25-01-2021, 09:29 PM
19 - Julien : Pour toi mon frère
Un soir de plus, à souffrir chez moi de la présence de mon père. Au moins, en cette période de révisions, il me permet de ne pas aller en sport aussi souvent qu'avant.
Assis devant mon bureau, je planche sur mes devoirs, mes cours, mes livres, ce bac, je le veux, je veux fuir cette maison, mais en même temps... L'idée de tout quitter, de laisser en arrière mes amis, et Fabien...
Fabien...
J'entends mon père arriver, un peu de concentration supplémentaire, il me faut faire bonne figure, encore une fois.
Un jour qui se termine, un jour de moins avant de partir d'ici. En fait, je pourrais m'en aller juste après avoir eu ma collante,, plutôt que d'attendre... Mais non, le diplôme, je le recevrai par courrier, bien plus tard... Mais en ai-je vraiment besoin ? Je ne peux pas me permettre de faire un transfert de courrier à la poste, mon père saurait très vite où je suis parti... Merci les gendarmes.
La porte s'ouvre sur mon père. Je dois le saluer, faire semblant d'être content de le voir, une fois encore.
- Ça avance bien, tes révisions ?
- Oui, papa, je les fais sérieusement, je veux l'avoir, ce bac !
- Y a intérêt.
Oh, ouais, ça, y a pas de doute...
- J'y retourne.
Je me réinstalle à mon bureau sans plus lui prêter attention, il n'en attend pas moins de moi, d'ailleurs.
Il sort de ma chambre et va voir Victor, puis Luc.
Je me reconcentre sur mes révisions. Quelques dizaines de secondes s'écoulent, avant que j'entende une vive discussion s'élever de la chambre de Luc.
Habituel, ce n'est que trop habituel, mais ça me fait de plus en plus mal, je sais comment ça va finir, je ne veux plus entendre ces bruits, ces cris, pas mon frère, il en fait tant pour moi...
Et s'il est ici, s'il continue à se prendre des coups, c'est à cause de moi... Je n'en peux plus, ça ne peut plus continuer comme ça !
Je sors de ma chambre, les voix deviennent plus claires.
- Tu ne peux pas me faire ça !
- Ah, vraiment ? Je suis ton père, Luc ! Au cas où tu l'aurais oublié !
- Mais j'en ai besoin !
- Tu t'en passeras !
- Papa, s'il te plaît !
- Tu oses insister ?
Non, pas ça ! Luc, que se passe-t-il ? Pourquoi est-ce que tu insistes ?
Mais mon frère n'a pas le temps de s'expliquer, ou de se rétracter, les coups commencent à pleuvoir, et je serre les poings dans le couloir, impuissant, tremblant de rage, mes yeux laissent s'échapper des larmes, moi qui pensais ne plus en avoir à force de pleurer pour mes frères...
J'ouvre la porte de sa chambre.
- Laisse-le ! Arrête, papa !
- Ne te mêle pas de ça !
- Va-t-en, Ju !
- Non ! Arrête de le frapper !
- Tu vas y passer aussi, toi, si tu continues comme ça ! Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Retourne dans ta chambre, Ju !
Non... ça ne peut plus continuer comme ça... Je ne peux plus le supporter. Je ne veux plus voir mes frères continuer à souffrir à cause de moi.
- Tu me dégoûtes ! Jamais tu n'as été un père à mes yeux ! Tu n'es qu'un monstre !
- Rentre dans ta chambre... quand j'en aurais fini avec ton frère, je vais te remettre les idées en place.
Je descends l'escalier en courant.
- Julien, remonte tout de suite !
Inutile de vouloir sortir par la porte, elle est verrouillée le soir. J'arrive au salon, grimpe sur le canapé, ouvre la fenêtre et commence à l'enjamber, lorsqu'une main m'attrape par le col et me projette en arrière.
- Tu peux m'expliquer ce qui t'arrive, tout d'un coup ? Tu ne vas pas t'y mettre aussi, non ?
Je n'ai pas le temps de répondre, il me relève d'une main et m'envoie une gifle, un aller-retour, plutôt, et c'est maintenant Luc qui est descendu et tente de s'interposer.
- Arrête, laisse-le, papa !
- Mais qu'est-ce qui vous prend, ce soir ? Je vais vous apprendre, tous les deux, je vais vous apprendre le respect !
Il me jette au sol, et se tourne vers Luc.
Oh, non, pas ça ! Qu'il passe sa colère sur moi, mais plus sur toi !
- Du respect ? Je n'en ai jamais eu pour toi, jamais ! Tu n'es qu'un monstre, une brute !
- Tu me déçois beaucoup, Julien.
- Je te déçois ? La bonne blague !
- Tu es fou, Ju ? Arrête ça !
- Non, j'en ai marre, Luc, je ne le supporte plus, ce monstre !
Mon père me regarde, immobile, et je me dis que jamais personne n'a dû oser lui parler comme ça. Il a reçu un choc.
Malheureusement, je n'ai aucun espoir qu'il soit salutaire.
- Il n'est jamais trop tard pour bien faire, finit-il par dire en serrant les poings.
- Non, papa ! Crie Luc.
Mon père se retourne brusquement, mais Luc a fait un bond en arrière. Il ne l'évitera pas longtemps, cependant...
Luc, bordel, n'attire pas sa colère sur toi ! C'est moi qu'il doit frapper ! Je... je n'ai pas le choix...
- Espèce de salaud !
Il s'éloigne dans le couloir, je dois agir, et vite !
Pour toi mon frère...
- C'est toi, père indigne et borné, qui m'a rendu homo !
Il y a un silence, puis j'entends ses pas se rapprocher, j'ai peur, maintenant, je me rends compte que j'ai été trop loin, trop tard pour reculer. Que puis-je faire ? Il va me tuer !
- Qu'est-ce que tu as dit ?
Je ne peux répondre, je suis paralysé par la terreur.
- Qu'est-ce que tu as dit ?!
Je fuis dans la cuisine, mais il me poursuit, je plonge dans le couloir, passe devant Luc horrifié, reviens dans le salon et la fenêtre toujours ouverte, mais mon père a fait demi-tour, il m'attend à l'entrée, m'attrape et me colle au mur.
- Qu'est-ce que tu as dit ?!
- Laisse-le !
Il me ramène à lui et me renvoie violemment contre le mur.
- Et tu as le culot de me traiter de monstre !
Ses mains se resserrent sur ma gorge, et tout en serrant, il continue à me cogner contre le mur.
- Papa, arrête !
Victor... Il a osé descendre, lui aussi... Mais partez donc d'ici !
Pour moi, il n'y a plus d'espoir, en tout cas... Les ténèbres s'emparent de moi, et je les accueille avec soulagement.
Je ne souffrirai plus.
Fabien...
Un soir de plus, à souffrir chez moi de la présence de mon père. Au moins, en cette période de révisions, il me permet de ne pas aller en sport aussi souvent qu'avant.
Assis devant mon bureau, je planche sur mes devoirs, mes cours, mes livres, ce bac, je le veux, je veux fuir cette maison, mais en même temps... L'idée de tout quitter, de laisser en arrière mes amis, et Fabien...
Fabien...
J'entends mon père arriver, un peu de concentration supplémentaire, il me faut faire bonne figure, encore une fois.
Un jour qui se termine, un jour de moins avant de partir d'ici. En fait, je pourrais m'en aller juste après avoir eu ma collante,, plutôt que d'attendre... Mais non, le diplôme, je le recevrai par courrier, bien plus tard... Mais en ai-je vraiment besoin ? Je ne peux pas me permettre de faire un transfert de courrier à la poste, mon père saurait très vite où je suis parti... Merci les gendarmes.
La porte s'ouvre sur mon père. Je dois le saluer, faire semblant d'être content de le voir, une fois encore.
- Ça avance bien, tes révisions ?
- Oui, papa, je les fais sérieusement, je veux l'avoir, ce bac !
- Y a intérêt.
Oh, ouais, ça, y a pas de doute...
- J'y retourne.
Je me réinstalle à mon bureau sans plus lui prêter attention, il n'en attend pas moins de moi, d'ailleurs.
Il sort de ma chambre et va voir Victor, puis Luc.
Je me reconcentre sur mes révisions. Quelques dizaines de secondes s'écoulent, avant que j'entende une vive discussion s'élever de la chambre de Luc.
Habituel, ce n'est que trop habituel, mais ça me fait de plus en plus mal, je sais comment ça va finir, je ne veux plus entendre ces bruits, ces cris, pas mon frère, il en fait tant pour moi...
Et s'il est ici, s'il continue à se prendre des coups, c'est à cause de moi... Je n'en peux plus, ça ne peut plus continuer comme ça !
Je sors de ma chambre, les voix deviennent plus claires.
- Tu ne peux pas me faire ça !
- Ah, vraiment ? Je suis ton père, Luc ! Au cas où tu l'aurais oublié !
- Mais j'en ai besoin !
- Tu t'en passeras !
- Papa, s'il te plaît !
- Tu oses insister ?
Non, pas ça ! Luc, que se passe-t-il ? Pourquoi est-ce que tu insistes ?
Mais mon frère n'a pas le temps de s'expliquer, ou de se rétracter, les coups commencent à pleuvoir, et je serre les poings dans le couloir, impuissant, tremblant de rage, mes yeux laissent s'échapper des larmes, moi qui pensais ne plus en avoir à force de pleurer pour mes frères...
J'ouvre la porte de sa chambre.
- Laisse-le ! Arrête, papa !
- Ne te mêle pas de ça !
- Va-t-en, Ju !
- Non ! Arrête de le frapper !
- Tu vas y passer aussi, toi, si tu continues comme ça ! Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Retourne dans ta chambre, Ju !
Non... ça ne peut plus continuer comme ça... Je ne peux plus le supporter. Je ne veux plus voir mes frères continuer à souffrir à cause de moi.
- Tu me dégoûtes ! Jamais tu n'as été un père à mes yeux ! Tu n'es qu'un monstre !
- Rentre dans ta chambre... quand j'en aurais fini avec ton frère, je vais te remettre les idées en place.
Je descends l'escalier en courant.
- Julien, remonte tout de suite !
Inutile de vouloir sortir par la porte, elle est verrouillée le soir. J'arrive au salon, grimpe sur le canapé, ouvre la fenêtre et commence à l'enjamber, lorsqu'une main m'attrape par le col et me projette en arrière.
- Tu peux m'expliquer ce qui t'arrive, tout d'un coup ? Tu ne vas pas t'y mettre aussi, non ?
Je n'ai pas le temps de répondre, il me relève d'une main et m'envoie une gifle, un aller-retour, plutôt, et c'est maintenant Luc qui est descendu et tente de s'interposer.
- Arrête, laisse-le, papa !
- Mais qu'est-ce qui vous prend, ce soir ? Je vais vous apprendre, tous les deux, je vais vous apprendre le respect !
Il me jette au sol, et se tourne vers Luc.
Oh, non, pas ça ! Qu'il passe sa colère sur moi, mais plus sur toi !
- Du respect ? Je n'en ai jamais eu pour toi, jamais ! Tu n'es qu'un monstre, une brute !
- Tu me déçois beaucoup, Julien.
- Je te déçois ? La bonne blague !
- Tu es fou, Ju ? Arrête ça !
- Non, j'en ai marre, Luc, je ne le supporte plus, ce monstre !
Mon père me regarde, immobile, et je me dis que jamais personne n'a dû oser lui parler comme ça. Il a reçu un choc.
Malheureusement, je n'ai aucun espoir qu'il soit salutaire.
- Il n'est jamais trop tard pour bien faire, finit-il par dire en serrant les poings.
- Non, papa ! Crie Luc.
Mon père se retourne brusquement, mais Luc a fait un bond en arrière. Il ne l'évitera pas longtemps, cependant...
Luc, bordel, n'attire pas sa colère sur toi ! C'est moi qu'il doit frapper ! Je... je n'ai pas le choix...
- Espèce de salaud !
Il s'éloigne dans le couloir, je dois agir, et vite !
Pour toi mon frère...
- C'est toi, père indigne et borné, qui m'a rendu homo !
Il y a un silence, puis j'entends ses pas se rapprocher, j'ai peur, maintenant, je me rends compte que j'ai été trop loin, trop tard pour reculer. Que puis-je faire ? Il va me tuer !
- Qu'est-ce que tu as dit ?
Je ne peux répondre, je suis paralysé par la terreur.
- Qu'est-ce que tu as dit ?!
Je fuis dans la cuisine, mais il me poursuit, je plonge dans le couloir, passe devant Luc horrifié, reviens dans le salon et la fenêtre toujours ouverte, mais mon père a fait demi-tour, il m'attend à l'entrée, m'attrape et me colle au mur.
- Qu'est-ce que tu as dit ?!
- Laisse-le !
Il me ramène à lui et me renvoie violemment contre le mur.
- Et tu as le culot de me traiter de monstre !
Ses mains se resserrent sur ma gorge, et tout en serrant, il continue à me cogner contre le mur.
- Papa, arrête !
Victor... Il a osé descendre, lui aussi... Mais partez donc d'ici !
Pour moi, il n'y a plus d'espoir, en tout cas... Les ténèbres s'emparent de moi, et je les accueille avec soulagement.
Je ne souffrirai plus.
Fabien...
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