18-02-2021, 06:29 PM
Première odyssée,
Il était minuit et demi, ma sœur et son copain étaient partis les premiers, et puis tout le monde avait suivi peu après. Nous avions invité une dizaine de personnes pour fêter notre quart de siècle, pour notre anniversaire commun, Josh et moi étions nés à quinze jours d’intervalle. La plupart étaient de vieux amis, à l’exception d’un grand gaillard, invité par Josh, qui portait un jean moulant apparemment fort bien rempli et ne semblait connaitre personne d’autre ; il avait peu parlé, mais beaucoup bu.
La plupart des gens qui étaient là nous avaient toujours connus ensemble. Ils avaient été surpris d’apprendre que j’allais partir en Californie pour un post-doc, alors que Josh resterait en France, il avait trouvé un boulot à Toulouse. « Vous allez être séparés, alors ? ». « On pourra se voir pendant les vacances »…
J’avais attaqué la vaisselle, ce qui était allé relativement vite car les filles avaient déjà fait l’essentiel du boulot avant de partir. Josh faisait le ménage, il avait surtout fallu ranger les papiers des cadeaux qui trainaient dans toute la pièce, et puis il avait passé l’aspirateur (par chance, la voisine du dessous était sourde comme un pot).
Peu avant une heure, nous avions terminé, nous nous sommes assis tous les deux sur le canapé, devant deux camomilles. C’était une habitude que nous avions prise après que nous étions allés passer le week-end de la Toussaint chez ma grand-mère : chez elle, la tisane était obligatoire et l’habitude était restée. C’était notre rituel de fin de soirée.
Josh avait mis la musique du Beau Danube Bleu. Je me suis assis à côté de lui, face au poster de la station orbitale de 2001, et nous avons tous les deux écouté en silence. Comme chaque fois, cette écoute me faisait venir un frisson, qui me prenait à l’arrière de la tête et qui descendait le long de la colonne vertébrale. Tous les deux, nous adorions cette musique, nous l’avions écouté des dizaines ou des centaines de fois. Elle évoquait l’espace interplanétaire, mais aussi notre rencontre, à la cinémathèque du lycée, pour une projection du film de Kubrick. Nous avions tous les deux le même amour de ce film et sa musique, c’était ce qui nous avait rapproché à l’origine, et depuis nous ne nous étions plus guère quittés.
Josh a passé son bras sur mes épaules, nous nous sommes serrés l’un contre l’autre, je sentais la chaleur de son corps. Et il m’a pris la main, nous nous sommes levés, et nous avons dansé quelques pas de valse sur le tapis du salon. Pour la dernière fois, peut-être.
Sur la table se trouvaient les cadeaux. Ceux qui savaient déjà nous avaient fait des présents personnels. Pour moi, les œuvres complètes de la Fontaine, édition Pléiade. Et pour Josh, une belle photo encadrée d’un sommet enneigé, de la part de quelqu’un qui connaissait sa passion de la montagne.
Dans les cadeaux communs, deux places pour un prochain spectacle à l’Olympia, d’un chanteur que nous ne connaissions pas, et aussi un week-end dit « de rêve » dans une sélection de demeures de charme. Je les laisserai à Josh, il pourrait inviter quelqu’un d’autre.
Nous avions toujours été bien ensemble. Jamais de dispute. Chacun avait ses activités de son côté, mais nous savions toujours nous retrouver... Plus maintenant !
Tout avait commencé par nos projets pour l’année prochaine. Je devais partir aux Etats-Unis, il resterait en France. Nous n’avions pas proposé de continuer ensemble. Nos projets personnels n’incluaient plus l’autre.
Il restait les cadeaux que nous nous étions mutuellement offerts, et sur lequel nous avions écrit : « à n’ouvrir que dans l’intimité ». Il ouvrit l’emballage et découvrit celui que je lui avais fait : un gode en silicone, de taille XXL. « Voilà une dimension que je ne suis pas en mesure de t’offrir ». Il sourit tristement. « Ouvre le tien ». Il s’agissait d’un engin de forme bizarre baptisé stimulateur prostatique, de la marque Aneros. Josh me donna quelques indications, en précisant : « je ne l’ai pas essayé, mais le vendeur m’a garanti que ça fait un tabac. Tu pourras penser à moi quand tu t’en serviras ».
Comme souvent, nos pensées avaient convergé vers le même genre de sujet, en l’occurrence le sexe.
Le sexe, nous l’avions découvert ensemble. Nous étions tous les deux puceaux quand nous avions eu notre premier rapport. Et tous les deux nous aimions faire l’amour ensemble. Et je croyais que tout allait durer comme ça jusqu’à ce que nous soyons atteints par la limite d’âge.
Et puis… Josh avait fait d’autres expériences. Ce n’était pas vraiment interdit entre nous, nous n’avions juste jamais évoqué la question, elle était hors champ.
Au début, il ne m’avait rien dit. Et puis il avait fini par m’en parler. Il avait rencontré plusieurs mecs. Et ces expériences avaient constitué une sorte de révélation pour lui. La taille était importante. En un mot, nous avions une relation formidable, mais au plan sexuel, il avait trouvé mieux.
Je savais bien que les dimensions de mon organe n’étaient pas parmi les plus imposantes, mais jusqu’alors, je les avais pensées adéquates. Force était de constater que ce n’était pas le cas. En gros, le mec que j’aimais m’avait traité de petite bite. C’était un peu dur à vivre. Le pire, c’est qu’il avait probablement raison. Mais comment réagir à ça ? Il ne servait à rien de se battre, la blessure d’amour-propre était profonde. J’ai tout intériorisé, en grand garçon qui ne montre rien de l’intense douleur qu’il ressent à voir son monde s’effondrer.
Nous ne nous sommes pas fâchés, nos habitudes de vie n’ont pas trop changé. Il restait entre nous beaucoup d’affection, tant de goûts et de souvenirs partagés. Mais nos ébats n’avaient plus la même saveur, le sentiment n’y était plus. A la première occasion, nos voies étaient en train de diverger.
« Et Charles, le mec qui s’est bourré ce soir, c’était ton nouveau sexfriend ? »
« Non, non, c’est juste un gars que j’ai rencontré à la salle de sport. Bien foutu, plutôt sympa, gentil. On a fait des trucs ensemble. Ce soir il s’embêtait tout seul, alors je l’ai invité, mais ce n’est pas non plus une lumière. Je ne crois pas que ça ira beaucoup plus loin. »
Je n’ai rien répondu. Puis après un silence :
« Au fait, ce que je t’ai offert, je ne sais pas si ça te servira jamais, mais j’étais un peu à court d’idée. A l’origine, je voulais t’offrir une sorte de phallus symbolique. J’avais vu dans une confiserie une sorte de Tour Eiffel géante en sucre d’orge, ça me semblait bien pour le fun, mais je m’y suis pris trop tard. Alors c’est tout ce que j’ai trouvé pour remplacer ».
Il m’a regardé d’un air un peu triste, il a resserré son étreinte. Nous avons remis encore une fois le beau Danube bleu, puis nous avons fini notre tisane et nous sommes allés nous coucher.
FIN
Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES) (slygame.fr)
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