Sujet collectif :à chacun son histoire !!! (OS-TOUS GENRES-TOUS STYLES)

[fablelionsilencieux]

Troisième sucette,




Il était une fois un jeune parisien inventif et qui n'avait pas froid aux yeux. Jojo d'Hutrèz, grand amateur de belles histoires, dégusta avec délices à ses 8 ans révolus, les Contes des Mille-et-une Nuits en version "vieille françoise d'origine", réimprimée en 1881 en 10 volumes reliée plein cuir. Il apprécia particulièrement l'histoire d'Aladin, jeune chinois qui se frotta à deux génies dont l'un séjournait habituellement dans une lampisterie et le second chez un fabricant de platerie. À sa majorité, quasi adulte, il aimait séjourner juste sous l'axe vertical hypothétique de cette séculaire Dame de Fer implantée presque en lisière de la Seine au bout nord du Champ-de-Mars.
Un jour, alors qu'il ne s'y attendait pas, l'idée lui vint de proposer aux touristes et aux rares Parisiens qui passaient par là, l'achat de sucettes ressemblant à la fameuse Tour. Il s'aboucha donc avec un fabricant de sucres d'orge industriels. Jusque-là, c'était simple. Mais il avait une l'idée, le bougre : il s'en alla trouver, en un voyage éclair, le professeur Hans-Ali Boron,  Docteur-Chercheur à l'Institut Polytechnique de Zürich. Ce dernier, spécialiste de nanotechnologie, publiait assez régulièrement le fruit de ses trouvailles dans de sérieuses revues scientifiques internationales. Entre autres, il avait inventé une chaussure militaire nommée" Mochbott secrète". Sa particularité, très appréciée des hauts gradés des états-majors, permettait de s'adapter instantanément aux pieds de son utilisateur, qu'il chaussât du 36 ou du 49. Et, avantage supplémentaire, ces paires de bottines légères et très robustes, respirantes à l'air mais imperméables à l'eau, dégradaient de sept fois la pesanteur terrestre, si bien que le militaire ainsi équipé avait l'impression d'arpenter la Lune en se déplaçant sept fois plus vite que les copains d'en-face! Énorme avantage au combat, reconnaissons-le.

Mais c'était tout autre chose que cherchait le Jojo. Il demanda à Herr Professor de lui concocter un petit bidule transformant l'objet sucré en...un organe spécifiquement masculin quand «Monsieur est en de bonnes dispositions», à condition de le frotter tout en prononçant cette formule latine : "Virtute et Felicissimæ" que l'on pourrait traduire "la joie du plaisir par la force de l'Homme". Cela laisse entrevoir de vastes perspectives !
Le savant chercheur...chercha et - Ô bonheur - trouva. Jojo commanda illico la fabrication de l'appareillage miniaturisé qu'il inclut dans les sucettes, un peu comme des mini-puces à pacemaker. Il en fit faire un millier dans un premier temps et n'oublia pas non plus un "mode d'emploi" bien détaillé. Le malin vendeur s'affubla d'un vaste manteau sous lequel il proposait les nouvelles sucreries uniquement aux adultes avec défense absolue d'en donner aux enfants sous peine de les voir immédiatement disparaître (les sucreries...pas les enfants !). Ce dernier détail était une nouvelle trouvaille du savant Helvète.
La petite affaire de Jojo qui s'était installé près du pied nord-ouest de la Tour, fit rapidement florès et sa réputation s'étendit rapidement aux milieux "branchés" - c'est le cas de l'écrire ! - de la capitale et à la clientèle des Palaces. L'objet pouvait servir au moins 10 fois et était garanti deux ans. Il fit le bonheur de nombreuses dames un peu seules voire de certains garçons et ce, sans risque d'augmenter le taux de sucre dans le corps.
Il fit rapidement fortune et put, grâce aux picaillons amassés, relever le titre de "duc" hérité d'un lointain ancêtre. Ainsi donc, sa raison sociale et ses cartes de visite devinrent : «Chez Jojo, duc d'Hutrèz».