16-03-2021, 10:41 PM
8 - Yann : Conseil de guerre
- Tu n'es pas sérieux, David ?!
- Bien sûr que non. Je ne suis pas un meurtrier.
- Tu lui as menti ?
- Je... je veux savoir ce qui se passe dans cette histoire. Je suis complètement perdu. Je ne le sens vraiment pas... je voulais simplement savoir comment elle réagirait. Elle l'a pris assez mal... elle m'a dit qu'elle me perdrait si je faisais une bêtise pareille, et qu'elle ne le supporterait pas.
- Bon...
- On a fini par se dire qu'on était tous les deux fatigués et que ça nous faisait dire des bêtises, on s'est séparés et on s'est couchés. Le lendemain, j'ai décidé de passer vous voir.
- Pfff... quelle galère. Elle ne t'a rien dit, donc ?
- Non, rien.
- Il est bien sûr hors de question de tuer qui que ce soit, et encore moins de nous expliquer avec Steve. On ne connaît que trop son caractère, et même si je rêve de me venger pour la raclée qu'il m'a mis, cette fois où...
- Où il a failli te tuer, complète Julien.
Laurent regarde dans le vide. Je comprends qu'il revit ce qui s'est passé, et à le voir serrer les poings, il n'a visiblement toujours pas digéré ce qui lui est arrivé.
- Calme-toi, Lo. Il n'en vaut pas la peine. C'est un abruti fini... mais il est très fort. Je pouvais toujours cogner comme une brute, c'est à peine s'il s'en rendait compte. Méfie-toi, Dave, s'il se pointe chez vous, je ne sais pas si ton père pourra l'arrêter.
- Il vaut mieux que j'y aille, dans ce cas.
- Elle n'est pas en sécurité chez toi, dit Laurent. Il va filer droit chez toi. On a de la place chez nous. On peut l'héberger sans problème.
- Tu as raison. Merci.
- Je préviens mes parents, le temps que tu la ramènes ici.
- Je viens avec toi, dit Julien. Si on le croise, on ne sera pas trop de deux.
- Merci.
Je les regarde partir, puis me tourne vers Laurent.
- Tu ne l'invites pas ici parce que tu as envie de voir arriver Steve, n'est-ce pas ?
- Hein ? Non, je n'ai pas envie de passer de nouveau un sale moment sous ses coups. Mais il n'a aucune chance de deviner qu'elle est ici, ce qui nous assurera qu'elle est en sécurité.
- C'est déplorable qu'on ne puisse pas faire confiance à la police, dans cette affaire.
- Il ne vaut mieux pas attirer l'attention sur nous...
- Tout à fait. À ce propos... je te rappelle que Steve est au courant pour nous deux. Il risque de nous causer des ennuis s'il se doute de quelque chose.
- Tu as raison. Autant garder un profil bas.
- Oui...
- Bon, je vais parler de tout ça à mes parents.
- Je dois rentrer... les miens râlent parce qu'ils ne me voient quasiment plus. Je n'ai pas besoin qu'ils soient trop énervés contre moi.
- Tu as raison. À bientôt mon amour.
Je l'embrasse tendrement.
- Ça me fait toujours un effet fou quand tu me dis ça.
- Quoi, « À bientôt » ?
- Idiot ! Dis-je en éclatant de rire avec lui.
Je sors de la chambre, mais il m'attrape par derrière, enserrant mon torse et mes bras, et dépose un baiser dans mon cou qui m'électrise littéralement.
- Si tu continues comme ça, je ne réponds plus de rien... je ne demanderais pas mieux, mais on a à faire.
- Ouais... je t'aime.
- Je t'aime.
Nous échangeons un autre baiser puis je descends avec lui, je dis au revoir à ses parents et quitte la maison.
Depuis le seuil, je vois s'éloigner une silhouette familière. Michel ? Oui, c'est bien lui. Il s'en est fallu de peu qu'il me voie sortir de... une minute, pourquoi je devrais me sentir coupable ? Je dois être plus nerveux que je le pensais. Laurent est mon copain, à ses yeux. Je m'éloigne dans la direction opposée, vers chez moi. Je ne veux plus jamais rien à voir avec Michel. C'est trop dangereux... Il y a trop de risques que ça dégénère.
- Eh ! Yann ?
Eh merde...
Je me retourne vers lui.
- Ah, Michel... salut !
- D'où tu sors ?
- J'étais chez Laurent. Mon frère sort avec sa sœur, et j'ai l'impression que c'est bien parti entre eux.
- Ah ouais ? Et tu lui sers de chaperon à ton frère ?
- Ha ha. Laurent est un bon copain. Et toi, tu n'es pas avec les autres ?
- Nan, mais on se retrouve ce soir, à la cave. Tu viens ?
- J'aimerais bien, mais mes parents font vraiment la gueule en ce moment, je...
- Mais tu les emmerde, tes vieux !
- Je suis désolé, mais je ne peux pas encore me permettre de les emmerder. Quand je pourrai me débrouiller seul, je leur dirai en face ce que je pense d'eux avant de claquer la porte, mais en attendant, je ne peux pas.
- Mouais, je vois... bon, quand t'en auras marre de traîner avec eux, tu sais où nous trouver.
- Ouais, pas de problème.
- Et ta copine, tu l'as baisé, ça y est ?
- Quelle copine ? Dis-je étourdiment, pris par surprise par sa question.
- Comment ça quelle copine ? Celle dont tu nous parlais sans arrêt. Même ton frère m'en a causé.
Il faut que je rattrape ça vite fait...
- Ah, celle-là ? Une conne, c'est tout. J'en trouverai une autre.
- Ça s'est mal passé ?
- Ouais... complètement coincée, j'ai laissé tomber. Quand je pense au temps que j'ai perdu avec elle... je préfère l'oublier, tu vois, elle en vaut pas la peine.
Comme les mensonges me viennent facilement... il suffit de parler comme lui, de penser comme lui, et ça passe.
- C'était qui alors ? Laurence ? Tu m'avais dit que tu la voulais, un soir.
- Euh, elle, j'aurais bien voulu me la faire, mais ce gars, je sais plus son nom...
- Mais c'est vrai, comment ai-je pu oublier François !
Tu m'as surtout tendu un piège... heureusement que radio potins tourne a plein régime au lycée...
- Il jouait dans l'équipe de rugby du lycée, j'ai pas eu le cran de m'opposer à lui...
- Ouais, hein ? T'as qu'à faire plus de sport, dit-il en me filant un coup de poing dans le ventre pour rire, puis un deuxième un peu plus fort. Je bloque mes abdos, bien décidé à ne pas paraître faible à ses yeux. Ce serait dangereux... sembler craindre ses coups pourrait lui donner des idées.
- Tu joues à quoi là ?
- T'as peur de rien, pas vrai ?
- On a tous peur de quelque chose.
- Peut-être, ouais. On a tous plus ou moins peur de mourir, par exemple.
- C'est vrai...
- C'est quoi qui te ferais le plus peur ?
J'y réfléchis.
- Il paraît que la mort par le feu est la plus horrible qui soit... ça me fout les jetons, je dois dire. Et toi ?
- Moi ? Je peux te dire qu'il y a des trucs que tu peux vivre qui sont pires que la mort.
Je me souviens de ce qu'il m'a raconté... ce qu'il a vécu avec son père. Quelle chose horrible.
- Changeons de sujet... moi j'aimerais bien que tu viennes nous rejoindre ce soir.
- Je t'ai déjà dit...
- T'es un homme ou une femmelette ?
- C'est pas ça la question !
- C'est la question que je te pose.
- Je suis un homme bien sûr. T'en doutes ?
Je me demande ce qu'il va répondre... je crains ce qu'il peut avoir à dire, mais au moins, je serai fixé.
- Bah ouais.
- Hein ?
- Tu préfères faire le bon petit chien chien auprès de tes parents que les défier...
- Pourquoi j'irais vous voir ? Je ne suis pas à tes ordres !
- Si tu préfères qu'on te considère comme une femmelette, libre à toi.
- T'es trop con.
- Qu'est-ce que t'as dit ?
- T'essaie de faire quoi là, c'est ma vie, pas la tienne. Mêle-toi de tes affaires.
Il me regarde un moment, puis éclate de rire.
- Tu sais quoi ? C'est trop facile de te faire sortir de tes gonds. C'en est désespérant.
- Tu...
- Bon, allez, salut. Amuse-toi bien.
- Euh, salut...
Je le regarde partir en secouant la tête, incrédule. Décidément, il est vraiment trop bizarre.
- Et à ce soir ! Dit-il en se retournant.
- Crève !
J'entends son rire s'éloigner. Je soupire et rentre chez moi. Mais j'entends courir derrière moi. C'est encore Michel... Au secours...
- J'oubliais... si t'as envie de revoir Mireille, n'hésite pas OK ?
- Ah, ouais, pas de problème !
Pas pour tout l'or du monde...
- Tu n'es pas sérieux, David ?!
- Bien sûr que non. Je ne suis pas un meurtrier.
- Tu lui as menti ?
- Je... je veux savoir ce qui se passe dans cette histoire. Je suis complètement perdu. Je ne le sens vraiment pas... je voulais simplement savoir comment elle réagirait. Elle l'a pris assez mal... elle m'a dit qu'elle me perdrait si je faisais une bêtise pareille, et qu'elle ne le supporterait pas.
- Bon...
- On a fini par se dire qu'on était tous les deux fatigués et que ça nous faisait dire des bêtises, on s'est séparés et on s'est couchés. Le lendemain, j'ai décidé de passer vous voir.
- Pfff... quelle galère. Elle ne t'a rien dit, donc ?
- Non, rien.
- Il est bien sûr hors de question de tuer qui que ce soit, et encore moins de nous expliquer avec Steve. On ne connaît que trop son caractère, et même si je rêve de me venger pour la raclée qu'il m'a mis, cette fois où...
- Où il a failli te tuer, complète Julien.
Laurent regarde dans le vide. Je comprends qu'il revit ce qui s'est passé, et à le voir serrer les poings, il n'a visiblement toujours pas digéré ce qui lui est arrivé.
- Calme-toi, Lo. Il n'en vaut pas la peine. C'est un abruti fini... mais il est très fort. Je pouvais toujours cogner comme une brute, c'est à peine s'il s'en rendait compte. Méfie-toi, Dave, s'il se pointe chez vous, je ne sais pas si ton père pourra l'arrêter.
- Il vaut mieux que j'y aille, dans ce cas.
- Elle n'est pas en sécurité chez toi, dit Laurent. Il va filer droit chez toi. On a de la place chez nous. On peut l'héberger sans problème.
- Tu as raison. Merci.
- Je préviens mes parents, le temps que tu la ramènes ici.
- Je viens avec toi, dit Julien. Si on le croise, on ne sera pas trop de deux.
- Merci.
Je les regarde partir, puis me tourne vers Laurent.
- Tu ne l'invites pas ici parce que tu as envie de voir arriver Steve, n'est-ce pas ?
- Hein ? Non, je n'ai pas envie de passer de nouveau un sale moment sous ses coups. Mais il n'a aucune chance de deviner qu'elle est ici, ce qui nous assurera qu'elle est en sécurité.
- C'est déplorable qu'on ne puisse pas faire confiance à la police, dans cette affaire.
- Il ne vaut mieux pas attirer l'attention sur nous...
- Tout à fait. À ce propos... je te rappelle que Steve est au courant pour nous deux. Il risque de nous causer des ennuis s'il se doute de quelque chose.
- Tu as raison. Autant garder un profil bas.
- Oui...
- Bon, je vais parler de tout ça à mes parents.
- Je dois rentrer... les miens râlent parce qu'ils ne me voient quasiment plus. Je n'ai pas besoin qu'ils soient trop énervés contre moi.
- Tu as raison. À bientôt mon amour.
Je l'embrasse tendrement.
- Ça me fait toujours un effet fou quand tu me dis ça.
- Quoi, « À bientôt » ?
- Idiot ! Dis-je en éclatant de rire avec lui.
Je sors de la chambre, mais il m'attrape par derrière, enserrant mon torse et mes bras, et dépose un baiser dans mon cou qui m'électrise littéralement.
- Si tu continues comme ça, je ne réponds plus de rien... je ne demanderais pas mieux, mais on a à faire.
- Ouais... je t'aime.
- Je t'aime.
Nous échangeons un autre baiser puis je descends avec lui, je dis au revoir à ses parents et quitte la maison.
Depuis le seuil, je vois s'éloigner une silhouette familière. Michel ? Oui, c'est bien lui. Il s'en est fallu de peu qu'il me voie sortir de... une minute, pourquoi je devrais me sentir coupable ? Je dois être plus nerveux que je le pensais. Laurent est mon copain, à ses yeux. Je m'éloigne dans la direction opposée, vers chez moi. Je ne veux plus jamais rien à voir avec Michel. C'est trop dangereux... Il y a trop de risques que ça dégénère.
- Eh ! Yann ?
Eh merde...
Je me retourne vers lui.
- Ah, Michel... salut !
- D'où tu sors ?
- J'étais chez Laurent. Mon frère sort avec sa sœur, et j'ai l'impression que c'est bien parti entre eux.
- Ah ouais ? Et tu lui sers de chaperon à ton frère ?
- Ha ha. Laurent est un bon copain. Et toi, tu n'es pas avec les autres ?
- Nan, mais on se retrouve ce soir, à la cave. Tu viens ?
- J'aimerais bien, mais mes parents font vraiment la gueule en ce moment, je...
- Mais tu les emmerde, tes vieux !
- Je suis désolé, mais je ne peux pas encore me permettre de les emmerder. Quand je pourrai me débrouiller seul, je leur dirai en face ce que je pense d'eux avant de claquer la porte, mais en attendant, je ne peux pas.
- Mouais, je vois... bon, quand t'en auras marre de traîner avec eux, tu sais où nous trouver.
- Ouais, pas de problème.
- Et ta copine, tu l'as baisé, ça y est ?
- Quelle copine ? Dis-je étourdiment, pris par surprise par sa question.
- Comment ça quelle copine ? Celle dont tu nous parlais sans arrêt. Même ton frère m'en a causé.
Il faut que je rattrape ça vite fait...
- Ah, celle-là ? Une conne, c'est tout. J'en trouverai une autre.
- Ça s'est mal passé ?
- Ouais... complètement coincée, j'ai laissé tomber. Quand je pense au temps que j'ai perdu avec elle... je préfère l'oublier, tu vois, elle en vaut pas la peine.
Comme les mensonges me viennent facilement... il suffit de parler comme lui, de penser comme lui, et ça passe.
- C'était qui alors ? Laurence ? Tu m'avais dit que tu la voulais, un soir.
- Euh, elle, j'aurais bien voulu me la faire, mais ce gars, je sais plus son nom...
- Mais c'est vrai, comment ai-je pu oublier François !
Tu m'as surtout tendu un piège... heureusement que radio potins tourne a plein régime au lycée...
- Il jouait dans l'équipe de rugby du lycée, j'ai pas eu le cran de m'opposer à lui...
- Ouais, hein ? T'as qu'à faire plus de sport, dit-il en me filant un coup de poing dans le ventre pour rire, puis un deuxième un peu plus fort. Je bloque mes abdos, bien décidé à ne pas paraître faible à ses yeux. Ce serait dangereux... sembler craindre ses coups pourrait lui donner des idées.
- Tu joues à quoi là ?
- T'as peur de rien, pas vrai ?
- On a tous peur de quelque chose.
- Peut-être, ouais. On a tous plus ou moins peur de mourir, par exemple.
- C'est vrai...
- C'est quoi qui te ferais le plus peur ?
J'y réfléchis.
- Il paraît que la mort par le feu est la plus horrible qui soit... ça me fout les jetons, je dois dire. Et toi ?
- Moi ? Je peux te dire qu'il y a des trucs que tu peux vivre qui sont pires que la mort.
Je me souviens de ce qu'il m'a raconté... ce qu'il a vécu avec son père. Quelle chose horrible.
- Changeons de sujet... moi j'aimerais bien que tu viennes nous rejoindre ce soir.
- Je t'ai déjà dit...
- T'es un homme ou une femmelette ?
- C'est pas ça la question !
- C'est la question que je te pose.
- Je suis un homme bien sûr. T'en doutes ?
Je me demande ce qu'il va répondre... je crains ce qu'il peut avoir à dire, mais au moins, je serai fixé.
- Bah ouais.
- Hein ?
- Tu préfères faire le bon petit chien chien auprès de tes parents que les défier...
- Pourquoi j'irais vous voir ? Je ne suis pas à tes ordres !
- Si tu préfères qu'on te considère comme une femmelette, libre à toi.
- T'es trop con.
- Qu'est-ce que t'as dit ?
- T'essaie de faire quoi là, c'est ma vie, pas la tienne. Mêle-toi de tes affaires.
Il me regarde un moment, puis éclate de rire.
- Tu sais quoi ? C'est trop facile de te faire sortir de tes gonds. C'en est désespérant.
- Tu...
- Bon, allez, salut. Amuse-toi bien.
- Euh, salut...
Je le regarde partir en secouant la tête, incrédule. Décidément, il est vraiment trop bizarre.
- Et à ce soir ! Dit-il en se retournant.
- Crève !
J'entends son rire s'éloigner. Je soupire et rentre chez moi. Mais j'entends courir derrière moi. C'est encore Michel... Au secours...
- J'oubliais... si t'as envie de revoir Mireille, n'hésite pas OK ?
- Ah, ouais, pas de problème !
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