15-02-2021, 03:04 AM
CHAPITRE II
Douvrin, sept heures du matin.
La piste de la Française de Mécanique est ouverte. Ici, on est loin de toute habitation, ce qui fait que le bruit des moteurs n'est pas un problème. La grande ville la plus proche, au cœur du bassin minier, c'est Lens dans le Pas-de-Calais, avec ses terrils et ses quelques chevalets qui se dressent encore fièrement dans le ciel du Nord, mémoire déchue d'une ère industrielle sacrifiée à l'hégémonie de la rentabilité. Pour faire bonne figure et surtout donner l'illusion de compenser l'immensité sidérale du vide laissé par les Charbonnages de France, une usine française de construction de moteurs a vu le jour, implantée à coups de subventions en tout genre. Néanmoins, l'usine, la Française de Mécanique, marche bien. Elle a même financé largement la création d'une piste de karting internationale flambant neuve, la plus longue de toutes à l'époque.
Cinq heures. Il faut se lever, il y a encore beaucoup à faire ce dimanche. La soirée qui s'est terminée ce matin vers deux heures en boîte de nuit marque le pas sur mon visage fatigué. Il faut dire que l'alcool aidant, même si toute proportion gardée, je n'ai pas beaucoup exagéré, il n'en demeure pas moins que mon corps peine à retrouver son dynamisme habituel. Pour autant, l'excitation naissante remplace petit à petit ma léthargie mentale. Retrouver les copains, partager l'ambiance un peu folle de la compétition, rire et discuter de tout et de rien, tout ce qu'on ne peut plus faire aujourd'hui. La remorque est attelée à ma camionnette avec à l'intérieur mon karting flambant neuf, cajolé, préparé la veille avec amour et passion pour s'adapter au mieux aux caractéristiques de la piste. Me voilà paré pour espérer une nouvelle fois décrocher la victoire. Il faut y croire même si l'objectif est ambitieux. Il l'est d'autant plus que les chances ne sont égales que sur le papier. Dans la réalité, il en est tout autre, le portefeuille faisant souvent la différence, à dextérité égale. Le monde est ainsi fait.
Lorsque j'arrive sur place, tous les paddocks sont déjà occupés. Je m'installe un peu à l'écart des stands mais pas trop loin de la piste pour le cas où je dois opérer une rentrée précipitée, un ravitaillement ou simplement une pause technique.
Je dépose mon matériel, vérifie les derniers réglages de mon kart et je vais saluer amis et connaissances, un café à la main en attendant l'ouverture des essais libres. Ici, pratiquement tout le monde se connaît. Le karting, c'est un milieu plutôt fermé, masculin on s'en douterait à peine ; la femme est souvent reléguée en sa qualité d'accompagnatrice ou de spectatrice avisée.
Douvrin, sept heures du matin.
La piste de la Française de Mécanique est ouverte. Ici, on est loin de toute habitation, ce qui fait que le bruit des moteurs n'est pas un problème. La grande ville la plus proche, au cœur du bassin minier, c'est Lens dans le Pas-de-Calais, avec ses terrils et ses quelques chevalets qui se dressent encore fièrement dans le ciel du Nord, mémoire déchue d'une ère industrielle sacrifiée à l'hégémonie de la rentabilité. Pour faire bonne figure et surtout donner l'illusion de compenser l'immensité sidérale du vide laissé par les Charbonnages de France, une usine française de construction de moteurs a vu le jour, implantée à coups de subventions en tout genre. Néanmoins, l'usine, la Française de Mécanique, marche bien. Elle a même financé largement la création d'une piste de karting internationale flambant neuve, la plus longue de toutes à l'époque.
Cinq heures. Il faut se lever, il y a encore beaucoup à faire ce dimanche. La soirée qui s'est terminée ce matin vers deux heures en boîte de nuit marque le pas sur mon visage fatigué. Il faut dire que l'alcool aidant, même si toute proportion gardée, je n'ai pas beaucoup exagéré, il n'en demeure pas moins que mon corps peine à retrouver son dynamisme habituel. Pour autant, l'excitation naissante remplace petit à petit ma léthargie mentale. Retrouver les copains, partager l'ambiance un peu folle de la compétition, rire et discuter de tout et de rien, tout ce qu'on ne peut plus faire aujourd'hui. La remorque est attelée à ma camionnette avec à l'intérieur mon karting flambant neuf, cajolé, préparé la veille avec amour et passion pour s'adapter au mieux aux caractéristiques de la piste. Me voilà paré pour espérer une nouvelle fois décrocher la victoire. Il faut y croire même si l'objectif est ambitieux. Il l'est d'autant plus que les chances ne sont égales que sur le papier. Dans la réalité, il en est tout autre, le portefeuille faisant souvent la différence, à dextérité égale. Le monde est ainsi fait.
Lorsque j'arrive sur place, tous les paddocks sont déjà occupés. Je m'installe un peu à l'écart des stands mais pas trop loin de la piste pour le cas où je dois opérer une rentrée précipitée, un ravitaillement ou simplement une pause technique.
Je dépose mon matériel, vérifie les derniers réglages de mon kart et je vais saluer amis et connaissances, un café à la main en attendant l'ouverture des essais libres. Ici, pratiquement tout le monde se connaît. Le karting, c'est un milieu plutôt fermé, masculin on s'en douterait à peine ; la femme est souvent reléguée en sa qualité d'accompagnatrice ou de spectatrice avisée.
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