Ça va, ça va...
Ça fait une demi-heure qu'on discute tous les deux dans ma chambre, et je dois bien avouer que je n'y suis pas du tout. Ma famille et mes amis sont au courant de ce que l'on prépare. Mes parents n'ont pas envie qu'on me retrouve étalé dans une ruelle et approuvent donc ce plan, tout en désespérant de la bêtise humaine qui nous oblige à mentir de telle manière.
Je prends Adeline dans mes bras et la serre contre moi, posant ma tête sur son épaule et m'efforçant d'être tendre. Je n'arrive pas à imaginer Yann à la place. Je n'arrive pas à imaginer ressentir quelque chose. Je comprends tristement que ça va foirer lamentablement. Je suis trop amoureux de mon homme.
La seule fille que j'aurais voulu est la seule que je n'aurais jamais pu avoir. C'en est triste à pleurer.
Un gay amoureux d'une lesbienne.
Cependant la vielle question me revient. Je ne me l'étais plus posé depuis un moment.
Suis-je vraiment gay ? Et si j'étais bi, en fin de compte ?
Ai-je la force de tenter de voir si c'est le cas ? Je sais que j'aurais probablement à le faire de toute façon devant mes invités, devant l'ami de la bande et mes camarades de lycée les plus bavards. Et Adeline a raison, si je me loupe...
Je soulève doucement son visage vers le mien - elle est un peu plus petite que moi, et je dois baisser mon visage - et pose un baiser sur ses lèvres.
Je pense à Annie.
Avant d'y avoir vraiment réfléchi, je me retrouve en train d'embrasser réellement mon amie, qui me répond amoureusement. Nos langues jouent ensemble un moment avant que je relève la tête, étonné par mon geste, et par ce que j'ai ressenti. Elle pose sa tête contre ma poitrine, contre mon cœur battant.
- C'était très bien, finit-elle par dire.
- Super, réponds-je, pas encore remis de ce que je viens de faire.
- Il faut juste y mettre un peu plus de naturel.
- Hein ? J'ai eu l'impression que j'étais bon, moi. Tu ne serais pas en train de profiter de la situation ?
- Peut-être, sourit-elle. Mais tu n'as pas envie de prendre de risque, dis-moi ?
- Non, mais...
- Ça t'a vraiment gêné ?
- C'est pas vraiment ça.
- Ça... ça t'a plu ?
- Je...
Elle me regarde droit dans les yeux. Je ne sais pas quoi dire. Mais je ne résiste pas lorsqu'elle attire mon visage vers le sien pour un nouveau baiser. Elle s'écarte de moi, d'un pas, me regardant, et me dit :
- Ce sera mieux si le baiser vient de toi. Ce sera plus fort comme message.
Elle est toujours à la fête. Moi, je ne sais plus où j'en suis.
Je vais donc ce pas en avant, la prends dans mes bras, l'embrasse tandis qu'elle m'enlace, nous nous embrassons longuement avant de cesser.
Je repense à Yann, à mon amour, et secoue la tête.
- Qu'y a-t-il ? Demande Adeline.
- J'ai l'impression de trahir Yann.
- Bien sûr que non. En plus, il sait ce que nous faisons, je lui en ai parlé.
- Ce n'est pas ça...
- Tu ressens quelque chose, c'est ça ? Et ce n'est pas du dégoût.
- Ouais... je... je suis probablement bi.
- Ce ne serait pas une surprise vu ce qui s'est passé avec Annie.
- Je n'étais plus sûr de rien depuis que j'étais avec Yann. Maintenant, je sais, je trouve agréable de serrer une fille dans mes bras, de l'embrasser, mais du coup, c'est plus dur pour moi.
Elle me regarde avec douceur, avant de dire, tout bas :
- Crois-tu que ce n'est pas dur pour moi, de faire tout ça ? Je t'aime, Laurent. Je t'aime et je fais tout pour que Yann et toi soyez heureux. Je t'aime et je te serre dans mes bras, je t'embrasse, sachant qu'un autre est dans ton cœur et que tu ne seras jamais à moi. Non, ce n'est pas facile pour moi non plus.
- Je... je suis désolé.
- Pas autant que moi...
David... ça fait bizarre de penser que tu ne seras pas là pour cette fête. Mais pour protéger ton amie, tu vas garder profil bas jusqu'à sa majorité, juste quelques jours à tenir, et vous serez libres. Enfin, j'espère. Tout comme j'espère que tout ira pour le mieux pour vous, mais même je suis bien placé pour savoir qu'en matière de sentiments rien n'est réglé, et j'ai un doute... Il doit être douloureux d'être amoureux d'une fille qui ne sait pas trop où elle en est. Mais lorsqu'elle aura fait le point, qu'en sera-t-il ? J'espère, si son cœur la porte vers les autres filles, comme ça semble être le cas, que tu n'en souffriras pas trop mon ami. Je sais en tout cas, te connaissant, que tu accepteras son choix et que tu lui souhaitera tout le bonheur possible. Tu es comme ça.
En tout cas, Steve ne nous causera plus d'ennuis. La police l'a cueillie à l'hôpital - les « amis » de Yann ne lui ont pas fait de cadeau, déjà qu'on l'avait bien amoché...
Si seulement la bande de Thierry nous laissait tranquille, mais ce serait trop demander, ils ne partent pas en vacances, et moi non plus. Et Yann... Yann qui s'en va...
Je me secoue, il ne faut pas que je pense à ça, ça me fait trop mal. Je le reverrai pour les vacances. Il faut que je garde cette pensée-là à l'esprit.
En attendant, je me concentre sur les derniers détails de la fête. Enfin, j'essaie. Il faut vraiment que je me donne à fond pour que tout soit parfait. On ne peut pas se permettre de rater notre coup.
Mais j'ai du mal, j'ai l'impression de trahir Yann, et seule l'idée que je fais ça pour le protéger - et protéger notre amour - m'aide à aller de l'avant.
Sans parler du fait que je suis moi aussi en danger, surtout que contrairement à Yann, je ne déménage pas. Je ne peux pas rester cloîtré à la maison, mes parents ne peuvent me protéger en permanence, et le père de Thierry est gendarme. Super, non ?
Je me reconcentre donc sur Adeline.
- Tu dois paraître naturel, agir avec moi comme si ça faisait longtemps qu'on était ensemble. Comme si j'étais Yann.
- Oui, j'ai bien compris.
- Très bien, alors mets-le en pratique dès maintenant.
- Hein ?
- Bip ! Erreur ! Tu as hésité, tu as perdu, et Thierry et ses copains vont t'attendre au coin de la rue.
- Ça va, ça va...
Ça fait une demi-heure qu'on discute tous les deux dans ma chambre, et je dois bien avouer que je n'y suis pas du tout. Ma famille et mes amis sont au courant de ce que l'on prépare. Mes parents n'ont pas envie qu'on me retrouve étalé dans une ruelle et approuvent donc ce plan, tout en désespérant de la bêtise humaine qui nous oblige à mentir de telle manière.
Je prends Adeline dans mes bras et la serre contre moi, posant ma tête sur son épaule et m'efforçant d'être tendre. Je n'arrive pas à imaginer Yann à la place. Je n'arrive pas à imaginer ressentir quelque chose. Je comprends tristement que ça va foirer lamentablement. Je suis trop amoureux de mon homme.
La seule fille que j'aurais voulu est la seule que je n'aurais jamais pu avoir. C'en est triste à pleurer.
Un gay amoureux d'une lesbienne.
Cependant la vielle question me revient. Je ne me l'étais plus posé depuis un moment.
Suis-je vraiment gay ? Et si j'étais bi, en fin de compte ?
Ai-je la force de tenter de voir si c'est le cas ? Je sais que j'aurais probablement à le faire de toute façon devant mes invités, devant l'ami de la bande et mes camarades de lycée les plus bavards. Et Adeline a raison, si je me loupe...
Je soulève doucement son visage vers le mien - elle est un peu plus petite que moi, et je dois baisser mon visage - et pose un baiser sur ses lèvres.
Je pense à Annie.
Avant d'y avoir vraiment réfléchi, je me retrouve en train d'embrasser réellement mon amie, qui me répond amoureusement. Nos langues jouent ensemble un moment avant que je relève la tête, étonné par mon geste, et par ce que j'ai ressenti. Elle pose sa tête contre ma poitrine, contre mon cœur battant.
- C'était très bien, finit-elle par dire.
- Super, réponds-je, pas encore remis de ce que je viens de faire.
- Il faut juste y mettre un peu plus de naturel.
- Hein ? J'ai eu l'impression que j'étais bon, moi. Tu ne serais pas en train de profiter de la situation ?
- Peut-être, sourit-elle. Mais tu n'as pas envie de prendre de risque, dis-moi ?
- Non, mais...
- Ça t'a vraiment gêné ?
- C'est pas vraiment ça.
- Ça... ça t'a plu ?
- Je...
Elle me regarde droit dans les yeux. Je ne sais pas quoi dire. Mais je ne résiste pas lorsqu'elle attire mon visage vers le sien pour un nouveau baiser. Elle s'écarte de moi, d'un pas, me regardant, et me dit :
- Ce sera mieux si le baiser vient de toi. Ce sera plus fort comme message.
Elle est toujours à la fête. Moi, je ne sais plus où j'en suis.
Je vais donc ce pas en avant, la prends dans mes bras, l'embrasse tandis qu'elle m'enlace, nous nous embrassons longuement avant de cesser.
Je repense à Yann, à mon amour, et secoue la tête.
- Qu'y a-t-il ? Demande Adeline.
- J'ai l'impression de trahir Yann.
- Bien sûr que non. En plus, il sait ce que nous faisons, je lui en ai parlé.
- Ce n'est pas ça...
- Tu ressens quelque chose, c'est ça ? Et ce n'est pas du dégoût.
- Ouais... je... je suis probablement bi.
- Ce ne serait pas une surprise vu ce qui s'est passé avec Annie.
- Je n'étais plus sûr de rien depuis que j'étais avec Yann. Maintenant, je sais, je trouve agréable de serrer une fille dans mes bras, de l'embrasser, mais du coup, c'est plus dur pour moi.
Elle me regarde avec douceur, avant de dire, tout bas :
- Crois-tu que ce n'est pas dur pour moi, de faire tout ça ? Je t'aime, Laurent. Je t'aime et je fais tout pour que Yann et toi soyez heureux. Je t'aime et je te serre dans mes bras, je t'embrasse, sachant qu'un autre est dans ton cœur et que tu ne seras jamais à moi. Non, ce n'est pas facile pour moi non plus.
- Je... je suis désolé.
- Pas autant que moi...
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Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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