24-03-2021, 10:31 PM
7 - Yann : Dans l'œil du cyclone
- Je me suis fait attaquer, mais c'est plus impressionnant que ça en a l'air.
- Tu ne t'es pas regardé ? Mais qui t'a attaqué ?
- Steve, un gars du lycée aussi fou que costaud, a déboulé chez Laurent pendant qu'on y était, et il s'est mis à tout casser et à taper sur tout le monde. Je me suis retrouvé sur son chemin.
- Mais... pourquoi a-t-il fait ça ?
- C'est une affaire qui regarde la famille de Laurent, pas nous. Laisse tomber...
Ma mère soupire en secouant la tête. Elle me sait très têtu et décide de laisser tomber, à mon grand soulagement.
- Bon, viens dans la salle de bains, que je te soigne ça.
- Merci, maman, mais je peux le faire moi-même.
- Yann...
- Je suis grand, maman, plus que tu ne le voudrais.
- Mais qu'est-ce que tu dis là ?
- Juste... non, rien, dis-je en entrant dans la salle de bains et en verrouillant la porte.
Je me déshabille et contemple dans le miroir l'étendue des dégâts. J'ai pris de méchants coups, et je vais avoir des bleus impressionnants. Et c'est douloureux...
Je cherche un bon moment dans la pharmacie et finis par mettre la main sur une pommade qui me soulage un peu. Bon, je sais qu'il faudra du temps pour guérir, et vu que je n'y peux rien, autant faire avec.
Je ressors et monte dans ma chambre pour m'allonger un peu. Mais la vision de mon écran éteint me déprime. Malédiction ! Pas de mobile, pas d'ordinateur, plus moyen de recevoir des nouvelles ou d'en donner, à part descendre dans le couloir pour utiliser le téléphone. Je devrais alors faire attention à ce que je dis.
Mais pour le moment, je me repose, j'ai trop été sur les nerfs aujourd'hui. Il faut que je me calme ou je vais faire des erreurs, et ce serait extrêmement regrettable.
Je me connais quand je suis en colère. Je peux dire des choses très blessantes, et je n'ai vraiment pas besoin d'être en froid avec mes parents en ce moment.
Je pourrais même leur sortir que je suis gay, et alors là, ce serait la catastrophe assurée.
Je prends donc ce temps, malgré mon envie de faire quelque chose, appeler, mais de toute façon, ma mère est déjà au téléphone. Je l'entends d'ici, et je n'ai pas besoin de comprendre les paroles pour savoir qu'elle est en train de prévenir mon père, et que mon frère va bientôt suivre. Super...
Je finis par allumer ma chaîne pour ne plus y penser, et la musique me détend petit à petit.
Au bout d'un moment, je finis par redescendre et m'empare du téléphone. Je sors mon carnet de ma poche et cherche le numéro de David.
Il décroche rapidement.
- Allô ?
- Salut, c'est Yann. Ça a été ?
- Oui, on a pu rejoindre la maison, ma mère avait déjà préparé une valise après mon coup de fil, on est directement partis en voiture, tous ensemble. Et toi, ça a été ?
- Oui, je suis chez moi. Bon courage, Dave. Tu vas me manquer.
- Toi aussi. On se reverra quand toute cette affaire se sera calmée.
- J'y compte bien ! Allez, bonne route, où que tu ailles.
- Salut, Yann.
Je suis triste de voir ainsi partir mon ami. Ce n'est pas comme ça qu'on aurait dû faire nos adieux. On aurait dû faire une grande fête - avec un barbecue, bien sûr - et s'amuser une dernière fois ensemble. Au lieu de ça...
Heureusement, j'ai encore Laurent. C'est alors que je réalise pleinement que notre séparation sera beaucoup plus déchirante.
Je ressens le besoin de lui parler. Je compose fébrilement son numéro.
- Oui, Yann ? Tu vas bien ?
- Oui, je suis chez moi, avec ma mère.
- Bon... je suis de retour à la maison, avec mes parents, ils ne sont pas contents du tout, là...
- J'imagine...
- Ils vont porter plainte, ça a été trop loin à leur goût.
- Je peux comprendre leur réaction.
- Bah, en plus de ça, s'ils veulent que l'assurance rembourse les dégâts, je crois qu'ils n'ont pas le choix.
- Oui, c'est vrai. J'ai appelé David, il est bien arrivé.
- Tant mieux ! Ils n'ont pas eu de soucis en chemin ?
- Non, je... je suis retombé sur Steve dans une allée, il m'a mis à terre.
- Quel abruti celui-là ! J'espère qu'il ira en taule !
- Mouais, mais en attendant...
Je jette un regard autour de moi, me demandant où peut bien être ma mère. Je peux presque l'imaginer en train d'écouter derrière une porte. Je fais la grimace avant de reprendre.
- Michel et sa bande sont arrivés à ce moment-là et lui sont tombés dessus. J'ai pu en profiter pour m'enfuir.
- Alors, ça...
- Oui, mais je l'entendais raconter ce que savait Annie, si tu vois ce que je veux dire.
- Ah, oui, je vois tout à fait... c'est mauvais, ça.
- Tu peux le dire.
- Mieux vaut qu'on joue la sécurité et qu'on cesse de se voir, Yann.
- Laurent...
- On se reverra plus tard, mais en ce moment, ça chauffe de tous les côtés, on est trop exposés.
- Laurent...
- Excuse-moi, mon père m'appelle, dit-il en soupirant. Je sais, Yann, je le sais très bien, mais on doit être prudents. Je t'embrasse.
Il raccroche, me laissant seul au monde.
- Laurent....
- Je me suis fait attaquer, mais c'est plus impressionnant que ça en a l'air.
- Tu ne t'es pas regardé ? Mais qui t'a attaqué ?
- Steve, un gars du lycée aussi fou que costaud, a déboulé chez Laurent pendant qu'on y était, et il s'est mis à tout casser et à taper sur tout le monde. Je me suis retrouvé sur son chemin.
- Mais... pourquoi a-t-il fait ça ?
- C'est une affaire qui regarde la famille de Laurent, pas nous. Laisse tomber...
Ma mère soupire en secouant la tête. Elle me sait très têtu et décide de laisser tomber, à mon grand soulagement.
- Bon, viens dans la salle de bains, que je te soigne ça.
- Merci, maman, mais je peux le faire moi-même.
- Yann...
- Je suis grand, maman, plus que tu ne le voudrais.
- Mais qu'est-ce que tu dis là ?
- Juste... non, rien, dis-je en entrant dans la salle de bains et en verrouillant la porte.
Je me déshabille et contemple dans le miroir l'étendue des dégâts. J'ai pris de méchants coups, et je vais avoir des bleus impressionnants. Et c'est douloureux...
Je cherche un bon moment dans la pharmacie et finis par mettre la main sur une pommade qui me soulage un peu. Bon, je sais qu'il faudra du temps pour guérir, et vu que je n'y peux rien, autant faire avec.
Je ressors et monte dans ma chambre pour m'allonger un peu. Mais la vision de mon écran éteint me déprime. Malédiction ! Pas de mobile, pas d'ordinateur, plus moyen de recevoir des nouvelles ou d'en donner, à part descendre dans le couloir pour utiliser le téléphone. Je devrais alors faire attention à ce que je dis.
Mais pour le moment, je me repose, j'ai trop été sur les nerfs aujourd'hui. Il faut que je me calme ou je vais faire des erreurs, et ce serait extrêmement regrettable.
Je me connais quand je suis en colère. Je peux dire des choses très blessantes, et je n'ai vraiment pas besoin d'être en froid avec mes parents en ce moment.
Je pourrais même leur sortir que je suis gay, et alors là, ce serait la catastrophe assurée.
Je prends donc ce temps, malgré mon envie de faire quelque chose, appeler, mais de toute façon, ma mère est déjà au téléphone. Je l'entends d'ici, et je n'ai pas besoin de comprendre les paroles pour savoir qu'elle est en train de prévenir mon père, et que mon frère va bientôt suivre. Super...
Je finis par allumer ma chaîne pour ne plus y penser, et la musique me détend petit à petit.
Au bout d'un moment, je finis par redescendre et m'empare du téléphone. Je sors mon carnet de ma poche et cherche le numéro de David.
Il décroche rapidement.
- Allô ?
- Salut, c'est Yann. Ça a été ?
- Oui, on a pu rejoindre la maison, ma mère avait déjà préparé une valise après mon coup de fil, on est directement partis en voiture, tous ensemble. Et toi, ça a été ?
- Oui, je suis chez moi. Bon courage, Dave. Tu vas me manquer.
- Toi aussi. On se reverra quand toute cette affaire se sera calmée.
- J'y compte bien ! Allez, bonne route, où que tu ailles.
- Salut, Yann.
Je suis triste de voir ainsi partir mon ami. Ce n'est pas comme ça qu'on aurait dû faire nos adieux. On aurait dû faire une grande fête - avec un barbecue, bien sûr - et s'amuser une dernière fois ensemble. Au lieu de ça...
Heureusement, j'ai encore Laurent. C'est alors que je réalise pleinement que notre séparation sera beaucoup plus déchirante.
Je ressens le besoin de lui parler. Je compose fébrilement son numéro.
- Oui, Yann ? Tu vas bien ?
- Oui, je suis chez moi, avec ma mère.
- Bon... je suis de retour à la maison, avec mes parents, ils ne sont pas contents du tout, là...
- J'imagine...
- Ils vont porter plainte, ça a été trop loin à leur goût.
- Je peux comprendre leur réaction.
- Bah, en plus de ça, s'ils veulent que l'assurance rembourse les dégâts, je crois qu'ils n'ont pas le choix.
- Oui, c'est vrai. J'ai appelé David, il est bien arrivé.
- Tant mieux ! Ils n'ont pas eu de soucis en chemin ?
- Non, je... je suis retombé sur Steve dans une allée, il m'a mis à terre.
- Quel abruti celui-là ! J'espère qu'il ira en taule !
- Mouais, mais en attendant...
Je jette un regard autour de moi, me demandant où peut bien être ma mère. Je peux presque l'imaginer en train d'écouter derrière une porte. Je fais la grimace avant de reprendre.
- Michel et sa bande sont arrivés à ce moment-là et lui sont tombés dessus. J'ai pu en profiter pour m'enfuir.
- Alors, ça...
- Oui, mais je l'entendais raconter ce que savait Annie, si tu vois ce que je veux dire.
- Ah, oui, je vois tout à fait... c'est mauvais, ça.
- Tu peux le dire.
- Mieux vaut qu'on joue la sécurité et qu'on cesse de se voir, Yann.
- Laurent...
- On se reverra plus tard, mais en ce moment, ça chauffe de tous les côtés, on est trop exposés.
- Laurent...
- Excuse-moi, mon père m'appelle, dit-il en soupirant. Je sais, Yann, je le sais très bien, mais on doit être prudents. Je t'embrasse.
Il raccroche, me laissant seul au monde.
- Laurent....
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