15-02-2021, 01:19 PM
Hello ! Une petite gentillette...
Corentin est consolé
Six mois que Nicolas était entré dans la boîte, et presque autant que Corentin s’en était entiché…
Rien de surprenant : Nicolas était un joli mec châtain bien découplé et souriant ; surtout, la gentillesse se lisait sur son visage au premier regard. Il avait donc séduit tout le monde tout de suite dans cette start-up d’informatique — déjà une trentaine de collaborateurs.
Et comme il était doué et serviable… il fut vite la coqueluche de la maison… surtout de ces dames, une quinzaine ici. Et pas coincées ! Mais on ne savait rien encore de sa vie privée
Mais Corentin, lui, avait décidé de s’en faire un ami. Ici, tout le monde avait à peine la trentaine, comme lui… et son épouse Sylvie.
Et ça ne s’engageait pas trop mal, car ces jeunes gens avaient des tas de goûts communs, et une vision assez proche de la vie. Aussi allait-on prendre un pot en sortant du boulot deux à trois fois par semaine.
Et Nicolas avait été invité déjà deux fois à dîner chez Corentin, où Sylvie l’avait trouvé « adorable ». Ce qui était bien ce que pensait Corentin…
Les choses suivaient donc leur petit bonhomme de chemin ; on venait de décider d’aller ensemble à la piscine faire quelques kilomètres pour s’entretenir. Et l’on y fut le lendemain soir vendredi, dès cinq heures.
Et l’on fit ça sérieusement. Mais à une pause, Nicolas demanda :
— Pardonne-moi si je te parais curieux, mais… un beau brun comme toi qu’a pas de poils du tout… c’est naturel, ou volontaire ?
— Volonté… de ma chérie !
— Ah ! Et… intégralement ?
— Mate, fit Corentin en tirant sur l’élastique de son maillot : pas de touffe non plus !
On se sourit, et Nicolas reprit :
— Moi, j’en ai pas des masses, mais assez quand même, et on m’a toujours dit que ça m’allait bien !
— Et je confirme, Nico ! Entre le vrai mec et le petit garçon sage… un genre d’ado prêt à chauffer, quoi !
Nicolas pouffa et l’on se remit à nager. Ne me demandez pas les kilomètres parcourus ! Et à l’invitation de Nicolas d’aller prendre l’apéro en ville, Corentin répondit :
— Non ! Viens plutôt chez moi !
Corentin disposait d’un vaste appartement au centre, et l’on y fut rapidement. Or dès qu’il y entra, il entendit des bruits… hélas significatifs ! Il entra précautionneusement en faisant signe à Nicolas de rester coi, et alla vers le salon où d’évidence Madame se faisait tirer de première sur le canapé…
Il fit signe à Nicolas d’approcher — ce serait un témoin — et il décida la retraite. La porte très précautionneusement refermée, il n’atteignit pas l’ascenseur avant de fondre en larmes. Un véritable Iguaçu !
Les bras musclés de Nicolas le reçurent alors, et le menèrent à l’arrêt du tramway, non sans lui avoir séché les mirettes. On se carra dans le fond du tram, désert, et trois stations plus loin, Corentin se laissait mener chez Nicolas.
Il lui servit d’emblée un punch un peu raide, et Corentin se remit à pleurer sur son épaule… Un petit moment. Et sans rien dire. Enfin, Nicolas osa :
— Tu te doutais de rien ?
— Nooon !
— C’est rude… mais t’es grand. Tu vas penser, maintenant.
— Oooh… si j’en suis capable !
— Je t’aiderai, mon Corentin. Première chose, tu vas aller te doucher… en prenant ton temps ! Je vais nous préparer un petit réveillon surprise ! Il faut que tu reprennes des forces, après avoir fait tant de kilomètres en brasse coulée !
Corentin dut sourire à cette chute et alla se doucher. Dans la salle de bains, Nicolas déclara, souriant :
— Allez, vire-tout ! J’ai plus rien à apprendre, maintenant que j’ai vu ta non touffe !
Corentin sourit derechef et se déloqua. Il demanda :
— Tu trouves ça nul, de se raser le corps ?
— J’aime mes poils, et ceux des autres, mais chacun est libre, évidemment… Et puis… ça repousse !
— Oh ! Là, je pense que ça va repousser, oui !
Lorsque Corentin reparut au salon, en boxer et chemise ouverte, il découvrit un genre de buffet… et une bouteille de bulles. Et un Nicolas tout nu.
— Pose-toi, fit ce garçon. On trinque, et on sourit !
Avant de s’asseoir, Corentin vira boxer et camisole. Et il se força à dire, en souriant :
— C’est vrai que c’est… beau, un mec pas rasé.
— Merci, M’sieur ! On va trinquer à… l’avenir.
— Oh, ça…
— Faut qu’on cause un peu, que tu t’interroges… et que tu te répondes, surtout !
C’est ce qu’on fit, tout en dévorant le buffet. Les bulles furent mises à contribution, et ma foi, ce n’était pas ce qui manquait, chez Nicolas !
— P’tain ! fit soudain Corentin, quand je pense qu’elle m’a rasé hier… et que le mec qui la tirait l’était pas !
— Tu le connais ?
— Non.
— Moi… je dirais… Victor.
— Hein ? Ce gros connard de Portugais ?
— Je l’ai aperçu un jour à la piscine… et son châssis… ses poils…
— P’tain ! T’a p'têt' raison… Je me rappelle qu’elle avait bien causé avec lui à la fête de fin d’année… Oh ! J’men fous… Ça me fait tellement chier !
— Écris-lui que tu ne rentreras pas ce soir : ça te donnera du temps pour réfléchir.
Ce qui fut fait, diplomatiquement. Et sans réponse…
Les bulles aidant, Corentin se sentit de mieux en mieux en la compagnie de Nicolas. À qui il demanda :
— Pourquoi tant de gentillesse ?
— On n’est pas d'jà un peu amis, toi et moi ?
— Oh ! Pourquoi tu dis ça ?
— Je dis ce que je crois savoir, rien de plus.
— Oooh… T’es gentil… Oui ! Merci, Nicolas !
On traîna encore un peu… où Corentin commença à parler de sa relation avec Sylvie. Pas trop en bien, assez vite. Nicolas s’arrangea pour alcooliser délicatement son invité… afin de le faire parler.
Où il en apprit de bonnes : Madame semblait, au fil des dires de Monsieur, n’être pas autre qu’un tyran domestique. Nicolas ne fit aucun commentaire. Enfin, il fallut se coucher, et Nicolas demanda :
— Tu prends le canapé, ou tu dors près de moi ?
— J’vais évidemment pas te sauter dessus, mais… je préférerais dormir à côté de toi… Ça t’embête pas ?
— Évidemment non. Et si t’as quoi que ce soit à me dire… tu me réveilles ! On bosse pas, demain !
— Pourquoi t’es gentil comme ça ?
— C’est p'têt' ma nature… Et puis… on est amis ?
— Oui, oh oui, si tu veux ! Moi aussi je le veux !
On se mit donc en le grand lit de Nicolas, qui souffla avant d’éteindre :
— Surtout, t’hésita pas à me réveiller si ça va pas, hein ? Promets-le moi ! Je suis pas là pour rien !
— T’es trop gentil, toi.
On essaya donc de s’endormir… en vain. Corentin était bien incapable de penser à autre chose qu’à l’humiliation qu’il venait de connaître… et devant Nicolas, par-dessus-le marché ! Et il gambergea, gambergea…
Soudain il entendit Nicolas murmurer :
— Tu veux que je te fasse l’amour ?
— Hein ? Mais !...
— Juste pour te calmer en te faisant plaisir.
— Mais… On n’est pas…
— On s’en fout, de ça : l’important est que tu évacues trop de tensions négatives… qui t’empêchent de dormir. Je m’occupe de toi, tu jouis un max… et tu dors.
— Mais, Nicolas, t’es fou !
— Non : je suis ton ami.
— Ni… Nicolas !
Mais Corentin laissa faire, et les caresses de Nicolas ne lui furent pas les plus cruelles de sa vie ! Car ce garçon commença par le caresser partout, avant d’y mettre une langue humide et gourmande, puis une bouche des plus efficaces, et enfin il susurra :
— T’es chaud comme tout, mon Corentin… tu me défonces ?
— Oh ! Non !
— Si ! Viens, je t’attends.
À sa grande surprise, Corentin entra sans aucune difficulté en Nicolas, qui l’encouragea aussitôt à ne pas faire de manières… Et il se déchaîna, Corentin ! Et longuement, comme le lui conseilla Nicolas…
— Ça va, mon Corentin ? demanda Nicolas quand son fouteur eut joui en lui dans les grandes largeurs.
— Oh oui, oui… T’es fou, Nicolas… Oui, ça va…
— Une petite douche et tu dors jusqu’à midi !
Ainsi fut fait. Nicolas n’était plus au lit quand Corentin s’éveilla. Il lui revint bientôt les événements extraordinaires de la nuit… Il se leva pourtant et alla à la cuisine, où s’affairait Nicolas. Avant d’entrer, il regarda le magnifique petit cul d’iceluy… qu’il avait percé cette nuit, si ce n’était un rêve ? Et qu’il était beau ce cul-là, et le dos de Nicolas !
Nicolas se retourna alors, tout sourire.
— Bien dormi ?
— Oh… Je… Oui… Tu…
— Cherche pas : ma méthode est la bonne ! Bon : on mange, et on cause.
— Oh, moi…
— Tu dois le faire, point.
Quel diable était Nicolas ! Il fit parler Corentin sans que celui-ci s’en rendît compte. Qui se libéra soudain :
— Elle était pas pour moi, cette meuf ! cria-t-il.
— Alors… c’est le monde, qui est à toi !
— Le monde… Je sais pas. Toi… t’es mon ami ?
— Matin, midi et soir… et aussi la nuit, si t’as besoin !
— Nicolas !
— Dis-moi, si je t’ai choqué.
— Non, non, t’as été… merveilleux, Nicolas, et…
Corentin eut soudain l’œil humide et Nicolas l’accueillit aussitôt en ses bras. Pour lui murmurer :
— Moi, je suis là pour toi, Corentin. Quand tu veux.
— Quand je pense à l’autre sal…
— Chut ! Maintenant, tu penses à toi.
— Et… Oh, Nicolas ! J’ai aussi envie de penser à toi !
— Normal… On est amis, non ?
— Plus qu’amis… tu voudrais ? souffla Corentin.
— T’es là, dit Nicolas en serrant les bras plus fort.
Bien sûr, il y eut des scènes, car Madame ne se laissa pas faire.
— On t’a vu les quatre fers en l’air avec un rude poilu… toi qui forçais ton mari à se raser ! déclara Nicolas. On se fout de ton amant… mais si tu tiens à voir les photos qu’on a faites…
Ça, c’était de l’intox, car on avait totalement oublié d’en faire, des photos ! Et globalement, ce fut Nicolas qui régla l’affaire. Et fit signer à Madame un document promettant un divorce à l’amiable.
Le temps qu’elle dégage, Corentin vécut chez Nicolas et dormit avec lui. Mais il ne s’y passa plus rien. Enfin, Corentin murmura, un soir :
— Tu sais… c’était génial, comment tu m’as calmé, le jour où… Jamais on m’a fait un plus beau cadeau.
— Corentin ? Est-ce que tu dirais que… en plus de te calmer… ça t’a fait plaisir ?
— Oh ouais, vachement !
— Mais… t’aimes les meufs, non ?
— On dira que, depuis que je te connais… moins !
Nicolas posa alors doucement la main sur la poitrine de Corentin. Et dans un silence rompu seulement par les rudes battements de cœur de ces jeunes gens, la vie prit un autre tour. Difficile de décrire un tel moment de grâce !
Les jours furent tellement différents, dès lors ! Corentin n’eut plus envie de croiser la Sylvie, et ce fut Nicolas qui exigea qu’il le fît… en sa présence. Les choses se réglèrent d’ailleurs assez simplement, Nicolas veillant.
— Mais toi, les nanas ? demanda enfin Corentin.
— Espèce lointaine !
— Et les mecs ?
— Je t’aime.
11. II. 2021
Amitiés de Louklouk !