CHAPITRE I
Quatre heures. Le réveil trouble la nuit. Elle écarquille un œil encore endormi pour vérifier qu’il n’y a pas erreur, que c’est bien l’heure de se lever même si l’envie de rester bien au chaud dans la matinale du lit lui taquine sauvagement l’esprit. Elle prend son courage à deux mains et d’un geste ample évacue la couette qui recouvre son corps, laissant ainsi l’air frais survoler fougueusement sa peau toute hérissée. Assise sur le rebord du sommier, elle se frotte les yeux pour se rassurer avant de s’étirer.
Sylvie est une jolie jeune femme. Mince, petite, espiègle avec ses yeux noisette expressifs, ses cheveux châtains foncés, un tout petit nez qui donne à son visage une allure particulièrement féminine. Du haut de ses dix-neuf ans, la femme a pris le pendant de son adolescence. Elle est vive avec un caractère bien tranché, peu enclin au compromis de prime abord. Pourtant derrière cette carapace affichée, pour qui sait regarder, il y a une jeune femme d’une douceur exceptionnelle, un cœur d’or qui ne demande qu'à être conquis, une rêveuse invétérée passionnée par ses émotions et ses désirs, une femme décidée à mener sa vie dans le droiture de ses propres convictions.
J’aime Sylvie. Elle est droite, intègre. Sa répartie peut être cinglante, parfois même déstabilisante pour qui l’approche sans ménagement. Et j’ai la chance d’avoir un traitement de faveur même si parfois, lorsque je m’écarte un peu trop de ses standards, elle est capable de repositionner les cartes en sa faveur, sans méchanceté mais avec une fermeté qui ne laisse aucune place à la contestation.
Je sors avec sa sœur cadette depuis un an et demi et le clan familial, m'a adopté. Ce clan, c’est six filles et un garçon, le tout petit dernier. Sylvie est la doyenne et comme toute première, elle a été élevée sur une base autoritaire un peu plus prononcée que les autres.
Dans sa petite chambre lilloise, louée pour la circonstance le temps d’un stage hospitalier, Sylvie se laisse bercer par l’eau chaude de la douche qui coule sur son corps. Elle regarde par la lorgnette cette journée qui commence, ses collègues à l’hôpital, tous très sympathiques, les patients qu’elle commence à connaître, ceux qu’elle affectionne soit parce qu’ils sont très jeunes soit au contraire parce qu’ils sont affaiblis par l’âge.
Mais, plus que tout, elle sourit devant le regard confiant et inquiet de la petite Anastasia lorsque tout à l’heure, comme tous les jours, elle lui retirera ses pansements pour nettoyer ses plaies. La jeune fille a été renversée la semaine dernière par un chauffard. A treize ans, elle ne pourra plus que regarder la vie du haut de son fauteuil. Une vie chamboulée à tout jamais sur un passage piéton du centre ville.
Sylvie arrête le mitigeur, sort de la douche et chasse énergiquement les gouttes qui perlent encore sur son corps magnifiquement halé, à coup de serviette de bain. Ses yeux se sont légèrement embués devant le visage enfantin dont elle n'arrive pas à se détacher. Elle refoule sa sensibilité excessive. Comme chaque matin, elle affichera son sourire confiant même si derrière parfois, des torrents de larmes ne demandent qu'à se déverser. Elle enfile ses chaussettes blanches, ajuste son soutien-gorge à ses petits seins, passe ses jambes effilées dans une culotte classique qu’elle cache sous un jean bleu nuit. Un sweat sur le dos, une biscotte trempée dans une tasse de café et la voilà fin prête pour aborder cette journée qui l'écorchera à tout jamais.
Quatre heures. Le réveil trouble la nuit. Elle écarquille un œil encore endormi pour vérifier qu’il n’y a pas erreur, que c’est bien l’heure de se lever même si l’envie de rester bien au chaud dans la matinale du lit lui taquine sauvagement l’esprit. Elle prend son courage à deux mains et d’un geste ample évacue la couette qui recouvre son corps, laissant ainsi l’air frais survoler fougueusement sa peau toute hérissée. Assise sur le rebord du sommier, elle se frotte les yeux pour se rassurer avant de s’étirer.
Sylvie est une jolie jeune femme. Mince, petite, espiègle avec ses yeux noisette expressifs, ses cheveux châtains foncés, un tout petit nez qui donne à son visage une allure particulièrement féminine. Du haut de ses dix-neuf ans, la femme a pris le pendant de son adolescence. Elle est vive avec un caractère bien tranché, peu enclin au compromis de prime abord. Pourtant derrière cette carapace affichée, pour qui sait regarder, il y a une jeune femme d’une douceur exceptionnelle, un cœur d’or qui ne demande qu'à être conquis, une rêveuse invétérée passionnée par ses émotions et ses désirs, une femme décidée à mener sa vie dans le droiture de ses propres convictions.
J’aime Sylvie. Elle est droite, intègre. Sa répartie peut être cinglante, parfois même déstabilisante pour qui l’approche sans ménagement. Et j’ai la chance d’avoir un traitement de faveur même si parfois, lorsque je m’écarte un peu trop de ses standards, elle est capable de repositionner les cartes en sa faveur, sans méchanceté mais avec une fermeté qui ne laisse aucune place à la contestation.
Je sors avec sa sœur cadette depuis un an et demi et le clan familial, m'a adopté. Ce clan, c’est six filles et un garçon, le tout petit dernier. Sylvie est la doyenne et comme toute première, elle a été élevée sur une base autoritaire un peu plus prononcée que les autres.
Dans sa petite chambre lilloise, louée pour la circonstance le temps d’un stage hospitalier, Sylvie se laisse bercer par l’eau chaude de la douche qui coule sur son corps. Elle regarde par la lorgnette cette journée qui commence, ses collègues à l’hôpital, tous très sympathiques, les patients qu’elle commence à connaître, ceux qu’elle affectionne soit parce qu’ils sont très jeunes soit au contraire parce qu’ils sont affaiblis par l’âge.
Mais, plus que tout, elle sourit devant le regard confiant et inquiet de la petite Anastasia lorsque tout à l’heure, comme tous les jours, elle lui retirera ses pansements pour nettoyer ses plaies. La jeune fille a été renversée la semaine dernière par un chauffard. A treize ans, elle ne pourra plus que regarder la vie du haut de son fauteuil. Une vie chamboulée à tout jamais sur un passage piéton du centre ville.
Sylvie arrête le mitigeur, sort de la douche et chasse énergiquement les gouttes qui perlent encore sur son corps magnifiquement halé, à coup de serviette de bain. Ses yeux se sont légèrement embués devant le visage enfantin dont elle n'arrive pas à se détacher. Elle refoule sa sensibilité excessive. Comme chaque matin, elle affichera son sourire confiant même si derrière parfois, des torrents de larmes ne demandent qu'à se déverser. Elle enfile ses chaussettes blanches, ajuste son soutien-gorge à ses petits seins, passe ses jambes effilées dans une culotte classique qu’elle cache sous un jean bleu nuit. Un sweat sur le dos, une biscotte trempée dans une tasse de café et la voilà fin prête pour aborder cette journée qui l'écorchera à tout jamais.
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