13-01-2021, 10:09 PM
7 - Yann : Noir secret
Je laisse mes amis à midi pour pouvoir régler tranquillement quelques affaires. Je rattrape Lisa dans le couloir.
- Lisa ! Ça va ?
- Oui, très bien, et toi ?
- J'ai des soucis avec ma famille... J'aurais besoin de ton aide.
- Bien sûr, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Tu pourrais me rendre le genre de service que tu as rendu à Seb, l'année dernière ?
- J'ai rendu plusieurs services à Seb. Tu pourrais préciser ?
- Eh bien... Du genre, faire croire à ma famille que toi et moi...
- Oh, je vois. Ils ont fini par se poser des questions ?
- Euh, je préférerais ne pas en parler ici. Tu veux bien venir avec moi ?
Un peu plus tard, assis sur la fontaine, je reprends notre discussion plus à l'aise.
- Oui, elle se doute de quelque chose, ma famille, et ce n'est évidemment pas ce qu'elle pense...
- Et c'est quoi ?
- C'est... pas mal de choses, et je n'ai pas envie d'en parler.
- Hum... Bon, je vois. Sinon, ça a l'air d'aller mieux, on dirait. Je ne t'ai jamais vu aussi serein.
- Moi, serein ? Tu te fais des idées. Je n'ai pas changé.
- Si tu crois ça, alors replonge donc un an en arrière... tu te souviens du jour où tu m'as révélé ton secret ?
Et comment, que je m'en souviens... C'était avant que les choses tournent mal...
Flashback : 8 août 2001
- Qu'est-ce qu'il y a, Yann ? Je ne t'ai jamais vu aussi perturbé.
- Moi, perturbé ? Tu te fais des idées. Je n'ai pas changé.
- La bonne blague. Tu t'es regardé dans une glace, ces derniers temps ?
- Non...
- Comment ça, non ?
- Hein ? Pardon, je pensais tout haut.
- Mais que s'est-il passé ? Tu pars en vacances quelques semaines et au lieu de revenir joyeux et détendu, tu fais une tête d'enterrement.
- Rien, rien du tout.
- C'est à cause de Seb ? Vous vous êtes disputés ?
- Non... c'est juste que...
- Écoute, Yann, tu peux te confier à moi, ça te ferait du bien, et je garde pour moi ce qu'on me confie. Tu sais, Seb m'en a révélé, des secrets, et je n'en ai jamais parlé à personne.
- Je sais, il me l'a dit...
- Si tu le dis.
- Je sais qu'il est gay, et que tu l'as aidé à faire croire le contraire à sa famille.
- Ah, eh bien, c'est une belle preuve de confiance, dis donc. Il était si terrifié à l'idée que quelqu'un l'apprenne et lui pourrisse la vie.
- Ah bon ? Mais dans ce cas, pourquoi te l'a-t-il dit à toi ?
- On se connaît depuis la maternelle, si on ne peut pas se faire confiance, on ne peut avoir confiance en personne.
- Mais tu as réagi comment en l'apprenant ?
- Bah, ça ne m'a pas posé de problème. En quoi est-ce que ça m'aurait dérangé ?
- C'est... surprenant.
- Mais non. Et toi, comment as-tu réagi ?
- J'étais stupéfait qu'il le prenne aussi bien. Je ne comprenais pas.
- Il s'est accepté, Yann. Il vit sa vie pleinement, tel qu'il est. C'est mieux comme ça.
- Ça a été dur, pour lui, de l'accepter ?
- Il est passé par des moments délicats, mais je l'ai aidé autant que j'ai pu.
- C'est... c'est bien qu'il ait pu être aidé de la sorte.
- Je peux t'aider tout autant, Yann.
- Je... j'aimerais bien... j'ai si mal, Lisa.
- Dis-moi ce qui t'arrive.
- J'ai... je... je suis comme Seb.
Je m'effondre en larmes dans les bras de Lisa, torturé par tout ce que cette révélation porte de souffrances, de dégoût, de peur, et auquel s'ajoute, par-dessus tout, le poids déchirant d'une solitude qui me pèse de plus en plus. Je lui raconte tout, tant ma douleur de ce que je suis que mon envie de ne plus être seul, de connaître moi aussi ce bonheur que je jalouse aux couples que je vois autour de moi.
Retour au lundi 27 mai
- Oui, je me souviens...
- Et tu oses prétendre que tu n'as pas changé ?
- Un peu... Je... j'arrive presque à l'accepter, par moments. J'hésite sur le pas de la porte.
- Parce que c'est l'inconnu, dehors ?
- Parce que je dois laisser tant de choses derrière moi.
- D'autres viendront prendre leur place, de manière différente, peut-être plus belle encore.
- Peut-être... mais j'ai surtout peur.
- Sois courageux, Yann. Il est temps pour toi d'assumer et de faire ce pas en avant. Laisse le passé derrière toi.
- J'essaierai... je n'ai pas le choix, d'ailleurs. Je n'en peux plus de souffrir, je veux enfin vivre, aimer, être heureux.
- Tu fais le bon choix.
- Je l'espère. Alors, tu vas m'aider ?
- Mais bien sûr, voyons. Ce soir ?
- Non, j'ai des trucs à régler, et je ne sais pas combien de temps ça va me prendre. Mardi j'ai un tennis avec les copains, et je ne le manquerais pour rien au monde. Mercredi, ça te va ?
- Oui. J'en parlerai à Jean, pour qu'il n'y ait pas de malentendu.
- Euh...
- Je ne te nommerai pas, voyons, mais il sait que je l'ai déjà fait, et que je le referai encore à l'avenir. Ça ne le dérange pas.
- Il est sympa ton homme.
- Tu sais, il y a pas mal de gens sympa. Malheureusement, il suffit d'un imbécile pour gâcher une existence.
- Hélas...
Nous mangeons nos sandwichs, et je continue à réfléchir à tout ce qui m'est arrivé ces derniers jours. Ma vie a été totalement bouleversée depuis que j'ai croisé la route de mes trois amis. Celle de Stef aussi, d'ailleurs. C'en serait presque comique si ce n'était pas aussi douloureux. Lui qui est amoureux d'Isabelle, ignore totalement que son petit frère est amoureux de celui de sa belle... Et mieux vaut pour moi que les choses en restent là.
À coup sûr, ce serait la fin de tout. Je les sens bien déménager en urgence pour m'éloigner autant que possible de Laurent... Je ne pourrais pas supporter une chose pareille. Je m'enfuirais de chez moi pour le rejoindre...
Une minute... Je ne pense pas ça sérieusement ?
Lisa tend une main et serre mon bras, me ramenant à la réalité.
- Yann... Tu es quelqu'un de bien, tu sais. Je te connais depuis des années, tu crois que je serais restée auprès de toi si j'avais pensé le contraire ?
- Pourquoi me dis-tu ça ?
- Parce que je le pense sincèrement. Et qu'il faut que tu le penses, toi aussi. Tu vaux cent fois mieux que tu ne le crois.
Je souris.
- C'est gentil, mais...
- Pas de mais. Regarde-toi enfin à ta juste valeur. Ça t'aidera aussi à lutter contre ta timidité.
- Je crois que mon cas est désespéré.
- Mais non. Tu as fait beaucoup de progrès. La première fois que je t'ai adressé la parole, au collège, tu es parti en courant.
- Euh... Ce n'était pas de la timidité, c'était de la prudence. Au collège, les seules personnes qui venaient vers moi le faisaient pour me frapper ou me blesser moralement.
- Je sais. Mais je voyais au-delà des apparences. Et j'ai eu bien raison, non ?
- Oui... Je regrette qu'on se soit plus ou moins perdus de vue depuis que tu es avec Jean.
- Attends donc d'avoir trouvé l'amour, et tu verras.
Je souris, et tente de le masquer en baissant la tête.
- Tu es amoureux ?
Raté.
- Oui.
- Et de qui ?
- Laurent.
- Waouh ! Tu n'as pas choisi le plus moche du lycée. Quel dommage qu'il soit hétéro...
- Il est gay.
- Pas possible. Il n'arrêtait pas de tourner autour d'Annie, à une époque.
- Ah bon ?
- Oui, ils auraient fait un beau couple, tous les deux, mais ça n'aurait pas pu marcher.
- Pourquoi ?
- Je ne révèle pas les secrets des autres, tu le sais bien.
- Bon... Peut-être que cet échec l'a fait changer d'avis, parce qu'il s'est mis avec Julien. Ils ont rompu récemment.
- Je rêve ! Julien aussi ? Mais tous les plus beaux mecs du lycée sont gay ?
- Faut croire. Mais David est hétéro, lui.
- Et mon homme, heureusement. Alors, il sait que tu l'aimes ?
- Oui, et il m'aime lui aussi.
- Je suis super contente pour toi. Tu as trop souffert, il est temps que tu connaisses le bonheur.
- J'y aspire... J'ai juste peur...
- Accepte-le donc, ce bonheur. Tu veux souffrir toute ta vie ?
- Euh, non.
- Pourras-tu seulement pleinement t'accepter ?
- Je n'en suis pas sûr. En ce moment... J'hésite, j'aspire à aller de l'avant, puis je repense au prix à payer, et je recule...
- Sois courageux, Yann.
- Tout le monde me le dit, mais ce n'est pas simple.
- Non, en effet. Mais j'ai confiance, si tu l'aimes vraiment, tu réussiras.
Je laisse mes amis à midi pour pouvoir régler tranquillement quelques affaires. Je rattrape Lisa dans le couloir.
- Lisa ! Ça va ?
- Oui, très bien, et toi ?
- J'ai des soucis avec ma famille... J'aurais besoin de ton aide.
- Bien sûr, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Tu pourrais me rendre le genre de service que tu as rendu à Seb, l'année dernière ?
- J'ai rendu plusieurs services à Seb. Tu pourrais préciser ?
- Eh bien... Du genre, faire croire à ma famille que toi et moi...
- Oh, je vois. Ils ont fini par se poser des questions ?
- Euh, je préférerais ne pas en parler ici. Tu veux bien venir avec moi ?
Un peu plus tard, assis sur la fontaine, je reprends notre discussion plus à l'aise.
- Oui, elle se doute de quelque chose, ma famille, et ce n'est évidemment pas ce qu'elle pense...
- Et c'est quoi ?
- C'est... pas mal de choses, et je n'ai pas envie d'en parler.
- Hum... Bon, je vois. Sinon, ça a l'air d'aller mieux, on dirait. Je ne t'ai jamais vu aussi serein.
- Moi, serein ? Tu te fais des idées. Je n'ai pas changé.
- Si tu crois ça, alors replonge donc un an en arrière... tu te souviens du jour où tu m'as révélé ton secret ?
Et comment, que je m'en souviens... C'était avant que les choses tournent mal...
Flashback : 8 août 2001
- Qu'est-ce qu'il y a, Yann ? Je ne t'ai jamais vu aussi perturbé.
- Moi, perturbé ? Tu te fais des idées. Je n'ai pas changé.
- La bonne blague. Tu t'es regardé dans une glace, ces derniers temps ?
- Non...
- Comment ça, non ?
- Hein ? Pardon, je pensais tout haut.
- Mais que s'est-il passé ? Tu pars en vacances quelques semaines et au lieu de revenir joyeux et détendu, tu fais une tête d'enterrement.
- Rien, rien du tout.
- C'est à cause de Seb ? Vous vous êtes disputés ?
- Non... c'est juste que...
- Écoute, Yann, tu peux te confier à moi, ça te ferait du bien, et je garde pour moi ce qu'on me confie. Tu sais, Seb m'en a révélé, des secrets, et je n'en ai jamais parlé à personne.
- Je sais, il me l'a dit...
- Si tu le dis.
- Je sais qu'il est gay, et que tu l'as aidé à faire croire le contraire à sa famille.
- Ah, eh bien, c'est une belle preuve de confiance, dis donc. Il était si terrifié à l'idée que quelqu'un l'apprenne et lui pourrisse la vie.
- Ah bon ? Mais dans ce cas, pourquoi te l'a-t-il dit à toi ?
- On se connaît depuis la maternelle, si on ne peut pas se faire confiance, on ne peut avoir confiance en personne.
- Mais tu as réagi comment en l'apprenant ?
- Bah, ça ne m'a pas posé de problème. En quoi est-ce que ça m'aurait dérangé ?
- C'est... surprenant.
- Mais non. Et toi, comment as-tu réagi ?
- J'étais stupéfait qu'il le prenne aussi bien. Je ne comprenais pas.
- Il s'est accepté, Yann. Il vit sa vie pleinement, tel qu'il est. C'est mieux comme ça.
- Ça a été dur, pour lui, de l'accepter ?
- Il est passé par des moments délicats, mais je l'ai aidé autant que j'ai pu.
- C'est... c'est bien qu'il ait pu être aidé de la sorte.
- Je peux t'aider tout autant, Yann.
- Je... j'aimerais bien... j'ai si mal, Lisa.
- Dis-moi ce qui t'arrive.
- J'ai... je... je suis comme Seb.
Je m'effondre en larmes dans les bras de Lisa, torturé par tout ce que cette révélation porte de souffrances, de dégoût, de peur, et auquel s'ajoute, par-dessus tout, le poids déchirant d'une solitude qui me pèse de plus en plus. Je lui raconte tout, tant ma douleur de ce que je suis que mon envie de ne plus être seul, de connaître moi aussi ce bonheur que je jalouse aux couples que je vois autour de moi.
Retour au lundi 27 mai
- Oui, je me souviens...
- Et tu oses prétendre que tu n'as pas changé ?
- Un peu... Je... j'arrive presque à l'accepter, par moments. J'hésite sur le pas de la porte.
- Parce que c'est l'inconnu, dehors ?
- Parce que je dois laisser tant de choses derrière moi.
- D'autres viendront prendre leur place, de manière différente, peut-être plus belle encore.
- Peut-être... mais j'ai surtout peur.
- Sois courageux, Yann. Il est temps pour toi d'assumer et de faire ce pas en avant. Laisse le passé derrière toi.
- J'essaierai... je n'ai pas le choix, d'ailleurs. Je n'en peux plus de souffrir, je veux enfin vivre, aimer, être heureux.
- Tu fais le bon choix.
- Je l'espère. Alors, tu vas m'aider ?
- Mais bien sûr, voyons. Ce soir ?
- Non, j'ai des trucs à régler, et je ne sais pas combien de temps ça va me prendre. Mardi j'ai un tennis avec les copains, et je ne le manquerais pour rien au monde. Mercredi, ça te va ?
- Oui. J'en parlerai à Jean, pour qu'il n'y ait pas de malentendu.
- Euh...
- Je ne te nommerai pas, voyons, mais il sait que je l'ai déjà fait, et que je le referai encore à l'avenir. Ça ne le dérange pas.
- Il est sympa ton homme.
- Tu sais, il y a pas mal de gens sympa. Malheureusement, il suffit d'un imbécile pour gâcher une existence.
- Hélas...
Nous mangeons nos sandwichs, et je continue à réfléchir à tout ce qui m'est arrivé ces derniers jours. Ma vie a été totalement bouleversée depuis que j'ai croisé la route de mes trois amis. Celle de Stef aussi, d'ailleurs. C'en serait presque comique si ce n'était pas aussi douloureux. Lui qui est amoureux d'Isabelle, ignore totalement que son petit frère est amoureux de celui de sa belle... Et mieux vaut pour moi que les choses en restent là.
À coup sûr, ce serait la fin de tout. Je les sens bien déménager en urgence pour m'éloigner autant que possible de Laurent... Je ne pourrais pas supporter une chose pareille. Je m'enfuirais de chez moi pour le rejoindre...
Une minute... Je ne pense pas ça sérieusement ?
Lisa tend une main et serre mon bras, me ramenant à la réalité.
- Yann... Tu es quelqu'un de bien, tu sais. Je te connais depuis des années, tu crois que je serais restée auprès de toi si j'avais pensé le contraire ?
- Pourquoi me dis-tu ça ?
- Parce que je le pense sincèrement. Et qu'il faut que tu le penses, toi aussi. Tu vaux cent fois mieux que tu ne le crois.
Je souris.
- C'est gentil, mais...
- Pas de mais. Regarde-toi enfin à ta juste valeur. Ça t'aidera aussi à lutter contre ta timidité.
- Je crois que mon cas est désespéré.
- Mais non. Tu as fait beaucoup de progrès. La première fois que je t'ai adressé la parole, au collège, tu es parti en courant.
- Euh... Ce n'était pas de la timidité, c'était de la prudence. Au collège, les seules personnes qui venaient vers moi le faisaient pour me frapper ou me blesser moralement.
- Je sais. Mais je voyais au-delà des apparences. Et j'ai eu bien raison, non ?
- Oui... Je regrette qu'on se soit plus ou moins perdus de vue depuis que tu es avec Jean.
- Attends donc d'avoir trouvé l'amour, et tu verras.
Je souris, et tente de le masquer en baissant la tête.
- Tu es amoureux ?
Raté.
- Oui.
- Et de qui ?
- Laurent.
- Waouh ! Tu n'as pas choisi le plus moche du lycée. Quel dommage qu'il soit hétéro...
- Il est gay.
- Pas possible. Il n'arrêtait pas de tourner autour d'Annie, à une époque.
- Ah bon ?
- Oui, ils auraient fait un beau couple, tous les deux, mais ça n'aurait pas pu marcher.
- Pourquoi ?
- Je ne révèle pas les secrets des autres, tu le sais bien.
- Bon... Peut-être que cet échec l'a fait changer d'avis, parce qu'il s'est mis avec Julien. Ils ont rompu récemment.
- Je rêve ! Julien aussi ? Mais tous les plus beaux mecs du lycée sont gay ?
- Faut croire. Mais David est hétéro, lui.
- Et mon homme, heureusement. Alors, il sait que tu l'aimes ?
- Oui, et il m'aime lui aussi.
- Je suis super contente pour toi. Tu as trop souffert, il est temps que tu connaisses le bonheur.
- J'y aspire... J'ai juste peur...
- Accepte-le donc, ce bonheur. Tu veux souffrir toute ta vie ?
- Euh, non.
- Pourras-tu seulement pleinement t'accepter ?
- Je n'en suis pas sûr. En ce moment... J'hésite, j'aspire à aller de l'avant, puis je repense au prix à payer, et je recule...
- Sois courageux, Yann.
- Tout le monde me le dit, mais ce n'est pas simple.
- Non, en effet. Mais j'ai confiance, si tu l'aimes vraiment, tu réussiras.
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