21-03-2021, 10:24 PM
4 - Julien : Réunion générale
Je suis rapidement arrivé chez Laurent, et Dave m'a fait part des derniers évènements. Laurent a failli tuer Steve après avoir découvert son ordi et sa chaîne explosés dans sa chambre. Cet abruti s'est repris un coup de pied bien placé... et s'en serait repris d'autres si Yann ne l'avait pas arrêté.
Yann et David l'ont attaché et collé dans la cave, tandis qu'une Pascale effrayée se réfugiait dans la chambre d'Isa. J'ai décidé de tenter de nouveau de contacter Fabien. Il est si débrouillard qu'il aura bien une idée. Mais pas de réponse. Dommage.
Je monte rejoindre Laurent et le trouve dans sa chambre, assis sur son lit, compliment abattu. Yann est lové contre son dos, ses bras l'enlaçant comme pour lui offrir sa force. Je trouve ça très touchant. Je ressens, vraiment, l'amour qu'ils se portent tous les deux. Le spectacle de désolation qu'a semé Steve dans la pièce offre un contraste brutal.
Je préfère reporter mon regard sur Laurent, qui garde les yeux fermés. Probablement pour ne pas voir sa chambre.
Ça me fait... quelque chose de les voir ainsi. Ce n'est pas vraiment de la jalousie... je n'ai pas été amoureux de lui. Je regrette simplement ce qui aurait pu être. Finirai-je un jour par trouver l'amour ? Je me posais la même question il y a quelques mois. Je me rends compte que j'avais été bien naïf. Il ne suffit pas de trouver un autre gay pour que tout se passe bien. Encore faut-il que nous nous plaisions. Tous les deux.
Ces deux-là font plus que se plaire, c'est l'évidence même. Ils s'aiment, totalement. J'aimerais beaucoup vivre cela... mais cela devra attendre.
- Ça va, Lo ?
- Pfff... pas vraiment, non. Mes parents vont me tuer.
- C'est pas toi le responsable, c'est ce fou furieux.
- J'ai pris mes responsabilités en leur demandant que Pascale soit hébergée chez nous.
- Ju a raison, dit Yann. Ce n'est pas de ta faute. Celui que tes parents vont tuer, c'est Steve.
- Hum...
- Comment va Pascale ?
Mieux vaut changer de sujet, j'ai l'impression...
- Pas très fort. David fait le guet en bas pour surveiller Steve et...
- Je vais le faire. La place de David est auprès d'elle ! Je ne comprends même pas qu'il soit encore en bas.
- Il a peur qu'il ne sorte pour menacer de nouveau son amie. Il ne devrait pas, vu l'état dans lequel on l'a laissé.
- J'y vais. Franck est en chemin, il devrait pouvoir nous aider à résoudre ce problème.
- Super.
Je les laisse et redescend pour rejoindre David.
- Ta place est auprès de Pascale. Elle a besoin de toi. Je vais surveiller cette porte, dis-je en indiquant la cave.
- Merci, Ju.
- C'est fait pour ça, les amis. Allez, vas-y.
Je me met en place tandis que David grimpe les marches quatre à quatre. Peu après, mû par la curiosité, je colle une oreille au battant, mais n'entends rien. La sonnerie de la porte me fait sursauter.
Je vais ouvrir et souris en voyant qui est là.
- Franck ! Merci d'être venu aussi vite.
- Mais de rien, voyons, je ne suis pas du genre à laisser tomber mes amis.
Je remarque que le sourire de mon ami semble forcé, et ses traits tirés lui donnent vraiment mauvaise mine.
- Tout va bien ?
- Non, mais j'ai pas trop envie d'en parler.
- Hum...
- Ah, excuse-moi. Julien, je te présente Kévin. Kévin, Julien.
Ah, pas mal du tout le gars... mais je ne devrais pas me faire d'illusions. J'ai trop souffert ces derniers temps.
Le souvenir de Fabien me revient soudainement, et ma gorge se serre. Avec tout ça, j'avais réussi à l'oublier. Mais je ne le chasserai pas aussi facilement de mon esprit. Je l'aime. Je ferais n'importe quoi pour l'oublier, tellement j'ai mal. Mais j'ai trop besoin de lui pour vouloir l'oublier.
Je l'aime...
Kévin me regarde avec compassion. J'ai la dérangeante impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert.
- Ce n'est pas facile, n'est-ce pas ? Il te manque...
- Que... comment ? Qui te l'a dit ?
- Ton visage... j'ai vu celui de Franck assez souvent pour reconnaître cette tristesse.
- Oui... mais je préfère ne pas en parler... pas sur le palier en tout cas. Entrez.
- Je vais aller voir Laurent tout de suite, dit Franck.
- Il est à l'étage.
- Vas-y, dit Kévin. Je vais rester ici.
Nous restons seuls dans le couloir, et je regarde Kévin en me demandant ce qu'il me veut.
- Je comprends tout à fait ce que tu ressens. Je suis passé par là. Ça te ferait du bien d'en parler.
- À quoi bon... ça ne fera que raviver la douleur.
- Il vaut mieux en passer par là une bonne fois.
- Il est hétéro... je... il était si gentil avec moi. J'ai cru...
- Je suis vraiment désolé, Ju. Parle-moi de lui...
Tout sort. Mon chagrin éclate enfin, d'un coup, le chagrin d'avoir perdu Laurent, d'avoir frôlé la mort des mains de mon père, d'avoir perdu Fabien, mon chagrin d'être seul, mon besoin désespéré d'être aimé.
Tout ça, je le pleure sur l'épaule de Kévin, qui m'était totalement inconnu quelques minutes plus tôt, et qui m'écoute et me murmure des paroles de réconfort.
Je suis rapidement arrivé chez Laurent, et Dave m'a fait part des derniers évènements. Laurent a failli tuer Steve après avoir découvert son ordi et sa chaîne explosés dans sa chambre. Cet abruti s'est repris un coup de pied bien placé... et s'en serait repris d'autres si Yann ne l'avait pas arrêté.
Yann et David l'ont attaché et collé dans la cave, tandis qu'une Pascale effrayée se réfugiait dans la chambre d'Isa. J'ai décidé de tenter de nouveau de contacter Fabien. Il est si débrouillard qu'il aura bien une idée. Mais pas de réponse. Dommage.
Je monte rejoindre Laurent et le trouve dans sa chambre, assis sur son lit, compliment abattu. Yann est lové contre son dos, ses bras l'enlaçant comme pour lui offrir sa force. Je trouve ça très touchant. Je ressens, vraiment, l'amour qu'ils se portent tous les deux. Le spectacle de désolation qu'a semé Steve dans la pièce offre un contraste brutal.
Je préfère reporter mon regard sur Laurent, qui garde les yeux fermés. Probablement pour ne pas voir sa chambre.
Ça me fait... quelque chose de les voir ainsi. Ce n'est pas vraiment de la jalousie... je n'ai pas été amoureux de lui. Je regrette simplement ce qui aurait pu être. Finirai-je un jour par trouver l'amour ? Je me posais la même question il y a quelques mois. Je me rends compte que j'avais été bien naïf. Il ne suffit pas de trouver un autre gay pour que tout se passe bien. Encore faut-il que nous nous plaisions. Tous les deux.
Ces deux-là font plus que se plaire, c'est l'évidence même. Ils s'aiment, totalement. J'aimerais beaucoup vivre cela... mais cela devra attendre.
- Ça va, Lo ?
- Pfff... pas vraiment, non. Mes parents vont me tuer.
- C'est pas toi le responsable, c'est ce fou furieux.
- J'ai pris mes responsabilités en leur demandant que Pascale soit hébergée chez nous.
- Ju a raison, dit Yann. Ce n'est pas de ta faute. Celui que tes parents vont tuer, c'est Steve.
- Hum...
- Comment va Pascale ?
Mieux vaut changer de sujet, j'ai l'impression...
- Pas très fort. David fait le guet en bas pour surveiller Steve et...
- Je vais le faire. La place de David est auprès d'elle ! Je ne comprends même pas qu'il soit encore en bas.
- Il a peur qu'il ne sorte pour menacer de nouveau son amie. Il ne devrait pas, vu l'état dans lequel on l'a laissé.
- J'y vais. Franck est en chemin, il devrait pouvoir nous aider à résoudre ce problème.
- Super.
Je les laisse et redescend pour rejoindre David.
- Ta place est auprès de Pascale. Elle a besoin de toi. Je vais surveiller cette porte, dis-je en indiquant la cave.
- Merci, Ju.
- C'est fait pour ça, les amis. Allez, vas-y.
Je me met en place tandis que David grimpe les marches quatre à quatre. Peu après, mû par la curiosité, je colle une oreille au battant, mais n'entends rien. La sonnerie de la porte me fait sursauter.
Je vais ouvrir et souris en voyant qui est là.
- Franck ! Merci d'être venu aussi vite.
- Mais de rien, voyons, je ne suis pas du genre à laisser tomber mes amis.
Je remarque que le sourire de mon ami semble forcé, et ses traits tirés lui donnent vraiment mauvaise mine.
- Tout va bien ?
- Non, mais j'ai pas trop envie d'en parler.
- Hum...
- Ah, excuse-moi. Julien, je te présente Kévin. Kévin, Julien.
Ah, pas mal du tout le gars... mais je ne devrais pas me faire d'illusions. J'ai trop souffert ces derniers temps.
Le souvenir de Fabien me revient soudainement, et ma gorge se serre. Avec tout ça, j'avais réussi à l'oublier. Mais je ne le chasserai pas aussi facilement de mon esprit. Je l'aime. Je ferais n'importe quoi pour l'oublier, tellement j'ai mal. Mais j'ai trop besoin de lui pour vouloir l'oublier.
Je l'aime...
Kévin me regarde avec compassion. J'ai la dérangeante impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert.
- Ce n'est pas facile, n'est-ce pas ? Il te manque...
- Que... comment ? Qui te l'a dit ?
- Ton visage... j'ai vu celui de Franck assez souvent pour reconnaître cette tristesse.
- Oui... mais je préfère ne pas en parler... pas sur le palier en tout cas. Entrez.
- Je vais aller voir Laurent tout de suite, dit Franck.
- Il est à l'étage.
- Vas-y, dit Kévin. Je vais rester ici.
Nous restons seuls dans le couloir, et je regarde Kévin en me demandant ce qu'il me veut.
- Je comprends tout à fait ce que tu ressens. Je suis passé par là. Ça te ferait du bien d'en parler.
- À quoi bon... ça ne fera que raviver la douleur.
- Il vaut mieux en passer par là une bonne fois.
- Il est hétéro... je... il était si gentil avec moi. J'ai cru...
- Je suis vraiment désolé, Ju. Parle-moi de lui...
Tout sort. Mon chagrin éclate enfin, d'un coup, le chagrin d'avoir perdu Laurent, d'avoir frôlé la mort des mains de mon père, d'avoir perdu Fabien, mon chagrin d'être seul, mon besoin désespéré d'être aimé.
Tout ça, je le pleure sur l'épaule de Kévin, qui m'était totalement inconnu quelques minutes plus tôt, et qui m'écoute et me murmure des paroles de réconfort.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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