06-02-2021, 10:21 PM
11 - Tous : Conséquences d'une révélation
David
Et zut... Thierry la terreur a un père qui est directement affecté par ce que nous avons fait. Et du coup, il rameute sa bande pour casser du Julien.
Je ferais mieux de rester derrière lui pour écouter.
- Tu veux qu'on s'occupe de lui quand il sortira ?
- Pfff, j'aimerais bien, mais mon père veut pas qu'il y ait plus d'histoires. Mais je te jure, s'il perd son boulot à cause de ça, je le tue de mes propres mains.
- Y a pas de raison, non ? Il t'a pas battu ton père.
- Ce sont des putains de mensonges ! Des conneries.
Julien devrait garder profil bas, lui aussi...
Je vois alors qu'arrivent Laurent et Yann, et pars les rejoindre.
- Salut, éloignons-nous un peu.
Je les met au courant de ce que je viens d'apprendre, et ils sont visiblement atterrés.
- Merde, dit Laurent, je n'y avais pas pensé, à Thierry.
- J'en parlerai à mes parents, dit Yann. Ils font bouger toute la paroisse là.
- Les miens aussi bougent, dis-je.
- Pareil, dit Laurent.
Nous échangeons des sourires. Nos liens d'amitié ont rapproché nos familles.
Les cours passent interminablement. Nous nous torturons les neurones en chœur en philosophie.
Quelle est la plus belle des vertus, l'amour ou l'amitié ?
- C'est de l'acharnement, commente Laurent lorsque nous ressortons. Ils pourraient nous laisser réviser.
Yann approuve vigoureusement.
Nous quittons le lycée pour manger chez Laurent.
Nous avons laissé des messages à nos familles respectives pour les informer de l'évolution de la situation.
- On a peut-être fait une erreur en révélant tout à ce journaliste.
- Peut-être, ou peut-être pas.
Nous regardons les actualités, et entendons parler de notre petite ville et de l'affaire qui défraie la chronique, ce qui est bien une première dans sa paisible histoire.
Une enquête va être menée, apprenons-nous.
- Une bonne chose.
- Oui, il était plus que temps.
- En attendant, il reste à protéger Julien.
- Je vais parler à Michel, dit Yann.
- Tu crois qu'il t'écoutera ?
- Je pense, oui. On s'entend bien tous les deux.
- Ça, j'arriverai jamais à le comprendre. Y a pas plus différents, plus opposés que vous deux.
- C'est peut-être la raison.
Je regarde Laurent, qui hausse les épaules, renonçant à comprendre, lui aussi.
Laurent
Je monte dans ma chambre regarder si j'ai reçu des messages.
Il y en a un de Yann, j'ai dû le rater de peu ce matin.
Je veux poser ma tête sur ton épaule
Fermer les yeux
Imaginer que le temps s'arrête
Ou qu'il nous appartient
Je veux, dans tes cheveux blonds,
M'enfuir à jamais
Et sur ton cou,
Au passage de mes lèvres,
Sentir ta peau
Doucement
Lentement
Enfuir la mémoire de mes peines
Ma tristesse
Là
Au petit creux de ton épaule
Entre la douceur de ta peau
Et les caresses de ta blondeur
Vertigineuse
Illumineuse
Je souris en repensant à ce merveilleux réveil, samedi dernier.
Je m'assurerai que mon amour sache à quel point j'apprécie cette petite attention.
Yann
Je me sépare bien à regret des lèvres de Laurent lorsque David nous rappelle pour la troisième fois. Il est temps de revenir en cours. Je jette un coup d'œil à notre ami mais il a son habituel sourire amical. Le temps a beau passer, je ne m'habitue toujours pas à voir des gens considérer notre amour le plus normalement du monde. Je lui donne une tape sur l'épaule tandis que Laurent verrouille la porte.
- Bon, dépêchons-nous.
- Le dernier arrivé paiera les glaces ce soir, dis-je.
- Non ! Répondent-ils en chœur. À ce jeu-là, tu ne risques pas de perdre.
- Vous me faites de la peine, là. Moi qui me voyais déjà déguster une glace gratuite.
- Tu rêves !
- Arrêtez, c'est cruel de parler de glaces par cette chaleur alors qu'on n'a pas le temps d'en déguster une.
- Ce soir.
- Oui...
- Ça va être long.
Julien
- Bonjour, comment allons-nous, aujourd'hui, dit Fabien en entrant dans ma chambre.
J'ouvre de grands yeux en le voyant, mais attends que la porte se referme avant de souffler:
- Je t'avais dit de ne pas revenir !
- Il y a du nouveau, figure-toi.
- Quoi ?
- Si tu me pose la question, c'est que tu ne regarde pas les actualités.
- Tu vois un téléviseur, ici ?
- Bon, je t'ai apporté un journal, dit-il.
Je regarde sa main plonger sous sa blouse.
Une part de moi aimerait en faire autant. Mais ce n'est pas un journal que j'aurais ressorti...
Oh là, il faut que je sorte de cet hôpital ou je vais perdre la tête, moi.
Mon regard se pose sur le titre en première page.
Puis sur le sous-titre.
- Quoi ?
- C'est dans tous les journaux.
Je relève mes yeux de la Gazette.
- Il n'y a qu'un journal, ici.
- Non, je parle des autres journaux. Dans tout le pays. Et à la télé.
- Hein ? C'est une blague ?
La porte s'ouvre, nous faisant sursauter.
- Bonjour, je suis Georges Drullier, avocat. Les Laugier m'ont demandé de passer vous voir.
Je regarde Fabien le saluer et sortir.
- Les Laugier ? Ah, oui, c'est le nom de Yann ! Euh... il m'envoie un avocat ?
- Oh, non, pas lui. Jean-Jacques et Marie - ses parents - sont des membres actifs de la paroisse, et de très bons amis.
- C'est très gentil de leur part, mais je...
- Je sais. Aucune importance, voyez-vous. Étant donné le drame terrible dans lequel est plongé votre famille, et notre petite ville, toute la paroisse a contribué...
- Quoi ?
- ...à la mesure de ses possibilités.
- Mais je ne peux pas accepter...
- Voulez-vous voir vos frères et vous-même être libérés ?
- Bon...
- Et qu'est-ce qui vous interdit, à l'avenir, de rembourser ceux qui vous ont aidé ?
- Vous avez raison. Mais je suis vraiment étonné, je ne pensais pas voir une communauté si active. J'ai tellement l'habitude de voir les gens laisser les autres à leur malheur.
- C'était le cas avant l'arrivée des Laugier dans notre ville. C'est eux qui ont changé les choses. Oh, l'indifférence continue à régner en maître, mais au moins pouvons-nous donner l'exemple par nos actions et espérer qu'il incitera d'autres personnes à agir.
- C'est bien.
- Oui. Et maintenant...
- Pourquoi est-ce que j'aurais besoin d'un avocat ?
- Vous devriez peut-être commencer par lire ce journal, histoire de saisir la situation... Parce que vos ennuis ne font que commencer.
David
Et zut... Thierry la terreur a un père qui est directement affecté par ce que nous avons fait. Et du coup, il rameute sa bande pour casser du Julien.
Je ferais mieux de rester derrière lui pour écouter.
- Tu veux qu'on s'occupe de lui quand il sortira ?
- Pfff, j'aimerais bien, mais mon père veut pas qu'il y ait plus d'histoires. Mais je te jure, s'il perd son boulot à cause de ça, je le tue de mes propres mains.
- Y a pas de raison, non ? Il t'a pas battu ton père.
- Ce sont des putains de mensonges ! Des conneries.
Julien devrait garder profil bas, lui aussi...
Je vois alors qu'arrivent Laurent et Yann, et pars les rejoindre.
- Salut, éloignons-nous un peu.
Je les met au courant de ce que je viens d'apprendre, et ils sont visiblement atterrés.
- Merde, dit Laurent, je n'y avais pas pensé, à Thierry.
- J'en parlerai à mes parents, dit Yann. Ils font bouger toute la paroisse là.
- Les miens aussi bougent, dis-je.
- Pareil, dit Laurent.
Nous échangeons des sourires. Nos liens d'amitié ont rapproché nos familles.
Les cours passent interminablement. Nous nous torturons les neurones en chœur en philosophie.
Quelle est la plus belle des vertus, l'amour ou l'amitié ?
- C'est de l'acharnement, commente Laurent lorsque nous ressortons. Ils pourraient nous laisser réviser.
Yann approuve vigoureusement.
Nous quittons le lycée pour manger chez Laurent.
Nous avons laissé des messages à nos familles respectives pour les informer de l'évolution de la situation.
- On a peut-être fait une erreur en révélant tout à ce journaliste.
- Peut-être, ou peut-être pas.
Nous regardons les actualités, et entendons parler de notre petite ville et de l'affaire qui défraie la chronique, ce qui est bien une première dans sa paisible histoire.
Une enquête va être menée, apprenons-nous.
- Une bonne chose.
- Oui, il était plus que temps.
- En attendant, il reste à protéger Julien.
- Je vais parler à Michel, dit Yann.
- Tu crois qu'il t'écoutera ?
- Je pense, oui. On s'entend bien tous les deux.
- Ça, j'arriverai jamais à le comprendre. Y a pas plus différents, plus opposés que vous deux.
- C'est peut-être la raison.
Je regarde Laurent, qui hausse les épaules, renonçant à comprendre, lui aussi.
Laurent
Je monte dans ma chambre regarder si j'ai reçu des messages.
Il y en a un de Yann, j'ai dû le rater de peu ce matin.
Je veux poser ma tête sur ton épaule
Fermer les yeux
Imaginer que le temps s'arrête
Ou qu'il nous appartient
Je veux, dans tes cheveux blonds,
M'enfuir à jamais
Et sur ton cou,
Au passage de mes lèvres,
Sentir ta peau
Doucement
Lentement
Enfuir la mémoire de mes peines
Ma tristesse
Là
Au petit creux de ton épaule
Entre la douceur de ta peau
Et les caresses de ta blondeur
Vertigineuse
Illumineuse
Je souris en repensant à ce merveilleux réveil, samedi dernier.
Je m'assurerai que mon amour sache à quel point j'apprécie cette petite attention.
Yann
Je me sépare bien à regret des lèvres de Laurent lorsque David nous rappelle pour la troisième fois. Il est temps de revenir en cours. Je jette un coup d'œil à notre ami mais il a son habituel sourire amical. Le temps a beau passer, je ne m'habitue toujours pas à voir des gens considérer notre amour le plus normalement du monde. Je lui donne une tape sur l'épaule tandis que Laurent verrouille la porte.
- Bon, dépêchons-nous.
- Le dernier arrivé paiera les glaces ce soir, dis-je.
- Non ! Répondent-ils en chœur. À ce jeu-là, tu ne risques pas de perdre.
- Vous me faites de la peine, là. Moi qui me voyais déjà déguster une glace gratuite.
- Tu rêves !
- Arrêtez, c'est cruel de parler de glaces par cette chaleur alors qu'on n'a pas le temps d'en déguster une.
- Ce soir.
- Oui...
- Ça va être long.
Julien
- Bonjour, comment allons-nous, aujourd'hui, dit Fabien en entrant dans ma chambre.
J'ouvre de grands yeux en le voyant, mais attends que la porte se referme avant de souffler:
- Je t'avais dit de ne pas revenir !
- Il y a du nouveau, figure-toi.
- Quoi ?
- Si tu me pose la question, c'est que tu ne regarde pas les actualités.
- Tu vois un téléviseur, ici ?
- Bon, je t'ai apporté un journal, dit-il.
Je regarde sa main plonger sous sa blouse.
Une part de moi aimerait en faire autant. Mais ce n'est pas un journal que j'aurais ressorti...
Oh là, il faut que je sorte de cet hôpital ou je vais perdre la tête, moi.
Mon regard se pose sur le titre en première page.
Puis sur le sous-titre.
- Quoi ?
- C'est dans tous les journaux.
Je relève mes yeux de la Gazette.
- Il n'y a qu'un journal, ici.
- Non, je parle des autres journaux. Dans tout le pays. Et à la télé.
- Hein ? C'est une blague ?
La porte s'ouvre, nous faisant sursauter.
- Bonjour, je suis Georges Drullier, avocat. Les Laugier m'ont demandé de passer vous voir.
Je regarde Fabien le saluer et sortir.
- Les Laugier ? Ah, oui, c'est le nom de Yann ! Euh... il m'envoie un avocat ?
- Oh, non, pas lui. Jean-Jacques et Marie - ses parents - sont des membres actifs de la paroisse, et de très bons amis.
- C'est très gentil de leur part, mais je...
- Je sais. Aucune importance, voyez-vous. Étant donné le drame terrible dans lequel est plongé votre famille, et notre petite ville, toute la paroisse a contribué...
- Quoi ?
- ...à la mesure de ses possibilités.
- Mais je ne peux pas accepter...
- Voulez-vous voir vos frères et vous-même être libérés ?
- Bon...
- Et qu'est-ce qui vous interdit, à l'avenir, de rembourser ceux qui vous ont aidé ?
- Vous avez raison. Mais je suis vraiment étonné, je ne pensais pas voir une communauté si active. J'ai tellement l'habitude de voir les gens laisser les autres à leur malheur.
- C'était le cas avant l'arrivée des Laugier dans notre ville. C'est eux qui ont changé les choses. Oh, l'indifférence continue à régner en maître, mais au moins pouvons-nous donner l'exemple par nos actions et espérer qu'il incitera d'autres personnes à agir.
- C'est bien.
- Oui. Et maintenant...
- Pourquoi est-ce que j'aurais besoin d'un avocat ?
- Vous devriez peut-être commencer par lire ce journal, histoire de saisir la situation... Parce que vos ennuis ne font que commencer.
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