CHAPITRE CIX
''Cacohetes scribendi''
''Cacohetes scribendi''
Burydan se réveilla avant l'aube. Il réussit à sortir de son lit sans réveiller son petit blond. Il le regarda. ''Bordel qu'il est trognon quand il dort'' se dit-il. Il sourit et pensa ''et qu'il est beau quand il est éveillé''.
Il alla silencieusement s'asseoir à la petite table et sortit son journal. Il tailla son crayon et transcrivit l'horrible histoire que son petit minet lui avait raconté. Puis ses pensées face à cette atrocité. Et ses sentiments pour Rhonin.
Lui qui s'était promis, après Raven, de ne plus jamais tomber amoureux, aimait un petit blond tout mignon. Lui, le viril Burydan, dont le seul nom faisait trembler les plus vils scélérats de tout Britania, complètement sous le charme d'un petit mec aux grands yeux bleus. Et le plus inconcevable c'est que, non seulement il n'en avait pas honte, mais même il adorait ça. Il aimait et ça le rendait heureux.
''Dois-je le lui dire ? Et si ce n'était pas réciproque ? Si je lui dis que je l'aime et qu'il ne répond rien ? Me laissant ainsi, vergogné... S'il n'est avec moi que parce qu'il n'a pas le choix ? Parce qu'il est mon esclave et que je suis son maître... qu'il m'appartient...''
Burydan était perdu. Il aimait Rhonin, ça il le sentait dans chaque fibre de son être, mais avait peur. Peur de ce que Rhonin pourrait lui répondre. Ou ne pas lui répondre.
Physiquement, c'était l'osmose parfaite. Il prenait du plaisir avec son petit minet et le lui rendait bien. Mais une relation ne pouvait prendre ses fondations que sur le plaisir physique. Burydan n'aimait pas que le petit corps offert de Rhonin. Il aimait être avec lui, le regarder rire, s'étonner, rosir, rougir... le regarder... vivre en fait...
Il reposa les yeux sur lui. Il avait repoussé les draps et exposait son petit corps à l'abandon. Et Burydan se mit à bander. Il chassa toutes ses pensées et se dit qu'il devait profiter de l'instant. Il y reviendrait dans quelques temps, mais pour le moment il avait envie de son petit minet.
Il rangea son journal et se dirigea vers le lit. Il avait l'impression que sa bite durcissait, grossissait et s'érigeait à chaque pas. Il s'assit au bord du lit et tira complètement le drap. Il se plaça au bout le la couche et entreprit de léchouiller les mignons petits pieds de son blondinet. Rhonin sursauta.
- Oh maître...
- Désolé bébé, j'ai pas pu résister... tu veux que j'arrête ?
- Par les dieux non... continuez... s'il vous plaît...
Burydan s'occupa donc des petits petons de son blondinet puis remonta lentement le long de son corps, en baisers mouillés et en coups de langue. Ils se caressèrent un long moment et, tête bêche, se sucèrent avec application, rivalisant d'impétuosité pour faire gémir l'autre. Burydan partit le premier, inondant la bouche de Rhonin de sperme chaud dans un grand cri rauque. Rhonin le suivit, noyant la bouche de Burydan de foutre tiède. Ils se nettoyèrent d'une langue agile et s'embrassèrent langoureusement. Longue séance de caresses et de baisers brûlants.
Ils se levèrent, se lavèrent, empaquetèrent leurs affaires et quittèrent l'auberge. Burydan s'arrêta dans les boutiques où il avait commandé des vêtements pour Rhonin pour changer l'adresse de livraison. Ils arrivèrent chez Dolf, remirent leurs chevaux au palefrenier et furent accueillis par le maître de maison et sa jolie épouse.
- Voilà votre chambre, dit Dolf.
Grande chambre qui donnait sur le jardin à l'arrière de la maison. Un grand lit, une armoire, une commode, une petite table avec deux chaises. A côté du lit, une paillasse avec un oreiller et un drap.
- Cette paillasse est pour votre petit... page... dit Dolf.
Burydan vit au petit sourire et au brillement de son œil que Dolf savait que Rhonin était un peu plus que son page, et que cette paillasse ne servirait sans doute pas souvent.
- Vous avez votre propre salle d'eau et des commodités.
- La grand merci à vous, Dolf.
- De plus, reprit le maître de maison, cette chambre est éloignée des autres, vous pourrez donc y ''dormir'' tout votre saoul sans être dérangés par mes ronflements.
Il entendit les guillemets à ''dormir'' et sourit.
- Quant à moi, je ne ronfle pas. Je suis certain que nous ''dormirons'' très bien dans cette belle chambre... et, au pire, rajouta Burydan, je demanderai à Rhonin de mordre l'oreiller...
Rhonin rougit, Dolf également, puis explosa d'un grand rire. Il redevint sérieux tout d’un coup et dit :
- Peux-je vous demander une faveur, Burydan ?
- Évidemment.
- Pourriez vous être quelque peu... discret... avec votre petit page, veux-je dire... non que nous n'ayons quoi que ce soit contre ce genre de... complexion... mais j'ai peur que ma femme et ma fille soient troublées dans leur colombine innocence...
- Ne vous inquiétez pas, Dolf, je vous promets de ne point lutiner Rhonin en dehors des murs de cette chambre...
Dolf sourit et fit un petit signe de tête.
- Très bien, je vous laisse vous installer. S'il vous faut quoi que ce soit, tirez sur ce cordon et la soubrette accourra. Vous pourrez rejoindre ma femme et ma fille au salon. Quant à moi, je vais de ce pas au palais pour voir mon frère. Je vais voir s'il peut quelque chose pour vous...
- La grand merci à vous, Dolf.
Dolf sortit et Burydan et Rhonin rangèrent leurs affaires. Burydan passa dans le dos de Rhonin et l'enlaça.
- Dés cette nuit, bébé, nous étrennerons cette chambre et ce grand lit...
- Très bien, maître... devrais-je mordre l'oreiller ?
- Non, j'étoufferai tes cris de plaisir par des baisers brûlants...
- Oh, chic alors...
Burydan retourna Rhonin, l'enlaça tendrement et lui donna un long baiser profond. Il rejoignirent Esmée et Candela au salon.