03-01-2021, 11:07 PM
10 - Tous : La vie continue
Laurent
J'ai meilleur moral, ce soir. Tout n'est pas réglé, certes, mais on a fait un grand pas dans la bonne direction. Je chemine avec Yann et Julien, qui nous quitte une fois arrivé à sa rue. Je regarde Yann de profil, et finis par lui demander:
- Ça va aller ?
- Je ne sais pas trop... Faut que j'affronte ma famille, et je ne sais pas quoi leur dire.
- Tu n'as même pas pu nous le dire, alors...
- Désolé, j'étais sur les nerfs.
- Il t'est arrivé quoi, alors ?
- J'ai juste bu un peu trop, et je me suis endormi...
- Pfff... Pas un truc à raconter aux parents, ça.
- Tu m'étonnes ! Je trouverai bien.
- Ecoute... Tu sais, tu commences à m'inquiéter. Le week-end dernier, tu n'as pas arrêté de boire, et maintenant tu...
- J'ai trop de soucis en ce moment. Sans ça, je ne tiendrais pas.
- Ce n'est pas ça qui t'aidera à les affronter.
- Faut que j'y aille, ou mes parents vont criser.
- Pfff... Bonne chance, Yann, mais surtout, bon courage.
- Merci. Bonne soirée, me dit-il en s'éloignant vers la droite.
Je pars de mon côté, puis me retourne pour le regarder s'éloigner...
David
- Allô, Pascale ? C'est Dave. Oui, je voulais te demander... Tu es... Tu... C'est... OK... Bye...
Je regarde mon mobile un moment.
Bon, elle est occupée. Si j'ai bien compris. Ce sera pour une autre fois.
Yann
Je m'arrête devant ma porte, et hésite. J'ai peur de leur réaction. J'ai honte, aussi, de ce que j'ai fait. Mais en même temps, les remarques de Michel me poussent à lutter contre ce sentiment.
Je n'ai plus dix ans, bon sang ! Il serait temps qu'ils s'en rendent compte.
C'est limite si je n'ai pas dû me battre pour aller à cette fête, c'est vraiment navrant.
- Yann !
Je me retourne pour voir arriver mon frère, qui se jette sur moi pour me serrer dans ses bras.
- Si tu savais comme je me suis inquiété pour toi ! Ne me refais jamais ça, tu m'entends ?
- Pfff. Ça aurait été réglé en 5 minutes si j'avais eu un portable.
- Je sais, mais tu sais ce qu'en pense ta mère.
Je me retourne, énervé, et fais tourner ma clé dans la serrure.
Mes parents n'attendaient que de voir la porte s'ouvrir, et se précipitent sur moi à leur tour.
Décidément...
- Yann ! Mais tu ne te rends pas compte du sang d'encre qu'on s'est fait pour toi ?
- Mais bien sûr, voyons ! Je ne suis plus un gamin, si vous avez oublié ce que ça veut dire !
- Mais enfin, ce ne sont pas des manières ! Qu'est-ce qui te prend de parler comme ça ?
- Il me prend que si j'avais eu un portable, comme tous mes copains, on n'en serait pas arrivés là.
- Holà, du calme, dit Stef. Je suis d'accord avec toi sur ce point, mais ce n'est pas une raison pour parler comme ça à ta mère.
- Pfff... Je suis juste crevé, c'est tout. Ça fait des nuits que je ne dors pas, et quand j'ai été chez mon copain, je suis tombé endormi dans un fauteuil.
- Comment ça tu ne dors pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? Et il ne t'as pas réveillé, ton copain ?
- Une seule question à la fois, vous voulez bien ? Je n'arrête pas de m'en faire en ce moment pour le bac. Je commence à avoir de plus en plus de mal à suivre, et ça m'inquiète sérieusement.
Y a beaucoup de vérité là-dedans...
- Et s'il ne m'a pas réveillé, c'est qu'il est si habitué à être totalement libre de vivre sa vie comme il l'entend, qu'il n'a pas percuté que certains doivent rendre des comptes sur chacun de leurs faits et gestes... Maintenant, j'ai toujours du sommeil à rattraper, alors je vais me faire un sandwich et monter me coucher.
Je m'avance vers la cuisine, laissant sur place ma famille totalement sidérée de me voir réagir ainsi.
Vont peut-être enfin me voir tel que je suis... Ce ne serait pas trop tôt.
Je les entends discuter derrière moi, mais je n'en ai cure. Je concentre mes pensées sur le sandwich que je me prépare.
Plus tard, dans ma chambre, je dépose mes affaires, puis décide de prendre une douche. Ça calmera mes nerfs.
Je rouvre la porte, et vois Stef frapper dans le vide à l'emplacement qu'elle occupait une demi-seconde plus tôt.
- Il y a quelques petits détails que j'aimerais savoir. Juste entre nous.
- Pfff. Vite fait, alors.
- Tu peux m'expliquer ce qui t'arrive ?
- Je suis juste sur les nerfs, c'est tout.
- Juste sur les nerfs ? Je ne t'ai jamais vu comme ça.
- Je suis à bout, voilà ce qui m'arrive. J'en ai marre d'être traité comme un gamin !
- Je comprends ce que tu ressens, mais calme-toi, bon sang ! Ce n'est pas en te comportant comme ça que tu feras avancer les choses.
- Si, justement ! Si ça peut leur faire ouvrir les yeux ! Je n'en peux plus, moi. Enfin, assez parlé de ça. Je suis claqué.
- Je croyais que tu avais dormi tout ton saoul ?
- Pas suffisamment.
- Tu est tombé comme une masse alors, un coup de fatigue soudain ?
- Je l'ai déjà dit, non ?
- Mouais. Mais, dis-moi... Elle s'appelle comment ?
- Hein ? Qui ça ?
- Ton « coup de fatigue. »
Julien
Faire une croix sur Laurent... Voilà qui va être dur. Mais je n'ai pas le choix, hein ?
Tout à recommencer. Il n'y a pas si longtemps, je pensais être le seul gay de la ville, et voilà qu'on est trois, et que se passe-t-il ? Le deuxième tombe amoureux du troisième !
Ah, assez, je ne vais pas remâcher ça tout le temps.
Bon... eh bien, me voilà revenu à mon point de départ.
Alors que je remonte une rue bordée de grandes demeures perdues au milieu de jardins ceints de hauts murs, je remarque un jeune homme qui traverse en sens inverse, sur l'autre trottoir.
Pas mal, le gars.
Nous nous rapprochons, chacun sur notre trottoir. Ma tête pivote au fur et à mesure
Vraiment pas mal, il vaut le coup d'œil.
Il se tourne alors vers un portail, et l'ouvre avec sa clé.
Gosse de riche, en plus. Tout pour lui. Mais vraiment canon.
Il passe le portail et referme derrière lui. Je continue à fixer la porte un moment, ne pensant plus qu'à ce jeune inconnu, oubliant un temps ma douleur d'avoir perdu Laurent...
CLONK !
Le lampadaire, lui, ne m'a pas oublié.
Laurent
J'ai meilleur moral, ce soir. Tout n'est pas réglé, certes, mais on a fait un grand pas dans la bonne direction. Je chemine avec Yann et Julien, qui nous quitte une fois arrivé à sa rue. Je regarde Yann de profil, et finis par lui demander:
- Ça va aller ?
- Je ne sais pas trop... Faut que j'affronte ma famille, et je ne sais pas quoi leur dire.
- Tu n'as même pas pu nous le dire, alors...
- Désolé, j'étais sur les nerfs.
- Il t'est arrivé quoi, alors ?
- J'ai juste bu un peu trop, et je me suis endormi...
- Pfff... Pas un truc à raconter aux parents, ça.
- Tu m'étonnes ! Je trouverai bien.
- Ecoute... Tu sais, tu commences à m'inquiéter. Le week-end dernier, tu n'as pas arrêté de boire, et maintenant tu...
- J'ai trop de soucis en ce moment. Sans ça, je ne tiendrais pas.
- Ce n'est pas ça qui t'aidera à les affronter.
- Faut que j'y aille, ou mes parents vont criser.
- Pfff... Bonne chance, Yann, mais surtout, bon courage.
- Merci. Bonne soirée, me dit-il en s'éloignant vers la droite.
Je pars de mon côté, puis me retourne pour le regarder s'éloigner...
David
- Allô, Pascale ? C'est Dave. Oui, je voulais te demander... Tu es... Tu... C'est... OK... Bye...
Je regarde mon mobile un moment.
Bon, elle est occupée. Si j'ai bien compris. Ce sera pour une autre fois.
Yann
Je m'arrête devant ma porte, et hésite. J'ai peur de leur réaction. J'ai honte, aussi, de ce que j'ai fait. Mais en même temps, les remarques de Michel me poussent à lutter contre ce sentiment.
Je n'ai plus dix ans, bon sang ! Il serait temps qu'ils s'en rendent compte.
C'est limite si je n'ai pas dû me battre pour aller à cette fête, c'est vraiment navrant.
- Yann !
Je me retourne pour voir arriver mon frère, qui se jette sur moi pour me serrer dans ses bras.
- Si tu savais comme je me suis inquiété pour toi ! Ne me refais jamais ça, tu m'entends ?
- Pfff. Ça aurait été réglé en 5 minutes si j'avais eu un portable.
- Je sais, mais tu sais ce qu'en pense ta mère.
Je me retourne, énervé, et fais tourner ma clé dans la serrure.
Mes parents n'attendaient que de voir la porte s'ouvrir, et se précipitent sur moi à leur tour.
Décidément...
- Yann ! Mais tu ne te rends pas compte du sang d'encre qu'on s'est fait pour toi ?
- Mais bien sûr, voyons ! Je ne suis plus un gamin, si vous avez oublié ce que ça veut dire !
- Mais enfin, ce ne sont pas des manières ! Qu'est-ce qui te prend de parler comme ça ?
- Il me prend que si j'avais eu un portable, comme tous mes copains, on n'en serait pas arrivés là.
- Holà, du calme, dit Stef. Je suis d'accord avec toi sur ce point, mais ce n'est pas une raison pour parler comme ça à ta mère.
- Pfff... Je suis juste crevé, c'est tout. Ça fait des nuits que je ne dors pas, et quand j'ai été chez mon copain, je suis tombé endormi dans un fauteuil.
- Comment ça tu ne dors pas ? Qu'est-ce qu'il y a ? Et il ne t'as pas réveillé, ton copain ?
- Une seule question à la fois, vous voulez bien ? Je n'arrête pas de m'en faire en ce moment pour le bac. Je commence à avoir de plus en plus de mal à suivre, et ça m'inquiète sérieusement.
Y a beaucoup de vérité là-dedans...
- Et s'il ne m'a pas réveillé, c'est qu'il est si habitué à être totalement libre de vivre sa vie comme il l'entend, qu'il n'a pas percuté que certains doivent rendre des comptes sur chacun de leurs faits et gestes... Maintenant, j'ai toujours du sommeil à rattraper, alors je vais me faire un sandwich et monter me coucher.
Je m'avance vers la cuisine, laissant sur place ma famille totalement sidérée de me voir réagir ainsi.
Vont peut-être enfin me voir tel que je suis... Ce ne serait pas trop tôt.
Je les entends discuter derrière moi, mais je n'en ai cure. Je concentre mes pensées sur le sandwich que je me prépare.
Plus tard, dans ma chambre, je dépose mes affaires, puis décide de prendre une douche. Ça calmera mes nerfs.
Je rouvre la porte, et vois Stef frapper dans le vide à l'emplacement qu'elle occupait une demi-seconde plus tôt.
- Il y a quelques petits détails que j'aimerais savoir. Juste entre nous.
- Pfff. Vite fait, alors.
- Tu peux m'expliquer ce qui t'arrive ?
- Je suis juste sur les nerfs, c'est tout.
- Juste sur les nerfs ? Je ne t'ai jamais vu comme ça.
- Je suis à bout, voilà ce qui m'arrive. J'en ai marre d'être traité comme un gamin !
- Je comprends ce que tu ressens, mais calme-toi, bon sang ! Ce n'est pas en te comportant comme ça que tu feras avancer les choses.
- Si, justement ! Si ça peut leur faire ouvrir les yeux ! Je n'en peux plus, moi. Enfin, assez parlé de ça. Je suis claqué.
- Je croyais que tu avais dormi tout ton saoul ?
- Pas suffisamment.
- Tu est tombé comme une masse alors, un coup de fatigue soudain ?
- Je l'ai déjà dit, non ?
- Mouais. Mais, dis-moi... Elle s'appelle comment ?
- Hein ? Qui ça ?
- Ton « coup de fatigue. »
Julien
Faire une croix sur Laurent... Voilà qui va être dur. Mais je n'ai pas le choix, hein ?
Tout à recommencer. Il n'y a pas si longtemps, je pensais être le seul gay de la ville, et voilà qu'on est trois, et que se passe-t-il ? Le deuxième tombe amoureux du troisième !
Ah, assez, je ne vais pas remâcher ça tout le temps.
Bon... eh bien, me voilà revenu à mon point de départ.
Alors que je remonte une rue bordée de grandes demeures perdues au milieu de jardins ceints de hauts murs, je remarque un jeune homme qui traverse en sens inverse, sur l'autre trottoir.
Pas mal, le gars.
Nous nous rapprochons, chacun sur notre trottoir. Ma tête pivote au fur et à mesure
Vraiment pas mal, il vaut le coup d'œil.
Il se tourne alors vers un portail, et l'ouvre avec sa clé.
Gosse de riche, en plus. Tout pour lui. Mais vraiment canon.
Il passe le portail et referme derrière lui. Je continue à fixer la porte un moment, ne pensant plus qu'à ce jeune inconnu, oubliant un temps ma douleur d'avoir perdu Laurent...
CLONK !
Le lampadaire, lui, ne m'a pas oublié.
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