08-02-2021, 12:16 PM
CHAPITRE CX
''De gustibus coloribusque non disputandum''
''De gustibus coloribusque non disputandum''
Dolf revint pour le déjeuner, les joues gonflées de nouvelles.
- J'ai vu mon frère, dit-il, il présentera votre requête au roi et est certain que le roi vous conviera au palais, étant très friand des combats d'épée. Et, si cela ne vous dérange pas, nous pourrons vous accompagner...
- Ce sera avec le plus grand plaisir, Dolf.
- Nous allons aller à la cour ? dit Esmée, as tu ouït Candela, nous allons aller à la cour !
Puis elle poussa un grand cri déchirant.
- Mais, c'est que nous n'avons rien à nous mettre...
- Ma mie, dit Dolf, vos armoires débordent de vêtures que vous n'avez même jamais portées...
- Des loques, des haillons... de quoi aurais-je l'air vêtue de ces hardes face aux hautes dames de la cour ? Eh bien je vais vous le dire, d'une souillon de cuisine !
- Eh bien allez acheter une robe, soupira Dolf, encore...
- De ce pas... enfin, après le déjeuner... monsieur de Malkchour, me feriez vous la grâce de m'accompagner, j'ai besoin d'un avis masculin, et mon mari n'y entend rien...
- Ce sera avec le plus grand plaisir, madame...
Après un copieux petit déjeuner, où les deux femmes de la maison clabaudèrent à l'infini de ce qu'elles allaient acheter, ils grimpèrent tous quatre dans le carrosse de la maison qui les conduisit dans un petite rue et s'arrêta face à un boutique :
Obiwank & Noby
ils entrèrent et une femme d'une cinquantaine d'années les accueillit.
- Madame Dietriech, quel plaisir de vous revoir. Bonjour mademoiselle, vous embellissez de jour en jour... Bonjour messieurs...
- Bonjour Léïa. Vous devez me sauver la vie.
- Je ferai de mon mieux, madame...
- Ma fille et moi sommes invitées à la cour et nous n'avons rien à nous mettre. Obiwank & Noby est mon seul espoir...
- Nous allons arranger ça, dit Léïa.
Elle frappa trois coups de ses mains et une armée de jeunes filles enveloppèrent les deux femmes en piaillant comme poules.
- Madame, dit Burydan, permettez moi de vous abandonner un petit moment, j'ai une course à faire...
- Oh, monsieur, de grâce, j'ai besoin de votre avis...
- Juste quelques minutes et je serai de retour. Je vous laisse avec mon petit page qui est un expert en vêture féminine.
Rhonin le regarda avec des yeux ronds. Il n'y connaissait rien en vêture, et moins que rien en vêture féminine.
Burydan sortit et revint quelques minutes plus tard.
- Ah, monsieur de Malkchour, les dieux soient loués vous êtes de retour. Votre petit page n'est d'aucune utilité... mais il est très mignon et est donc pardonné... que dites-vous de cette robe ?
- Madame, vous ressemblez à une meringue...
- Mais, dit Léïa, c'est la dernière mode à la cour...
- La dernière mode de quelle année ?
- Oh monsieur...
- Léïa, je viens de la cour du roi Bilgaitz et, à moins qu'il y ait un très grand décalage entre les deux royaumes, je n'ai vu aucune robe de ce style. Trop de volants, trop blanche, trop... tout...
Nouvel essayage, mais Burydan était implacable. Ils dénigraient les vêtures sans ménagement, quand enfin...
- Celle ci n'est pas mal. Mais un peu plus décolletée...
- Oh monsieur, dit Esmée, ne serait-ce pas indécent ?
- Madame, les dieux vous ont donné une poitrine qui est encore, si vous me le permettez, ferme et bien rondie. Alors, pourquoi la cacher ? Une robe un peu plus décolletée, avec un peu de dentelle, laissant voire le haut de vos tétins, mettra en valeur votre gorge, votre cou et votre port de tête...
Nouvel essayage et Esmée apparut :
- Comme cela ?
Burydan se leva et fit le tour de la jeune femme.
- Presque. Encore une petite retouche...
Burydan prit les bretelles de la robe et les ramena à quelques pouces des épaules. Il sentit Esmée frémir quand il l'effleura.
- Voilà, madame, vous êtes tout simplement... parfaite...
- Vous êtes sûr ? Cela laisse voir beaucoup de ma charnure et de ma peau...
- Madame, vous avez un corps mignard, élancé, la taille fine, les hanches et les tétins bien rondis et votre peau est de lait, avec du rose là où il en faut. Et cette robe met en valeur toutes ces adorables formes. Je vous garantis que la plupart des hautes dames de la cour crèveront de jalousie à voir une si belle femme.
Esmée rougit et lapa ces compliments comme petit lait. Les modifications de la robe furent enregistrées et elle serait livrée trois jours plus tard. La robe de Candela fut choisit plus rapidement, une petite robe blanche virginale seyant parfaitement à ses 12 ans.
De retour au logis Esmée raconta par le menu et l'archi-menu ses achats à son mari en lui disant l'aide précieuse que Burydan lui avait apporté. Clabaudant à l'infini pendant le dîner sur les parures que elle et sa fille allaient porter pour parfaire leurs tenues, Burydan laissa Dolf écouter sa femme sur le fait que telle ou telle pierre mettait mieux en valeur ses yeux, et gagna sa chambre avec Rhonin.