12-02-2021, 09:37 PM
17 - Laurent : Retrouvailles
J'accueille Yann à la porte - je l'ai attendu dans le salon tout en discutant avec mon frère - et le sourire qu'il arbore me remplit de joie.
- Alors, tes parents sont d'accord ?
- Oui ! Ils trouvent même que c'est une bonne idée qu'on révise ensemble.
- Excellent ! Tu veux boire quelque chose ?
- J'ai déjà bu chez moi, merci.
- Bonjour, Yann, dit Philippe.
- Salut, ça va ?
- Bien, bien, merci. Isa est au ciné avec ton frère. Il n'aurait plus manqué que tu aies une sœur et ça aurait pu être assez amusant, entre nos deux familles.
- Ouais... enfin, deux sur trois, c'est déjà pas mal, dit Yann en m'adressant un sourire.
- Allez, bonne révision, vous deux, nous dit Phil avant de nous laisser.
Nous montons dans ma chambre et déposons nos sacs. Nous avons l'intention de réviser sérieusement, ce qui est nettement moins ennuyeux à deux, même si le but initial de cette manœuvre est bien sûr de pouvoir partager de tendres moments loin des regards malveillants.
- C'est vraiment génial, je n'arrive pas à y croire, dis-je en regardant Yann, qui sourit. Je l'embrasse tendrement, puis nous commençons à sortir nos affaires. Plus vite ce sera fait...
Non. Il m'en faut encore un peu, de mon homme, pour me motiver. Juste un petit peu. Je l'enlace, l'embrasse, l'embrase, et il répond avec ardeur à ce baiser brûlant, à mon étreinte, à notre désir de fusionner, de ne faire qu'un. Je n'ai aucun doute sur ses sentiments, il m'aime à la folie, et c'est cet amour qui lui a donné la force de rejeter tout un héritage qui martyrisait son âme. J'espère seulement que le passé ne va pas le rattraper. Peu probable, vu le bonheur qu'il vit en ce moment. Je suis si heureux d'en être l'origine.
- Je t'aime.
Je le serre dans mes bras, un peu plus fort, alors que nous sommes joue contre joue, que nos cœurs battent à l'unisson, très fort, dans nos poitrines, je ressens plus fort encore l'amour que je lui porte. Le sort en était jeté, dès ce jour où nos regards se sont croisés dans ma chambre, ou plus tôt, quand notre groupe de trois amis cherchait quelqu'un pour se faire un tennis à quatre. Mais je sais que sans l'aide de Julien, je n'en serais pas là aujourd'hui - et je n'aurais pas pu, à mon tour, aider Yann à s'accepter. Julien ! Je me languis d'avoir de ses nouvelles, ça commence à m'inquiéter sérieusement.
On frappe alors à la porte, et je m'écarte de mon amour pour l'ouvrir.
- Julien ?! Ça alors, je pensais justement à toi.
Le sourire de Yann se désagrège quelque peu et il me lance un regard intrigué.
Et merde, je vais devoir lui expliquer pourquoi je pensais à Julien alors que je le serrais dans mes bras en lui disant que je l'aime. J'aurais mieux fait de me taire, parce que je sens que ça va être long...
- Salut vous deux, vous allez bien ?
- Ravi de te voir, dit Yann en reformant son sourire après un dernier coup d'œil vers moi, dont le sens est tout à fait évident. Je ne perds rien pour attendre. Je profère mentalement une longue série de jurons.
- Ils t'ont enfin laissé sortir ! Dis-je. Comment tu te sens ?
- Complètement déboussolé... j'ai essayé de mettre de côté la mort de mon père et de faire comme si de rien n'était, afin de ne pas avoir à y réfléchir, mais j'ai craqué tout à l'heure, j'ai pleinement réalisé que...
- Ne me dis pas que tu regrettes cette ordure, quand même ?
- Je l'ai haï depuis que je suis en âge de haïr, Laurent. Mais...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demande Yann, doucement.
- J'ai le sentiment de l'avoir tué en intervenant comme je l'ai fait pour protéger mon frère.
- Doucement, commence par nous raconter ce qui s'est passé, parce que nous ne savons rien, nous.
- D'accord...
Nous l'avons écouté raconter tout en détail, tout ce qui s'est passé, y compris la suite, ce qu'il a appris de ses frères. Un récit horrifiant. C'est pire que tout ce que j'avais pu imaginer.
- Julien, ne va pas te rendre responsable de ce qui s'est passé. C'est la brutalité de ton père qui est la cause de tout. Il devait forcément arriver quelque chose un jour où l'autre... et ça aurait pu être l'un de vous qui serait mort à sa place. Vous êtes libres, c'est tout ce qui compte.
- Ce n'est pas aussi simple...
- Tu vois un psy, Ju ? Demande Yann. Tu as été traumatisé par ce qui s'est passé, l'hôpital aurait dû te...
- Je n'ai vu personne à part Fabien qui se glissait en douce dans ma chambre, déguisé en infirmier, pour me donner des nouvelles et prendre des miennes.
- Il a fait quoi ?! La vache, il tient à toi ton Fabien !
- Oui... mais à quel point, j'aimerais bien le savoir.
- Tu finiras bien par avoir la réponse à cette question.
- Oui. Au fait, Yann, tu transmettras à tes parents tous mes remerciements pour leur aide, sans l'avocat qu'il m'ont envoyé, je ne serais sorti de l'hôpital que pour rejoindre une cellule.
- Les salauds. Ça fera plaisir à mes parents, je leur dirai.
- Sinon, ta tête, ça va mieux ?
- Ouais, j'ai la tête dure, sourit-il.
- Tu sais que tu peux compter sur nous. Nous serons là pour te soutenir, comme on l'a toujours fait. Tu n'es pas seul, tu ne l'as jamais été.
- Je sais. Merci. Je ferais mieux de rentrer, mes frères s'inquiètent pour moi en ce moment.
- Je peux les comprendre. Ça va passer. Tu reviens quand tu veux, hein ?
- Pas de problème. Au fait, ça va bien, vous deux ?
- Oui, merci, dis-je en enlaçant Yann.
- Je vais vous laisser, alors. Passez une bonne soirée.
- Toi aussi.
Je le regarde partir et Yann me glisse à l'oreille:
- Dis-moi un peu...
Misère...
J'accueille Yann à la porte - je l'ai attendu dans le salon tout en discutant avec mon frère - et le sourire qu'il arbore me remplit de joie.
- Alors, tes parents sont d'accord ?
- Oui ! Ils trouvent même que c'est une bonne idée qu'on révise ensemble.
- Excellent ! Tu veux boire quelque chose ?
- J'ai déjà bu chez moi, merci.
- Bonjour, Yann, dit Philippe.
- Salut, ça va ?
- Bien, bien, merci. Isa est au ciné avec ton frère. Il n'aurait plus manqué que tu aies une sœur et ça aurait pu être assez amusant, entre nos deux familles.
- Ouais... enfin, deux sur trois, c'est déjà pas mal, dit Yann en m'adressant un sourire.
- Allez, bonne révision, vous deux, nous dit Phil avant de nous laisser.
Nous montons dans ma chambre et déposons nos sacs. Nous avons l'intention de réviser sérieusement, ce qui est nettement moins ennuyeux à deux, même si le but initial de cette manœuvre est bien sûr de pouvoir partager de tendres moments loin des regards malveillants.
- C'est vraiment génial, je n'arrive pas à y croire, dis-je en regardant Yann, qui sourit. Je l'embrasse tendrement, puis nous commençons à sortir nos affaires. Plus vite ce sera fait...
Non. Il m'en faut encore un peu, de mon homme, pour me motiver. Juste un petit peu. Je l'enlace, l'embrasse, l'embrase, et il répond avec ardeur à ce baiser brûlant, à mon étreinte, à notre désir de fusionner, de ne faire qu'un. Je n'ai aucun doute sur ses sentiments, il m'aime à la folie, et c'est cet amour qui lui a donné la force de rejeter tout un héritage qui martyrisait son âme. J'espère seulement que le passé ne va pas le rattraper. Peu probable, vu le bonheur qu'il vit en ce moment. Je suis si heureux d'en être l'origine.
- Je t'aime.
Je le serre dans mes bras, un peu plus fort, alors que nous sommes joue contre joue, que nos cœurs battent à l'unisson, très fort, dans nos poitrines, je ressens plus fort encore l'amour que je lui porte. Le sort en était jeté, dès ce jour où nos regards se sont croisés dans ma chambre, ou plus tôt, quand notre groupe de trois amis cherchait quelqu'un pour se faire un tennis à quatre. Mais je sais que sans l'aide de Julien, je n'en serais pas là aujourd'hui - et je n'aurais pas pu, à mon tour, aider Yann à s'accepter. Julien ! Je me languis d'avoir de ses nouvelles, ça commence à m'inquiéter sérieusement.
On frappe alors à la porte, et je m'écarte de mon amour pour l'ouvrir.
- Julien ?! Ça alors, je pensais justement à toi.
Le sourire de Yann se désagrège quelque peu et il me lance un regard intrigué.
Et merde, je vais devoir lui expliquer pourquoi je pensais à Julien alors que je le serrais dans mes bras en lui disant que je l'aime. J'aurais mieux fait de me taire, parce que je sens que ça va être long...
- Salut vous deux, vous allez bien ?
- Ravi de te voir, dit Yann en reformant son sourire après un dernier coup d'œil vers moi, dont le sens est tout à fait évident. Je ne perds rien pour attendre. Je profère mentalement une longue série de jurons.
- Ils t'ont enfin laissé sortir ! Dis-je. Comment tu te sens ?
- Complètement déboussolé... j'ai essayé de mettre de côté la mort de mon père et de faire comme si de rien n'était, afin de ne pas avoir à y réfléchir, mais j'ai craqué tout à l'heure, j'ai pleinement réalisé que...
- Ne me dis pas que tu regrettes cette ordure, quand même ?
- Je l'ai haï depuis que je suis en âge de haïr, Laurent. Mais...
- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demande Yann, doucement.
- J'ai le sentiment de l'avoir tué en intervenant comme je l'ai fait pour protéger mon frère.
- Doucement, commence par nous raconter ce qui s'est passé, parce que nous ne savons rien, nous.
- D'accord...
Nous l'avons écouté raconter tout en détail, tout ce qui s'est passé, y compris la suite, ce qu'il a appris de ses frères. Un récit horrifiant. C'est pire que tout ce que j'avais pu imaginer.
- Julien, ne va pas te rendre responsable de ce qui s'est passé. C'est la brutalité de ton père qui est la cause de tout. Il devait forcément arriver quelque chose un jour où l'autre... et ça aurait pu être l'un de vous qui serait mort à sa place. Vous êtes libres, c'est tout ce qui compte.
- Ce n'est pas aussi simple...
- Tu vois un psy, Ju ? Demande Yann. Tu as été traumatisé par ce qui s'est passé, l'hôpital aurait dû te...
- Je n'ai vu personne à part Fabien qui se glissait en douce dans ma chambre, déguisé en infirmier, pour me donner des nouvelles et prendre des miennes.
- Il a fait quoi ?! La vache, il tient à toi ton Fabien !
- Oui... mais à quel point, j'aimerais bien le savoir.
- Tu finiras bien par avoir la réponse à cette question.
- Oui. Au fait, Yann, tu transmettras à tes parents tous mes remerciements pour leur aide, sans l'avocat qu'il m'ont envoyé, je ne serais sorti de l'hôpital que pour rejoindre une cellule.
- Les salauds. Ça fera plaisir à mes parents, je leur dirai.
- Sinon, ta tête, ça va mieux ?
- Ouais, j'ai la tête dure, sourit-il.
- Tu sais que tu peux compter sur nous. Nous serons là pour te soutenir, comme on l'a toujours fait. Tu n'es pas seul, tu ne l'as jamais été.
- Je sais. Merci. Je ferais mieux de rentrer, mes frères s'inquiètent pour moi en ce moment.
- Je peux les comprendre. Ça va passer. Tu reviens quand tu veux, hein ?
- Pas de problème. Au fait, ça va bien, vous deux ?
- Oui, merci, dis-je en enlaçant Yann.
- Je vais vous laisser, alors. Passez une bonne soirée.
- Toi aussi.
Je le regarde partir et Yann me glisse à l'oreille:
- Dis-moi un peu...
Misère...
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