24-01-2021, 09:23 PM
18 - Laurent : Ce temps qui nous manque
Je les regarde partir, énervé.
Qu'est-ce qu'elle cherche à faire ? De quoi elle se mêle ?
- Ça ne me plaît pas, ça, finis-je par dire une fois les filles hors de vue.
- Pas de conclusions hâtives. On ne sait pas tout.
- Non, en effet, mais je ne la sens pas, cette histoire.
Yann masse mes épaules, me faisant sourire.
Quand je pense à ce qu'étaient ses tourments il y a quelques semaines...
Je mesure la force de son amour. Quel idiot j'ai été hier soir !
- Je m'excuse encore pour hier soir.
- Oublie ça. Les torts sont partagés.
Nous mangeons nos sandwichs, assis côte à côte, discutant de diverses choses, sachant tous deux que l'heure avance, et que bientôt, nous devrons de nouveau faire comme si de rien n'était...
Pourquoi le monde est-il si cruel ? Est-ce donc un si grand crime que d'aimer ? Si notre amour était connu, nous serions des proies pour tout ce que le lycée compte d'imbéciles, et il y en a...
Sans parler du fait que si ça venait aux oreilles des parents de Yann... Le pauvre...
- Tu pourrais te débrouiller pour passer la nuit chez moi ?
- J'aimerais beaucoup, Lo. Vraiment. Mais je viens tout juste de me réconcilier avec mes parents. Je ne tiens pas à distendre ces liens de nouveau, aussi vite. Sans parler du fait que j'ai une tonne de révisions à faire, et vu mon retard en maths... Non, il ne vaut mieux pas. Le week-end approche... Nous aurons tout notre temps.
- J'ai hâte d'y être.
- Moi aussi.
Nous échangeons un dernier baiser, avant de repartir un peu plus tôt que prévu, afin de discuter avec David.
- David ? Viens avec nous, s'il te plaît.
Intrigué, il nous suit vers l'un des côtés de la cour, et je lui raconte la discussion que nous avons surpris entre Annie et Pascale.
- Trop gentil, moi ? C'est bien la première fois que j'entends un truc pareil. Vous n'êtes pas en train d'essayer de me faire marcher ?
- Non, on est sérieux, Dave.
- C'est bizarre... non, c'est trop bizarre. Désolé les gars, mais il va falloir trouver mieux que ça.
- Je t'assure qu'on te dit la vérité, dit Yann.
- Non, mais vraiment, demandez-vous un peu, en quoi est-ce que ça concernerait Annie, ce qui se passe entre Pascale et moi ? Et franchement, cette histoire d'être trop gentil, c'est grotesque.
- Pfff... Bon, au moins, essaie de lui parler, de savoir où en est votre relation... D'ailleurs, où est-ce que ça en est, entre vous ?
- Ça a bien progressé, je dirais. On sort ensemble aussi souvent que possible, tout va pour le mieux...
- Tu lui as dit que tu l'aimais ?
- Oh là, ça fait bien un an qu'elle le sait.
- Et ?
- Elle m'a dit qu'elle avait besoin de temps...
- Un an ? Elle prend son temps, non ?
- C'est la réponse qu'elle m'a faite à l'époque. Depuis, on s'est rapprochés, connus de mieux en mieux, et...
- Elle a toujours besoin de temps ?
- Elle a peur de s'engager, c'est tout.
- Tu veux savoir ? T'es trop gentil avec elle.
- Très drôle.
- Parle-lui sérieusement, bon sang !
- Euh, si tu t'occupais de tes affaires, un peu ?
- ...désolé. Je m'inquiète juste pour toi, c'est tout.
- Y a pas de raison.
Lorsque nous nous séparons, le soir venu, au carrefour, je ressens une douleur, une souffrance intérieure, à la pensée de notre situation.
C'est tout le contraire de David : nous nous aimons, mais nous manquons cruellement de temps. Des baisers et des étreintes volées, cachés derrière la fontaine, à l'abri des regards, est-ce là ce que l'avenir nous réserve ? Une chance que ma famille l'accepte, mais la sienne fait que nous devons grappiller du temps ici et là, mentir... Une petite amie, la belle histoire. C'est à pleurer. On est au troisième millénaire, bordel !
J'ai rarement attendu le week-end avec autant d'impatience.
Je les regarde partir, énervé.
Qu'est-ce qu'elle cherche à faire ? De quoi elle se mêle ?
- Ça ne me plaît pas, ça, finis-je par dire une fois les filles hors de vue.
- Pas de conclusions hâtives. On ne sait pas tout.
- Non, en effet, mais je ne la sens pas, cette histoire.
Yann masse mes épaules, me faisant sourire.
Quand je pense à ce qu'étaient ses tourments il y a quelques semaines...
Je mesure la force de son amour. Quel idiot j'ai été hier soir !
- Je m'excuse encore pour hier soir.
- Oublie ça. Les torts sont partagés.
Nous mangeons nos sandwichs, assis côte à côte, discutant de diverses choses, sachant tous deux que l'heure avance, et que bientôt, nous devrons de nouveau faire comme si de rien n'était...
Pourquoi le monde est-il si cruel ? Est-ce donc un si grand crime que d'aimer ? Si notre amour était connu, nous serions des proies pour tout ce que le lycée compte d'imbéciles, et il y en a...
Sans parler du fait que si ça venait aux oreilles des parents de Yann... Le pauvre...
- Tu pourrais te débrouiller pour passer la nuit chez moi ?
- J'aimerais beaucoup, Lo. Vraiment. Mais je viens tout juste de me réconcilier avec mes parents. Je ne tiens pas à distendre ces liens de nouveau, aussi vite. Sans parler du fait que j'ai une tonne de révisions à faire, et vu mon retard en maths... Non, il ne vaut mieux pas. Le week-end approche... Nous aurons tout notre temps.
- J'ai hâte d'y être.
- Moi aussi.
Nous échangeons un dernier baiser, avant de repartir un peu plus tôt que prévu, afin de discuter avec David.
- David ? Viens avec nous, s'il te plaît.
Intrigué, il nous suit vers l'un des côtés de la cour, et je lui raconte la discussion que nous avons surpris entre Annie et Pascale.
- Trop gentil, moi ? C'est bien la première fois que j'entends un truc pareil. Vous n'êtes pas en train d'essayer de me faire marcher ?
- Non, on est sérieux, Dave.
- C'est bizarre... non, c'est trop bizarre. Désolé les gars, mais il va falloir trouver mieux que ça.
- Je t'assure qu'on te dit la vérité, dit Yann.
- Non, mais vraiment, demandez-vous un peu, en quoi est-ce que ça concernerait Annie, ce qui se passe entre Pascale et moi ? Et franchement, cette histoire d'être trop gentil, c'est grotesque.
- Pfff... Bon, au moins, essaie de lui parler, de savoir où en est votre relation... D'ailleurs, où est-ce que ça en est, entre vous ?
- Ça a bien progressé, je dirais. On sort ensemble aussi souvent que possible, tout va pour le mieux...
- Tu lui as dit que tu l'aimais ?
- Oh là, ça fait bien un an qu'elle le sait.
- Et ?
- Elle m'a dit qu'elle avait besoin de temps...
- Un an ? Elle prend son temps, non ?
- C'est la réponse qu'elle m'a faite à l'époque. Depuis, on s'est rapprochés, connus de mieux en mieux, et...
- Elle a toujours besoin de temps ?
- Elle a peur de s'engager, c'est tout.
- Tu veux savoir ? T'es trop gentil avec elle.
- Très drôle.
- Parle-lui sérieusement, bon sang !
- Euh, si tu t'occupais de tes affaires, un peu ?
- ...désolé. Je m'inquiète juste pour toi, c'est tout.
- Y a pas de raison.
Lorsque nous nous séparons, le soir venu, au carrefour, je ressens une douleur, une souffrance intérieure, à la pensée de notre situation.
C'est tout le contraire de David : nous nous aimons, mais nous manquons cruellement de temps. Des baisers et des étreintes volées, cachés derrière la fontaine, à l'abri des regards, est-ce là ce que l'avenir nous réserve ? Une chance que ma famille l'accepte, mais la sienne fait que nous devons grappiller du temps ici et là, mentir... Une petite amie, la belle histoire. C'est à pleurer. On est au troisième millénaire, bordel !
J'ai rarement attendu le week-end avec autant d'impatience.
Les productions d'inny :
Série des secrets : One shots La saga d'outremonde (fantastique avec des personnages gays)
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