09-02-2021, 11:15 PM
14 - Yann : Malaises
Mardi 4 juin
Je prends le temps d'envoyer un petit mot doux à mon amour avant de partir de chez moi pour le rejoindre au croisement. Je sais qu'il ne le verra pas avant son retour ce soir, et souris doucement en l'imaginant en train de le lire.
Comme à notre habitude, nous nous retrouvons à l'intersection, faisant semblant d'être juste de bons copains dans ce triste monde où notre amour choquerait les passants, sans parler d'attirer sur nous une attention malvenue.
Cette souffrance est permanente. À chaque fois que je suis dehors, à chaque fois que je voudrais le prendre dans mes bras, lui tenir la main, l'embrasser, je souffre de ce rejet que je devrais subir de la part des gens alentour.
Et l'idée même que ma famille pourrait l'apprendre, et la réaction qu'auraient mes parents, mon frère, me déchire le cœur. C'est tellement injuste... Je n'ai pas demandé à être comme je suis. Je vis avec les cartes qui m'ont été données.
Pourquoi doit-on me reprocher à moi d'avoir reçu un jeu pareil ? Qu'on se plaigne au donneur.
Évidemment, c'est tellement plus simple de s'en prendre à moi, le pervers, le monstre, me diraient-ils, moi qui ne fais qu'aimer, sincèrement et totalement.
Assez de ces sombres pensées.
- Tu vas bien ? Me demande Laurent.
- J'ai hâte d'être en vacances.
- Et moi donc.
- J'ai peur de l'avenir. Je ne sais pas si je pourrai supporter longtemps une vie passée à se cacher...
- Tu ne seras pas seul.
- Nous allons être séparés par nos études.
- M'aimes-tu de tout ton cœur ?
- Bien sûr !
- Alors tu sais qu'une fois que nous aurons terminé, nous nous retrouverons. Sans parler des vacances entre-temps. Ne nous le sommes-nous pas promis ?
- Si.
Le regard que nous échangeons vaut - presque - une étreinte.
Nous retrouvons Adeline dans la cour du lycée. Fille de la bibliothécaire en chef, elle y travaille les week-ends pour se faire un peu d'argent de poche - et rester proche de ses livres adorés. David s'est quant à lui éloigné pour partir à la recherche de Pascale à peine après nous avoir salué.
- Salut vous deux, vous allez bien ?
- Salut Adeline, très bien, et toi ?
- Je stresse à mort, je ne peux même plus regarder un calendrier sans être angoissée à mort. Laurent, je voulais te dire que j'ai parlé à Pascale et que, bon... elle a quelqu'un d'autre en vue.
- Oh ? Et qui donc ?
- Je n'en dirai pas plus, j'ai promis le secret. Je suis triste pour David, qui ne mérite pas ça, mais je ne crois pas qu'il ait une chance.
- Merde, il est pourtant génial, qu'est-ce qu'elle peut trouver de plus à l'autre ?
- Les sentiments, ça ne s'explique pas.
- Mouais...
Nous discutons encore un moment avec elle avant de nous séparer pour rejoindre nos classes respectives.
Nos câlins derrière la fontaine, pendant la pause de midi, sont des moments de bonheur arrachés à notre dure vie de lycéens stressés par l'approche des épreuves. Nous avons tous beaucoup à gagner ou à perdre dans nos vies respectives. Je m'inquiète pour Julien qui risque de les rater complètement cette année avec cette affaire tragique. Mais les bras de Laurent me serrant contre lui et ses douces lèvres contre les miennes me font oublier tous mes soucis.
Comment ai-je pu me révolter contre ça ? Je nage dans le bonheur. Je suis heureux. Rien ne peut m'arriver.
Nous nous séparons légèrement pour nous regarder les yeux dans les yeux, fascinés l'un par l'autre, amoureux, heureux. Nous profitons de cet instant de solitude rien qu'à nous deux, puis nos soucis reviennent doucement s'immiscer pour nous ramener à des préoccupations plus terre à terre.
Nous discutons de David et de Pascale, puis de Julien. Laurent me raconte la visite de Franck, qui l'a fortement ébranlé. Je peux le comprendre. Nous étions ensemble à parler avec ce journaliste, David, mon amour et moi.
- Nous ne pouvons qu'attendre et voir ce qui arrivera. Si besoin est, vu que l'avocat de Julien est un ami de mes parents, il nous prendra en charge sans problème.
- Pfff... On n'avait pas de mauvaises intentions, on voulait juste aider Julien, mais on dirait qu'on a aggravé les choses.
- Je ne crois pas, l'enquête a été retirée des gendarmes, ce qui est une bonne chose, surtout pour Julien.
- Oui, on a au moins eu ce résultat, je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé dans le cas contraire.
Nous réfléchissons silencieusement là-dessus avant de nous embrasser une dernière fois. Nous n'avons même pas pris le temps de prendre des sandwichs avant d'aller à la fontaine et nos estomacs commencent à protester.
Nous sommes en plein bonheur lorsqu'une voix retentit juste à côté de nous :
- Eh ben, c'est du propre !
Mardi 4 juin
Je prends le temps d'envoyer un petit mot doux à mon amour avant de partir de chez moi pour le rejoindre au croisement. Je sais qu'il ne le verra pas avant son retour ce soir, et souris doucement en l'imaginant en train de le lire.
Comme à notre habitude, nous nous retrouvons à l'intersection, faisant semblant d'être juste de bons copains dans ce triste monde où notre amour choquerait les passants, sans parler d'attirer sur nous une attention malvenue.
Cette souffrance est permanente. À chaque fois que je suis dehors, à chaque fois que je voudrais le prendre dans mes bras, lui tenir la main, l'embrasser, je souffre de ce rejet que je devrais subir de la part des gens alentour.
Et l'idée même que ma famille pourrait l'apprendre, et la réaction qu'auraient mes parents, mon frère, me déchire le cœur. C'est tellement injuste... Je n'ai pas demandé à être comme je suis. Je vis avec les cartes qui m'ont été données.
Pourquoi doit-on me reprocher à moi d'avoir reçu un jeu pareil ? Qu'on se plaigne au donneur.
Évidemment, c'est tellement plus simple de s'en prendre à moi, le pervers, le monstre, me diraient-ils, moi qui ne fais qu'aimer, sincèrement et totalement.
Assez de ces sombres pensées.
- Tu vas bien ? Me demande Laurent.
- J'ai hâte d'être en vacances.
- Et moi donc.
- J'ai peur de l'avenir. Je ne sais pas si je pourrai supporter longtemps une vie passée à se cacher...
- Tu ne seras pas seul.
- Nous allons être séparés par nos études.
- M'aimes-tu de tout ton cœur ?
- Bien sûr !
- Alors tu sais qu'une fois que nous aurons terminé, nous nous retrouverons. Sans parler des vacances entre-temps. Ne nous le sommes-nous pas promis ?
- Si.
Le regard que nous échangeons vaut - presque - une étreinte.
Nous retrouvons Adeline dans la cour du lycée. Fille de la bibliothécaire en chef, elle y travaille les week-ends pour se faire un peu d'argent de poche - et rester proche de ses livres adorés. David s'est quant à lui éloigné pour partir à la recherche de Pascale à peine après nous avoir salué.
- Salut vous deux, vous allez bien ?
- Salut Adeline, très bien, et toi ?
- Je stresse à mort, je ne peux même plus regarder un calendrier sans être angoissée à mort. Laurent, je voulais te dire que j'ai parlé à Pascale et que, bon... elle a quelqu'un d'autre en vue.
- Oh ? Et qui donc ?
- Je n'en dirai pas plus, j'ai promis le secret. Je suis triste pour David, qui ne mérite pas ça, mais je ne crois pas qu'il ait une chance.
- Merde, il est pourtant génial, qu'est-ce qu'elle peut trouver de plus à l'autre ?
- Les sentiments, ça ne s'explique pas.
- Mouais...
Nous discutons encore un moment avec elle avant de nous séparer pour rejoindre nos classes respectives.
Nos câlins derrière la fontaine, pendant la pause de midi, sont des moments de bonheur arrachés à notre dure vie de lycéens stressés par l'approche des épreuves. Nous avons tous beaucoup à gagner ou à perdre dans nos vies respectives. Je m'inquiète pour Julien qui risque de les rater complètement cette année avec cette affaire tragique. Mais les bras de Laurent me serrant contre lui et ses douces lèvres contre les miennes me font oublier tous mes soucis.
Comment ai-je pu me révolter contre ça ? Je nage dans le bonheur. Je suis heureux. Rien ne peut m'arriver.
Nous nous séparons légèrement pour nous regarder les yeux dans les yeux, fascinés l'un par l'autre, amoureux, heureux. Nous profitons de cet instant de solitude rien qu'à nous deux, puis nos soucis reviennent doucement s'immiscer pour nous ramener à des préoccupations plus terre à terre.
Nous discutons de David et de Pascale, puis de Julien. Laurent me raconte la visite de Franck, qui l'a fortement ébranlé. Je peux le comprendre. Nous étions ensemble à parler avec ce journaliste, David, mon amour et moi.
- Nous ne pouvons qu'attendre et voir ce qui arrivera. Si besoin est, vu que l'avocat de Julien est un ami de mes parents, il nous prendra en charge sans problème.
- Pfff... On n'avait pas de mauvaises intentions, on voulait juste aider Julien, mais on dirait qu'on a aggravé les choses.
- Je ne crois pas, l'enquête a été retirée des gendarmes, ce qui est une bonne chose, surtout pour Julien.
- Oui, on a au moins eu ce résultat, je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé dans le cas contraire.
Nous réfléchissons silencieusement là-dessus avant de nous embrasser une dernière fois. Nous n'avons même pas pris le temps de prendre des sandwichs avant d'aller à la fontaine et nos estomacs commencent à protester.
Nous sommes en plein bonheur lorsqu'une voix retentit juste à côté de nous :
- Eh ben, c'est du propre !
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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