06-03-2021, 09:57 PM
25 - David : Visite surprise
- Tu veux en parler ?
- Ça va, maman.
- Oui, eh bien, ça n'en a pas l'air. Ça fait trois jours que tu manges à peine, je te rappelle que le bac commence bientôt. Tu auras besoin de toutes tes forces.
- J'en ai rien à fou... euh, rien à faire. J'en ai marre...
- C'est bien ce que je disais, ça ne va absolument pas.
- Un chagrin d'amour, à tous les coups, dit mon père.
- Lâchez-moi.
- Qu'est-ce qui se passe avec Pascale ?
- Si seulement je le savais !
- Tu ne lui as pas parlé ? Rester tous les deux dans votre coin n'arrangera pas les choses, qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'est compliqué... et j'ai pas envie d'en parler.
Je me lève de table et sors. J'entends ma mère soupirer, puis lancer :
- Nous sommes là, David, si tu ressens l'envie de parler de quoi que ce soit, tu le sais.
- Je le sais, maman. Merci.
Je retourne dans ma chambre, me met un peu de musique et recommence à déprimer tranquillement.
Je n'avais pas réalisé à quel point je tenais à Pascale avant qu'elle ne cesse de me voir, m'évitant même dans la cour du lycée. Ce n'est pas un autre mec, non, je l'ai assez surveillé pour le savoir, alors quoi ?
D'ailleurs, je ne vois pas non plus très souvent Laurent ou Yann. Ils sont toujours fourrés l'un chez l'autre... voire, peut-être, l'un dans l'autre.
Je ris un peu, amusé et heureux de leur bonheur... ou... oui, pour être honnête, un peu jaloux aussi. Je les envie. Mince, pourquoi les femmes sont-elles aussi compliquées ? Hum... c'est ma frustration qui me fait dire de telles bêtises ? On ne peut pas généraliser, je me le suis pourtant suffisamment dit. Chaque personne est un cas particulier. Et il a fallu que je tombe sur un problème que je ne parviens pas à résoudre, et pourquoi ?
Parce que je me suis replié sur ma misère, renfermé et que je n'ai plus cherché à comprendre, juste à me laisser mourir de désespoir. Ça ne peut pas continuer comme ça. Il faut que je tourne la page...
Sauf que ça me semble impossible. Je suis toujours aussi amoureux. Quand nous étions ensemble, j'ai bien ressenti ses propres sentiments... ou me suis-je fait des illusions ? L'amour est aveugle, dit-on, me suis-je vraiment berné à ce point ? Je ne le pense pas. Ma mère a raison, il faut que je lui parle une bonne fois pour toutes.
J'entends qu'on sonne à la porte, peut-être, en fin de compte, mes amis sont venus me voir. Ça pourrait même être Julien... Je me décide à sortir et dévale l'escalier. Ma mère m'entend arriver et décide de me laisser ouvrir, s'esquivant dans la cuisine.
J'ouvre donc la porte... et découvre Pascale sur le seuil. Mon cœur bondit dans ma poitrine, mais mon sourire s'efface en voyant son air triste.
- Pascale ?
- Bonsoir, David. J'ai besoin de te parler.
- Bien sûr, entre !
Eh bien, moi qui voulais des explications... j'en ai peur, maintenant. Je comprends, maintenant - mais trop tard - pourquoi je ne suis pas allé la voir pour lui demander pourquoi elle ne voulait plus me voir. C'est parce que je savais que ce qu'elle me dirait mettrait un terme à mes espoirs. Je ne pourrai pas supporter d'entendre que tout est fini.
Après un rapide salut à mes parents, elle me suit dans ma chambre. J'ai la gorge serrée.
- Je suis désolée, Dave, je n'aurais pas dû laisser les choses traîner comme ça, je me rends compte que je t'ai fait souffrir, et je ne voulais pas, crois-moi. Mieux vaut mettre les choses au clair, pour tout le monde...
C'est bien ce que je craignais... je suis incapable de dire quoi que ce soit.
- Il faut qu'on arrête là, Dave, ça ne peut pas aller entre nous.
- Mais pourquoi ?
- Je... j'ai rencontré quelqu'un, qui...
- Ce n'est pas vrai, ne me raconte pas de salades, je n'ai pas vu le moindre mec avec toi depuis que tu t'es mise à m'éviter. Alors qu'est-ce que c'est ? Je suis trop gentil pour toi ?
- Ça... non, Laurent n'a pas compris ce que je voulais dire par là. Simplement, ça me faisait mal de faire souffrir un gars comme toi... tu... tu es une perle rare, David, tu...
- Mais... tu pleures ? Qu'y a-t-il, Pascale, je t'en prie, dis-le moi !
- Oh, David, c'est si dur !
- Dis-le moi...
- Quand je... je t'ai dit que j'avais rencontré quelqu'un, je n'ai jamais dit que c'était un mec, Dave.
Elle soupire.
- Voilà, c'est dit, reprend-elle. Je... je suis bien avec elle, Dave, je suis vraiment désolée...
Je reste bouche bée, tentant désespérément d'assimiler ce que je viens d'entendre. Je suis figé, en état de choc, tandis qu'elle prend un air plus triste encore.
- Pardonne-moi, Dave... c'est fini...
Mais je t'aime !
Je voudrais les crier, ces mots, mais je ne parviens pas à réagir... du moins, jusqu'à ce que choc se dissipe. Je me mets alors à pleurer sur tout ce que j'ai perdu.
- Oh, non...
Pascale ne semble plus savoir quoi faire ou dire, et elle finit par s'approcher de moi.
- Dave...
Je la serre dans mes bras, la serre contre moi, pleurant encore plus fort, car, alors que je la sens tout contre moi, le sentiment de perte devient encore plus fort, pourquoi, pourquoi, ce n'est pas possible... Je cherche en vain des mots qui pourraient tout arranger, mais je ne trouve rien, absolument rien, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tout dérape ainsi ?
Il se passe un bon moment avant que je ne sois en état de me reprendre... un petit peu... La colère vient embraser mon esprit, me donnant enfin la force de réagir.
- Pa... Pascale... ce n'est pas possible...
- Si, Dave.
- Et tout ce qu'on a vécu ensemble ?
Je prends son visage entre mes mains, l'amenant face au mien.
- Regarde-moi dans les yeux, et ose prétendre que tu n'as rien éprouvé pour moi !
- Dave, je t'en prie...
- Dis-moi... dis-moi si tu m'as menti tout ce temps, si tu m'as fait espérer pour rien.
Elle reste silencieuse un moment, hésitante. Je relâche son visage, j'ai encore plus mal qu'avant.
- J'ai... je... je ne sais plus où j'en suis, David...
Ce n'est pas vraiment la réponse que je m'attendais à entendre... un regain d'espoir jaillit en moi, je m'efforce de ne pas me faire d'illusions, mais...
- Je t'aime, Pascale. Rien ne pourra changer cela. Et je sais que tu as éprouvé le même genre de sentiments pour moi, je les ai ressentis ! Tu ne peux pas tirer un trait sur tout ça comme ça !
- Assez ! Je ne sais plus... il faut que je réfléchisse à tout ça...
- Pascale, dis-je tout doucement...
Je la serre dans mes bras, la serre contre moi, sentant renaître l'espoir, la chaleur, la vie, en moi... c'est passé si près... et rien n'est encore réglé. Je peux encore la perdre.
Je dépose alors un baiser sur sa joue, et ai la surprise d'obtenir un sanglot de sa part.
- Pascale ?
Elle me regarde alors dans les yeux.
- La vérité, dit-elle d'une voix altérée par le chagrin, c'est que je n'ai jamais cessé de t'aimer, même quand j'étais avec Annie...
- C'est elle qui t'a poussé à me quitter, dis-je, comprenant enfin tout ce qui s'est passé. Elle savait que tu m'aimais toujours, et elle ne pouvait pas le supporter. Mais c'est à toi de décider, et à personne d'autre. Tu es libre, ne laisse personne choisir ton avenir à ta place. Tu le regretterais toute ta vie.
- J'ai... j'ai besoin de temps, Dave. Tu as raison, il faut que je fasse mon choix par moi-même.
- Prends tout le temps qu'il te faudra.
Elle a un pauvre sourire.
- Tu es trop gentil...
- Je vais le prendre pour un compliment, cette fois...
Elle rit. Brièvement.
Je me penche pour déposer un autre baiser, et ai l'heureuse surprise de la voir relever la tête pour le recevoir sur ses lèvres, nous restons un long moment enlacés, avant de nous séparer.
- Au revoir, Dave...
- Au revoir... j'attendrai ta décision.
- Tu veux en parler ?
- Ça va, maman.
- Oui, eh bien, ça n'en a pas l'air. Ça fait trois jours que tu manges à peine, je te rappelle que le bac commence bientôt. Tu auras besoin de toutes tes forces.
- J'en ai rien à fou... euh, rien à faire. J'en ai marre...
- C'est bien ce que je disais, ça ne va absolument pas.
- Un chagrin d'amour, à tous les coups, dit mon père.
- Lâchez-moi.
- Qu'est-ce qui se passe avec Pascale ?
- Si seulement je le savais !
- Tu ne lui as pas parlé ? Rester tous les deux dans votre coin n'arrangera pas les choses, qu'est-ce qui s'est passé ?
- C'est compliqué... et j'ai pas envie d'en parler.
Je me lève de table et sors. J'entends ma mère soupirer, puis lancer :
- Nous sommes là, David, si tu ressens l'envie de parler de quoi que ce soit, tu le sais.
- Je le sais, maman. Merci.
Je retourne dans ma chambre, me met un peu de musique et recommence à déprimer tranquillement.
Je n'avais pas réalisé à quel point je tenais à Pascale avant qu'elle ne cesse de me voir, m'évitant même dans la cour du lycée. Ce n'est pas un autre mec, non, je l'ai assez surveillé pour le savoir, alors quoi ?
D'ailleurs, je ne vois pas non plus très souvent Laurent ou Yann. Ils sont toujours fourrés l'un chez l'autre... voire, peut-être, l'un dans l'autre.
Je ris un peu, amusé et heureux de leur bonheur... ou... oui, pour être honnête, un peu jaloux aussi. Je les envie. Mince, pourquoi les femmes sont-elles aussi compliquées ? Hum... c'est ma frustration qui me fait dire de telles bêtises ? On ne peut pas généraliser, je me le suis pourtant suffisamment dit. Chaque personne est un cas particulier. Et il a fallu que je tombe sur un problème que je ne parviens pas à résoudre, et pourquoi ?
Parce que je me suis replié sur ma misère, renfermé et que je n'ai plus cherché à comprendre, juste à me laisser mourir de désespoir. Ça ne peut pas continuer comme ça. Il faut que je tourne la page...
Sauf que ça me semble impossible. Je suis toujours aussi amoureux. Quand nous étions ensemble, j'ai bien ressenti ses propres sentiments... ou me suis-je fait des illusions ? L'amour est aveugle, dit-on, me suis-je vraiment berné à ce point ? Je ne le pense pas. Ma mère a raison, il faut que je lui parle une bonne fois pour toutes.
J'entends qu'on sonne à la porte, peut-être, en fin de compte, mes amis sont venus me voir. Ça pourrait même être Julien... Je me décide à sortir et dévale l'escalier. Ma mère m'entend arriver et décide de me laisser ouvrir, s'esquivant dans la cuisine.
J'ouvre donc la porte... et découvre Pascale sur le seuil. Mon cœur bondit dans ma poitrine, mais mon sourire s'efface en voyant son air triste.
- Pascale ?
- Bonsoir, David. J'ai besoin de te parler.
- Bien sûr, entre !
Eh bien, moi qui voulais des explications... j'en ai peur, maintenant. Je comprends, maintenant - mais trop tard - pourquoi je ne suis pas allé la voir pour lui demander pourquoi elle ne voulait plus me voir. C'est parce que je savais que ce qu'elle me dirait mettrait un terme à mes espoirs. Je ne pourrai pas supporter d'entendre que tout est fini.
Après un rapide salut à mes parents, elle me suit dans ma chambre. J'ai la gorge serrée.
- Je suis désolée, Dave, je n'aurais pas dû laisser les choses traîner comme ça, je me rends compte que je t'ai fait souffrir, et je ne voulais pas, crois-moi. Mieux vaut mettre les choses au clair, pour tout le monde...
C'est bien ce que je craignais... je suis incapable de dire quoi que ce soit.
- Il faut qu'on arrête là, Dave, ça ne peut pas aller entre nous.
- Mais pourquoi ?
- Je... j'ai rencontré quelqu'un, qui...
- Ce n'est pas vrai, ne me raconte pas de salades, je n'ai pas vu le moindre mec avec toi depuis que tu t'es mise à m'éviter. Alors qu'est-ce que c'est ? Je suis trop gentil pour toi ?
- Ça... non, Laurent n'a pas compris ce que je voulais dire par là. Simplement, ça me faisait mal de faire souffrir un gars comme toi... tu... tu es une perle rare, David, tu...
- Mais... tu pleures ? Qu'y a-t-il, Pascale, je t'en prie, dis-le moi !
- Oh, David, c'est si dur !
- Dis-le moi...
- Quand je... je t'ai dit que j'avais rencontré quelqu'un, je n'ai jamais dit que c'était un mec, Dave.
Elle soupire.
- Voilà, c'est dit, reprend-elle. Je... je suis bien avec elle, Dave, je suis vraiment désolée...
Je reste bouche bée, tentant désespérément d'assimiler ce que je viens d'entendre. Je suis figé, en état de choc, tandis qu'elle prend un air plus triste encore.
- Pardonne-moi, Dave... c'est fini...
Mais je t'aime !
Je voudrais les crier, ces mots, mais je ne parviens pas à réagir... du moins, jusqu'à ce que choc se dissipe. Je me mets alors à pleurer sur tout ce que j'ai perdu.
- Oh, non...
Pascale ne semble plus savoir quoi faire ou dire, et elle finit par s'approcher de moi.
- Dave...
Je la serre dans mes bras, la serre contre moi, pleurant encore plus fort, car, alors que je la sens tout contre moi, le sentiment de perte devient encore plus fort, pourquoi, pourquoi, ce n'est pas possible... Je cherche en vain des mots qui pourraient tout arranger, mais je ne trouve rien, absolument rien, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tout dérape ainsi ?
Il se passe un bon moment avant que je ne sois en état de me reprendre... un petit peu... La colère vient embraser mon esprit, me donnant enfin la force de réagir.
- Pa... Pascale... ce n'est pas possible...
- Si, Dave.
- Et tout ce qu'on a vécu ensemble ?
Je prends son visage entre mes mains, l'amenant face au mien.
- Regarde-moi dans les yeux, et ose prétendre que tu n'as rien éprouvé pour moi !
- Dave, je t'en prie...
- Dis-moi... dis-moi si tu m'as menti tout ce temps, si tu m'as fait espérer pour rien.
Elle reste silencieuse un moment, hésitante. Je relâche son visage, j'ai encore plus mal qu'avant.
- J'ai... je... je ne sais plus où j'en suis, David...
Ce n'est pas vraiment la réponse que je m'attendais à entendre... un regain d'espoir jaillit en moi, je m'efforce de ne pas me faire d'illusions, mais...
- Je t'aime, Pascale. Rien ne pourra changer cela. Et je sais que tu as éprouvé le même genre de sentiments pour moi, je les ai ressentis ! Tu ne peux pas tirer un trait sur tout ça comme ça !
- Assez ! Je ne sais plus... il faut que je réfléchisse à tout ça...
- Pascale, dis-je tout doucement...
Je la serre dans mes bras, la serre contre moi, sentant renaître l'espoir, la chaleur, la vie, en moi... c'est passé si près... et rien n'est encore réglé. Je peux encore la perdre.
Je dépose alors un baiser sur sa joue, et ai la surprise d'obtenir un sanglot de sa part.
- Pascale ?
Elle me regarde alors dans les yeux.
- La vérité, dit-elle d'une voix altérée par le chagrin, c'est que je n'ai jamais cessé de t'aimer, même quand j'étais avec Annie...
- C'est elle qui t'a poussé à me quitter, dis-je, comprenant enfin tout ce qui s'est passé. Elle savait que tu m'aimais toujours, et elle ne pouvait pas le supporter. Mais c'est à toi de décider, et à personne d'autre. Tu es libre, ne laisse personne choisir ton avenir à ta place. Tu le regretterais toute ta vie.
- J'ai... j'ai besoin de temps, Dave. Tu as raison, il faut que je fasse mon choix par moi-même.
- Prends tout le temps qu'il te faudra.
Elle a un pauvre sourire.
- Tu es trop gentil...
- Je vais le prendre pour un compliment, cette fois...
Elle rit. Brièvement.
Je me penche pour déposer un autre baiser, et ai l'heureuse surprise de la voir relever la tête pour le recevoir sur ses lèvres, nous restons un long moment enlacés, avant de nous séparer.
- Au revoir, Dave...
- Au revoir... j'attendrai ta décision.
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