29-01-2021, 10:30 AM
Je viens de quitter Julien et Nathan. Je suis monté dans le bus en direction de la maison de ma tante Françoise. Je repense à cette journée pleine d’émotions en tous genres. Le fait de voir Nathan blessé m’a fait du mal psychologiquement. J’ai mon Juju qui est hospitalisé à la suite de ce foutu accident dans lequel ses parents sont décédés ! C’est un nouveau stress qui s’est ajouté. Heureusement que Claude était présent lors du match, il a su directement ce qu’il fallait faire ce qui a limité les conséquences des blessures au niveau de genou de Nathan. Puis, je vois la tête déconfite d’Emmanuel. Il était prostré devant son ami qui gisait sur le sol, ne sachant que dire ou que faire. Je me suis occupé de lui et je l’ai invité à me suivre pour savoir comment allait Nathan. Puis cerise sur le gâteau, voir la rencontre entre Nathan et Manu ! Je revois les images de ses deux garçons qui se découvrent. Puis j’entends…
Cha : « Jeune-homme, oui, vous jeune-homme, il faut descendre du bus !
Moi : Oui, oui. Oh, je suis… j’ai loupé mon arrêt ! Je reprends mes esprits et je remarque que je suis arrivé au terminus de la ligne de bus.
Cha : Ce n’est pas grave mon garçon, je démarre dans dix minutes, je te laisse descendre et puis dès que je suis prêt à reprendre le service, tu peux remonter.
Moi : Merci, euh, je pense que je me suis assoupi. J’ai eu une journée assez éprouvante.
Cha : Je m’en doute, vous étiez monté à l’arrêt de l’hôpital.
Moi : Oui je suis allé voir deux personnes, un ami et mon cousin.
Cha : Tu peux rester près de moi, pas la peine de descendre. »
Le chauffeur, un homme d’une quarantaine d’années, corpulent, assez grand, plus d’un mètre nonante, cheveux châtain foncé et portant une calvitie au sommet du crâne, joues rosées, poursuit la conversation avec moi. Il parle de son boulot, de sa famille et de ses deux enfants. Je parle de Julien en expliquant que ses parents ont été tués lors d’un accident de voiture et que mon cousin Nathan s’est blessé au genou lors d’un match de mini-foot ce matin même. Bref les dix minutes sont passées très vite. Le chauffeur me demande mon arrêt et me dit que si je me suis une nouvelle fois assoupi, qu’il me ferait signe.
Je prends place derrière le poste de conduite, ce sera plus facile si le chauffeur doit me réveiller, je suis tout près de lui. Le trajet se fait sans encombre, je ne me suis pas assoupi et je peux donc descendre à l’arrêt prévu. Je le remercie et je lui souhaite une bonne soirée.
Je rentre enfin chez ma tante. David me voit et me demande si je vais bien. Il remarque que je suis fatigué. Le fait d’avoir été sous tension une bonne partie de la journée m’a épuisé. Par la suite, le calme étant revenu, je me suis laissé un peu aller. Ma tante remarque aussi que je suis marqué dans le visage, que la fatigue se remarque au niveau des cernes qui se dessinent sous mes yeux. Je raconte alors le retour en bus et mon arrivée au terminus.
David ainsi que l’oncle Martin se mettent à rire. Ma tante sourit un peu. Je me sens tout penaud. Il est temps de passer à table pour le souper. Nous ne sommes plus que quatre, les deux filles ont pris le train pour rentrer à Bruxelles. Je sais que maman revient demain soir et que vers dix heures ce lundi Julien quittera l’hôpital pour rentrer chez nous.
Ce soir c’est steak frites salade au menu. Durant le repas nous reparlons de l’incident de la matinée. Ma tante me dit qu’elle est très heureuse d’avoir appris que Claude, l’infirmier, avait fait ce qu’il fallait pour limiter la blessure, d’ailleurs le médecin lui avait dit que Nathan avait été pris en charge par du personnel compétent. Puis c’est au tour de l’oncle Martin de me poser des questions sur Manu. Je ne sais pas dire grand-chose, mais tante Françoise semble bien l’apprécier. David lui aussi tente de me tirer les vers du nez, mais je n’ai rien à dire. Je ne peux dire qu’une chose c’est que Manu est bleu de Nathan et que l’inverse semble aussi vrai !
Lors de cette conversation tante Françoise parle à mon oncle de l’aide que pourrait apporter papa au niveau de la famille de Manu si son coming-out ne se passe pas bien. L’oncle Martin approuve. Ma tante et mon oncle savent ce qui s’est passé pour moi avec Papa et le revirement opéré de cent quatre-vingts degrés. Puis ensuite son implication pour l’aide aux homosexuel(le)s. Je remarque que David suit cette conversation avec intérêt. Il ne dit rien, mais je suis certain qu’il m’en reparlera.
Nous prenons le dessert, c’est un flan caramel qui a été concocté par les filles en début d’après-midi avant leur départ. Il est excellent. David et moi débarrassons la table avant d’aller dans le salon regarder le film proposé par la première chaîne de la RTB, c’est « La vache et le Prisonnier » avec Fernandel, réalisé en 1959 par Henri Verneuil. J’aime bien ce film avec la vache Marguerite.
A l’issue de la vision de ce film je souhaite une bonne nuit à ma tante et à mon oncle. David me demande :
Dav : « Phil, tu fais comme tu veux, soit tu dors dans la chambre de Nathan ou soit tu dors avec moi dans ma chambre.
Moi : C’est gentil de me proposer la chambre de Nath, mais je vais loger avec toi si tu es d’accord.
Dav : Pas de souci. Nous pourrons ainsi discuter.
Moi : OK, très bien. Je vais prendre ma douche maintenant.
Dav : Très bien, puis-je venir prendre la mienne avec toi ?
Moi : Bien sûr David, cela ne pose pas de problème !
Dav : Merci Phil !
Nous nous dévêtons en vue de prendre cette douche qui va me faire du bien. Je me glisse le premier sous le jet d’eau bien chaude. David me rejoint. Nous nous savonnons chacun pour soi. David me demande :
Dav : Tu veux que je fasse ton dos ?
Moi : Oui, si tu veux !
Dav : Pas de souci. Tu pourras faire le mien par après si tu es d’accord ?
Moi : Bien entendu David, je ferai ton dos. »
Mon cousin David me lave le dos, il s’arrête au bas du dos, il ne passe pas sur mes fesses. Je préfère comme ça, je ne veux pas qu’il y ait de mal entendu entre nous et je veux respecter mon Juju. A mon tour le lave le dos de David, je me limite aussi au bas du dos pour ne pas descendre vers son postérieur. Nous nous séchons ensuite avant de rejoindre la chambre. Nous nous couchons dans le grand lit, nus et sentant bon le gel douche à la lavande.
David me regarde. Il semble s’interroger et je devine que c’est le sort de mon frère Nathan qui le préoccupe. C’est le moment choisi par David pour me demander :
Dav : « Phil, je peux te poser une question, c’est peut-être un peu bête, mais voilà : tu es gay, je l’accepte volontiers, mais peux-tu me dire comment on devient homo ?
Moi : Oh là, la question ! Non on ne devient pas gay, on naît gay. C’est dans nos « gènes » si tu veux, on ne le choisit pas, c’est comme ça !
Dav : Donc Nathan n’a pas été influencé par quelqu’un ou quoi que ce soit !
Moi : Non David, il est comme ça. Tu sais, c’est quelque chose de particulier, tu te rends compte que les filles ça ne t’intéresse pas du tout, mais en revanche tu regardes les garçons, tu es attiré par un beau gars, etc.
Dav : Oui, d’accord, mais comment être sûr et certain d’être homo ou hétéro ?
Moi : Je connais deux copains qui sont autant portés sur les filles que sur les garçons, ils sont, comme on dit, « bisexuels ». Ce sont des choses qui arrivent aussi.
Dav : Tu sais Phil, j’ai peur pour Nathan. J’ai peur qu’il ne soit pris à partie avec des gars de son âge qui n’acceptent pas les homos !
Moi : Je sais ce que c’est, tu l’as vu lors de la fête pour nos dix-huit ans à Julien et moi ! Tu as pu voir ce que l’homophobie pouvait faire comme ravage !
Dav : Oui, j’ai aussi entendu la conversation avec mes parents concernant ton papa. Tu as dû en souffrir ?
Moi : Je préfère ne plus en parler, mais je peux te dire que ça n’a pas été facile. J’ai eu très peur. Puis papa a changé, je ne le reconnaissais pas quand il est revenu vivre à la maison. Il avait changé, il a compris que je suis gay et que c’est comme ça, que c’est ma nature et qu’il n’y a rien qui peut y changer quelque chose !
Dav : Merci Phil, excuse-moi de t’avoir fait repenser à tes problèmes.
Moi : Ne t’inquiète pas, je comprends que tu te poses un tas de questions. Ce que je peux te dire, c’est de rester attentif à Nathan, de voir s’il est bien dans sa peau ou si au contraire, il broie du noir. Puis tu en parles à tes parents, c’est très important. Puis il aura probablement besoin de toi, alors ouvre lui les bras pour l’aider, le soutenir et même lui faire un gros câlin !
Dav : Merci Phil. Tu es super.
Moi : Je crois qu’il est temps de dormir, je suis exténué ! Bonne nuit David.
Dav : Bonne nuit mon très cher cousin ! »
Il ne me faut que quelques minutes pour m’endormir après cette journée bien remplie. Je suis très relax par rapport à l’effervescence ressentie là où je me trouvais durant le jour. Je pense alors à Julien et je suis heureux de savoir que nous allons pouvoir revenir enfin à Bruxelles, certes sans ses parents, mais il sait qu’il pourra compter sur moi et sa sœur, sur ma famille et bien entendu sur nos amis.
Cha : « Jeune-homme, oui, vous jeune-homme, il faut descendre du bus !
Moi : Oui, oui. Oh, je suis… j’ai loupé mon arrêt ! Je reprends mes esprits et je remarque que je suis arrivé au terminus de la ligne de bus.
Cha : Ce n’est pas grave mon garçon, je démarre dans dix minutes, je te laisse descendre et puis dès que je suis prêt à reprendre le service, tu peux remonter.
Moi : Merci, euh, je pense que je me suis assoupi. J’ai eu une journée assez éprouvante.
Cha : Je m’en doute, vous étiez monté à l’arrêt de l’hôpital.
Moi : Oui je suis allé voir deux personnes, un ami et mon cousin.
Cha : Tu peux rester près de moi, pas la peine de descendre. »
Le chauffeur, un homme d’une quarantaine d’années, corpulent, assez grand, plus d’un mètre nonante, cheveux châtain foncé et portant une calvitie au sommet du crâne, joues rosées, poursuit la conversation avec moi. Il parle de son boulot, de sa famille et de ses deux enfants. Je parle de Julien en expliquant que ses parents ont été tués lors d’un accident de voiture et que mon cousin Nathan s’est blessé au genou lors d’un match de mini-foot ce matin même. Bref les dix minutes sont passées très vite. Le chauffeur me demande mon arrêt et me dit que si je me suis une nouvelle fois assoupi, qu’il me ferait signe.
Je prends place derrière le poste de conduite, ce sera plus facile si le chauffeur doit me réveiller, je suis tout près de lui. Le trajet se fait sans encombre, je ne me suis pas assoupi et je peux donc descendre à l’arrêt prévu. Je le remercie et je lui souhaite une bonne soirée.
Je rentre enfin chez ma tante. David me voit et me demande si je vais bien. Il remarque que je suis fatigué. Le fait d’avoir été sous tension une bonne partie de la journée m’a épuisé. Par la suite, le calme étant revenu, je me suis laissé un peu aller. Ma tante remarque aussi que je suis marqué dans le visage, que la fatigue se remarque au niveau des cernes qui se dessinent sous mes yeux. Je raconte alors le retour en bus et mon arrivée au terminus.
David ainsi que l’oncle Martin se mettent à rire. Ma tante sourit un peu. Je me sens tout penaud. Il est temps de passer à table pour le souper. Nous ne sommes plus que quatre, les deux filles ont pris le train pour rentrer à Bruxelles. Je sais que maman revient demain soir et que vers dix heures ce lundi Julien quittera l’hôpital pour rentrer chez nous.
Ce soir c’est steak frites salade au menu. Durant le repas nous reparlons de l’incident de la matinée. Ma tante me dit qu’elle est très heureuse d’avoir appris que Claude, l’infirmier, avait fait ce qu’il fallait pour limiter la blessure, d’ailleurs le médecin lui avait dit que Nathan avait été pris en charge par du personnel compétent. Puis c’est au tour de l’oncle Martin de me poser des questions sur Manu. Je ne sais pas dire grand-chose, mais tante Françoise semble bien l’apprécier. David lui aussi tente de me tirer les vers du nez, mais je n’ai rien à dire. Je ne peux dire qu’une chose c’est que Manu est bleu de Nathan et que l’inverse semble aussi vrai !
Lors de cette conversation tante Françoise parle à mon oncle de l’aide que pourrait apporter papa au niveau de la famille de Manu si son coming-out ne se passe pas bien. L’oncle Martin approuve. Ma tante et mon oncle savent ce qui s’est passé pour moi avec Papa et le revirement opéré de cent quatre-vingts degrés. Puis ensuite son implication pour l’aide aux homosexuel(le)s. Je remarque que David suit cette conversation avec intérêt. Il ne dit rien, mais je suis certain qu’il m’en reparlera.
Nous prenons le dessert, c’est un flan caramel qui a été concocté par les filles en début d’après-midi avant leur départ. Il est excellent. David et moi débarrassons la table avant d’aller dans le salon regarder le film proposé par la première chaîne de la RTB, c’est « La vache et le Prisonnier » avec Fernandel, réalisé en 1959 par Henri Verneuil. J’aime bien ce film avec la vache Marguerite.
A l’issue de la vision de ce film je souhaite une bonne nuit à ma tante et à mon oncle. David me demande :
Dav : « Phil, tu fais comme tu veux, soit tu dors dans la chambre de Nathan ou soit tu dors avec moi dans ma chambre.
Moi : C’est gentil de me proposer la chambre de Nath, mais je vais loger avec toi si tu es d’accord.
Dav : Pas de souci. Nous pourrons ainsi discuter.
Moi : OK, très bien. Je vais prendre ma douche maintenant.
Dav : Très bien, puis-je venir prendre la mienne avec toi ?
Moi : Bien sûr David, cela ne pose pas de problème !
Dav : Merci Phil !
Nous nous dévêtons en vue de prendre cette douche qui va me faire du bien. Je me glisse le premier sous le jet d’eau bien chaude. David me rejoint. Nous nous savonnons chacun pour soi. David me demande :
Dav : Tu veux que je fasse ton dos ?
Moi : Oui, si tu veux !
Dav : Pas de souci. Tu pourras faire le mien par après si tu es d’accord ?
Moi : Bien entendu David, je ferai ton dos. »
Mon cousin David me lave le dos, il s’arrête au bas du dos, il ne passe pas sur mes fesses. Je préfère comme ça, je ne veux pas qu’il y ait de mal entendu entre nous et je veux respecter mon Juju. A mon tour le lave le dos de David, je me limite aussi au bas du dos pour ne pas descendre vers son postérieur. Nous nous séchons ensuite avant de rejoindre la chambre. Nous nous couchons dans le grand lit, nus et sentant bon le gel douche à la lavande.
David me regarde. Il semble s’interroger et je devine que c’est le sort de mon frère Nathan qui le préoccupe. C’est le moment choisi par David pour me demander :
Dav : « Phil, je peux te poser une question, c’est peut-être un peu bête, mais voilà : tu es gay, je l’accepte volontiers, mais peux-tu me dire comment on devient homo ?
Moi : Oh là, la question ! Non on ne devient pas gay, on naît gay. C’est dans nos « gènes » si tu veux, on ne le choisit pas, c’est comme ça !
Dav : Donc Nathan n’a pas été influencé par quelqu’un ou quoi que ce soit !
Moi : Non David, il est comme ça. Tu sais, c’est quelque chose de particulier, tu te rends compte que les filles ça ne t’intéresse pas du tout, mais en revanche tu regardes les garçons, tu es attiré par un beau gars, etc.
Dav : Oui, d’accord, mais comment être sûr et certain d’être homo ou hétéro ?
Moi : Je connais deux copains qui sont autant portés sur les filles que sur les garçons, ils sont, comme on dit, « bisexuels ». Ce sont des choses qui arrivent aussi.
Dav : Tu sais Phil, j’ai peur pour Nathan. J’ai peur qu’il ne soit pris à partie avec des gars de son âge qui n’acceptent pas les homos !
Moi : Je sais ce que c’est, tu l’as vu lors de la fête pour nos dix-huit ans à Julien et moi ! Tu as pu voir ce que l’homophobie pouvait faire comme ravage !
Dav : Oui, j’ai aussi entendu la conversation avec mes parents concernant ton papa. Tu as dû en souffrir ?
Moi : Je préfère ne plus en parler, mais je peux te dire que ça n’a pas été facile. J’ai eu très peur. Puis papa a changé, je ne le reconnaissais pas quand il est revenu vivre à la maison. Il avait changé, il a compris que je suis gay et que c’est comme ça, que c’est ma nature et qu’il n’y a rien qui peut y changer quelque chose !
Dav : Merci Phil, excuse-moi de t’avoir fait repenser à tes problèmes.
Moi : Ne t’inquiète pas, je comprends que tu te poses un tas de questions. Ce que je peux te dire, c’est de rester attentif à Nathan, de voir s’il est bien dans sa peau ou si au contraire, il broie du noir. Puis tu en parles à tes parents, c’est très important. Puis il aura probablement besoin de toi, alors ouvre lui les bras pour l’aider, le soutenir et même lui faire un gros câlin !
Dav : Merci Phil. Tu es super.
Moi : Je crois qu’il est temps de dormir, je suis exténué ! Bonne nuit David.
Dav : Bonne nuit mon très cher cousin ! »
Il ne me faut que quelques minutes pour m’endormir après cette journée bien remplie. Je suis très relax par rapport à l’effervescence ressentie là où je me trouvais durant le jour. Je pense alors à Julien et je suis heureux de savoir que nous allons pouvoir revenir enfin à Bruxelles, certes sans ses parents, mais il sait qu’il pourra compter sur moi et sa sœur, sur ma famille et bien entendu sur nos amis.