11-03-2021, 10:19 PM
3 - Julien : Question indiscrète
- Salut, Fabien ! Ça va ?
- Oui, super, et toi ?
- Bah...
- Entre. Je suis content de te revoir, ça faisait un moment.
- J'ai pas mal déprimé... je suis perdu.
Il m'invite à m'assoir sur le canapé, et s'installe à côté de moi, ses yeux m'étudiant doucement.
- Qu'y a-t-il ? C'est... ton père ?
- Toute ma vie a été chamboulée, et pas seulement par sa mort, mais déjà avant. Ça fait beaucoup pour moi, j'ai eu du mal à encaisser tout ça.
- Tu veux en parler ?
- Euh... je ne sais pas.
- Pas de souci, si tu n'es pas prêt à le faire, tu sais où me trouver si besoin est.
- Merci. En fait, je...
Je prend une grande inspiration, rassemblant mon courage.
- Je venais un peu pour ça... pour avoir quelqu'un à qui parler, qui ne soit pas impliquée dans tout ça... mais c'est dur. Je ne sais pas comment tu vas le prendre.
- Je ne te juge pas, Julien. Je suis ton ami. J'ai assez fait pour toi pour te le prouver, non ?
- Oui, et je n'en reviens pas. C'est dingue ce que tu as fait, je m'inquiétais pour toi.
- C'est gentil, mais je suis du genre débrouillard. Ça m'a plus amusé qu'autre chose... enfin, pas tant que ça, car moi aussi je m'en faisais pour toi.
Je sens mon cœur battre un peu plus fort. Je m'interroge encore sur mes sentiments pour lui, mais je pense maintenant savoir. J'éprouve bel et bien quelque chose de fort pour ce garçon si gentil. Je voudrais tellement...
Je le regarde dans les yeux, étudiant franchement son visage, et il semble prendre ça pour une hésitation, une pause destinée à rassembler mon courage. Il est très beau, certes, et plus encore, c'est... c'est un ange. Je veux être à lui. Mais je crains de le perdre. C'est toujours la même histoire.
Mais il me semble être aussi intelligent que beau, a-t-il seulement un seul défaut ? La perfection serait-elle de ce monde, finalement ? J'en doute. Mais autant me lancer, car ne pas savoir, et avoir ce masque entre nous deux, me torture.
- Je... comment te dire ?
- Prends ton temps.
- Je suis gay, Fab.
- Tu es sûr ?
Je le regarde, stupéfait.
- Bah oui j'en suis sûr, quelle question.
- Euh, désolé, j'étais surpris, ça m'a échappé.
- Y a pas de mal. Euh... et toi ?
- Non.
- Ah...
Ma gorge se serre, je me rends compte alors à quel point j'étais aveugle à la force de mes sentiments. La sensation de perte me poignarde cruellement. J'étais amoureux, mais je refusais de le voir, par peur d'être déçu... comme avec Laurent. Mais rien ne pouvait me protéger de cette douleur... Je tente de retenir mes larmes, mais j'ai trop mal, beaucoup trop mal, encore une fois, je suis rejeté par celui que j'aime, combien de fois encore devrais-je subir pareil calvaire ?
- Julien ? S'étonne Fabien tandis que je fonds en larmes.
- Excuse-moi... je...
- Tu... tu étais amoureux de moi ?
- J'ai... j'ai cru que...
- Que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait parce que je l'étais ? Je suis vraiment désolé, Ju. Je suis vraiment désolé.
Il me serre alors contre lui, tentant de me procurer un quelconque réconfort, mais la douleur redouble par ce seul contact, qui me fait mesurer plus fort encore ce que j'ai perdu. Mais il ne me lâche pas, et mes larmes finissent par se tarir. Il m'approvisionne en mouchoirs à mesure que j'en ai besoin, toujours aussi prévenant, toujours aussi... est-ce vraiment possible, peut-il être si attentionné envers moi et être hétéro ?
Je finis par reprendre contenance, et le remercie.
- Je t'en prie. Je suis vraiment désolé, répète-t-il, je m'en veux d'être la cause de ta douleur.
- Ce n'est pas de ta faute. Mais je reçois choc après choc, ces derniers temps, je n'en peux plus.
- Que t'es-t-il arrivé d'autre ?
- Je ne suis pas en état de parler, dis-je, au bord d'une nouvelle crise de larmes à la pensée de Laurent. Je serre plus fort Fabien dans mes bras, jusqu'à ce que ça passe. Mais les regrets donnent un goût amer à l'étreinte de ses bras...
Je suis passé par tant de choses, depuis quelques mois, depuis le jour où j'ai posé à Laurent une question indiscrète. Je n'imaginais alors pas ce que j'allais déclencher. Tout ça pour une question qui m'avait beaucoup fait rire... rire qui me reprend, plus nerveux qu'autre chose, alors que je revois la réaction de Laurent.
- Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ?
- Un souvenir... mais peu importe. Je... je te remercie pour tout, Fab, mais j'ai besoin d'être seul un moment. Je vais rentrer chez moi.
- Je comprends. Ma porte te sera toujours ouverte.
- Je sais. Merci.
- Je t'en prie. Et... ne fais pas de bêtise, compris ? La roue tourne. Elle finit toujours par le faire.
- Je l'espère, dis-je en me levant. Fabien se lève à son tour et me raccompagne. Je ressens sa peine et son impuissance.
La roue tourne...
Peut-être, en effet. Qui sait ce que peut apporter l'avenir ? Mais en ce moment, je n'ai pas la force de l'affronter.
- Au revoir, Ju. Je compte bien te revoir, avoir de tes nouvelles, tu m'entends ? On est amis, et on le restera.
- Oui, ne t'en fais pas, je te remercie vraiment pour tout.
- Ce n'est rien.
- Au revoir.
Je commence à partir, mais m'arrête au bout de quelques pas, repensant à la dernière fois que j'ai changé mon destin, d'une simple question.
La roue tourne...
Je me retourne vers Fabien, qui est resté sur le seuil. Un léger sourire me vient aux lèvres, je ne sais comment.
- Fabien...
- Oui ?
- Tu n'as jamais eu envie d'essayer ?
- Salut, Fabien ! Ça va ?
- Oui, super, et toi ?
- Bah...
- Entre. Je suis content de te revoir, ça faisait un moment.
- J'ai pas mal déprimé... je suis perdu.
Il m'invite à m'assoir sur le canapé, et s'installe à côté de moi, ses yeux m'étudiant doucement.
- Qu'y a-t-il ? C'est... ton père ?
- Toute ma vie a été chamboulée, et pas seulement par sa mort, mais déjà avant. Ça fait beaucoup pour moi, j'ai eu du mal à encaisser tout ça.
- Tu veux en parler ?
- Euh... je ne sais pas.
- Pas de souci, si tu n'es pas prêt à le faire, tu sais où me trouver si besoin est.
- Merci. En fait, je...
Je prend une grande inspiration, rassemblant mon courage.
- Je venais un peu pour ça... pour avoir quelqu'un à qui parler, qui ne soit pas impliquée dans tout ça... mais c'est dur. Je ne sais pas comment tu vas le prendre.
- Je ne te juge pas, Julien. Je suis ton ami. J'ai assez fait pour toi pour te le prouver, non ?
- Oui, et je n'en reviens pas. C'est dingue ce que tu as fait, je m'inquiétais pour toi.
- C'est gentil, mais je suis du genre débrouillard. Ça m'a plus amusé qu'autre chose... enfin, pas tant que ça, car moi aussi je m'en faisais pour toi.
Je sens mon cœur battre un peu plus fort. Je m'interroge encore sur mes sentiments pour lui, mais je pense maintenant savoir. J'éprouve bel et bien quelque chose de fort pour ce garçon si gentil. Je voudrais tellement...
Je le regarde dans les yeux, étudiant franchement son visage, et il semble prendre ça pour une hésitation, une pause destinée à rassembler mon courage. Il est très beau, certes, et plus encore, c'est... c'est un ange. Je veux être à lui. Mais je crains de le perdre. C'est toujours la même histoire.
Mais il me semble être aussi intelligent que beau, a-t-il seulement un seul défaut ? La perfection serait-elle de ce monde, finalement ? J'en doute. Mais autant me lancer, car ne pas savoir, et avoir ce masque entre nous deux, me torture.
- Je... comment te dire ?
- Prends ton temps.
- Je suis gay, Fab.
- Tu es sûr ?
Je le regarde, stupéfait.
- Bah oui j'en suis sûr, quelle question.
- Euh, désolé, j'étais surpris, ça m'a échappé.
- Y a pas de mal. Euh... et toi ?
- Non.
- Ah...
Ma gorge se serre, je me rends compte alors à quel point j'étais aveugle à la force de mes sentiments. La sensation de perte me poignarde cruellement. J'étais amoureux, mais je refusais de le voir, par peur d'être déçu... comme avec Laurent. Mais rien ne pouvait me protéger de cette douleur... Je tente de retenir mes larmes, mais j'ai trop mal, beaucoup trop mal, encore une fois, je suis rejeté par celui que j'aime, combien de fois encore devrais-je subir pareil calvaire ?
- Julien ? S'étonne Fabien tandis que je fonds en larmes.
- Excuse-moi... je...
- Tu... tu étais amoureux de moi ?
- J'ai... j'ai cru que...
- Que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait parce que je l'étais ? Je suis vraiment désolé, Ju. Je suis vraiment désolé.
Il me serre alors contre lui, tentant de me procurer un quelconque réconfort, mais la douleur redouble par ce seul contact, qui me fait mesurer plus fort encore ce que j'ai perdu. Mais il ne me lâche pas, et mes larmes finissent par se tarir. Il m'approvisionne en mouchoirs à mesure que j'en ai besoin, toujours aussi prévenant, toujours aussi... est-ce vraiment possible, peut-il être si attentionné envers moi et être hétéro ?
Je finis par reprendre contenance, et le remercie.
- Je t'en prie. Je suis vraiment désolé, répète-t-il, je m'en veux d'être la cause de ta douleur.
- Ce n'est pas de ta faute. Mais je reçois choc après choc, ces derniers temps, je n'en peux plus.
- Que t'es-t-il arrivé d'autre ?
- Je ne suis pas en état de parler, dis-je, au bord d'une nouvelle crise de larmes à la pensée de Laurent. Je serre plus fort Fabien dans mes bras, jusqu'à ce que ça passe. Mais les regrets donnent un goût amer à l'étreinte de ses bras...
Je suis passé par tant de choses, depuis quelques mois, depuis le jour où j'ai posé à Laurent une question indiscrète. Je n'imaginais alors pas ce que j'allais déclencher. Tout ça pour une question qui m'avait beaucoup fait rire... rire qui me reprend, plus nerveux qu'autre chose, alors que je revois la réaction de Laurent.
- Qu'est-ce qui te fait rire comme ça ?
- Un souvenir... mais peu importe. Je... je te remercie pour tout, Fab, mais j'ai besoin d'être seul un moment. Je vais rentrer chez moi.
- Je comprends. Ma porte te sera toujours ouverte.
- Je sais. Merci.
- Je t'en prie. Et... ne fais pas de bêtise, compris ? La roue tourne. Elle finit toujours par le faire.
- Je l'espère, dis-je en me levant. Fabien se lève à son tour et me raccompagne. Je ressens sa peine et son impuissance.
La roue tourne...
Peut-être, en effet. Qui sait ce que peut apporter l'avenir ? Mais en ce moment, je n'ai pas la force de l'affronter.
- Au revoir, Ju. Je compte bien te revoir, avoir de tes nouvelles, tu m'entends ? On est amis, et on le restera.
- Oui, ne t'en fais pas, je te remercie vraiment pour tout.
- Ce n'est rien.
- Au revoir.
Je commence à partir, mais m'arrête au bout de quelques pas, repensant à la dernière fois que j'ai changé mon destin, d'une simple question.
La roue tourne...
Je me retourne vers Fabien, qui est resté sur le seuil. Un léger sourire me vient aux lèvres, je ne sais comment.
- Fabien...
- Oui ?
- Tu n'as jamais eu envie d'essayer ?
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